Robert Sarah

Robert Sarah
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Le cardinal Sarah en 2015.
Biographie
Naissance (79 ans)
Ourouss (Guinée française)
Ordination sacerdotale par
Raymond-Marie Tchidimbo
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le pape Benoît XVI
Titre cardinalice Cardinal-diacre de S. Giovanni Bosco in via Tuscolana (2010-2021)
Cardinal-prêtre de S. Giovanni Bosco in via Tuscolana (depuis 2021)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
card. Benelli
Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements
Président du Conseil pontifical Cor unum
Secrétaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples
Archevêque de Conakry
Autres fonctions
Fonction religieuse


Blason
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Sufficit tibi gratia mea (2Co 12,9)
(« Ma grâce te suffit »)
(it) Notice sur vatican.va
(en) Notice sur catholic-hierarchy.org

Robert Sarah, né le à Ourouss (région de Boké, au nord de la Guinée), est un prélat catholique guinéen. Archevêque de Conakry de 1979 à 2001, il est nommé par le pape Jean-Paul II, à la Curie romaine, au poste de secrétaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. Réputé proche de Benoît XVI, il est nommé par ce dernier en 2010 à la tête du Conseil pontifical Cor unum et le crée cardinal. Le pape François le nomme préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements de 2014 à 2021, il est membre de la Congrégation pour les Églises orientales depuis 2021.

Il se distingue par ses positions conservatrices, notamment sur l'homosexualité et les questions migratoires, ainsi que pour son engagement en faveur du célibat consacré et pour la restauration de la liturgie ad orientem. Tenant d'une ligne plus conservatrice que Benoît XVI, il s'oppose de fait au pape François et prend ses distances avec certaines des orientations de son pontificat.

Biographie

Jeunesse

Robert Sarah est né le en Guinée, dans un village situé à la frontière guinéo-sénégalaise[1], dans une famille de cultivateurs de rôniers[1], de croyance animiste[2],[3],[1] et appartenant au peuple coniagui[4], une petite ethnie ayant gardé intactes ses traditions ancestrales[1].

Il descend du côté maternel (seule filiation qui compte pour les Coniagui) de Loni Aloten, un résistant régional qui a combattu les Peuls et les colons au tout début du XXe siècle[1],[5].

Il fréquente régulièrement une mission des pères spiritains dès l'âge de douze ans, et c'est parmi ces missionnaires qu'il découvre sa vocation. Dans sa biographie, écrite par Nicolas Diat, il raconte que la réalisation de sa vocation semblait difficile en tant qu'Africain d'origine modeste, et qu'il a fallu le lui proposer[6], tant cela paraissait alors improbable. Il étudie au petit séminaire Saint-Augustin à Bingerville, en Côte d'Ivoire[7].

Études en théologie, ordination et première mission

Il revient à Conakry trois ans plus tard et passe son baccalauréat[8], avant de rejoindre la France pour étudier la théologie et la philosophie au grand séminaire de Nancy (de 1964 à 1967), où il fréquente régulièrement la bibliothèque diocésaine nancéienne. C'est au séminaire qu'il fait la connaissance du cardinal Eugène Tisserant[6].

Robert Sarah est ordonné prêtre le en la cathédrale Sainte-Marie de Conakry[6].

Souhaitant poursuivre des études d'exégèse, il se rend à Rome, où il suit les cours de l'Université pontificale grégorienne et y obtient une licence en théologie[9]. Son séjour romain, jusqu'en 1974, est entrecoupé par une année à Jérusalem, en 1971, où il étudie au Studium Biblicum Franciscanum qui lui octroie un doctorat en Écritures saintes[9].

Il retourne ensuite en Guinée comme curé de Boké, Katako, Koundara et Ourouss[10], où il prend soin de visiter chaque village de sa paroisse, y compris les plus reculés qui étaient restés plusieurs années sans prêtre, depuis l'expulsion des missionnaires européens, en mai 1967, qui s'opposaient à l'africanisation du clergé guinéen et à sa soumission à la ligne officielle de l'État dirigé par Ahmed Sékou Touré[11].

En 1976, il enseigne au petit séminaire Jean XXIII de Conakry, dont il en devient le directeur[12],[13].

Outre le français, il parle l'anglais, l'espagnol et l'italien.

Archevêque de Conakry

Robert Sarah est nommé archevêque de Conakry le par Jean-Paul II à l'âge de 34 ans, devenant ainsi l'un des plus jeunes évêques du monde[6],[14]. Il est consacré le de la même année par le cardinal Giovanni Benelli.

Après une tournée de deux ans dans son diocèse, Robert Sarah, qui constate la misère que subissent ses concitoyens, décide de la dénoncer : « Le pouvoir use ceux qui n'ont pas la sagesse de le partager », lance-t-il notamment au dictateur Sékou Touré[13], qui par ailleurs s'était dressé contre sa nomination à la tête de l'archevêché de Conakry[13]. Il s'oppose dès lors continuellement au régime marxiste de Touré[13],[15],[16],[17], qui opprimait l'Église catholique de Guinée et maintenait la population dans la misère[13]. En 1992, l'Église guinéenne reçoit une visite historique du pape Jean-Paul II, qui séjourne trois jours dans le pays pour « apporter sa consolation » après les souffrances subies sous Touré[13].

Lorsqu'il est appelé à la Curie à Rome en 2001[13], le général Lansana Conté, président de Guinée — depuis la mort de Touré en 1984 —, pour lui exprimer sa fierté[13], fait organiser un grand banquet au cours duquel il le décore de la plus haute distinction du pays[13]. Robert Sarah profite de cette tribune pour prononcer un réquisitoire mémorable contre le régime du général Lansana Conté[13], qui provoque la colère de ce dernier et de son gouvernement[13], et qui sera qualifié de « prophétique »[18].

Nomination à la Curie romaine

En , le pape Jean-Paul II le choisit à la Curie romaine, au poste de secrétaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. À cette fonction, il nomme et encadre les évêques pour les pays de mission, c'est-à-dire la majorité des pays de l'Amérique latine, de l'Afrique et de l'Asie.

Le , le pape Benoît XVI le nomme président du Conseil pontifical Cor Unum[19], dicastère qui accompagne et coordonne les actions de charité des organismes catholiques dans le monde[13].

Quelques semaines plus tard, il est créé cardinal par Benoît XVI[13] lors du consistoire du 20 novembre 2010. Il reçoit alors le titre cardinalice de cardinal-diacre de S. Giovanni Bosco in via Tuscolana[20].

Il prend part au conclave de 2013 qui voit l'élection du pape François[20].

Du 18 au , il entreprend un voyage au Guatemala pour rencontrer les associations caritatives de l'archidiocèse de Santiago de Guatemala à la suite des catastrophes subies dans le pays. Il en profite aussi pour inaugurer un ensemble de maisons et une chapelle, dont la construction a été rendue possible par le concours du pape François[21].

Le , comme l'ensemble des chefs de dicastère, il est nommé par François, « père synodal » pour la troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille, qui se déroule du 5 au [22]. Trois jours plus tard, il est également nommé membre de la Congrégation pour la cause des saints[23].

Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements

Le , le pape le nomme préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements[24]. Le cardinal Sarah refuse à trois reprises cette promotion avant de finir par l'accepter sur l'insistance du pape François[17]. D'après Sandro Magister, journaliste italien spécialiste des religions, sa nomination à la tête de la Congrégation ne serait toutefois pas tant une promotion qu'un moyen de le « neutraliser », le privant de facto de toute autorité effective, en l'entourant d'hommes qui lui seraient hostiles. De fait, le pape a renouvelé en le conseil d'administration de ce ministère sans consulter le cardinal Sarah, en y nommant certains prélats que Benoît XVI avait écartés du « dossier Liturgie »[25].

Il rédige le , puis promulgue le , un décret pour la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements sur la demande de François, modifiant la cérémonie du lavement des pieds dans le rite romain : s'appuyant sur le chapitre 13 de l'évangile selon Jean, notamment sur la nécessité d'amour fraternel et du salut de la race humaine tout entière, le lavement des pieds — jusque-là réservé à des hommes pris parmi le peuple de Dieu — est étendu à l'ensemble du peuple dans sa diversité. Le cérémonial des évêques et le missel romain sont ainsi modifiés[26].

Robert Sarah est cité comme papabile parmi les cardinaux en 2016-2017[2],[25]. En 2019, dans son livre Sodoma, l'écrivain Frédéric Martel affirme que cette hypothèse aurait été lancée par un réseau de droite radicale proche de Sarah, alors qu'il était marginalisé au sein de l'Église[27].

En 2019, il affirme sa loyauté envers le pape par la sortie de son livre "Le soir approche et déjà le jour baisse", en expliquant au cours d'une interview « L’Église est représentée sur la terre par le vicaire du Christ, c’est-à-dire le pape. Et qui est contre le pape est ipso facto hors de l’Église »[28].

Retraite canonique

Le , à plus de 75 ans, âge canonique de la retraite, il remet au pape François sa démission de préfet de la congrégation du Culte divin[29]. Le suivant, il est nommé cardinal-prêtre et perd donc de facto sa fonction de cardinal protodiacre en cas de conclave.

Le cardinal Robert Sarah fait la une du journal Paris Match le 7 juillet 2022. Ce choix éditorial imposé par le nouvel actionnaire Vincent Bolloré cause ensuite l'éviction brutale de Bruno Jeudy, rédacteur en chef au service politique et économie, en raison de son désaccord[30]. Après deux assemblées générales début juillet, la Société des journalistes (SDJ) s'était indignée dans un communiqué de cette couverture sur un homme aux « positions très clivantes » et qui ne « correspond pas à la ligne éditoriale » du journal.

Cardinal électeur lors du conclave de 2025, on le présente comme distant des orientations du pontificat du pape François et « tenant d'une ligne très conservatrice, plus à droite que la ligne ratzingérienne »[31],[32], et y compris comme s'être opposé[32],[33] et avoir émis des protestations de loyauté envers ce dernier[31], ce qu'il réfute cependant sévèrement et publiquement[31],[13],[33].

Lors du conclave de 2025, il est favori notamment auprès des catholiques classiques voire traditionnels, et aussi des conservateurs français, dont les médias du groupe Vincent Bolloré[34],[35].

Prises de position

Homosexualité

Le cardinal Sarah tient des propos polémiques, tels que « Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, l'homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique le sont aujourd'hui », déclare-t-il ainsi lors d'un synode en 2015. À partir de son expérience africaine, il refuse ce qu'il nomme une « occidentalisation » du monde sur ce sujet, déclarant que « l'Afrique et l'Asie doivent absolument protéger leurs cultures et leurs valeurs propres » ; il insiste également pour que l'Église ne se laisse pas imposer ce qu'il appelle « une vision occidentale de la famille ». Par conséquent, il est considéré à ce jour comme un des nombreux acteurs de la nouvelle droite « très homophobe »[36], révélée notamment par le succès des mobilisations d'opposition au mariage pour tous[32],[36], alors que d'autres estiment qu'il suit simplement la ligne affirmée durant le pontificat de Jean-Paul II[37],[36],[38].

Immigration et déclin de l'Occident

Dans les années 2010, Robert Sarah est l'un des rares cardinaux à s'opposer publiquement à l'immigration en Europe, adoptant sur ce sujet une position différente de la position du pape François sur l'immigration[39].

En 2016, il déclare au Figaro : « Les statistiques montrent qu'il y aura dans un avenir très proche un grave déséquilibre culturel, religieux et démographique en Occident. Décadent, sans enfants, sans familles, l'Occident disparaîtra, noyé et éliminé par une population d'origine islamique. L'Occident a renié ses racines chrétiennes. Mais un arbre sans racines meurt »[40].

Dans Le soir approche et déjà le jour baisse (2019), il écrit au sujet de la crise migratoire en Europe : « Certes, les flux migratoires ont toujours existé. Les mouvements actuels se distinguent en revanche par leur importance. […] Comment ces nations [africaines] vont-elles se développer si tant de travailleurs font le choix de l'exil ? Quelles sont ces étranges organisations humanitaires qui sillonnent l'Afrique pour pousser de jeunes hommes à la fuite en leur promettant des vies meilleures en Europe ? »[39]. Face à ce phénomène, il critique l'attitude de la plupart des pays européens : « L'Europe semble programmée pour s'autodétruire. […] Elle doute d'elle-même et a honte de son identité chrétienne. C'est ainsi qu'elle finit par attirer le mépris »[39]. Mais il relève une évolution positive en Pologne, Hongrie, Slovaquie, Autriche et Italie[39].

Importance du silence et de la prière

En 2013, lors d'un pèlerinage de séminaristes français à Rocamadour, il affirme qu'« on a trop discuté, ces dernières années, de la nature du prêtre, et trop peu prié. Or ce qui fait en premier le prêtre, c'est la prière et l'adoration »[6].

Le , il publie Dieu ou rien chez Fayard, un livre d'entretiens sur la foi réalisé en collaboration avec l'écrivain et éditeur Nicolas Diat. L'ouvrage connaît un succès international avec quatorze éditions[17].

Le , il publie La Force du silence chez Fayard, un second livre d'entretiens, toujours réalisé en collaboration avec Nicolas Diat. Il y exprime une spiritualité radicale et remet au centre des préoccupations de l'homme une vie de prière, car il s'agit selon lui de la seule voie d'avenir pour l'Église[15]. À l'occasion de sa sortie, il confie : « J'ai été très marqué, dès l'enfance, par les prêtres français, des missionnaires spiritains de mon village. Ils se levaient très tôt pour l'oraison et priaient sans cesse. Si quelqu'un est consacré à Dieu, comment ne peut-il pas centrer sa vie sur la prière ? Sinon il se vide, se fissure et devient sans consistance. Dieu nous rend fort quand nous le fréquentons par l'eucharistie notamment. Le prêtre qui ne contemple pas une heure par jour le Saint-Sacrement ne peut pas résister comme temple de Dieu »[17].

À la sortie de l'édition allemande de La Force du silence en , le livre est agrémenté d'une préface du pape émérite Benoît XVI, qui sort ainsi pour la première fois de son silence depuis sa renonciation et y écrit : « Le cardinal Sarah est un maître spirituel qui parle en se fondant sur une profonde intimité avec le Seigneur dans le silence […]. Nous devons être reconnaissants au Pape François d'avoir placé un tel maître spirituel à la tête de la Congrégation qui est responsable de la célébration de la Liturgie dans l'Église. […] Avec le Cardinal, un maître du silence et de la prière intérieure, la Liturgie est en de bonnes mains »[25].

Laïcité athée et fanatisme religieux

En , lors du synode sur la famille, il affirme « voir à notre époque deux menaces inattendues situées sur des pôles opposés : d'une part, l'idolâtrie de l'Ouest pour la liberté ; de l'autre, l'intégrisme islamique ; (autrement dit) la laïcité athée contre le fanatisme religieux ». Pour répondre à ces problèmes, il recommande à l'Église d'encourager une « épiphanie de la famille », car la crise du mariage actuel a selon lui pour origine une crise de l'Église en plus d'une crise de la foi[41],[42]. Le cardinal Sarah, qui a œuvré en Afrique pour instaurer le mariage monogame dans des sociétés polygames[2], affirme ainsi : « Nous devons proclamer la vérité sans crainte, à savoir le plan de Dieu, qui est la monogamie dans l'amour conjugal ouvert à la vie »[42].

Appel à la célébration de la messe ad orientem

Le , le cardinal Sarah, qui célèbre la messe selon le missel de Paul VI[17], appelle une première fois les prêtres à célébrer ad orientem à partir de l'Avent suivant, c'est-à-dire tournés vers l'Orient, en étant « dos au peuple »[43],[44]. À la suite des réactions et des protestations, il réaffirme ce souhait lors d'une conférence à Londres le [15],[45],[46]. Selon lui, l'enjeu est de remettre Dieu au cœur de la liturgie : « La liturgie de la Parole justifie le face-à-face du lecteur et des auditeurs, le dialogue et la pédagogie entre le prêtre et son peuple. Mais dès que nous arrivons au moment où l'on s'adresse à Dieu – à partir de l'offertoire –, il est essentiel que le prêtre et les fidèles se tournent ensemble vers l'Orient. »[44]. « Par cette manière de célébrer, nous expérimenterons, jusque dans nos corps, la primauté de Dieu et de l'adoration ». Le porte-parole du pape, Federico Lombardi, rappelle alors le qu'« il n'y a pas de nouvelles directives liturgiques à partir de l'Avent prochain », et que cette invitation à célébrer la messe ad orientem n'est pas la nouvelle norme. Il précise que la forme extraordinaire du rite romain (c'est-à-dire le rite tridentin) « ne doit pas prendre la place de « l'ordinaire » »[47].

Célibat des prêtres

Dans un ouvrage intitulé Des Profondeurs de nos cœurs paru en , et qui contient un texte du pape émérite Benoît XVI, le cardinal Sarah défend vigoureusement le célibat des prêtres[48]. Cet ouvrage est publié alors que vient de s'achever le Synode sur l'Amazonie qui entrouvre la possibilité d'une ordination des hommes mariés[49]. Avant même sa publication, l'ouvrage est commenté par le Saint-Siège, qui rappelle notamment des propos du pape François concernant le célibat sacerdotal : « Je préfère donner ma vie que de changer la loi sur le célibat »[50],[51].

Synode sur la synodalité

En juillet 2023, le cardinal Sarah fait partie des cinq cardinaux conservateurs provenant de 5 continents différents[52] (avec Walter Brandmüller, Raymond Burke, Juan Sandoval Íñiguez et Joseph Zen) qui envoient 5 dubia (questions exprimant des « doutes ») au pape François[53]. Les sujets en question sont l'intangibilité de la Révélation, les bénédictions d'unions homosexuelles, l'autorité du synode à venir, l'ordination sacerdotale des femmes, et l'importance du repentir pour la confession[53]. La première réponse du pape du 11 juillet ne leur semblant pas assez claire, ils adressent un nouveau courrier au pape le 21 août[53]. Sans nouvelle réponse du pape, ils publient leur second courrier le 2 octobre[53] et le même jour le Vatican rend publique la réponse du pape du 11 juillet[54],[55].

Politique guinéenne

Depuis l'expulsion des missionnaires européens en 1967 par Ahmed Sékou Touré, il se dresse contre ce régime et celui de son successeur, Lansana Conté[18],[13].

Après la prise du pouvoir de Mamadi Doumbouya en 2021, il critique le changement de nom de l'aéroport de Conakry en hommage à Sékou Touré, et la restitution à l'ancienne première dame Andrée Touré de la villa de Belle-Vue qu'il dit être « un bien qui n'appartient ni à elle, ni à son mari » mais « un bien de Dieu et de l'Église » puisque les terrains auraient appartenu jusqu'au au domaine du séminaire de Conakry, date à laquelle ils auraient été confisqués par Sékou Touré[56],[57]. Andrée Touré affirme de son côté que son mari avait acheté ces terrains lorsqu'il était maire de Conakry avant l'indépendance[58],[59],[60].

Publications

  • Culture, démocratie et développement à la lumière de Centesimus annus, Éditions IMC, , 105 p..
  • Robert Sarah et Nicolas Diat, Dieu ou rien : Entretien sur la foi, Paris, Fayard, , 424 p. (ISBN 978-2-213-68610-3).
  • Robert Sarah et Nicolas Diat, La Force du silence : Contre la dictature du bruit, Paris, Fayard, , 378 p. (ISBN 978-2-213-70108-0).
    En poche chez le même éditeur, coll. « Pluriel », Paris, novembre 2017, avec une préface de Benoît XVI et suivi d'un entretien avec Dom Dysmas de Lassus, prieur de la Grande Chartreuse, 384 p. (ISBN 978-2-8185-0549-6).
  • Humanae Vitae : Un art de vivre, Frontonas, Peuple libre, , 66 p. (ISBN 978-2-36613-063-8).
  • Robert Sarah et Nicolas Diat, Le soir approche et déjà le jour baisse, Paris, Fayard, , 448 p. (ISBN 978-2-213-70521-7).
  • Robert Sarah et Cardinal Gerhard Müller, Je crois en l'Église, Saint-Céneré, Pierre Téqui éditeur, , 64 p. (ISBN 978-2-7403-2143-0).
  • Robert Sarah et Nicolas Diat, Chemins spirituels, Paris, Fayard, , 1200 p. (ISBN 978-2-213-71326-7).
    Coffret rassemblant les trois ouvrages Dieu ou rien, La Force du silence et Le soir approche et déjà le jour baisse.
  • Robert Sarah et avec la collaboration de Benoît XVI, Des profondeurs de nos cœurs, Paris, Fayard, , 180 p. (ISBN 978-2-213-71694-7).
  • Jean-Paul II : Visionnaire et prophète des temps modernes (préf. George Weigel), Paris, Mame, , 112 p. (ISBN 978-2-7289-2900-9).
  • Robert Sarah et Alain Castet, 700 ans du diocèse de Luçon : Homélies, discours et conférence, La Roche-sur-Yon, Éditions des Oyats, , 69 p. (ISBN 979-10-94744-13-0).
  • Couples réveillez votre amour !, Neuilly-sur-Seine, Life Editions, , 112 p. (ISBN 979-10-97321-20-8).
  • Pour l'éternité : Méditations sur la figure du prêtre, Paris, Fayard, coll. « Choses vues », , 300 p. (ISBN 978-2-213-71986-3).
  • Catéchisme de la vie spirituelle, Paris, Fayard, coll. « Choses vues », , 336 p. (ISBN 978-2-213-71819-4).
  • Il nous a tant donné : Hommage à Benoît XVI, Paris, Fayard, coll. « Choses vues », , 252 p. (ISBN 978-2-213-72610-6).

Distinctions

Notes et références

  1. a b c d et e Marie-Christine Tabet, « Succession de Benoît XVI : Mgr Robert Sarah, un guerrier discret et juste », Le Journal du dimanche (Le JDD),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c Jérôme Cordelier, « Mgr Sarah, l'Africain qui peut devenir pape », Le Point,‎ (lire en ligne).
  3. « Les Coniagui ont vu dans le christianisme un prolongement de leur propre croyance fondée sur une [force] unique. Jusqu'à l'arrivée des Pères blancs, ce sont les esprits des ancêtres dans la forêt qui les reliaient à [elle]… Aujourd'hui, même s'ils ont embrassé avec ferveur la foi catholique, ils conservent nombre de leurs rites anciens […] ».
  4. Sarah et Diat 2016, p. 21.
  5. Raphaël M'Pouna et Siddy Koundara Diallo, « Comment Loni Alotène, résistant Coniagui a perdu son territoire », sur africaguinee.com, (consulté le ).
  6. a b c d et e Jean-Marie Dumont, « Enfant de l'Eucharistie », Famille chrétienne, no 1925,‎ , p. 66 (ISSN 0154-6821, lire en ligne).
  7. Sarah et Diat 2016, p. 35-41.
  8. Sarah et Diat 2016, p. 42-54.
  9. a b et c « Le Cardinal Sarah admis à l'Ordre de Malte avec le titre de Bailli grand-croix d'honneur et de dévotion », sur Ordre souverain de Malte, (consulté le ).
  10. (en) « SARAH Card. Robert », sur press.vatican.va (consulté le ).
  11. Philippe Delisle, « Vieira Gérard, L'Église catholique en Guinée à l'épreuve de Sékou Touré (1958-1984) », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 93, no 352 « Savoirs autochtones XIXe – XXe siècles »,‎ , p. 366–367 (lire en ligne, consulté le ).
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Annexes

Articles connexes

Liens externes