Sacha Pitoëff

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Sacha Pitoëff
Sacha Pitoeff avec Ingrid Bergman, Akim Tamiroff et Yul Brynner dans le film Anastasia (1956).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Alexandre Sacha Pitoëff
Nationalités
Activités
Période d'activité
Père
Mère
Fratrie
Svetlana Pitoëff ()
Aniouta Pitoëff ()
Conjoint
Autres informations
Films notables

Sacha Pitoëff est un comédien et metteur en scène de théâtre franco-suisse, né le à Genève et mort le à Paris 13e[1].

On retient notamment son interprétation au théâtre de Henri IV de Pirandello.

Biographie

Fils de Georges et Ludmilla Pitoëff, frère cadet de la comédienne Svetlana Pitoëff, il fait ses études secondaires au lycée Buffon et Pasteur, puis suit des cours d'art dramatique chez Louis Jouvet au théâtre de l'Athénée où il apprend aussi les métiers de régisseur et décorateur.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il suit sa mère à Genève où il joue au théâtre avec elle, il lui arrive alors de jouer le rôle de mari ou d'amant de sa mère. Il retourne à Paris en 1945 et est engagé comme régisseur théâtre des Bouffes-du-Nord. En 1949, il décide de se lancer dans la mise en scène et monte Deirdre des douleurs au théâtre Rochefort où la pièce ne rencontre qu'un succès d'estime. En 1950, il monte Oncle Vania d'Anton Tchekhov qui est un grand succès[2].

Il devient une figure du théâtre parisien des années 1960, il créa sa propre troupe théâtrale avec laquelle il monta des textes de Jean Genet, Ionesco, Hugo Claus, Robert Musil, Anna Langfus, etc., reprit également une partie du répertoire de son père ; Anton Tchekhov notamment La Mouette avec Romy Schneider et Oncle Vania, ainsi que Les Trois Sœurs, au Théâtre de l'Œuvre dans les années 1950. De 1961 à 1967, il dirige le Théâtre Moderne dont il a l’usufruit et où il emploie entre autres acteurs son épouse Luce Garcia-Ville et Romy Schneider. En 1967 il obtient son plus grand succès en jouant et mettant en scène Henri IV de Luigi Pirandello avec Claude Jade dont c'est le premier grand rôle.

Au cinéma, il commence sa carrière dans les années 1950 dans le film à sketch de Claude Autant-Lara Les Sept Péchés capitaux. Il est cantonné le plus souvent dans des seconds rôles d'espions, ou de tueurs comme celui de John Felton dans Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie. Il est le mari « M », personnage énigmatique, dans le film L'Année dernière à Marienbad d'Alain Resnais. Il interprète Frédéric Joliot-Curie dans le film Paris brûle-t-il ? de René Clément ou le premier ministre dans Peau d'Âne de Jacques Demy.

Remarquable par son physique émacié et sa maigreur, Sacha Pitoëff avait également une diction singulière et une voix grave qui le conduiront souvent à jouer des personnages inquiétants à la limite de la folie (son physique le rapproche de Laurent Terzieff avec lequel il est souvent confondu). On le voit dans les années 1960 et 1970 à la télévision française dans La Poupée sanglante de Marcel Cravenne, le feuilleton télévisé Lagardère (1967) de Jean-Pierre Decourt ou dans des seconds rôles dans la série Arsène Lupin. À la fin de sa carrière il joue aussi au cinéma dans des films d'horreur, comme Inferno.

Accentuant sa légende d'acteur incontrôlable qui avait su jouer et mettre en scène de façon remarquable le Henri IV de Pirandello, il souffre de profondes crises dépressives à la fin de sa vie et doit renoncer au théâtre et au cinéma.

Marié avec une comédienne en 1949, Sacha Pitoeff a été professeur à l'École d'art dramatique de la rue Blanche (aujourd'hui ENSATT) où il a eu comme élèves Gérard Depardieu, Jean-Roger Milo, Jean-Pierre Thiercelin, ainsi que Niels Arestrup.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Comédien

Metteur en scène

Bibliographie

  • Yvan Foucart : Dictionnaire des comédiens français disparus, Mormoiron : Éditions cinéma, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)

Notes et références

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Alexandre Sacha Pitoëff », sur MatchID
  2. Télé 7 Jours n°393, semaine du 30 septembre au 6 octobre 1967, page 97 :"L'été 1949, il monte Deirdre des douleurs au théâtre de Rochefort. Débuts difficiles, succès d'estime seulement. Le premier grand succès viendra en 1950 avec Oncle Vania de Tchékov."

Liens externes