Raymond Rognoni

Raymond Rognoni
Biographie
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Paris
Nationalité
Formation
Activité
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Comédie-Française (-)

Raymond Rognoni, né le à Paris[1] et mort le dans la même ville, est un comédien français. Il crée l'École des enfants du spectacle en 1924 et le Centre de jeunesse du spectacle (future École de la rue Blanche) en 1941.

Biographie

Raymond Rognoni, de son nom complet Roch-Raymond Rognoni, nait en 1892 à Paris d'un père facteur et d'une mère concierge[1]. Il a trois sœurs, Marguerite Germaine (1889, morte au berceau), Marguerite (1890), et Germaine Françoise (1895-1953).

À peine majeur, Raymond Rognoni est engagé volontaire en 1910, pour 3 ans. Il est rappelé aux armées le 1er août 1914 à la suite de l'ordre de mobilisation générale. Il est fait prisonnier du 6 septembre 1914 au 28 juillet 1915. À son retour, il sert dans le corps médical comme infirmier. Il est nommé caporal brancardier le 3 avril 1916 et reçoit, à la fin de la guerre, un certificat de bonne conduite. Il est démobilisé le 6 août 1919.

Raymond Rognoni se marie le 8 aout 1921 avec Antoinette Berthe Guillamaud[1] qui lui donne trois fils, Louis Raymond (1923-2006, auteur), Jean Roch (1924-1996, producteur), et Jacques Antoine (1931-1990).

Reçu au Conservatoire, il en sort avec le Premier Prix en 1922. Il est pensionnaire de la Comédie-Française de 1922 à 1929[2]. Il enseigne au Conservatoire d'Amiens[3].

Par ailleurs, il fonde en 1924, avec le statut d'association, une école destinée à protéger les jeunes acteurs en rupture de scolarité. En 1932, cela lui vaut la Légion d'honneur[4].

En 1941, il fonde le Centre de jeunesse du spectacle, ancêtre de l’ENSATT[5], et le dirige entre 1941 et 1944.

En mai 1942, il rédige pour le Secrétariat des Beaux-Arts un projet de réorganisation de la Comédie-Française[6]. Il propose de « redonner leur place aux trois institutions que sont le Conservatoire, l’Odéon et la Comédie-Française. Raymond Rognoni déplore qu’il n’y ait pas un parcours précis, à savoir : l’enseignement au Conservatoire, l’apprentissage à l’Odéon par un stage, puis l’engagement au Français ; il souhaite également que les trois institutions soient dirigées par le même homme. »[7] Il réclame que le Conservatoire ait une cohérence pédagogique et artistique, « plutôt que de laisser, de manière disparate et anarchique, les différents professeurs enseigner chacun de leur côté »[8].

Pendant l'Occupation allemande, Raymond Rognoni est un « partisan affiché de la collaboration avec l'Allemagne nazie sous l'Occupation »[9]. Dans son livre Le Juif Süss et la propagande nazie : L'Histoire confisquée, Claude Singer relève plusieurs comportements sans ambiguïté : il est la voix française d'un des personnages du film de propagande nazie Le Juif Süss sorti en 1940 ; il joue dans un film français ouvertement antisémite[10], Les corrupteurs de Pierre Ramelot (1942) ; il « participe, à plusieurs reprises, à des émissions de propagande sur Radio-Paris » ; enfin, en mars 1944, il prête sa voix au documentaire de propagande nazie Katyn[9].

Dans l'immédiat après-guerre, il part pendant trois ans en Amérique du sud avant de reprendre sa vie parisienne en 1948 et de donner des cours au Théâtre des Mathurins[11].

Il meurt le à son domicile au no 11, rue de Verneuil dans le 7e arrondissement[12]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (94e division)[13].

L'École des enfants du spectacle (1924)

Créée en 1924, l'École des enfants du spectacle, appelée Collège Rognoni, est un établissement public de l'Éducation nationale, destiné aux collégiens engagés dans une activité extra-scolaire intensive. Il accueille des élèves venant de la région francilienne qui pratiquent les arts vivants, danse, musique, tennis, patinage, gymnastique rythmique sportive (GRS), cirque, théâtre, comédie, etc. Les élèves sont sélectionnés sur la qualité de leur pratique artistique, sportive ou musicale ainsi que sur leurs résultats scolaires.

Le Centre de formation professionnelle du spectacle (1941)

Créé en 1941, le Centre de formation professionnelle du spectacle, appelé aujourd'hui École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT) et autrefois « école de la rue Blanche », est au 32, rue Eugène-Flachat, dans le 17e arrondissement de Paris. Le 20 novembre 1941, il est transformé en "Centre de jeunesse du spectacle" dans le cadre des centres de formation professionnelle institués par le gouvernement de Vichy. C'est alors une école préparatoire gratuite au Conservatoire national supérieur d'art dramatique (alors "Conservatoire de musique et de déclamation"), ouverte à d'autres disciplines, la décoration, l'écriture de pièces, la mise en scène ainsi qu'à des enseignements théoriques et pratiques.

Rôles au théâtre

Comédien

Comédie-Française

Après la Comédie-Française

Metteur en scène

Rôles au cinéma

Doublage

Les dates en italique correspondent aux sorties initiales.

Films

Films d'animation

Notes et références

  1. a b et c « Archives de Paris 5e, acte de naissance no 2047, année 1892 (vue 18/31) (avec mentions marginales de mariage et de décès) », sur archives.paris.fr
  2. « ROGNONI Raymond », sur comedie-francaise.bibli.fr (consulté le )
  3. « « Concours de déclamation dramatique du Conservatoire municipal d'Amiens », Comoedia », sur Gallica,
  4. « Spectacles. Notes et Informations », Le Figaro,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  5. Hcéres, « Rapport d'évaluation de l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre »,
  6. Marie-Agnès Joubert, La Comédie-Française sous l’Occupation, Paris, Tallandier, , p. 111-112
  7. Clémence Ravaz-Khellaf, « Un théâtre national en temps de guerre : la vie de l'Odéon de 1939 à 1945 », dumas.ccsd.cnrs.fr,‎ , p. 318 (lire en ligne)
  8. Emma Pasquer, « L’interdisciplinarité dans la formation de l’acteur : la place et le rôle des disciplines non-théâtrales dans les écoles d’art dramatique en France : enquête sur cinq établissements d’enseignement supérieur (CNSAD, TNS, ENSATT, ESTBA, ESAD) », theses.hal.science, Université de Nanterre - Paris X,‎ , p. 169 (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Claude Singer, Le Juif Süss et la propagande nazie : L'Histoire confisquée", Paris, Les belles lettres, , p. 251
  10. « « Les Corrupteurs », le film de trop », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Jean Talky, « Potinons », Cinémonde,‎ , p. 19 (lire en ligne)
  12. « Archives de Paris 7e, acte de décès no 1081, année 1965 (vue 13/31) », sur archives.paris.fr
  13. Registre journalier d'inhumation de Paris Père-Lachaise de 1965, en date du 30 septembre (page 10/31)
  14. Doublé seulement en 1962.

Liens externes