Esquimaux

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Esquimaux
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Famille Iñupiat de King Island (Alaska), qualifiée d'Esquimaux en 1917.

Populations importantes par région
Autres
Régions d’origine Arctique
Langues Groupe eskimo de la famille des langues eskimo-aléoutes
Religions animisme, chamanisme, christianisme
Ethnies liées Inuits, Yupiks
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Carte de répartition

Esquimaux ou Eskimos (ou plus rarement Eskimaux) est un terme utilisé par les colons européens pour nommer principalement les Inuits mais également les Yupiks. Ces peuples autochtones de l'Arctique vivent en Alaska, dans le Grand Nord canadien, au Groenland et en Sibérie orientale. Ce mot est aujourd'hui considéré comme péjoratif par la plupart des peuples concernés.

Bien que les Inuits représentent la majorité de la population désignée par le terme Esquimau, ce terme, popularisé par les explorateurs du XIXe siècle, ne distingue aucune ethnie particulière. Il n'est pas utilisé par les Inuits eux-mêmes mais inventé lors du colonialisme, et est de nos jours considéré comme discriminatoire voire insultant par ces derniers. L'ensemble des peuples couverts par le terme « esquimaux », y compris les Yupiks, est représenté au sein du conseil circumpolaire inuit.

Par extension, l'expression « langues eskimos » désigne aussi un groupe de la famille des langues eskimo-aléoutes qui comprend les langues inuites et les langues yupik.

Étymologie

Le terme esquimau est d'origine colonialiste et a été apposé sur des populations inuits et arctiques qui avaient déjà leurs propres noms et identités[1],[2]

L'origine du terme pourrait provenir de excommunicati; les excommuniés[3],[4]. La forme d'origine, employée en 1605 par les jésuites missionnaires ; ces missionnaires chrétiens ont inventé les noms Excomminquois (prononcé Excomminqué), qui ensuite, via quelques altérations donne naissance aux Escoumins, et esquimaux. Le sens originel est probablement relié au fait que les païens hostiles à la religion, étaient interdits d'accès à l'église et aux sacrements. L'étymologie d'Esquimau n'est donc pas « mangeurs de viande crue », mais « les excommuniés »[3]. D'après le missionnaire Francis Barnum (1849-1921), le nom viendrait du missionnaire jésuite français Charlevoix établi au Canada au XVIIe siècle[5]

La dénomination pourrait venir d'un terme algonquin [Lequel ?]du XVIIe siècle signifiant « mangeur de viande crue »[6],[7],[8] mais cette croyance est largement contestée. D'autres linguistes croient que le terme est dérivé du Montagnais (Innu) ayas̆kimew voulant dire « filet de raquettes à neige »[2]. D'autres encore ont proposé qu'il signifiait « les locuteurs d'une langue étrangère »[9],[10].

Le terme le plus commun en France, Esquimau (féminin « Esquimau », parfois « Esquimaude », pluriel Esquimaux) est attesté pour la première fois en 1691 dans la Nouvelle relation de la Gaspésie de Chrétien Le Clercq (sous l'orthographe « Eskimau », pluriel « Eskimaux »), où il désigne les « habitants des régions arctiques de l'Amérique »[11].

Les linguistes ont adopté au XXe siècle, le terme « eskimo », invariable dans l'orthographe danoise, pour désigner traditionnellement le groupe linguistique[réf. nécessaire].

Terme colonialiste et racial

Au Canada, l'appellation « Inuits » est officielle depuis 1970 et remplace le terme « Esquimaux »[12]. Il est considéré comme péjoratif, offensant, raciste et imposé par les colonialistes au Canada, aux États-Unis et ailleurs[13],[14],[15],[1].

Une minorité d'auteurs, telle l'ethnologue et linguiste José Mailhot, remettent en cause le caractère péjoratif du mot « Esquimaux » en s'appuyant sur son étymologie[16],[17].

Au Groenland, le terme « Eskimos » est aussi considéré comme une offense par les Inuits[13],[14]. Les indigènes se désignent comme Groenlandais (en groenlandais : Kalaallit).

En Alaska, le terme « Eskimos », rejeté par les Inuits Iñupiat, est toléré par les populations yupiks qui ne veulent pas être assimilées au peuple des Iñupiat[2]. Les Yupiks préfèrent néanmoins simplement le terme « Yupik ». Le terme « Alaska Natives », littéralement « autochtones d'Alaska », est plus convenable qu'« Eskimo » pour désigner l'ensemble des populations yupiks et iñupiat d'Alaska.[réf. nécessaire]

Notes et références

Note


Références

  1. a et b (en) « Eskimo », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
  2. a b et c « Inuit or Eskimo: Which names to use? », sur uaf.edu (consulté le ).
  3. a et b « DCHP-3 | Eskimo », sur dchp.arts.ubc.ca (consulté le )
  4. (en-US) Katja Schreiner, « Why the Edmonton Eskimos still need to change their name », sur The Gateway, (consulté le )
  5. Barnum 1901.
  6. Royot 2007, p. 78.
  7. Online Etymology Dictionary.
  8. (en) Judith R. Harper, Inuits, Makato, Minnesota, Smart Apple Media, , 32 p. (ISBN 1-887068-74-0).
  9. Mennecier 1995, p. 5.
  10. Dorais 1996, p. 8.
  11. CNRTL.
  12. Office québécois de la langue française.
  13. a et b Joëlle Robert-Lamblin, « ESQUIMAUX ou ESKIMO », sur universalis.fr, Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  14. a et b (en) « Setting the Record Straight: Does "Eskimo" mean "Raw Meat Eater" in Cree? » (consulté le ).
  15. « Inuit or Eskimo: Which name to use? | Alaska Native Language Center », sur www.uaf.edu (consulté le )
  16. « L'étymologie de «Esquimau» revue et corrigée ».
  17. Steve Canac-Marquis, « Un peu de ménage… ethnique », Québec français, no 96,‎ , p. 99–101 (ISSN 0316-2052 et 1923-5119, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Daniel Royot, Les Indiens d'Amérique du Nord, Paris, Armand Colin, , 288 p. (ISBN 978-2-200-26779-7 et 2-200-26779-7, présentation en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Francis Barnum, Grammar Fundamentals of the Eskimo Language, G. Olms, , 384 p. (présentation en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Philippe Mennecier, Le Tunumiisut, Dialecte Inuit du Groenland Oriental : Description et Analyse, vol. 78 de Collection Linguistique, Paris, Peeters Publishers, , 605 p. (ISBN 2-252-03042-9 et 9782252030424, présentation en ligne, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • L. J. Dorais, La parole inuit : langue, culture et société dans l'Arctique nord-américain, vol. 3 de Arctique (Peeters), Peeters Publishers, , 331 p. (ISBN 90-6831-741-5 et 9789068317411, présentation en ligne, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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Filmographie

Articles connexes

Liens externes