Joseph Rubinsztein
Joseph Rubinsztein (dit Joseph Rubinstein), né le à Latowicz en Pologne et mort le à Paris, est un tapissier français, d'origine polonaise, déporté dans le premier convoi de la déportation des Juifs de France vers Auschwitz le . Il survit à la Shoah et devient un témoin.
Biographie
Enfance, famille et formation
Joseph Rubinsztein naît le à Latowicz, près de Varsovie, en Pologne. Il est le fils de Icek Rubinstein, né le , à Servezyn, en Pologne. Sa mère est Ruchla Rubinsztein (née Rubinsztein), née le , à Servezyn, en Pologne [1]. Il est le troisième d'une fratrie de 7 enfants ; il a une sœur, Masda Rubinsztein, née le à Latowicz, près de Varsovie, en Pologne[1].
Sa famille arrive en France en 1923 ; ses membres habitent cité Lesage bullourde dans le 11e arrondissement de Paris et déménagent en 1934 à la Bastille.
Il exercera, à partir de l'âge de 14 ans, le métier de tapissier.
En 1939, il s'engage dans la légion étrangère et est envoyé en Tunisie jusqu'à l'armistice, il revient en France en zone libre puis en zone occupée.
Déportation à Auschwitz
Joseph Rubinsztein est arrêté le et transféré au camp de Drancy, bloc 16 au 4e étage. Son père le rejoint à Drancy.
Il est âgé de 23 ans lorsqu'il est déporté par le Convoi n° 1 du 27 mars 1942, composé uniquement d'hommes de 18 à 49 ans, du camp de Drancy/Compiègne vers Auschwitz. Ce premier train est le seul qui soit constitué de wagons pour voyageurs[2]. Sa dernière adresse est au 12 Place de la Bastille, dans le 11e arrondissement de Paris[1].
Sa mère Ruchla Rubinsztein est déportée par le convoi n° 12, en date du , du Camp de Drancy vers Auschwitz et assassinée ; son père, son frère aîné et sa sœur Masda Rubinsztein sont déportés et sont assassinés également[1].
Affecté à des commandos de force puis au « Canada », la baraque de tri des effets des déportés, Joseph Rubinsztein est transféré à Varsovie où il est chargé de déblayer les ruines et de brûler les cadavres dans le ghetto dont le soulèvement a été écrasé. À l'été 1944, il est transféré, avec d'autres détenus, à marches forcées jusqu'à Kutno, puis par le train il rejoint Kaufering, camp annexe de Dachau. Lors de l'évacuation du camp, par les SS, fuyant l'arrivée des alliés, il se cache avec un autre détenu, sous les tas de vêtements empilés, et est libéré en par l'arrivée des Américains.
Retour en France
De retour en France, après être passé par l'hôtel Lutetia, il retrouve, dans le logement familial de la Bastille, trois de ses frères et une sœur.
Mort
Joseph Rubinsztein meurt le dans le 20e arrondissement de Paris[3].
Bibliographie
- Serge Klarsfeld, Mémorial de la déportation des Juifs de France, Éditeurs : Fils et filles de déportés juifs de France (Serge et Beate Klarsfeld), (1re éd. 1978), 812 p. (BNF 42718072) [lire en ligne].
Documentaires
Ce premier documentaire est utilisé partiellement comme source pour cet article.
- entretien avec Joseph Rubinsztein sur ina.fr
- Premier convoi, documentaire de Pierre-Oscar Lévy, Jacky Assoun et Suzette Bloch,1992, 1h42min, avec Mayer Szyndelman, Ulrich Teitler, Georges Rueff, Zoltan Grunberger, Joseph Rubinsztein, Charles Gelbhart, Jacques Smaer, Bernard Pressman, Natan Darty, Simon Gutman, Emmanuel Mink, Simon Zajdow[4],[5].
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Klarsfeld 2012
- ↑ Robert Belleret. Premier convoi pour Auschwitz. IDÉES. Le Monde, Publié le 26 mars 2002 à 09h18 - Mis à jour le 22 avril 2005 à 15h52.
- ↑ « Fichier INSEE des décès RUBINSZTEIN Joseph », sur deces.matchid.io (consulté le ).
- ↑ La Rafle dite des notables du 12 décembre 1941. Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoah. samedi 25 novembre 2017.
- ↑ Olivier de BRUYN. ""Premier convoi"": Dignement, les survivants d'Auschwitz témoignent. Libération. 14 janvier 1995.
Articles connexes
Liens externes
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