Saint-Valery-en-Caux
Saint-Valery-en-Caux | |||||
Port et centre-ville. | |||||
![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Normandie | ||||
Département | Seine-Maritime | ||||
Arrondissement | Dieppe | ||||
Intercommunalité | CC de la Côte d'Albâtre | ||||
Maire Mandat |
Jean-François Ouvry 2020-2026 |
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Code postal | 76460 | ||||
Code commune | 76655 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Valeriquais | ||||
Population municipale |
3 907 hab. (2018 ![]() |
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Densité | 373 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 51′ 50″ nord, 0° 42′ 28″ est | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 80 m |
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Superficie | 10,47 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Valery-en-Caux (bureau centralisateur) |
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Législatives | 10e circonscription de la Seine-Maritime | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Liens | |||||
Site web | https://saintvaleryencaux.fr | ||||
Saint-Valery-en-Caux (prononcé [sɛ̃valʁiɑ̃ko:]) est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.
L'ajout d'un accent aigu sur le « e » est une pratique incorrecte.
Géographie
Situation
Situé sur le littoral du pays de Caux, à environ 60 km au nord de Rouen, Saint-Valery-en-Caux est le chef-lieu d'un canton de l'arrondissement de Dieppe. Saint-Valery-en-Caux se trouve à 30 km de Dieppe et de Fécamp et à une dizaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Paluel qui se situe plus précisément au lieu-dit Conteville.
Communes limitrophes
Caractéristiques
C'est une petite station balnéaire équipée d'un port, d'une médiathèque, d'un centre culturel (Le Rayon Vert), d'une piscine (piscine du Littoral), d'un casino avec cinéma et night-club. Elle possède également une église du Moyen Âge, un clocher (le clocher Saint-Léger), un cloître (le cloître des Pénitents) et une chapelle.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Sanctum Walaricum en 990, Sancti Walarici vers 1025[1], Ecclesia Sancti Walarici (ou Walerici) entre 1130 et 1164, Sancto Walarico in Planis en 1273, Saint Valeri ès plains en 1282, De Sancto Wallarico in planis en 1284[2], Sanctus Valericus in Planis en 1337, Saint Valier ès plains en 1374[2], Saint Valery ès plains en 1456[2], Saint Valery ès plains en 1456[2], Saint-Valery-en-Caux en 1953[3].
Saint-Valery s'écrit Saint-Wary en picard. Le nom est sans rapport avec le latin Valerius dont sont issus Valère et Valérie. Il procède du nom germanique Walaric, ce qui explique le e muet. On retrouve le même phénomène dans la commune de Saint-Valery-sur-Somme.
Le toponyme Saint-Valéry se référe à Valery de Leuconay.
Le pays de Caux est une région naturelle de Normandie appartenant au Bassin parisien.
Histoire
Le nom de Saint-Valery-en-Caux apparaît pour la première fois dans un document datant de 990, selon la charte dans laquelle Richard Ier, duc de Normandie, octroie une partie de ses biens personnels à l’abbaye de Fécamp. Cette charte a aujourd’hui disparu, mais une copie du XIIe siècle est actuellement conservée à la bibliothèque municipale de Rouen. Cette citation confirme l’existence de la ville à la fin du Xe siècle, mais le mystère demeure sur l’époque à laquelle lui fut donné ce nom. La légende de la création de la ville dit qu’elle aurait été fondée au VIIe siècle lorsque l’évangélisation des campagnes se développe sous l’impulsion des rois francs. Ainsi, Walaric[4] fondateur du monastère de Leuconaüs (Saint-Valery-sur-Somme), fut appelé « l’apôtre des falaises » en portant la bonne parole sur tout le littoral. Selon la même légende, il aurait fondé un prieuré au fond de la vallée de Néville, là-même où sera plus tard construite l’église de Saint-Valery-en-Caux. La population des alentours se fixa autour de ce prieuré afin de suivre la pratique du culte, donnant ainsi naissance à la ville.
En 1472, après avoir levé le siège de Beauvais, Charles le Téméraire met Saint-Valery et toute la contrée à feu et à sang.
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Port-le-Pelletier[5].
La bataille de Saint-Valery
Le centre-ville fut presque entièrement détruit par les bombardements lors du siège de la ville, du 10 au . En effet, dès le , la 7e Panzerdivision menée par Rommel perce jusqu'à la Seine les positions du 9e corps d'armée français du général Ihler ainsi que de la 51e division d'infanterie (Highland) du major-général Fortune, et les isole. Rommel, devinant l'intention des Alliés de s'embarquer pour l'Angleterre fait encercler Fécamp le . Par ses tirs d'artillerie, il oblige la Navy à s'éloigner : deux de ses navires sont endommagés. Les troupes alliées se replient sur Saint-Valery-en-Caux, dernier port de la poche. Le 11, Rommel fait pilonner la ville et le port de Saint-Valery-en-Caux. Le général André Berniquet, commandant la 2e division légère de cavalerie, y perd la vie. Lors de cette journée, les Alliés opposent une résistance tenace, afin de pouvoir embarquer un maximum de troupes dans l'hypothèse de l'arrivée de la Royal Navy. Un épais brouillard empêche tout embarquement de nuit. Au matin du , le cargo armé français le Cérons[6] engage un duel avec les canons allemands juchés sur la falaise d'amont de Saint-Valery. Après avoir détruit deux canons de 105 mm allemands, le patrouilleur est coulé. Le cargo français réquisitionné Granville est touché par un obus de char allemand et coule au large de Paluel. Rommel accepte la reddition du général Ihler en début de soirée sur la place détruite de la ville.
La 7e Panzer a dû mobiliser tous ses moyens pour réduire la défense franco-écossaise mais est récompensée par la prise de douze généraux alliés dont Ihler et le major-général Victor Fortune commandant la 51e division d'infanterie (Highland). En outre, entre douze mille et vingt-six mille soldats, dont au moins huit mille Britanniques, une centaine de canons, cinquante-huit blindés légers et trois cent soixante-huit mitrailleuses, ainsi que des milliers de fusils et de camions sont capturés par l'armée allemande. À la suite de la bataille de Saint-Valery, Rommel écrira à sa femme :
« Très chère Lu,
Ici, la bataille est terminée. Un commandant de corps d'armée et 4 commandants de division se sont présentés à moi aujourd'hui sur la place du marché de Saint-Valery, contraints par ma division à se rendre. Moments merveilleux ! »
— Erwin Rommel, 12 juin 1940.
Saint-Valery-en-Caux sera libérée par les Alliés le [7].
Aix-en-Provence marraine de guerre
Après la bataille qui a lieu du 10 au , Saint-Valery-en-Caux est détruite à près de 70 %. En particulier, la majorité des bâtiments administratifs sont anéantis, mais également la plupart des habitations. Le , Alexandre Pujes et Michel Saffier, respectivement préfet délégué et sous-préfet de Dieppe, sont en visite à Saint-Valery et constatent l'état catastrophique dans lequel la ville se trouve encore depuis . Le maire, André Retel, suggère alors que la ville soit adoptée par une ville marraine de guerre, comme cela a pu déjà se faire lors de la Première Guerre mondiale.
Le conseil municipal d'Aix-en-Provence reçoit la requête envoyée par Alexandre Pujes le . La décision est prise de verser un premier secours de 50 000 francs. Saint-Valery-en-Caux apprend l'adoption le . Son annonce officielle et celle du premier versement survient lors du conseil municipal du .
Afin de pouvoir soutenir sa filleule, Aix-en-Provence multiplie les actions, ce qui permet d'envoyer à Saint-Valery plusieurs secours.
Après la Libération
Le , à la suite d'une panne du système de freinage, un train transportant des soldats de l'armée américaine ne parvient pas à s'arrêter et traverse la gare terminale de Saint-Valery. Le bilan est lourd : 89 soldats américains sont tués et 152 sont blessés[8].
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Lors du premier tour des élections municipales de 2020 dans la Seine-Maritime, la liste menée par le DVD Jean-François Ouvry remporte le scrutin avec 798 voix (51,75 % des suffrages exprimés), devançant les listes menées par Joël Sallé (DVG, 462 voix, 29,96 %) et par Raphaël Distante (DVD, 282 voix, 18,29 %), l'abstention s'étant élevée à 47,49 %[9].
Liste des maires
Distinctions et labels
La commune est classée « quatre fleurs[Quand ?] » au Concours des villes et villages fleuris[réf. nécessaire].
Jumelages
Saint-Valery-en-Caux est jumelée à :
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13].
En 2018, la commune comptait 3 907 habitants[Note 1], en diminution de 8,16 % par rapport à 2013 (Seine-Maritime : +0,1 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Économie
- Antenne de la chambre de commerce et d'industrie de Rouen.
- C'est à Saint-Valery-en-Caux qu'a été installé en 2000 le relais français du câble sous-marin de communication transatlantique TAT-14[15],[16].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Cette maison fut construite par Guillaume Ladiré, riche armateur, en 1540. L'inscription au-dessus du porche en témoigne : "l'an mil V cens XXXX ceste meson fvt faicte P.Gville Ladiré A.Q Diev done bone vie" Le nom de Maison Henri-IV serait issu de la tradition orale selon laquelle, en 1593, lors de campagnes militaires contre la Ligue, dans la région, entre Dieppe et Fécamp, Henri IV s'y serait arrêté coucher.
Sa construction remonterait au XVIe siècle si l'on en considère une inscription mentionnant la date 1530 sur une colonne dans la tour du clocher. L'église est faite d'une nef et de deux collatéraux. C'est un bâtiment entièrement en grès, avec une toiture en ardoise. Des vitraux du XIXe siècle de Claudius Lavergne sont encore visibles aujourd'hui. Les confessionnaux, datant du XVe siècle sont classés Monuments Historiques. L'orgue, restauré en 2008 est signé Nicolas Antoine Lété (XVIIIe siècle). Par ailleurs, un vitrail a été offert par les Écossais d'Inverness, en souvenir de la 51e division d'infanterie (Highland).
- Église Saint-Martin dont l'orgue est classé comme objet monument historique[18],[19]
- Cimetière militaire de la Seconde Guerre mondiale ;
- Les couvent et cloître des Pénitents, fondé au XVIIe siècle ;
- Port de plaisance de 550 places ;
- Phare de Saint-Valery-en-Caux ;
- Clocher Saint-Léger ;
- Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Port (1953), due à l'architecte Raymond Lopez; et ses vitraux à André-Louis Pierre.
- Camp Lucky Strike.
Personnalités liées à la commune
Natifs de Saint-Valery-en-Caux
- Adrien Victor Auger (1787-1854), peintre élève de Jacques-Louis David ;
- Jacques-François Ochard (1800-1870), peintre ;
- Paul-Félix-Arsène Billard (1829-1901), évêque de Carcassonne ;
- René Cogny (1904-1968), officier général ;
- Fabien Canu (1960-), judoka.
Leurs noms sont liés à Saint-Valery-en-Caux
- Alexandre Dumas fils y passait ses étés ;
- Sacha Guitry, qui débute en 1905 au Casino ;
- Marcel Dupré, musicien, passe tous ses étés jusqu'en 1939 à la Villa Julia-Marie.
Saint-Valery-en-Caux et le cinéma
- 1968 : dans le film "Angélique et le Sultan", Colin Paturel déclare qu'il est originaire de la commune.
- 2004 : Arsène Lupin (film, 2004) de Jean-Paul Salomé (séquence du phare)
- 2009 : Le nom des gens de Michel Leclerc (séquence de la plage)
Héraldique
Les armes de la commune de Saint-Valery-en-Caux se blasonnent ainsi : d'azur à deux dauphins adossés d'argent.
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Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Michel Ries et Alain Blocier, Saint-Valery-en-Caux, Joué-lès-Tours, éd. Alan Sutton, , 128 p. (ISBN 2-84253-085-3)
- Raphael Distante, Saint-Valery-en-Caux. 1940, la 51e division d'infanterie (Highland), Bénévent, , 230 p.
- Pays'ages de Saint Valery En Caux (coffret double dvd sur l'histoire de la commune)
- Pays'ages de Saint Valery En Caux (coffret simple dvd : période 1940 1965)
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie
- Site de l'office de tourisme
- Saint-Valery-en-Caux sur le site de l'Institut géographique national
- Saint-Valery-en-Caux sur le site de l'Insee
- Maison Henri IV history with photographs (English)
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Adigard des Gautries Jean. Les noms de lieux de la Seine-Maritime attestés entre 911 et 1066 (suite). Annales de Normandie, 8e année, no 3, 1958. Page 161.
- Archives de Seine-Maritime 7 H.
- Dictionnaire topographique de la France comprenant les noms de lieux anciens et modernes, Dictionnaire du département : Seine-Maritime, page 939.
- D'où Valery
avec -e- [ø] et non -é- [e], ce nom étant sans rapport étymologique avec le prénom Valérie. En français [a] latin ou germanique a donné un e "muet" [ø].
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Le Cerons - navire réquisitionné par la marine française
- http://www.xn--armes-dsa.com/ossian-seipel-fr-07.htm
- (en) HistoryNet Staff, « Russell C. Eustice Recalls the Troop Train 2980 Tragedy at St. Valery-en-Caux During World War II », sur historynet.com, (consulté le 6 août 2020).
- « Saint-Valery-en-Caux 76460 », Résultats aux municipales 2020, sur https://www.lemonde.fr (consulté le 1er octobre 2020).
- « Après trente ans de carrière politique dans le pays de Caux, Dominique Chauvel part « le cœur léger » : Saint-Valery-en-Caux. C’est une carrière politique longue de trente ans qui touche à sa fin. Maire, députée, vice-présidente du conseil général, Dominique Chauvel estime avoir « beaucoup donné au service des autres. » Elle aspire aujourd’hui à penser un peu plus à elle et aux siens », Paris-Normandie, (lire en ligne, consulté le 1er octobre 2020).
- Éléonore Sinoquet, « À Saint-Valery-en-Caux, le nouveau maire, Jean-François Ouvry, veut « redresser les comptes de la ville » », Paris-Normandie, (lire en ligne, consulté le 1er octobre 2020) « Saint-Valery-en-Caux, le nouveau maire, Jean-François Ouvry a été élu avec 22 voix et 5abstentions, lundi 25 mai ».
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- (en) Site officiel du TAT-14
- http://www.wikileaks.ch/cable/2009/02/09STATE15113.html REQUEST FOR INFORMATION:CRITICAL FOREIGN DEPENDENCIES (CRITICAL INFRASTRUCTURE AND KEY RESOURCES LOCATED ABROAD, Wikileaks décembre 2010
- Notice no PA00101052.
- Notice no PM76002151.
- Notice no PM76003237.
- Commune dans la Seine-Maritime
- Commune ayant porté un nom révolutionnaire dans la Seine-Maritime
- Commune touristique en France
- Station balnéaire en France
- Ville portuaire en France
- Port de plaisance en France
- Ville titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Toponyme évoquant le pays de Caux
- Ville-étape du Tour de France dans la Seine-Maritime