Cœur de tonnerre

Cœur de tonnerre
Titre original Thunderheart
Réalisation Michael Apted
Scénario John Fusco
Musique James Horner
Acteurs principaux
Sociétés de production TriStar Pictures
Tribeca Productions
Pays de production États-Unis
Genre thriller policier
Durée 119 minutes
Sortie 1992

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Cœur de tonnerre (Thunderheart) est un film américain réalisé par Michael Apted et sorti en 1992. Son scénario est écrit dans le style des romans policiers ethnologiques de Tony Hillerman, lui-même inspiré par l'écrivain australien Arthur Upfield[Note 1] ainsi que par l'occupation de Wounded Knee en 1973.

Oiseau Rouge, un chef Sioux, photographié au début du XXe siècle. Dans le film, il est dit que l'arrière-grand-père de Ray Levoi était un Sioux de haut rang.

Ce film policier met en scène Val Kilmer dans le rôle de Ray Levoi, un agent du FBI métis d'origine sioux, enquêtant sur un homicide dans une réserve indienne du Dakota du Sud. Il y collabore avec Frank 'Cooch' Coutelle, un agent vétéran du FBI. Immergé dans une réserve en effervescence, Levoi retrouvera ses racines et vivra des épreuves qui le transformeront et le mûriront. Les autres rôles principaux sont tenus par Graham Greene, Fred Ward et Sheila Tousey jouent les principaux seconds rôles. Toujours en 1992, le réalisateur Michael Apted a réalisé un documentaire, intitulé Incident à Oglala, sur le meurtre d'agents du FBI dans la réserve indienne de Pine Ridge en 1975.

Il reçoit des critiques globalement positives dans la presse à sa sortie. Le film est un succès commercial avec plus de 22 millions de dollars de recettes aux États-Unis.

Synopsis

Washington, D.C., Ray Levoi (Val Kilmer), jeune homme blond au nez aquilin, sûr de lui et adepte de l'Americain way of life, se rend dans une grosse berline décapotable au rendez-vous que lui a fixé le chef du FBI, Jack Milton. Celui-ci, un ami du père adoptif de Levoi, lui annonce qu'il l'a choisi pour faire équipe avec un de ses agents chevronnés, l'officier Coutelle, chargé de problèmes graves survenus dans une réserve indienne : plusieurs homicides ont été rapportés dans une réserve du Dakota du Sud. Or, les enquêtes sur les homicides dans les réserves indiennes sont du domaine de la section « Affaires indiennes » du FBI. Et si Levoi a été désigné, c'est que sa grand-mère était une indienne Sioux[Note 2].

Coutelle (Sam Shepard) engage des relations méprisantes avec « le bleu »[Note 3] Levoi. Alors que Levoi, debout devant une vitrine de l'aéroport désert de Pierre (la capitale d'État du Dakota du Sud) contemple pensivement une grande cape de cérémonie en peau et un étendard indiens, Coutelle arrive et lui dit en substance : « Ah, c'est toi l'Indien ! Appelle-moi « Coutch ». Arrête de poser des questions, on est là pour faire le ménage en trois jours, et on fout le camp... Tourne-toi, oui, comme ça, de profil. C'est fou ce que tu ressembles à Sal Mineo dans Flèches sur la prairie »[Note 4].

Après leur arrivée à la réserve de Bear Creek, « Coutch » continue d'humilier Levoi. Il commence par émettre des commentaires méprisants lors de la traversée du village de Bear Creek (un bidonville encombré de carcasses de vieilles voitures, où jouent des gamins faméliques) : « Quand on traverse ça en voiture, c'est comme si on traversait un pays du Tiers-Monde, pile-poil[Note 5] au milieu de l'Amérique. C'est un peuple vaincu, et sa destinée est entre les mains de leurs ennemis. ».

Crédit image:
Scott Catron
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Paysage des Badlands dans les Blackhills (Dakota du Sud). C'est dans ce cadre que les deux agents du FBI en costume-cravate examinent un cadavre poussiéreux. L'impression de désolation est accentuée par la présence en arrière-fond d'un pylône portant une ligne électrique à haute-tension.

Coutelle continue à brimer Levoi en le contredisant lorsqu'ils examinent le corps de la dernière victime, « Leo Élan-Rapide »[Note 6], un membre du Conseil tribal de la Réserve, qui gît environné de mouches sous le soleil, dans un paysage lunaire des Badlands : « Quoi ? Tu dis qu'il a été tué avec un M16 calibre .223 ? Pas du tout, c'était une vieille Winchester « lever-action » (à levier de sous-garde) calibre 30-30. »[Note 7]. ». D'ailleurs Coutelle trouve à proximité du corps un symbole tribal (une plume plantée dans un cercle de petits cailloux), qui selon lui signe le crime : « C'est clair, ce sont les activistes indiens qui ont fait le coup, on n'a plus qu'à arrêter leur meneur, Jimmy Deux Coups d'Œil. ».

Un travois.

C'est alors que survient un Indien sur une vieille moto trainant un travois : probablement l'assassin, ou un complice, qui vient dissimuler des preuves, tout en effaçant ses traces. Levoi à bout de nerfs se jette sur lui, revolver au poing, l'arrête, le menotte, l'immobilise brutalement, le dépouille d'un pistolet Colt M1911 et d'un grand couteau Bowie. Avec flegme, l'Indien, maintenu à plat-ventre dans la poussière par Levoi (qui lui a mis un genou sur les reins et lui a empoigné la chevelure comme s'il voulait le scalper), adopte l'attitude goguenarde qu'il maintiendra par la suite: « Hé, doucement ! Qu'est-ce qui vous prend ? Vous vouliez visiter le Mont Rushmore et vous vous êtes égarés ? ». Et Levoi rougit de confusion quand Coutelle se fait un plaisir de lui montrer les papiers de l'Indien, c'est un « shérif tribal » en civil, Walter Cheval-Noir (Graham Greene) qui venait rendre les derniers devoirs à la dépouille de Leo. Coutelle ordonne à Levoi de relâcher le shérif, tout en rappelant sèchement à ce dernier que « les enquêtes sur les cas d'homicides dans les Réserves indiennes sont du domaine du FBI ». « Du Bureau Fédéral d'Intimidation, oui, je sais... » marmonne le policier indien, qui tente vainement de parler dans sa langue (le lakota) avec Levoi, puis s'éloigne en faisant un doigt d'honneur aux deux hommes en costume-cravate.

Hutte à sudation indienne

Une paisible clairière, au centre de laquelle se dresse une hutte de sudation Lakota[Note 8], est brutalement investie par un peloton de porte-flingues stupides[Note 9] commandés par Coutelle : ils interrompent la cérémonie religieuse, arrêtent et menottent Richard « Jimmy » Deux Coups d'Œil (John Trudell). Levoi, qui, fusil à pompe épaulé, assiste à la brutale arrestation, est gêné par le regard fixe que pose sur lui un vieillard aux longs cheveux blancs : Sam Reaches, le sachem qui conduisait la cérémonie. Coutelle et Levoi conduisent ensuite Jimmy au village : ils veulent perquisitionner sa maison, devant laquelle le drapeau américain est hissé à l'envers, ce qui les énerve encore plus. Comme Coutelle ordonne à Levoi d'ouvrir la porte avec le « passe-partout fédéral » (le fusil à pompe) qu'il a en main, Jimmy les supplie d'utiliser plutôt la clef qui, dit-il, est dans une boite de conserve cachée dans un trou situé sous la maison. Coutelle s'accroupit pour se saisir de cette boîte de conserve, met la main dans le trou indiqué et se redresse en hurlant : un blaireau terré dans ce trou lui a planté ses dents dans la main, en grognant et sans lâcher prise.

Un cerf de Virginie.

Dans la confusion qui suit, Jimmy lance un coup de pied dans le ventre de Levoi, qui trébuche en arrière en tirant involontairement un coup de fusil en l'air, et il se sauve en zigzaguant entre les carcasses de voitures abandonnées, pendant que Coutelle, qui a réussi à libérer sa main droite de la mâchoire du blaireau, arrive à dégainer son revolver et fait feu au hasard de la main gauche. Levoi se ressaisit, et tire à la chevrotine dans les draps mis à sécher sur un étendage, derrière lequel Jimmy se faufile. Le fuyard a réussi à faire passer devant lui ses poignets qui étaient menottés dans son dos, il saisit un pistolet caché dans une épave de voiture, échange quelques coups de feu avec les deux agents du FBI, et se réfugie dans une vieille caravane. Levoi crible la roulotte de balles, puis se rue sur la porte et l'ouvre : la caravane est vide, il y avait une porte de derrière, qui est ouverte. Un bruit fait se retourner Levoi, revolver braqué : ce n'est qu'un grand cerf de Virginie mâle, qui saute la haie et s'enfuit[Note 10].

Par la suite, comme Coutelle est momentanément invalide, Levoi est livré à lui-même et son désarroi est augmenté par des évènements violents ou déstabilisants. Ainsi, il se heurte à des barrages routiers : les routes sont bloquées soit par des groupes d'Indiens armés de vieilles pétoires, soit par des rangers en gilet pare-balles brandissant des armes modernes. Il est même arrêté pour excès de vitesse par le shérif tribal, qui lui rappelle que si les homicides sont hors de sa compétence, par contre il peut dresser des contraventions. Et en lui remettant le PV, il signale au jeune homme exaspéré que Sam, le chaman de la tribu, l'attend pour lui parler. Le soir, alors que Levoi rend compte à Coutelle qui soigne sa main au bar de leur hôtel, un cocktail Molotov est lancé à travers la fenêtre et les oblige à fuir devant les flammes. Levoi interroge chez-elle Maggie Aigle Ours, une jeune institutrice Sioux (militante du mouvement d'émancipation des Indiens) qui lui semble savoir beaucoup de choses. Mais un escadron de la mort local arrose la cabane à l'arme automatique, blessant gravement un des enfants de Maggie. Enfin, alors que, de plus en plus dépenaillé, fatigué, en proie au doute et (pense-t-il) aux hallucinations[Note 11], il monte la garde dans une vieille guimbarde (en compagnie d'un chien indien efflanqué qui s'est pris d'affection pour lui), une balle fait exploser le pare-brise, le manquant de peu.

Cependant, guidé par Walter, le shérif indien, et aidé par les pouvoirs occultes de Sam, le vieux, bon et malicieux chaman, Levoi arrivera, au terme d'une traque longue et harassante, à trouver sa voie[Note 12].

Fiche technique

Distribution

Production

Genèse et développement

Le scénariste John Fusco a vécu cinq ans dans la Réserve indienne de Pine Ridge pour faire des recherches sur le scénario. C'est là qu'il a rencontré Frank Fools Crow, un ancien de la tribu des Oglalas qui a inspiré Grandpa Sam Reaches. Le scénario s'inspire librement inspirée de l'occupation de Wounded Knee en 1973 : des partisans du American Indian Movement s'était emparés de la ville de Wounded Knee dans le Dakota du Sud, en signe de protestation contre la politique du gouvernement fédéral concernant les Amérindiens[2].

Attribution des rôles

De nombreux acteurs sont envisagés pour le rôle de Frank Coutelle : Brian Cox, Robert De Niro, Scott Glenn, Dennis Hopper, Tommy Lee Jones, Harvey Keitel, Stephen Lang, Jack Nicholson, Al Pacino et Ron Perlman. Michael Apted voulait quant à lui Marlon Brando.

Le rôle de Ray Levoi a été proposé à Richard Gere, mais il était pris par le tournage de Sang chaud pour meurtre de sang-froid. D'autres acteurs comme Tom Cruise, Harrison Ford, Mel Gibson, Michael Keaton, Dennis Quaid, Kurt Russell, Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone, Patrick Swayze et Bruce Willis avaient également été évoqués pour le rôle.

Le film marque les débuts au cinéma de Sheila Tousey, actrice issue du peuple Menominee.

Tournage

Le tournage a lieu notamment dans le parc national des Badlands, à Wounded Knee, dans la réserve indienne de Pine Ridge ainsi qu'à Washington, D.C.,[4]. Le film a fait appel à de nombreux acteurs amérindiens, dont certains rôles à l'écran reflètent leur vie réelle[2]. L'acteur John Trudell, qui incarne dans le film un activiste indien soupçonné de meurtre inspiré de Leonard Peltier, est un véritable activiste amérindien, ainsi qu'un poète et un chanteur[2]. Le chef Ted Thin Elk est un ancien membres des Lakotas[2]. Le parc national des Badlands et Wounded Knee, qui ont également servi de décors, sont les lieux réels des incidents survenus dans les années 1970[5] Rating 3 Stars, Leonard Maltin wrote that the film was an "engrossing thriller" that is "notable for its keen attention to detail regarding Sioux customs and spirituality, and its enlightened point of view."[6]. Le tournage a été réalisé avec le soutien des Oglalas, qui a fait confiance au réalisateur Michael Apted et au scénariste John Fusco pour raconter leur histoire[5].

Musique

Thunderheart
Original motion picture soundtrack

Bande originale de James Horner
Genre musique de film
Label Intrada

La musique du film est composée par James Horner. L'album de la bande originale est édité par Intrada Records le [7]. On retrouve par ailleurs dans le film des chansons de Bruce Springsteen, Ali Olmo et Sonny Lemaire[4]

Liste des titres
NoTitreDurée
1.Main Title2:13
2.The Oglala Sioux2:38
3.Jimmy's Escape3:34
4.Proud Nation1:59
5.Evidence1:40
6.First Vision1:16
7.Ghost Dance3:16
8.The Goons2:36
9.Medicine Man1:02
10.My People/Wounded Knee4:30
11.Thunderheart5:26
12.Run for the Stronghold5:25
13.This Land is Not For Sale/End Titles8:24
43:59

Sortie et accueil

Critique

Le film reçoit des critiques globalement positives. Sur le site d'agrégation de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient 90% d'avis favorables, pour 21 critiques et une note moyenne de 6,510[8]. Sur le site Metacritic, qui utilise une moyenne pondérée, le film obtient la note de 58100 pour 22 critiques[9].

Chris Hicks de Deseret News écrit que le scénariste Fusco et le réalisateur Michael Apted ont créé « une toile de fond riche, avec un développement fascinant des personnages et une attention particulière portée à la spiritualité des croyances indiennes. [...] Il se passe beaucoup de choses dans Thunderheart qui valent le détour, notamment la performance de son partenaire à l'affiche, Graham Greene, fraîchement sorti de son triomphe nommé aux Oscars dans Danse avec les loups, merveilleux dans le rôle d'un policier amérindien qui fait des blagues[10]. ». Dans une critique mitigée, Variety estime que le film a trouvé « une plate-forme vivante pour son point de vue essentiel selon lequel les anciennes méthodes étaient bien plus sages et meilleures ». Cependant, si Val Kilmer « tient fermement l'écran dans un rôle intense de jeune Turc, [...] lorsque le scénario lui demande de se transformer en un sauveur indien mythique, il ne remplit pas tout à fait les mocassins[11]. » Dans Chicago Sun-Times, Roger Ebert écrit une critique positive dans laquelle il précise que « ce qui est le plus absorbant dans Thunderheart est son sens du lieu et du temps. Apted fait des documentaires ainsi que des films de fiction, et dans des longs métrages tels que Nashville Lady et Gorilles dans la brume et des documentaires tels que 35 Up, il accorde une grande attention aux gens eux-mêmes - pas seulement à ce qu'ils font, et à la façon dont cela fait avancer les choses[12]. »

Janet Maslin du New York Times écrit que le film a « la forme d'un thriller » et « l'attention aux détails d'un documentaire ». Elle ajoute que « la performance exceptionnelle du film est due à Graham Greene, nommé aux Oscars pour Danse avec les loups, un film qui ressemble à une confection complète à côté de ce drame plus simple et plus percutant... M. Greene se révèle être un acteur naturellement magnétique qui mérite d'être vu dans d'autres rôles plus variés[2]. » Kathleen Maher de The Austin Chronicle considère le film comme un « élément de romantisme brumeux sur les Amérindiens qu'Apted ne parvient pas à transmettre. Son récit, cependant, est bon, même s'il pourrait être un peu mieux raconté ». Cependant, elle ajoute que le réalisateur « parvient à dire beaucoup de choses en faisant la distinction entre la misère de la vie dans la réserve et la magnificence du territoire qui l'entoure. Malheureusement, lorsque les personnages parlent d'eux-mêmes, ils sont souvent obligés de prononcer des répliques indescriptibles[13]. » Owen Gleiberman d'Entertainment Weekly donne au film la note de C et le qualifie de « ringard » et « laborieux ». Il considère le film comme un « thriller de conspiration des années 1970 s'il n'y avait pas la nouveauté de son décor : une réserve indienne moderne, qui, comme le film le révèle, est désormais un mot sophistiqué pour désigner un bidonville ». Il a cependant complimenté l'acteur Graham Greene, qualifiant sa performance de « seul trait rédempteur » du film[14].

Box-office

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
France 300 443 entrées[15] - -
États-Unis, Drapeau du Canada Canada 22 660 758 $[16] [17] 6[17]

Monde Total mondial N/A - -

Analyse

  • Le film est par certains aspects un documentaire [Interprétation personnelle ?] sur les conditions de vie des Amérindiens aux États-Unis à la fin du XXe siècle : ils survivent dans des bidonvilles (« slums » en VO) insalubres, au milieu des épaves de voitures. À la merci des brigades de vigiles indiens à la solde des potentats blancs locaux, ils sont décimés par les maladies, l'alcoolisme et la violence[réf. nécessaire].
Guerriers Crow prisonniers des « soldats bleus »[Note 14], en 1887, dans le Montana.
  • Il est de plus basé sur (et référencé par) des faits réels survenus autour des années 1970 (donc une vingtaine d'années auparavant), dans les réserves indiennes de la région des Badlands (Dakota du Sud) : l'incident de la Réserve indienne de Pine Ridge (meurtre de deux agents du FBI dans une réserve indienne du Dakota du Sud), et le siège de Wounded Knee (), haut lieu symbolique de la résistance indienne. Le monument commémoratif du Massacre de Wounded Knee (1890) tient une place importante dans le film : Levoi se « voit » fuyant vers la citadelle (une meseta escarpée), en compagnie de ses frères de sang, pendant qu'un « soldat bleu » du 7e régiment de cavalerie les massacre à coups de carabine ; et Chief Sam Reaches, le vieux [réf. nécessaire]sachem, lui révélera qu'il est la réincarnation de « Cœur de tonnerre » (« Thunderheart » en VO), un guerrier Sioux de noble lignage dont le nom est effectivement gravé à la base du monument, parmi 300 autres noms[réf. nécessaire].
  • La lutte menée par le Mouvement pour la défense des droits des Amérindiens, l'AIM (American Indian Movement) est aussi bien décrite. Un des personnages, le demi-sang activiste « Jimmy Deux Coups d'Œil », qui fait un coupable idéal pour le FBI, est basé sur deux figures charismatiques du mouvement : Bob Robideau et son ami Leonard Peltier. Joué d'ailleurs par John Trudell, un artiste, acteur et militant de la cause indienne, Jimmy reprend leur argumentation fondée sur la valeur exemplaire du martyre quand l'hélicoptère du FBI vient l'enlever[réf. nécessaire].
  • Le personnage de Maggie, l'institutrice militante, fait référence à Anna Mae Pictou Aquash[18], une célèbre figure de l'AIM, retrouvée morte en au bord d'une route de la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. Dans un premier temps le FBI « ne réussit pas à l'identifier », et le médecin du Bureau des Affaires indiennes qui l'autopsia « ne vit pas » le trou causé dans sa nuque par une balle de calibre .32, et la déclara « morte de froid »…
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Un blaireau
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David McConeghy de Oxford, OH, USA
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Paysage des Badlands (Dakota du Sud)
  • La nature austère des Badlands, dans laquelle les deux « men in black » du FBI débarquent pour « donner un bon coup de balai » est admirablement[non neutre] filmée (Michael Apted est l'auteur de Gorilles dans la brume). La nature souillée et exploitée (sans pitié ni pour elle ni pour ses habitants) par les blancs devient ainsi un des personnages du film. D'ailleurs c'est un animal fils de la Terre, un blaireau américain (il loge sous la maison de Jimmy) qui attaque férocement l'officier Coutelle, le ridiculisant, l'invalidant, et l'obligeant ainsi à laisser Levoi mener son enquête.

Novélisation

Une novélisation en livre de poche est éditées HarperCollins en mai 1992. Le livre met en scène les événements fictifs de l'incident de Wounded Knee, tels qu'ils sont décrits dans le film. Il développe les idées sur la façon dont la mission d'un agent du FBI visant à découvrir la vérité derrière la violence dans une réserve indienne mène à une conspiration de grande envergure[19].

Notes et références

Notes

  1. Le héros des romans de Upfield est un policier demi-sang nommé Napoléon Bonaparte.
  2. Par ailleurs, le grand-père de Levoi était d'origine française, comme beaucoup d'immigrés qui s'installèrent près des Montagnes Rocheuses en prenant femme dans les tribus indiennes, ce qui explique la fréquence des noms français dans la région : Lepeltier et Robideau sont les noms de deux défenseurs des droits civiques des Indiens (voir le § Commentaires), et dans le film « Coutelle » est le nom de l'officier à qui a été confiée la branche des « affaires indiennes » du FBI. Au cours du film, Levoi (La Voie) aura des visions-réminiscences de son père, un demi-sang qui, comme beaucoup d'Indiens, travaillait dans la construction de gratte-ciel (cf. le livre Abraham de Brooklyn de Didier Decoin 1972), assurait qu'en cas de chute d'un échafaudage « il pouvait voler », et était mort d'alcoolisme massif. Val Kilmer aurait du reste (entre autres) du sang Cherokee.
  3. newbie en VO
  4. Coutelle cherche à l'évidence à déstabiliser son jeune collaborateur en le rabaissant : Sal Mineo, acteur d'origine sicilienne, était un petit brun au visage poupin, connu dans le domaine du western pour avoir joué le personnage de Red Shirt dans Les Cheyennes de John Ford. Un film d'ailleurs plein de bonnes intentions envers les Indiens, mais dans lequel seuls les figurants étaient vraiment Indiens (Navajos), les rôles des chefs étant attribués à des acteurs « de type latino », comme Ricardo Montalban, ou Gilbert Roland.
  5. smack-dab en VO
  6. Leo Fast Elk en VO
  7. Coutelle cherche à imposer sa version : il ne s'agit que d'un « crime local » commis pour des « raisons locales » par un « aborigène » avec ses moyens classiques (la vieille carabine Winchester), et non par un assassin doté d'une arme moderne à balistique de haute performance, qui lui a été fournie par la milice locale, afin d'éliminer les gêneurs, dans le cadre d'un complot visant à spolier les Indiens.
  8. paysage qui pourrait figurer dans un tableau peint par George Catlin
  9. goons en VO
  10. les Indiens appellent skin-walkers (skin = peau ; walker = marcheur) des individus qu'ils pensent capables de se transformer à volonté en animaux. (cf skin-walker dans WP:en). Un film de 2002 porte ce nom (cf § « Œuvres apparentées »)
  11. Le jeune agent du FBI « voit » en particulier, à plusieurs reprises, une Ghost dance (Danse des Esprits), et Sam, le vieux chaman, lui explique que lui, Levoi « a été attiré dans les Badlands par les esprits de la Ghost Dance ». Levoi se voit aussi à Wounded Knee, fuyant les cavaliers de l'armée US, dans une scène qui rappelle le massacre des Indiens par les soldats du général George Armstrong Custer dans le film Little Big Man.
  12. la fin (qui montre Levoi, en voiture, sortant de la réserve et regagnant la grand-route), rappelle celle de Witness : mais alors que le policier John Book (joué par Harrison Ford) sortait du pays des Amish pour regagner son milieu naturel, ici Levoi le quitte. Reviendra-t-il ?
  13. Richard Yellow Hawk en VO
  14. Soldier Blue (Soldat bleu) est un film de Ralph Nelson (1970) inspiré du massacre des habitants d'un village d'Indiens (à Sand Creek, Territoire du Colorado, en 1864) par la troupe US

Références

  1. a b c d et e (en) Janet Maslin, « [https://web.archive.org/web/20110811112257/http://movies.nytimes.com/movie/review?res=9E0CE3D9103AF930A35757C0A964958260 Thunderheart (1992) Review/Film; Val Kilmer as an F.B.I. Agent Among the Sioux] », sur movies.nytimes.com, The New York Times, (version du sur Internet Archive).
  2. a et b « Thunderheart (1992) » [archive du ], Yahoo! Movies (consulté le )
  3. a et b Axmaker, Sean (1992). Thunderheart. Turner Classic Movies. Retrieved 2011-03-06.
  4. Maltin, Leonard (August 5, 2008). Leonard Maltin's 2009 Movie Guide. Signet. p. 1,414. (ISBN 978-0-452-28978-9).
  5. « Thunderheart Soundtrack » [archive du ], sur Amazon (consulté le )
  6. (en) « Thunderheart », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  7. (en) « Thunderheart », sur Metacritic (consulté le )
  8. Hicks, Chris (April 8, 1992). Thunderheart « https://web.archive.org/web/20110811161108/http://www.deseretnews.com/article/700001845/Thunderheart.html »(Archive.org • Wikiwix • Archive.isGoogle • Que faire ?), . Deseret News. Retrieved 2011-03-06.
  9. Variety, (December 31, 1991). Thunderheart « https://web.archive.org/web/20121107205223/http://www.variety.com/review/VE1117795722?refcatid=31 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.isGoogle • Que faire ?), . Variety. Retrieved 2011-03-06.
  10. Ebert, Roger (April 3, 1992). Thunderheart « https://web.archive.org/web/20121012031350/http://rogerebert.suntimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=%2F19920403%2FREVIEWS%2F204030305 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.isGoogle • Que faire ?), . Chicago Sun-Times. Retrieved 2011-03-06.
  11. Maher, Kathleen (April 10, 1992). Thunderheart « https://web.archive.org/web/20110629194032/http://www.austinchronicle.com/calendar/film/1992-04-10/138831/ »(Archive.org • Wikiwix • Archive.isGoogle • Que faire ?), . The Austin Chronicle. Retrieved 2011-03-06.
  12. Gleiberman, Owen (April 17, 1992). Thunderheart « https://web.archive.org/web/20140907191414/http://www.ew.com/ew/article/0,,20211301,00.html »(Archive.org • Wikiwix • Archive.isGoogle • Que faire ?), . Entertainment Weekly. Retrieved 2011-03-06.
  13. « Coeur de tonnerre », sur JP's box-office (consulté le )
  14. (en) « Thunderheart », sur Box Office Mojo (consulté le )
  15. a et b (en) « Thunderheart - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  16. Cf. "http://www.hyjoo.com" et l'article de WP:en
  17. Charters, Lowell (May 28, 1992). Thunderheart. HarperCollins. (ISBN 978-0-380-76881-3).

Annexes

Articles connexes

Liens externes