Plaque d'immatriculation suisse

Une plaque d'immatriculation suisse est un dispositif d'identification utilisé pour divers types de véhicules en Suisse. La plupart des plaques sont délivrées par le service des automobiles de chaque canton.

Détail des plaques

Les plaques d'immatriculation pour voitures et remorques peuvent être de type oblong ou rectangulaire. Pour les voitures, les plaques oblongues mesurent 30 × 8 cm à l'avant et 50 × 11 cm à l'arrière, tandis que les plaques rectangulaires mesurent 30 × 8 cm à l'avant et 30 × 16 cm à l'arrière.

Les remorques disposent d'une seule plaque à l'arrière, mesurant 50 × 11 cm pour les plaques oblongues et 30 × 16 cm pour les plaques rectangulaires.

Les motos, quant à elles, ont une plaque unique à l'arrière, de dimensions 18 × 14 cm.

Les plaques civiles se composent des éléments suivants :

  • L'abréviation du canton, composée de deux lettres ;
  • Les armoiries cantonales, présentes uniquement sur la plaque arrière ;
  • L'écusson suisse, également présent uniquement sur la plaque arrière ;
  • Un point, uniquement sur les plaques au format oblong ;
  • Le numéro d'immatriculation, composé de 1 à 5 ou 6 chiffres, selon le canton.

Le numéro d'immatriculation est toujours inscrit en noir sur les plaques civiles.

Types de plaques

Plaques civiles

  • Immatriculation (blanche) : pour les voitures, motos, camions, autocars et remorques ;
  • Immatriculation (bleue) : pour les véhicules de travail tels que les véhicules de chantier ou ceux de pompiers[N 1] ;
  • Immatriculation (verte) : pour les véhicules agricoles ;
  • Immatriculation (jaune) : pour les véhicules légers et les motos dont la vitesse est limitée à 45 km/h ;
  • Immatriculation (brune) : pour les véhicules spéciaux de par leur taille, masse ou dimensions, tels que les camions-grues ou les excavatrices ;
  • Immatriculation (rouge) : pour les équipements attachés à l'arrière du véhicule, tels qu'un porte-vélo[1].

Plaques spéciales

Celles-ci reprennent les éléments des plaques civiles de couleurs blanches mais avec une ou deux lettres supplémentaires indiquant une catégorie spéciale :

  • « U » : pour les plaques professionnelles (garagistes), de l'allemand Unternehmer, « Entrepreneur » ;
  • « CD » : pour les corps diplomatiques (sur fond vert pour les ambassades à Berne et sur fond bleu pour les missions permanentes auprès des organisations internationales) :
  • « CC » : pour les corps consulaires ;
  • « AT » : pour le personnel administratif et technique d'une mission diplomatique à Berne.

Pour les immatriculations temporaires :

  • numéro régulier suivi d'une vignette de validité pour les véhicules détaxés ;
  • numéro suivi d'une vignette de validité et de la mention « Z » - Zoll - pour les véhicules non dédouanés[2].

Plaques militaires

Les véhicules militaires (véhicules de l'Armée suisse, véhicules administratifs du Département de la Défense, véhicules du Corps des gardes-frontière, des services d'enquête des douanes, d'Armasuisse et du Service de renseignement de la Confédération) sont immatriculés avec des plaques militaires par l'Office de la circulation routière et de la navigation de l'armée (OCRNA)[3].

Les plaques d'immatriculation militaires affichent les armoiries suisses, suivies d'un « M » (abréviation de « militaire ») et du numéro en lettres blanches sur fond noir. Les plaques noires pour l'armée ont été introduites en . De à , toutes les plaques militaires comportaient deux lignes : les armoiries suisses et le « M » en rouge en haut, et le numéro en bas. Depuis , les plaques avant comportent une seule ligne, et le « M » est désormais en blanc. Le format actuel a été instauré en . Les immatriculations des véhicules automobiles et des embarcations sont composées de 4 à 5 chiffres et arborent l'écusson suisse. Les plaques des véhicules remorqués comportent 6 chiffres et ne présentent l'écusson que de manière occasionnelle depuis [4].

Codes des cantons suisses

Canton Abr. Blason Localisation Plus grand numéro possible Exemple de plaque civile blanche
Zürich ZH
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
ZH • 999 999
Berne BE
Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
BE • 999 999
Lucerne LU
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
LU • 999 999
Uri UR
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
UR • 999 999
Schwytz SZ
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
SZ • 999 999
Obwald OW
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
OW • 999 999
Nidwald NW
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
NW • 99999
Glaris GL
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
GL • 99999
Zoug ZG
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
ZG • 999 999
Fribourg FR
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
FR • 999 999
Soleure SO
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
SO • 999 999
Bâle-Ville BS
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
BS • 999 999
Bâle-Campagne BL
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
BL • 999 999
Schaffhouse SH
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
SH • 99999
Appenzell Rhodes-Extérieures AR
Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
AR • 99999
Appenzell Rhodes-Intérieures AI
Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
AI • 99999
Saint-Gall SG
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
SG • 999 999
Grisons GR
Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
GR • 999 999
Argovie AG
Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
AG • 999 999
Thurgovie TG
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
TG • 999 999
Tessin
Campione d'Italia (Italie)
TI
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
TI • 999 999
Vaud VD
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
VD • 999 999
Valais VS
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
VS • 999 999
Neuchâtel NE
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
NE • 999 999
Genève GE
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
GE • 999 999
Jura JU
Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
JU • 999 999

Signe « CH »

Selon l'article 45 de l'Ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers, « les véhicules automobiles ainsi que les remorques se rendant à l'étranger doivent porter un signe distinctif de nationalité bien visible à l'arrière du véhicule ». En effet, la Convention de Vienne sur la circulation routière de , que la Suisse a ratifiée, prévoit également la possibilité d'intégrer le signe distinctif de nationalité à la plaque d'immatriculation (comme c'est le cas pour les plaques européennes). Cependant, pour la Suisse, l’écusson sur les plaques ne satisfait pas aux exigences de la Convention, car il n'est pas reconnu comme signe distinctif. Pour répondre à cette exigence, la Suisse a mis en place un autocollant portant l'inscription « CH », obligatoire lorsque qu'un véhicule immatriculé en Suisse circule à l'étranger[5].

La loi prévoit une seule dimension pour le signe distinctif « CH », à savoir la « grande » dimension : une hauteur de 11,5 cm pour une largeur en ellipse de 17,5 cm. Les lettres doivent mesurer 8 cm de hauteur et 4 cm de largeur, avec une épaisseur de trait de 1 cm. L'autocollant « CH » doit être placé à l'arrière du véhicule, de manière horizontale par rapport à son axe principal et être bien lisible. Il doit également se situer à une distance du sol comprise entre 0,20 m et 1,50 m[5].

Histoire

Anciens systèmes

Récapitulatif chronologique des modifications apportées aux règlements sur les plaques d'immatriculation :

  •  : Premiers marquage des véhicules avec des numéros.
  •  : Première plaque automobile dans le canton de Lucerne.
  •  : Les plaques d'immatriculation doivent arborer un numéro de série et un drapeau cantonal. Création des plaques noires pour les véhicules de l'Armée suisse.
  •  : Concordat intercantonal automobile et 1ère plaque avec système officiel pour toute la Suisse.
  •  : Seul le drapeau cantonal est obligatoire sur les plaques minéralogiques. La couleur et les dimensions de la plaque sont libres.
  •  : Le drapeau suisse devient obligatoire à la gauche de la plaque. Le drapeau cantonal reste quant à lui obligatoire, et doit figurer à la droite de la plaque. Entre les deux doit y figurer un numéro de série de 1 à 4 chiffres.
  •  : Une fois tous les chiffres épuisés, on ajoute après les chiffres une lettre, de A jusqu'à Z.
  •  : Le système de notation de reste inchangé. Seule la couleur de fond blanche et la couleur de caractères noire deviennent obligatoires.
  •  : Le canton de Zurich épuise toutes les combinaisons de chiffres et lettres de A à Z.

Système actuel

Crédit image:
licence CC BY-SA 4.0 🛈
Ancienne plaque arrière schwytzoise.

Le système actuel de plaques d'immatriculation voit le jour grâce à la loi fédérale sur la circulation des véhicules à moteur et des bicyclettes du . Ce système introduit une plaque rectangulaire comportant deux lignes de caractères. La ligne supérieure affiche, à gauche, le drapeau suisse, au centre le code du canton composé de deux lettres, et à droite les armoiries cantonales. Sur la ligne inférieure figure le numéro de série cantonal, composé de 1 à 6 chiffres, permettant ainsi à chaque canton d'immatriculer jusqu'à 999 999 véhicules[6]. La loi entre en vigueur le . Glaris et Berne sont les premiers à adopter ce système, suivis de Zurich à la fin de l'année[7]. En , tous les autres cantons l'introduisent à leur tour[6].

La modification la plus importante a lieu en avec la création des plaques arrière de format oblong, similaires à celles des autres États européens[6]. Cette modification entre en vigueur en . C'est également à cette époque que les plaques comportant six chiffres commencent à être émises, avec l'ajout d'un espace entre les troisième et quatrième chiffres pour améliorer la lisibilité. Dès , la police de caractères prend son format actuel[6]. Un autre changement important survient en avec l'introduction de plaques de couleurs spécifiques en fonction du type de véhicule, chaque couleur étant associée à une numérotation distincte[6].

En , une dernière modification du format est apportée. Enfin, la création du canton du Jura en et son entrée en souveraineté en s'accompagnent de l'introduction de plaques spécifiques[6].

Depuis , la Confédération autorise les plaques réfléchissantes, bien qu'elles ne soient pas obligatoires dans tous les cantons[6].

Futur système

Avec l'augmentation de la population et du parc automobile en Suisse, certains cantons atteignent bientôt la limite du système de combinaisons de plaques à six chiffres. Face à ce constat, le Conseil fédéral annonce qu'une « refonte des plaques d’immatriculation est fondamentalement incontournable »[8],[9].

L'avenir de l'autocollant « CH » est également débattu. Il est envisagé d'intégrer directement le code minéralogique sur les nouvelles plaques, ce qui permettrait de ne plus avoir besoin de l'autocollant « CH » à l'arrière du véhicule[8],[9]. Un système alphanumérique pourrait être mis en place, tout comme l'introduction de plaques personnalisables, à l'instar de celles en Belgique[10]. La mise en œuvre du nouveau système est prévue d’ici [8],[9], et celle des plaques personnalisées en [10].

Anciennes plaques

Plaques administratives

Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
Plaque arrière de l'administration (ici, le département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports).
Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
Plaque arrière de la Poste.

Historiquement, l'administration fédérale possédait ses propres plaques qui commençaient par la lettre « A » (pour administration) et étaient composées d'un numéro à 5 chiffres. Le premier chiffre indiquait le département auquel le véhicule est rattaché :

Historiquement, les Postes, téléphones et télégraphes (PTT) et les CFF possédaient leurs propres plaques qui commençaient par la lettre « P »

  • P·1XXXX à P·7XXXX pour la poste (dont par exemple les cars postaux);
  • P·8XXXX à P·9XXXX pour les CFF.

Ces véhicules ont été réimmatriculés avec des plaques cantonales jusqu'au .

Voitures de location

Crédit image:
licence CC BY-SA 3.0 🛈
Ancienne plaque valaisanne pour les voitures de location.

Anciennement, les plaques des voitures de location comprenaient la lettre « V » (Vermietung). Ces véhicules ont été réimmatriculés avec des plaques cantonales jusqu'au .

Plaques pour deux-roues et quadricycles légers

Crédit image:
licence CC BY 3.0 🛈
Ancienne plaque jaune du canton du Jura

Avant 2014, les plaques dites « jaunes » pour les véhicules légers et les deux-roues dont la vitesse est limitée à 45 km/h étaient unifiées au format pour deux-roues 18 × 14 cm sur fond jaune. Depuis 2013, ces plaques ont été ramenées au format pour cyclomoteurs 10 × 14 cm. Le remplacement total des plaques en circulation a néanmoins été prévu jusqu'au 31 décembre 2026[11].

Les plaques professionnelles dites « U » devraient conserver l'ancien format.[11]

Plaques interchangeables

Tout détenteur d'un jeu de plaques peut choisir de les utiliser pour immatriculer jusqu'à deux véhicules de même catégorie. Étant généralement montées sur des supports amovibles, permettant un démontage et un remontage faciles, il est donc possible de posséder un véhicule dédié à la belle saison et d'y apposer les plaques d'un autre véhicule utilisé le reste de l'année. Il est également possible de changer le jeu de plaques à tout moment pour utiliser l'un ou l'autre des véhicules, sans formalité supplémentaire[12].

Pour les remorques et les véhicules de collection, la même plaque interchangeable peut être utilisée pour plus de deux véhicules (jusqu'à un maximum de 14) sous les mêmes conditions. Les remorques ont toutes leur propre immatriculation, mais elles n'ont qu'une plaque arrière.

Plaques liechtensteinoises

Plaque d'immatriculation du Liechtenstein.

Le Liechtenstein emploie un système d'immatriculation des véhicules quasi-identique au système suisse. Les plaques d'immatriculation du Liechtenstein peuvent s'apparenter au modèle militaire suisse, avec une inscription blanche sur fond noir. Les lettres FL (Fürstentum Liechtenstein), code minéralogique du pays, désignent l'origine de la plaque de la même manière que pour les cantons suisses. À la place de l'écusson du canton, le blason princier du Liechtenstein (or et rouge) orne le centre des plaques[13].

Notes et références

Notes

  1. Une plaque bleue peut être attibuée pour un véhicule de travail avec lequel on n'effectue pas de transports de biens ou de personnes, par exemple une tonne-pompe, un camion-grue, une pelleteuse, un camion d'entretien ou une balayeuse de voirie.

Références

  1. « Une troisième plaque de contrôle pour les porte-vélos », sur admin.ch (consulté le ).
  2. Annexe 2 de l'Ordonnance 741.31 sur l’assurance des véhicules
  3. Art. 28, alinéa 1, OVCC
  4. (de) Peter M. Morger, « Plaques de contrôle des véhicules en Suisse », sur license-plates.ch, Archive, (consulté le )
  5. a et b Touring Club suisse, « L'autocollant CH : obligatoire à l'étranger » Accès libre, sur tcs.ch (consulté le ).
  6. a b c d e f et g (de) « Fahrzeug-Kontrollschilder ab 1933 », sur morger.net (consulté le ).
  7. Thomas Hurter, « Comment sont nées nos plaques d’immatriculation ? » Accès libre, sur acs.ch, (consulté le ).
  8. a b et c Eric Felley, « Circulation: La Suisse aura de nouvelles plaques automobiles pour  », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  9. a b et c « De nouvelles plaques d'immatriculation arrivent en Suisse » Accès libre, sur watson.ch/fr (consulté le ).
  10. a et b Christine Talos, « Les Suisses pourront peut-être avoir des plaques personnalisées », sur www.20min.ch, (consulté le )
  11. a et b Weisungen zur Erteilung neuer Kontrollschilder für Kleinmotorräder und Leichtmotorfahrzeuge, ASTRA
  12. « Plaques interchangeables | une plaque interchangeable, double avantage | ELVIA » [archive du ], sur elvia.ch (consulté le )
  13. Photo.

Voir aussi

Articles connexes

Sources