Seaturns

Seaturns est une start-up française, de type Jeune entreprise innovante[1], fondée par l’ingénieur Vincent Tournerie le 15 décembre 2015[2]. Elle développe une solution houlomotrice afin de produire de l’électricité verte ou de l’eau douce grâce à l’énergie des vagues[1]. Son siège est situé à Bordeaux[2].

Seaturns

logo de l'entreprise

Création 15 décembre 2015
Dates clés 2018 : premier brevet

2023 : test du prototype de flotteur en condition réelle

Fondateurs Vincent Tournerie
Forme juridique SAS
Siège social Bordeaux
France
Président Vincent Tournerie
Directeurs Lawrence Sigaud & Gabriel Canteins
Actionnaires WiCLUB économie bleue, TFTP, Vincent Tournerie
Activité Ingénierie, études techniques d’une solution innovante pour produire de l’énergie grâce aux vagues
Effectif 9 (2024)
SIREN 815307764
TVA européenne FR16815307764
Site web https://seaturns.com/fr/

La solution : un assemblage de flotteurs placé en mer, permettrait de produire 200 kW d’électricité par flotteur[3],[4].

Histoire

Seaturns est créée en 2015, start-up qui a pour but de développer une solution de récupération d’énergie à l’aide de la houle, viable technologiquement et économiquement.

L'analyse des solutions houlomotrices existantes met en évidence un manque de compétitivité économique, constituant un frein à leur développement. Ce constat est renforcé par les contraintes spécifiques du milieu maritime, telles que l’exposition au sel, l’instabilité des conditions et les exigences en termes de maintenance, qui entraînent des coûts élevés. De plus, les interventions en mer sont nettement plus complexes et coûteuses que celles effectuées à terre, en raison des conditions météorologiques imprévisibles et de l’accessibilité limitée des équipements[5],[6].

La start-up est incubée chez Unitec via l’accélérateur UpGrade Nouvelle-Aquitaine[7].

La première idée de l'entreprise consiste à utiliser des flotteurs en tissu, mais ce dispositif manque de robustesse face aux contraintes maritimes[6].

En 2017, après 2 ans de recherches, la start-up dispose d’une première solution viable[1],[8]. Un dispositif efficace doit être à la fois résistant et simple. Cette réflexion amène à concevoir un flotteur arrondi, ancré au fond marin, une solution plus simple et légère que les alternatives existantes[6]. Des essais en bassin à houle, à l’échelle 1:20, à l’École Centrale de Nantes, permettent de tester cette solution[8],[1]. Par la suite, d’autres tests ont été réalisés à l’université d'Aalborg, l’université de Porto et l’université de Santander[9]. Des simulations numériques sont aussi réalisées par INNOSEA pour en apprendre plus sur le comportement de cette solution et l’optimiser[7].

Un premier brevet est déposé en mai 2018, sur le système d’ancrage du dispositif[6],[1].

En janvier 2020, la start-up est une des co-gagnantes des Trophées Innovation Océan[10]. À la même période, elle est nommée pour le Trophée de l'environnement dans le cadre des Trophées de l'avenir d'Europe 1[4].

En juillet 2023, Seaturns est lauréate du prix I-Nov[11]. Cela lui permet de recevoir des subventions de la BPI dans le cadre de France 2030 et de l’Union Européenne dans le cadre du plan France Relance[9],[12].

Fin 2023, en partenariat avec l’Ifremer, un prototype taille 1:4 est installé en mer à Brest pour une durée de 18 mois et copiloté avec la Fondation Open-C[9]. Le dispositif est placé à 40 mètres de la côte[13]. Ce test permet de valider le prototype en condition réelle, avec des vagues irrégulières et de tester la robustesse du dispositif. Durant cette période, le prototype a résisté à la tempête Ciaran[14],[3].

Le 23 décembre 2023, l’entreprise Team for the Planet investit 800 000 dans Seaturns pour 20% du capital[6],[12].

Initialement prévue pour 2025[14], la première commercialisation est reportée à 2026 en BtoB[15].

Un premier flotteur en taille réelle doit être construit à l’été 2025 à Saint-Nazaire[3].

Concept technologique

Selon le conseil mondial de l’énergie, les solutions houlomotrices pourraient produire 10% de la demande mondiale en électricité[14].

Lors de l’optimisation de la solution, l’INNOSEA décrit l’objectif de celle-ci en 5 points[16]:

  • Minimiser le coût actualisé de l’énergie (LCOE) ;
  • Garantir un haut niveau de fiabilité et de résistance pour faire face aux conditions de mer extrêmes ;
  • Capturer efficacement différents types de houle ;
  • Faciliter les opérations d’installation et de maintenance en mer ;
  • Réduire au maximum le coût et la fréquence des interventions de maintenance.

En combinant simplicité mécanique, faible impact environnemental et adaptabilité aux différentes conditions de houle, Seaturns propose une alternative compétitive aux technologies houlomotrices existantes. Avec son approche modulaire et sa double fonctionnalité, ce concept se positionne comme une solution prometteuse pour la production d’énergie renouvelable en milieu maritime. Il est par exemple adaptable au large[7],[8].

Selon l’entreprise, l’énergie contenue dans une vague peut être comparée à une voiture atteignant une vitesse de 100 km/h, et ce, toutes les cinq secondes[17],[4].

Seaturns conçoit une solution innovante exploitant l’énergie des vagues grâce à un flotteur cylindrique ancré au fond marin. L’action de la houle entraîne une rotation autour de son axe longitudinal[5], générant un mouvement exploitable pour la production d’électricité ou le pompage d’eau destiné au dessalement. Contrairement aux systèmes classiques qui reposent principalement sur un déplacement vertical, cette technologie mise sur une oscillation maîtrisée, optimisée par un ancrage spécifique garantissant un alignement optimal avec la direction des vagues. Le flotteur cylindrique placé parallèle à la ligne des vagues est mis en tangage par les vagues et le système d’ancrage[7],[5]. Le système d’ancrage permet d’associer le mouvement de cavalement et le mouvement de tangage afin que le flotteur puisse fonctionner sur tout type de houle[17].

Le flotteur est structuré pour optimiser la conversion énergétique. Son intérieur est divisé en deux sections :

  • un compartiment inférieur où se trouve un pendule d’eau douce ;
  • un compartiment supérieur rempli d’air.

Lorsque l’ensemble oscille sous l’effet des vagues, l’eau interne 80 t se déplace, provoquant un flux d’air entre les deux parties. Ce courant d’air, qui est alternativement en surpression ou en dépression, actionne une turbine reliée à une génératrice, permettant ainsi la production d’électricité[8]. Grâce à sa conception épurée, où seule la turbine est en mouvement, ce système se distingue par sa robustesse face aux contraintes du milieu marin, limitant les besoins de maintenance et prolongeant sa durée de vie[17],[5].

Un des principaux avantages de cette technologie réside dans sa flexibilité. Chaque unité peut produire jusqu’à 200 kW, mais il est possible d’en associer plusieurs afin d’augmenter la capacité de production énergétique. Contrairement aux éoliennes, les flotteurs peuvent être les uns derrière les autres sans déstructurer la houle[5].

En parallèle, une variante du dispositif est dédiée au dessalement de l’eau de mer : l’énergie mécanique générée par la houle permettrait de comprimer l'air au-dessus de l’eau et d'envoyer cette eau vers des membranes d’osmose inverse, produisant ainsi de l’eau douce sans nécessiter d’alimentation électrique externe[5]. La capacité serait d’après l’entreprise de 150 m3 d’eau dessalinisée par jour[8],[10].

Notes et références

  1. a b c d et e « SEATURNS », sur energies-stockage.fr (consulté le )
  2. a et b « SEATURNS - Annuaire des entreprises », sur annuaire-entreprises.data.gouv.fr (consulté le )
  3. a b et c  [vidéo] « Avec ses flotteurs, cette entreprise transforme les vagues et la houle en énergie décarbonée »France 3 Toutes Régions, , 1:56 min (consulté le )
  4. a b et c Europe1, « Seaturns : récupérer l’énergie des vagues », sur www.dailymotion.com (consulté le )
  5. a b c d e et f « Seaturns : Valoriser l'énergie de la houle pour produire de l'électricité », sur Techniques de l'Ingénieur (consulté le )
  6. a b c d et e Team for the Planet, « L'entrepreneuriat au service de l'urgence climatique. | Team for the Planet », sur team-planet.com (consulté le )
  7. a b c et d Posté par La Rédaction, « SEATURNS, le système houlomoteur cylindrique passe à l'étape de prototype », sur Énergies de la Mer (consulté le )
  8. a b c d et e « Seaturns : eau douce et électricité produites grâce aux vagues », Les Echos,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  9. a b et c « L’Ifremer et Seaturns testent un prototype pour transformer les vagues en énergie | Ifremer », sur www.ifremer.fr, (consulté le )
  10. a et b Posté par La Rédaction, « Seaturns, un des lauréats des Trophées Innovation Océan », sur Énergies de la Mer (consulté le )
  11. « Trois projets soutenus par l’Ifremer parmi les lauréats du Concours d’innovation de l’Etat | Ifremer », sur www.ifremer.fr, (consulté le )
  12. a et b « Seaturns, l'une des 5 starts up de l'Index French Blue Tech catégorie Energie, entame son 4ème mois d'essais en mer à Brest », sur Énergies de la Mer (consulté le )
  13. Thomas Coignac, « Une start-up girondine produit de l'électricité grâce aux vagues de l'océan Atlantique », sur France Bleu Gironde, (consulté le ).
  14. a b et c « Énergie houlomotrice : l'Ifremer teste actuellement dans le Finistère un dispositif permettant de créer de l'électricité avec la force des vagues », sur Franceinfo, (consulté le )
  15. « [Communiqué] Gironde : vers la commercialisation du houlomoteur de SeaTurns en 2026 », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (en-GB) « Seaturns project », sur INNOSEA (consulté le )
  17. a b et c Olivier Servaire, « Seaturns veut récupérer l'énergie des vagues », sur Surf Session, (consulté le )

Liens externes