Gouvernement Félix Gouin
Gouvernement provisoire de la République française
Président | Félix Gouin |
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Formation | |
Fin | |
Durée | 4 mois et 17 jours |
Coalition | Tripartisme (SFIO - PCF - MRP) |
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Assemblée constituante |
455 / 586 |
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Le gouvernement Félix Gouin a été le gouvernement de la France du au .
En désaccord avec l'Assemblée constituante sur la conception de l'État et le rôle des partis, le général de Gaulle remet sa démission à Félix Gouin, alors président de l'Assemblée, en dépit des efforts de ce dernier pour l'amener à revenir sur sa décision. Les Républicains populaires sont divisés : certains sont d'avis de suivre De Gaulle dans sa retraite ; d'autres craignent le risque de crise qu'une solution bipartite socialo-communiste ferait courir au pays. Une lettre du général Pierre Billotte assurant l'intérim du Chef d'État major, le général Juin alors en mission à Londres fait pencher la balance pour la participation au gouvernement[1].
Les trois partis au pouvoir, le MRP, la SFIO et les communistes décident de poursuivre le système de coalition tripartite inauguré avec le général de Gaulle et confient la présidence du gouvernement provisoire à Félix Gouin. Ce dernier répartit les portefeuilles entre les trois partis et laisse à leurs chefs, Thorez pour le PCF et Bidault pour le MRP, le soin d'en désigner les titulaires, affaiblissant ainsi son autorité sur les membres de son cabinet et renforçant l'influence des partis[1].
Restent deux postes impopulaires, le Ravitaillement et les Finances. Le premier est confié à un bon technicien, Longchambon ; pour le second, le Parti radical, exclu du partage, interdit à Mendès-France de l'accepter. Il revient de guerre lasse au socialiste André Philip[2].
Chronologie
- 20 janvier : Démission du général de Gaulle, et fin du deuxième gouvernement Charles de Gaulle.
- 23 janvier : Félix Gouin, est investi par l'Assemblée nationale président du Gouvernement provisoire de la République par 497 suffrages sur 555 votants[3].
- 29 janvier : le Gouvernement tripartite obtient la confiance de l'Assemblée par 503 voix contre 44[3].
- En janvier, Plan Monnet.
- 25 février : Rétablissement de la semaine de 40 heures et loi sur la rémunération des heures supplémentaires.
- 28 février : Accord franco-chinois prévoyant un statut spécial pour les Chinois résidant en Indochine française.
- 18 mars : La Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et La Réunion reçoivent le statut de département d'outre-mer.
- 27 mars : Création de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).
- 8 avril : Marcel Paul opère la nationalisation du gaz et de l'électricité avec la création de deux établissements publics pour gérer la production, le transport et la distribution de l'électricité (Électricité de France, EDF) et le gaz (Gaz de France, GDF).
- 9 avril : Loi Marthe Richard sur la fermeture des maisons de tolérance.
- 19 avril : Adoption par l'Assemblée constituante du Projet de constitution.
- 25 avril : Nationalisation des grandes compagnies de l'Assurance.
- 5 mai : Référendum rejetant le premier projet de Constitution.
- 16 mai : Loi sur les Comités d'entreprise (Ambroise Croizat). Elle double le nombre d'entreprises concernées en réduisant le seuil d'effectif à 50 salariés. Les heures de délégation des salariés élus sont doublées. Cette loi ajoute au pouvoir de l'institution le droit d'information obligatoire (et non plus de consultation) sur les bénéfices et les documents remis aux actionnaires ainsi que l'assistance d'un expert-comptable.
- 17 mai : Loi créant les Charbonnages de France (CDF).
- 22 mai : Ordonnance portant généralisation de la sécurité sociale.
- 29 mai : Ambroise Croizat annonce la suppression de l'abattement de 10% sur le salaire féminin (arrêté du ).
- 2 juin : Élection de la seconde Assemblée Nationale Constituante.
- 12 juin : Fin du gouvernement Félix Gouin.
- 16 juin : le général de Gaulle définit les grandes lignes d'un projet de constitution.
- 22 juin : Statut national du personnel des industries électriques et gazières (Marcel Paul).
- 24 juin : Début du gouvernement Georges Bidault
Composition
Président du Gouvernement
Image | Fonction | Nom | Parti | |
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Président du gouvernement provisoire | Félix Gouin | SFIO |
Vice-présidents du Conseil
Image | Fonction | Nom | Parti | |
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Vice-président du Conseil | Francisque Gay[4] | MRP | ||
Vice-président du Conseil | Maurice Thorez[4] | PCF |
Ministres
Sous-secrétaires d'Etat
Image | Fonction | Ministre de rattachement | Nom | Parti | |
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Sous-secrétaire d'État à l'Information | Président du Gouvernement provisoire | Gaston Defferre | SFIO | ||
Sous-secrétaire d'État à l'Économie nationale | Ministre de l'Économie nationale et des Finances | Albert Gazier | SFIO | ||
Sous-secrétaire d'État au Travail | Ministre du Travail et de la Sécurité sociale | Marius Patinaud | PCF | ||
Sous-secrétaire d'État au Charbon | Ministre de la Production industrielle | Auguste Lecœur | PCF |
Ajustement
Ajustement du 6 février 1946
- Sous-secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires étrangères : Pierre Schneiter (MRP)
- Sous-secrétaire d'État auprès du ministre de la Santé publique et de la Population, chargé de la Santé : Pierre Pflimlin (MRP)
Notes et références
- Georgette Elgey, Histoire de la IVe République, tome I : de 1945 à 1957, Robert Laffont, rééd. 2018, p. 71.
- Jean-Pierre Rioux, La France de la Quatrième République - 1. L'ardeur et la nécessité 1944-1952, éditions du Seuil 1980 p. 143.
- Georgette Elgey, Op. Cit. p. 78
- Membre du cabinet précédent ayant changé de poste
- Membre du précédent gouvernement ayant conservé son poste
Annexes
Bibliographie
- Roger Klotz, Félix Gouin, l'avocat de la démocratie, Istres, AVI, 2008