François de Roubaix

François de Roubaix
François de Roubaix en 1961. Photo d'identité (Sacem) retouchée.
Biographie
Naissance
Décès
(à 36 ans)
Ténérife
Sépulture
Nom de naissance
François Paul Léon de Roubaix
Nationalité
Activités
Période d'activité
Père
Mère
Leontina Indelli ()
Autres informations
Taille
1,88 m
Instruments
Labels
Genres artistiques
Site web
Distinctions
Films notables

François de Roubaix, né le à Neuilly-sur-Seine et mort le à Tenerife, est un compositeur et réalisateur français.

En une dizaine d'années de carrière, il crée un style musical aux sonorités nouvelles[1]. Aujourd'hui, nombre de compositeurs utilisent des échantillons de ses musiques[2], notamment celle de Dernier Domicile connu.

Biographie

Fils du réalisateur de films institutionnels Paul de Roubaix et de la cinéaste d'animation Mimma Indelli, François de Roubaix développe rapidement une passion pour le septième art, ainsi que pour la plongée sous-marine, que pratiquent également ses parents.

Carrière

Débuts en autodidacte

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François de Roubaix en studio, dirige des musiciens, lors d'un enregistrement.

François de Roubaix découvre le jazz en 1954 alors que son père, Paul de Roubaix, produit et réalise des films institutionnels ; le mélange entre musique et cinéma ne le quitte plus. Il achète un trombone d'occasion et se produit avec des amis, Pierre Richard entre autres, dans des bars parisiens. Doué d'un remarquable sens de la mélodie, il travaille énormément sur les sonorités, la diversification instrumentale et les mariages entre instruments.

Roubaix envisage dans un premier temps de devenir réalisateur, avant de rencontrer Robert Enrico, alors élève de son père. Il compose pour lui la musique de son premier long-métrage, Les Grandes Gueules, en 1965. Il conserve tout de même cette envie de réaliser ses propres films, et obtient par ailleurs le César du meilleur court-métrage à titre posthume pour Comment ça va je m'en fous en 1977.

Entrée dans le cinéma

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François de Roubaix chez lui, au milieu de son home studio à Paris, rue de Courcelles.

En pionnier, François de Roubaix aménage dès 1972, dans son appartement parisien de la rue de Courcelles, un des tout premiers home studios huit pistes, où il travaille, finalise ou pose les bases de musiques qu'il complète ailleurs, généralement avec son ingénieur du son, Jean-Pierre Pellissier (cordes, batterie).

Il compose la musique pour le court-métrage Transition de phase dans les cristaux liquides, une pure expérience perceptuelle et psychédélique sur un sujet très scientifique, l'avant-dernier film de Jean Painlevé, fondateur de l'Institut de cinématographie scientifique que préside alors Paul de Roubaix[3].

Il travaille avec toute une génération de metteurs en scène pour le cinéma (Robert Enrico, José Giovanni, Jean-Pierre Melville, Yves Boisset, Jean-Pierre Mocky, Serge Korber…), pour la télévision (Chapi Chapo, Les Chevaliers du ciel, Commissaire Moulin, Pépin la bulle…) mais également pour de nombreuses publicités ou indicatifs, tels le générique Gaumont, la SNCF, ou les indicatifs de la télévision zaïroise (à l'époque Radio-Télévision nationale congolaise)[4]. Parmi ses compositions les plus connues figurent les bandes originales des films Les Aventuriers (1967), de Robert Enrico, et La Scoumoune (1972), de José Giovanni. Il crée sa dernière musique pour le film de Robert Enrico Le Vieux Fusil (1975).

François de Roubaix projette de composer la musique du film de José Giovanni Le Gitan lorsqu'il meurt accidentellement. La bande originale du film est finalement écrite par Claude Bolling.

Mort accidentelle

Le , François de Roubaix meurt dans un accident de plongée sous-marine[5],[6] au large des îles Canaries, où il se trouve depuis cinq jours avec sa compagne, Rosario, et son fils, Benjamin. Avec son ami Juan Benitez, musicien et moniteur de plongée, ils partent ensemble visiter une grotte sous-marine labyrinthique et réputée dangereuse à vingt-cinq mètres de profondeur afin d'y faire des photographies pour l'ouvrage que prépare François de Roubaix. Au retour, les deux hommes se perdent à cause d'une forte turbidité de l'eau provoquée par le soulèvement du sable. Leurs bouteilles d'air se vident avant qu'ils puissent retrouver l'air libre, ayant commis l'imprudence de plonger sans fil d'Ariane[7]. Sa tombe se trouve dans le cimetière de Los Cristianos[6], dans la commune d'Arona. Il laisse une fille de dix ans, Patricia, et un garçon de six mois, Benjamin[8], né de Rosario, sa dernière compagne. Celui-ci devient à son tour tromboniste et compositeur[9].

Le , jour où il aurait dû fêter ses 37 ans, il reçoit à titre posthume le César de la meilleure musique pour le film Le Vieux Fusil. C'est son père, Paul de Roubaix, qui vient chercher le trophée.

Filmographie

Cinéma

Longs métrages

Courts métrages

Télévision

Séries télévisées

Téléfilms

Autre

  • 1973 : Le Manège aux images (génériques de début et de fin : Le Rêve de Samba)

Récompenses

Influence et hommages

  • En 2000, Robbie Williams utilise la bande originale du film Dernier Domicile connu de José Giovanni pour sa chanson Supreme.
  • À la fin de 2008, Vincent Delerm lui consacre une chanson, Et François de Roubaix dans le dos, sur son album Quinze Chansons[11].
  • En 2012, Benjamin de Roubaix publie un album hommage à son père François de Roubaix, L'Homme des Sables[1] sur lequel il reprend Les Secrets de La Mer Rouge, La Scoumoune, Le Vieux Fusil et Le Saut de l'Ange.
  • En 2015, pour les 40 ans de la disparition du compositeur, l'arrangeur Fred Pallem et Le Sacre du tympan lui rendent un hommage appuyé dans un album.

Notes et références

  1. a et b Franck Ernould, « Article », .
  2. Ludovic Perrin, « François de Roubaix. Le Samouraï et les Aventuriers », sur Libération, .
  3. https://www.lesdocs.com/films-les-cristaux-liquides-653-27-0-0.html
  4. « Biographie de François de Roubaix », sur Universal Music France (consulté le ).
  5. L'Atelier du Son de François de Roubaix, France Culture, .
  6. a et b Gilles Loison et Laurent Dubois, François de Roubaix, charmeur d'émotions lire en ligne.
  7. https://tvlanguedoc.com/francois-de-roubaix-un-musicien-de-talent-mort-trop-jeune/
  8. « BIO », sur benjamin (consulté le )
  9. Portrait de Benjamin de Roubaix sur France Inter.
  10. Ou Les Aventures de Michel Tanguy ou Les Aventures de Tanguy et Laverdure
  11. Voir sur totoutard.com.

Voir aussi

Bibliographie

  • Gilles Loison et Laurent Dubois, François de Roubaix : charmeur d'émotions, Éditions chapitre douze, Paris, Bruxelles, , 567 p. (ISBN 978-2-915345-06-3, lire en ligne).
  • Daniel Bastié, François de Roubaix, quinze ans de musique pour l'écran, Belgique, Éditions Grand Angle, 2016.

Film documentaire

  • François de Roubaix l'aventurier, film de Jean-Yves Guilleux et Alexandre Moix, 2007, 52 min.

Liens externes