Pierre Bernard Milius
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Hilaire Urbain de Laffite du Courteil () | |
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Pierre Bernard Milius (Bordeaux - Bourbonne-les-Bains ) est un officier de marine français qui participa à l'expédition vers les Terres australes conduite par Nicolas Baudin, fut gouverneur de La Réunion puis administrateur de la Guyane et s'illustra à la bataille de Navarin.
Biographie
Il s'embarqua à l'âge de 14 ans comme pilotin[1] sur un bâtiment de commerce dont son père était l'armateur, et fit plusieurs voyages aux Antilles de 1787 à 1793. La guerre éclata entre la France et l'Angleterre et il entra donc dans la marine de la République, servant successivement comme chef de timonerie à bord des frégates l'Andromaque et la Fraternité. Nommé aspirant de première classe en 1794, il passa sur la frégate la Précieuse qui faisait partie de l'armée navale aux ordres de l'amiral de Villaret-Joyeuse.
Missions diverses
Au combat que cette armée soutint le contre l'amiral Howe, Milius chargé d'aller dans un canot porter, sous le feu de l'ennemi, une remorque a un bateau complètement démâté. Il remplit sa mission avec tant d'intelligence et d'intrépidité qu'il obtint en récompense le grade d'enseigne de vaisseau. À la fin 1794, il s'embarqua sur la Virginie et assista aux brillants combats que cette frégate soutint contre les Anglais. En , il se trouvait à la bataille de Groix, où il rendit les plus grands services et obtient le grade de lieutenant de vaisseau le . Il s'embarqua comme lieutenant de pied chargé du détail sur la Révolution et fit sur ce bateau l'infructueuse bataille d'Irlande.[1] Il passa ensuite sur la frégate l'Immortalité, à bord de laquelle il participa aux trois combats qu'elle soutint sur les côtes d'Irlande. Dans le dernier, la frégate tomba aux mains des Anglais et Milius fut retenu prisonnier. De retour, il s'embarqua sur la frégate le Dix-Août.
L'expédition Baudin
Pierre Bernard Milius participa à l'expédition conduite par Nicolas Baudin en tant que lieutenant de vaisseau à bord du Naturaliste en 1800 en tant que second, où il devient l'ami de Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent. De fait, dans son Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique paru en 1804, ce dernier le présente comme un marin confirmé qui joint amabilité et talents[2].
Malade durant une partie du voyage, il abandonne l'expédition à Port Jackson, le , et parvient à rejoindre l'île de France en via la Chine[3] par d'autres moyens. Il prend le le commandement du Géographe (qui arrive à l'île de France le ) à cause de la mort (de phtisie) de Nicolas Baudin, le [4]. Cette nomination est mal acceptée par le second Freycinet, l'état-major et l'équipe des naturalistes. Milius mène le navire à bon port qui fait son entrée à Lorient le .
Le gouvernement de Bourbon
Milius, alors capitaine de vaisseau et directeur du Port de Brest[5], est nommé gouverneur de Bourbon le 11 mars 1818 et l'est du au , date à laquelle il quitte l'île après avoir demandé son rappel, écœuré qu'il était du peu de reconnaissance des habitants de Bourbon pour ses réalisations. Celles-ci furent particulièrement nombreuses dans le domaine de l'éducation. Ainsi, le , il décide de fonder à Saint-Denis le collège Royal de Bourbon, qu'il place sous la direction du colonel Maingard lorsqu'il ouvre en 1819. Cette même année, il fonde par ailleurs la Société philotechnique de Bourbon afin d'entretenir le goût des arts, des lettres et des sciences dans la colonie[6]. Il introduit la vanille dans l'île en organisant des expéditions dans le monde afin de ramener de nouvelles espèces[7].
En matière d'aménagement, Milius se révèle également un homme d'action. Il sillonne l'île, dresse de nombreux rapports pour les autorités ministérielles et donne de l'impulsion à plusieurs projets hors du champ de l'instruction qu'il contribue à développer. Ainsi, il préconise le développement de la petite culture et fait construire une jetée au Barachois pour l'embarquement et le débarquement des marchandises[8]. C'est également sous son gouvernement que sont conduits les travaux du canal sur la Rivière Saint-Étienne pour un montant de 400 000 francs[9] qui devait approvisionner Saint-Pierre en eau[6]. Par ailleurs, si l'on en croit Louis Héry, il fut à l'origine de la découverte par le botaniste Nicolas Bréon des sources thermales de Cilaos pour l'avoir envoyé les chercher avec l'aide d'un médecin appelé Sénac.
Il doit sa déconvenue à la poigne qu'il manifesta en utilisant les pouvoirs de commandant et d'ordonnateur de La Réunion que le gouvernement royal avait concentrés en ses mains en tentant de tirer les leçons de la précédente administration, celle d'Hilaire Urbain de Laffite du Courteil. Elle lui créa de nombreux problèmes avec une partie de la population qui l'accusa de despotisme et en fit l'objet de sombres cabales[6].
Gouverneur de la Guyane
Milius se retrouve administrateur de la Guyane de 1823 à 1825. Durant ce séjour, il fait remplacer l'ancienne église de Cayenne, l'église Saint-Nicolas, en lançant la construction de la cathédrale Saint-Sauveur qui n'est achevée qu'en 1833, soit bien après son départ.
La bataille de Navarin
Menée dans le cadre de la Guerre d'indépendance grecque, la bataille de Navarin voit la participation de Milius. À la tête d'un vaisseau de ligne de 80 canons, le Scipion, il s'y illustre.
Postérité
Une rue de Saint-Denis de La Réunion perpendiculaire à la Rivière Saint-Denis porte actuellement le nom de Pierre Bernard Milius.
Une jetée située au Barachois portait son nom[10]. La jetée Milius déjà abandonné fut détruite par le Cyclone de 1948[11].
Une espèce de gecko, Underwoodisaurus milii, est nommée en son honneur[12].
Notes et Références
- Jeune homme embarqué dans la marine marchande, en vue de se préparer aux fonctions d'officier du port, de la machine ou du service radio-technique.
- Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, 1804.
- Il demeure quatre mois à Canton
- Entretemps le navire était commandé de facto par le second, Henri de Freycinet
- « Ordonnance du roi », sur ANOM, (consulté le )
- « Pierre-Bernard Milius », site de Hoarau.
- « L'Histoire de la Réunion : 1841 - Edmond Albius découvre la fécondation de la vanille », sur Comité de randonnée pédestre de La Réunion (consulté le )
- « 1819 - Pose de la première pierre du Barachois », sur Imaz Press, (consulté le )
- « Le canal des Aloès : quand Saint-Louis vivait avec « do lo kanal » », sur Le Quotidien de la Réunion et de l'Océan indien, (consulté le )
- « Nouvelle Entrée Ouest de Saint-Denis » [PDF], sur Débat Public (consulté le ), p. 14
- Chambre de commerce et d'industrie de la Réunion (1974-1979, Numéros 38-39), La revue de la Chambre de commerce et d'industrie de la Réunion, Saint-Denis de La Réunion, (ISSN 0335-2471, OCLC 473746172, BNF 34374897, SUDOC 037321226), page 55
- Beolens, Watkins & Grayson, 2011 : The Eponym Dictionary of Reptiles. Johns Hopkins University Press, p. 1-296
Annexes
Bibliographie
- Pierre-Bernard Milius, Récit du voyage aux Terres australes par Pierre--Bernard Milius, second sur le Naturaliste, édité par Jacqueline Bonnemains & P. Hauguel, Le Havre, Société havraise d'études diverses, 1987.
- Pierre-Bernard Milius, Voyage aux Terres australes. Un officier de marine de l'expédition Baudin découvre l'Australie et la Tasmanie : 1800-1804, Besançon, La Lanterne magique, 2009
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Prosper Ève, « Le respect de l’autorité de l’Etat à Bourbon : le cas du gouverneur Milius (1818-1821) », sur Hal Université Réunion (consulté le )