Tschann

Tschann
D'Hélice (Turlututu) - Huile sur Toile - Tschann - 2010.jpg
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D'Hélice (Turlututu) - 2010
Naissance
Nationalité
Activité
Formation
Muséum national d'histoire naturelle (Dessin scientifique / Archéologie / Anthropologie / Botanique), Sorbonne EPHE (Cycle Ethnographie), Institut d'Etude des Sciences de l'Art (Peinture et Arts graphiques), City Literary Institute (Dessin expressionniste)
Mouvement
World art
Influencé par

Tschann ou Allaïa Tschann est une plasticienne du World art, anglicisme qu'elle emprunte pour unifier toutes les formes d'art, qu'elles soient dansées, picturales, théâtrales, musicales ou autres.

À partir de 2007, opérant une transformation par une aspiration et dans une inspiration paradisiaque, l'artiste signe ses œuvres par Tschann, fusion de la fin de son nom et du début de son prénom. Dans une volonté de concrétiser un phénomène onirique, elle ajoute un prénom aussi bien basque qu'arabe.

Membre de la famille Latscha, médaillée à l’exposition universelle de 1867[1] sous les auspices de l'ingénieur Frédéric Le Play, elle s'inscrit notamment dans la poursuite du Saint-simonisme, mouvement philosophique recherchant le Paradis au-travers d'avancées spirituelles mais, aussi, sociales. Ainsi, son étude aussi respectueuse que créative des textes sacrés à travers le monde s'enrichit très logiquement de textes comme la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Par ailleurs, des origines italiennes venant de la commune de Ponte di Legno (Precasaglio) la rapproche de l'histoire de la Lombardie, avec notamment la famille des Federici, des Visconti et des Sforza. Ces derniers étant surtout connus pour leur lien culturel avec Léonard de Vinci, à qui ils commandèrent notamment la grande statue équestre en l'honneur de leur ancêtre Francesco Sforza.

Biographie

Née à Bourges en 1976, elle suit un cursus classique au Lycée Sainte Marie, avec pour options au baccalauréat le latin et les arts plastiques. Les arts remplaçant le grec ancien qu'elle étudie, également en option avec le latin, en première scientifique. Elle s'inscrit ensuite en deug, à la Faculté de droit, où elle obtient le droit public, s'enrichissant alors de l'intégration bienvenue de l'humour sans que cela nuise au sérieux de la copie.

C'est après un voyage à Londres d'une année qu'elle s'installe à Paris en 1997. Bien que privilégiant l'autodidaxie, elle étudie les sciences de l'art, avec une section en droit international, puis les sciences naturelles, dont le dessin scientifique, au Muséum National d'Histoire Naturelle, avec un cycle en Anthropologie, à la Sorbonne, dispensé par l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Elle complète parcimonieusement sa formation avec une unité en neurosciences au Conservatoire National des Arts et Métiers et des leçons de mathématiques préparatoires en astrophysique à la Société Astronomique de France.

À Londres, Tschann se construit un cadre avant tout psychédélique, avec un goût prononcé pour le surréalisme, finalement plutôt proche de l'humour anglais. De ce voyage, elle s'imprègne du flegme de la Tamise, de la liberté du marché de Camden Town, de l'abnégation des artistes bohèmes de Covent Garden, de la force de l'architecture de l'Abbaye de Westminster et du romantisme visionnaire des œuvres littéraires de George Gordon Byron, Mary Shelley et William Shakespeare.

De retour dans son pays, l'artiste s’attelle à une période très réaliste de recherches minutieuses, à la fois sociales et artistiques. Ainsi, elle étudie les différentes formes d'art, de la danse à l'architecture comme de la peinture à la vidéo, en explorant différents codes sociaux, du magistrat au punk comme du galeriste au squatteur. Dans ce bouillonnement moderne, elle crée Moïse refermant Pandore, un pastel sur papier kraft, 1998.

L'artiste inscrit plus officiellement ses recherches avec le spécialiste du mouvement Dada Marc Dachy (prix des créateurs remis par Eugène Ionesco) et la romancière alors rédactrice en chef Martine Dassault (aujourd'hui connue sous le nom de Tina Bloch) pour qui elle est, tour à tour, électron libre du Luna-Park (traductions de John Cage) et critique d'art contemporain au French Touch Magazine[2].

Processus artistique

Si Marc Dachy lui confie un de ses carnets, le Numéro 23, à diffuser en temps et en heure, sa démarche artistique puise aussi bien sa source dans l'art Gutai que le mouvement dada, d'où elle tire globalement un goût pour l'expérimentation. Une hybridation cinématographique (théâtre/cinéma) La Rosée, intégrant un happening tourné en 2001, au milieu d'une salle comble, en constitue l'ultime point d'orgue.

En effet, tandis que le poste de critique d'art contemporain lui est proposé, ses études à peine terminées, elle écrit la pièce de théâtre/happening La Rosée engluée, inspirée par un type de modèle transcendant et par des acteurs d'une pièce montée dans un ancien théâtre de Ménilmontant[3]. Elle obtient que des comédiens du théâtre, pour qui des rôles ont spécialement été écrits, acceptent de jouer à la manière du Living Theatre, dans ce même théâtre, accompagnés d'un non-acteur et d'une actrice droit sortie des cours Florent, Gaëlle Gobert,[5], mais aussi d'un échassier, de danseuses orientales et de musiciens. Pour assurer les rythmes orientaux, Karim Chaya, du groupe El gafla, est notamment à la Darbouka et au chant[6].

Poursuivant sur le même geste, certainement droit sorti de l'Arte povera, elle réalise un film intégrant le happening théâtral, La Rosée, tout en projetant ses acteurs de théâtre dans un milieu naturel. De nombreuses années de montage suivront pour donner un long métrage aux formes psychédéliques et pop s'interrogeant sur l'athéisme, le théisme, l'adéisme, le déisme et l'agnosticisme, tout en recherchant une sémiologie du divin, telle qu'une énergie sublime. Des images fixes sont progressivement exposées ainsi qu'un court film de présentation générale, intitulé Paradisiacal blackout intégrant un nouveau happening dans le happening, soit un nouveau film dans le film. Le tout préfigurant longtemps à l'avance toutes celles en mouvement, soit l'autre film, l'autre chose... Ainsi, sortant de la théâtralité, la liberté cinématographique se développe avec fluidité et laisse à la nature du mouvement le soin d'apporter toutes les réponses.

Menée par un contexte d'expérimentation ouvert sur le progrès, l'artiste explore et se perfectionne à chaque bataille, tout en tendant vers une spatialité de surface. Se référant au jugement dernier, elle interroge un nihilisme nietzschéen, avec un engagement poétique, aussi bien critique que créatif, dans une volonté de donner du sens avec le dépassement du bien et du mal et intégrer les enjeux vitaux pour l'humanité.

Dans sa maturité, son art se développe autour d'un mouvement intégrant une problématique du chaos terrestre, tout en développant un essor à l'art interreligieux, notamment par son mouvement artistique, le World Art[7]. Alors que Carlos Ginzburg lui propose de créer un portrait de L'ange de la mort (le docteur Mengele), pour l'une de ses créations de Chaos fractal, elle décide auparavant d'opérer une renaissance spirituelle en transformant son nom en Tschann. En plus d'une réalisation conceptuelle du portrait, elle trouve un calligramme du Graal, au fil de cette première œuvre, intitulée Bloc graalique, ouvrant grand le champ à une exploration théologique[8]. Jésus- Christ y siégeant par un retour plein d'esprit... Le philosophe agrégé, maître de conférences d'esthétique et philosophie de l'art et spécialiste de l'Art fractal, Jean-Claude Chirollet intègre alors une des photographies de Tschann et Ginzburg, intitulée Techno Parade.IS, dans un de ses articles[9]. Dans cette œuvre, si Carlos Ginzburg guillemette le monde, démontrant l'existence d'une copie de copie à l'infini, Tschann sublime, avec un trait d'esprit cette fois aussi paradisiaque que rock'n roll, toute la copie.

Œuvrant pour la paix dans le monde, elle publie sur la toile une exposition permanente, intitulée Eternal Peace[10], pour laquelle différents protagonistes entrent en jeu. À commencer par l'ambassadeur de la Ligue Mondiale pour le Droit au Bonheur, un des premiers danseurs du Paradis latin Daniel Valcin, qui l'invite à performer au Musée des Arts forains pour le collectionneur Jean-Claude Baudot[11], aux côtés de différents artistes. Des plasticiens comme Orlan mais, aussi, des réalisateurs comme Jean-Pierre Mocky, tous réunis autour de la première machine à copier de James Watt[12]... Par ailleurs, le régent du Collège de 'Pataphysique[13], le professeur de Paris X Dominique Lacaze, lui confie le Livre Rouge de la Révolution Picturale de Pierre Restany, influant sur le texte fondateur qui accompagne l'exposition.

Sélectionnée par le Musée Albert-Kahn pour ses rencontres photographiques 2018[14], une partie des œuvres de sa série intitulée Mystère paradisiaque bénéficie pareillement d'une exposition permanente sur la toile. Les œuvres sont accompagnées d'un texte de recherche en neurosciences cognitives, impulsé entre autres par le Conservatoire national des arts et métiers[15], ainsi que de nouvelles œuvres, telles que Clés du Paradis, Alexiome et Pharmacopée du Je(u).

Invitée la même année par le calligraphe plasticien Lynski dans son atelier nomade, elle expose la série photographique sélectionnée ainsi que la peinture intitulée D'hélice (turlututu), à la Cité Montmartre aux Artistes[16]. Elle se confronte alors au phénomène de foule, avec sa file d'attente problématique, démontrant les limites d'un espace d'exposition non numérisé.

L'année 2018 lui permet encore de développer une approche plus anthropologique de l'univers paradisiaque avec une conférence-happening au Muséum national d'histoire naturelle. Elle y relie le phénomène de clan et de propriété spirituelle directement aux origines de l'art.

En 2019, au détour d'une performance, intitulée Un jeu d'enfant[17], dans les écoles publiques de Montmartre, mêlant les sciences naturelles (astronomie, systématique et ethnologie) aux sciences artistiques (théâtre, dessin et danse), l'artiste rejoint le Conseil International de la Danse, à l'UNESCO[18]. La notion paradisiaque y est introduite dans un pluralisme permettant un échange aussi durable que respectueux entre les différentes cultures.

2022 marque un tournant décisif puisqu'elle pose les premières pierres de la Villa Vinci, un lieu hautement symbolique, situé dans la campagne équestre bellifontaine, lui permettant de créer à plus grande échelle tout en approfondissant ses différents savoirs, notamment spirituels avec la montée au Ciel.

Elle met alors en place une performance introduisant un diptyque en formation, intitulé Corps et Âme. Le grand public est convié à observer le dessin préparatoire du volet Âme dans une ambiance champêtre, dans la salle d'exposition de sa nouvelle mairie.

Œuvres principales

  • 1re Résurrection : Pastel sur papier kraft soulignant la pertinence religieuse par la culture populaire et l'archéologie
  • Moïse refermant Pandore : Pastel sur papier kraft intégrant l'iconographie traditionnelle
  • Ô Métaphysique [19] : Photographies conceptuelles sur la clé paradisiaque
  • Résurrection !!! : Installation avec des centaines de cierge en forme d'œuf, symbolisant la résurrection
  • Le grain paradisiaque : Aquarelle d'inspiration naturaliste
  • Alchimie divine : Aquarelle d'inspiration naturaliste
  • La Rosée[20] : Film poétique avec happening
  • Clés du Paradis : Peintures motorisées
  • Grand Soir[21] ! Calligramme sur l'immortalité, au-travers d'une culture moderne et ancienne
  • D'Hélice (Turlututu) : Tableau à l'huile sublimant les épines de la couronne de Jésus-Christ
  • Paix Eternelle[22] : Conception in process en faveur d'une paix mondiale
  • World Art[23] : Mouvement artistique axé sur la symbolique spirituelle du Saint Graal et la notion paradisiaque
  • Alexiome[15] : Œuvre réflexive sur les grandes pathologies humaines

Mouvement artistique

A partir de 2007, elle développe un mouvement artistique, nommé World Art, à portée paradisiaque (univers sacralisé dans sa totalité, livres compris), développant différentes thématiques structuralistes[24], avec notamment pour première exposition :

Arthéologie

Inspirée par une recherche de spiritualité rationnelle, comme de neutralité, elle coopère, à partir de 2005, avec l'artiste conceptuel Carlos Ginzburg qui travaille depuis 1967 sur l'art fractal et le chaos fractal. Ils composent une œuvre protéiforme (photographie, sculpture, architecture, peinture) sur l'Arthéologie (Art conceptuel), tout en intégrant une partie du travail sur l'écologie politique de Pierre Restany[25].

Le dialogue entre Dieu et le chaos opère des boucles récursives, selon les théories de Douglas Hofstadter, les rôles oscillent et semblent s'échanger mais, dans le souci du détail, Dieu/Ordre domine parfaitement.

Quelques Œuvres d'Arthéologie[26]

  • Hélice Divine : Impression architecturale donnant à l'ADN divin de se jouer de l'ADN warholien dans la modernité
  • Bloc Graalique : Œuvre où recherche médicale et présupposé nietzschéen s'accordent sur un calligramme du Graal
  • Grande Unité : Projet d'architecture holographique s'inspirant du vitrail de la Belle Verrière de la cathédrale Notre-Dame de Chartres
  • D.IE.Uchamp : Projet pour une sculpture utilisant l'énergie renouvelable
  • Dernier Adam : Photographie argentique relevant du Land art
  • Lys du Chaos : Cinq tableaux d'après une modélisation fractale de l'univers
  • Esperanza : Projet pour une sculpture installée temporairement en haut d'une plate-forme pétrolière
  • Big C : À partir de la Cène de Léonard de Vinci et du Last Supper d'Andy Warhol

Notes et références

  1. cité par L’entreprise Latscha et Cie, médaille de bronze à l’exposition universelle de 1867, Bulletin des Amis de Soultz n° 80, 2002, p. 3-6
  2. « French Touch Magazine »
  3. Allaïa Tschann, « La Rosée »,
  4. Allaïa Tschann, « La Rosée »
  5. La Rosée, « La Rosée »
  6. « WORLD ART » (consulté le )
  7. Tschann & Ginzburg, « Arthéologie », sur Arthéologie,
  8. Jean-Claude Chirollet, « Carlos Ginzburg, Guillemeter le monde », sur Arts / Numérisation / Fractals,
  9. (en + et + fr) Allaïa Tschann, « Eternal peace »
  10. Jean-Claude Baudot, « Copy Art », sur https://en.copyart.fr,
  11. Jean-Claude Baudot, « Copy Art », sur https://en.copyart.fr,
  12. Allaïa Tschann, « Eternal Peace »,
  13. « Mystère paradisiaque », sur Happening paradisiaque,
  14. 15,0 et 15,1 Allaïa Tschann, « Clé cognitive », sur Mystère paradisiaque,
  15. « Montmartre aux Artistes »,
  16. Allaïa Tschann, « Un Jeu d'Enfant ! »
  17. Tschann & Ginzburg, « Biographie »
  18. « Mystère paradisiaque » (consulté le )
  19. « La Rosée »
  20. « Grand Soir ! » (consulté le )
  21. « PAIX ETERNELLE » (consulté le )
  22. « WORLD ART » (consulté le )
  23. Allaïa Tschann, « World Art »
  24. https://www.archivesdelacritiquedart.org/isadg_fondsdarchives/fr-aca-prest/fr-aca-prest-art125
  25. « Arthéologie »

Liens externes

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