Ordre de Saint-Augustin
Ordre de Saint-Augustin | |
![]() Crédit image: licence CC BY-SA 4.0 🛈 Devise : Anima una et cor unum in Deum. | |
Ordre religieux | |
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Institut | Ordre mendiant |
Type | contemplatif et apostolique |
Spiritualité | augustinienne |
Règle | Règle de saint Augustin |
Constitution | Constitutions of the order[1] |
But | paroisses, enseignement, apostolat social, missions. |
Structure et histoire | |
Fondation | Rome |
Fondateur | Innocent IV |
Abréviation | O.S.A (auparavant O.E.S.A) |
Patron | Notre-Dame de la Consolation, saint Augustin |
Branche(s) | Augustins récollets, Augustins déchaux. |
Site web | https://www.augustinianorder.org/ |
Liste des ordres religieux | |
L'ordre de Saint-Augustin (en latin Ordo Fratrum Sancti Augustini, en abrégé O.S.A. ou o.s.a.) — dont l'ancien nom était « l’ordre des Ermites de Saint-Augustin »[1] (en latin : Ordo Fratrum Eremitarum Sancti Augustini) — est un ordre mendiant de droit pontifical[1], qui se réfère à la règle de saint Augustin depuis sa fondation au XIIIe siècle.
Historique
Naissance et développement
Au temps d'Augustin d'Hippone, sa sœur Perpétue d'Hippone est à la tête d'un monastère féminin, près de l'évêché. Augustin envoie une lettre à la communauté, dans laquelle il reproche aux religieuses leur mauvais comportement à la suite de la nomination de Félicité, sa successeure : cette lettre est à l'origine de la règle de saint Augustin[2],[3],[4].
La naissance de l'ordre de Saint-Augustin remonte à 1243 lorsque quatre ermites (Étienne de Cataste, Hugo de Corbaria, Gui de Rosia et Pierre de Lupocavo) représentant des groupes d'anachorètes situés dans la Tuscie, dans le Latium et les environs de l'Ombrie, demandent audience au pape Innocent IV pour obtenir une règle commune[1] et un prieur général dans le but d'unifier les communautés.
Après cette entrevue, dans la première année de son pontificat, Innocent IV organise la fondation d'un nouvel ordre mendiant (le troisième après les Franciscains et les Dominicains). Les bulles Incumbit nobis et Præsentium vobis en date du jettent les bases juridiques de l'érection canonique de l'ordre de Saint-Augustin. La bulle Incumbit nobis ordonne aux ermites de Tuscia (sauf pour les frères de Saint-Guillaume) d'envoyer un ou deux représentants de chaque maison pour le premier chapitre général, de professer la règle de saint Augustin, de rédiger leurs constitutions et d'élire un prieur général ; le processus est placé sous la direction du cardinal Riccardo Annibaldi par la bulle Vovis de Præsentium. La réunion a lieu en à Rome (dans un endroit aujourd’hui inconnu) dans ce qu'on appelle aujourd'hui la « petite union ». À la suite de cette fusion, l'ordre prend le nom « d'ermites de Saint-Augustin ».
La bulle Licet Ecclesiæ Catholicæ marque une deuxième phase dans le développement initial de l'ordre, connu sous le nom de « grande union » : elle a lieu le dans une ancienne église romaine (aujourd'hui église Santa Maria del Popolo). Ce jour marque l'annexion d'autres ordres ermites situés dans les régions du Centre et du Nord de l'Italie, tels que Juan Bueno, les ermites de Sainte-Marie de Cesena, les ermites de Brettino, les ermites de Monte Favale et les guillemites qui professaient la règle de saint Benoît (ces deux dernières communautés retourneront plus tard à leurs anciennes règles). Lanfranco Septala de Milan, ancien supérieur des ermites de Juan Bueno, est élu premier prieur de l'ordre.
Après 1256, le prêtre Clément d'Osimo en est le réformateur principal en préparant les constitutions, les premières de l'ordre (...) ; en appelant avec insistance l'attention sur la pauvreté comme base de la vie communautaire, il est à l’origine de la fondation des monastères féminins, et promulgue l'Ordinarium cérémonial. Clément d’Osimo est d’ailleurs canonisé par le pape Clément XIII au XVIIIe siècle.
Avant la fin du XIIIe siècle, cet ordre est déjà répandu dans toute l’Europe. La plupart de ses maisons sont en ville, de sorte que le nom d’ermites, qui fait référence à ses origines, et que l’ordre n’a abandonné qu’en 1969, ne correspond dès son premier siècle d’existence à aucune réalité. L’ordre est organisé sur le modèle des Dominicains : les couvents, dirigés par un prieur nommé par le provincial, sont regroupés en provinces, dont chacune a son prieur provincial et tient chapitre tous les ans (depuis 1453, tous les trois ans), l’ensemble étant supervisé par un chapitre général (tous les trois, puis quatre ans) et un prieur général confirmé par le pape. Chaque couvent a une école, et chaque province, pour la formation supérieure de ses religieux, un studium generale[5].
Déclin relatif depuis la fin du Moyen-Âge
Les XIVe et XVe siècles sont pour l’ordre une période de relatif déclin, lié à la crise générale de l’Église et marqué par une certaine baisse du recrutement et du niveau intellectuel et par des abus, en rapport notamment avec l’introduction, comme dans les autres ordres, de formes de propriété individuelle. En réaction, comme dans les autres ordres, se fait jour un mouvement de retour à l’observance (comme à Mulhouse, à partir de 1421)[5].
La réforme luthérienne, qui démarre en 1517, emporte dans certaines régions, un grand nombre d’établissements augustins. En effet, Luther est lui-même un ancien augustin. Ne subsistent, par exemple, en Alsace que deux couvents : ceux de Colmar et de Haguenau[5].
Privilèges papaux
L'ordre de Saint-Augustin reçoit certains privilèges au cours de son histoire. En effet, si les Franciscains sont l’ordre mendiant le plus connu, et les Dominicains le plus intellectuel, les Augustins sont bien l’ordre le plus attaché à saint Augustin et à la papauté[5].
Le pape Alexandre IV libère l'ordre de la compétence des évêques et Innocent VIII, en 1490, accorde à toutes les églises de l'ordre des indulgences similaires au pèlerinage de Rome.
Depuis la fin du XIIIe siècle, le sacristain du palais pontifical est toujours un augustin, ce privilège est ratifié par le pape Alexandre VI et accordé à l'ordre à jamais par une bulle émise en 1497. Parmi ces sacristains, on peut citer Angelo Rocca qui fonde, grâce à l'approbation du pape Paul V, la bibliothèque Angelica (première bibliothèque publique de Rome). En 1929, le pape Pie XI établit la paroisse pontificale de l'église Sant'Anna dei Palafrenieri qu'il confie aux augustins. La même année, la paroisse Saint-Thomas-de-Villeneuve de Castel Gandolfo qui était sous la responsabilité des augustins, est transférée aux salésiens.
Jusqu'en 1929, la cure du palais apostolique était occupée par le sacristain pontifical, le pape Pie XI décide que ce sacristain soit également nommé vicaire général de la Cité du Vatican « avec les pouvoirs nécessaires, même en temps de Sede vacante ». Enfin, en 1991, le pape Jean-Paul II confie la charge pastorale du Vatican au cardinal archiprêtre de la basilique Saint-Pierre de Rome. Les augustins sont encore responsables de la sacristie de la basilique Saint-Pierre.
Activités et diffusion
Les augustins se dévouent aux soins des paroisses, à l'enseignement, à l'apostolat social et aux missions.
- Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Irlande, Italie, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, République tchèque, Cité du Vatican.
- Amérique : Argentine, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, République dominicaine, Équateur, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, Puerto Rico, Salvador, États-Unis, Uruguay, Venezuela.
- Afrique : Algérie, Bénin, République démocratique du Congo, Guinée, Kenya, Madagascar, Nigeria, Tanzanie, Togo[6].
- Asie : Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Japon, Philippines.
- Océanie : Australie, Papouasie-Nouvelle-Guinée.
En 2013, l'ordre comptait 2 818 religieux répartis dans 50 pays et 435 paroisses responsables.
Congrégations et instituts agrégés
Plusieurs instituts religieux masculins et féminins ont demandé d'être agrégé à l'ordre[7],[8].
En effet, selon les constitutions de l'ordre au numéro 48[1], l'agrégation[9] des congrégations et des instituts séculiers à l'ordre peut être autorisée par le chapitre général ou le prieur général, avec l'approbation de son conseil. Cette agrégation suppose que les communautés concernées adoptent ou adhèrent à la règle de saint Augustin ainsi qu’aux principes fondamentaux de sa spiritualité, tout en manifestant une conscience profonde d’appartenir à la famille spirituelle augustinienne.
Les congrégations ainsi agrégées ont le droit d’utiliser le rituel de l’ordre, son calendrier liturgique et les textes liturgiques approuvés par le Siège apostolique.
Instituts masculins
- Augustins de l'Assomption, agrégés le
- Frères de la Miséricorde de Marie-Auxiliatrice, agrégés le
- Alexiens

Instituts féminins
- Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve, agrégées le
- Oblates du Saint Enfant Jésus, agrégées le
- Augustines servantes de Jésus et Marie, agrégées le 20 avril 1853
- Augustines de l'aide, agrégées le
- Religieuses de l'Assomption, agrégées le
- Sœurs de Notre Dame des Missions, agrégées le
- Sœurs augustines missionnaires, agrégées le
- Servantes de Marie, ministres des malades, agrégées le
- Filles du Crucifix, agrégées le
- Augustines de Notre-Dame de la Consolation, agrégées le
- Sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, agrégées le
- Augustines du Divin Amour, agrégées le
- Filles de Saint-Joseph, protectrices de l'enfance, agrégées le
- Conceptionistes Missionnaires de l'Enseignement, agrégées le
- Sœurs de la charité de Notre Dame du Bon et Perpétuel Secours, agrégées le
- Petites Sœurs de l'Assomption, agrégées le
- Oblates missionnaires de l'Assomption, agrégées le
- Servantes de Saint-Joseph, agrégées le
- Sœurs de Sainte-Jeanne-d'Arc, agrégées le
- Religieuses du Verbe incarné, agrégées le
- Pauvres sœurs des écoles de Notre-Dame agrégées le
- Sœurs du Saint-Esprit, agrégées le
- Sœurs cellitines sous la règle de Saint Augustin, agrégées le
- Sœurs de Marie-Immaculée, agrégées le
- Augustines de la Sainte-Annonciation, agrégées en 1954
- Sœurs de Sainte-Edwige, agrégées le
- Augustines de Meaux, agrégées le
- Sœurs de Saint Augustin de Pologne, agrégées le
Instituts féminins qui ont fusionné avec une autre congrégation
- Augustines de Notre-Dame de Paris agrégées le 29 novembre 1936 ; elles fusionnent en 2016 avec les religieuses de l'Assomption.
- Augustines du Sacré Cœur de Marie de Paris agrégées le 10 janvier 1964 ; elles fusionnent en 2010 avec les Augustines du Sacré Cœur de Marie d'Angers[10].
Augustins célèbres
- Clément d'Osimo (?-1291), saint italien, réformateur de l'ordre
- Nicolas de Tolentino (1245-1305), saint italien
- Gilles de Rome (1247-1316), théologien et philosophe italien, évêque
- Jacques de Viterbe (1255-1307), théologien et philosophe italien, archevêque, bienheureux
- Paul de Venise (1369-1429), philosophe italien
- Rita de Cascia (1381-1457), sainte italienne
- Eugène IV (1383-1447), pape de 1431 à 1447
- Martin Luther (1483-1546), théologien et père du protestantisme
- Thomas de Villeneuve (1488-1555), saint espagnol
- Andrés de Urdaneta (1498-1568), moine, navigateur et explorateur espagnol
- Luis de León (1528-1591), poète espagnol
- Emmanuel d'Alzon (1810-1880), fondateur des Augustins de l'Assomption
- Gregor Mendel (1822-1884), moine morave, fondateur des lois de l’hérédité
- Léon XIV (né en 1955), pape en 2025, premier pape originaire des États-Unis
Notes et références
- (es)/(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en espagnol « Orden de San Agustín » (voir la liste des auteurs) et en italien « Ordine di Sant'Agostino » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Constitutions de l’ordre de Saint-Augustin » [PDF], sur augustinianorder.org (consulté le )
- ↑ Augustin d'Hiponne, Œuvres complètes de Saint Augustin, Texte établi par Jean-Joseph-François Poujoulat et Jean-Baptiste Raulx LETTRE CCXI. Année 423., L. Guérin & Cie, (lire en ligne)
- ↑ « AUGNET : 1023 Augustine's childhood », sur augnet.org (consulté le ).
- ↑ « CHURCH FATHERS: Letter 211 (St. Augustine) », sur newadvent.org (consulté le ).
- « Ermites de Saint-Augustin — DHIALSACE », sur dhialsace.bnu.fr (consulté le )
- ↑ « Eglise catholique | Ordre de Saint Augustin en Afrique de l'Ouest Fran », sur osawestaf.org (consulté le ).
- ↑ (it) Guerrino Pelliccia et Giancarlo Rocca, Dizionario degli Istituti di Perfezione, vol. I, Milan, Edizione Paoline, 1974-2003, p. 375-378.
- ↑ (es) « La familia agustiniana en latinoamerica », sur oalagustinos.org (consulté le ).
- ↑ « Canon N° 580 Code de Droit Canonique CIC/1983 »
- ↑ « Augustines du Saint Coeur de Marie de Paris », sur congregation.fr (consulté le ).
Voir aussi
Couvents historiques
- Couvent des Augustins
- Couvent des Augustins d'Angers
- Couvent des Augustins d'Erfurt
- Couvent des Augustins de Toulouse
- Ancien couvent de Crémieu
Liens externes
- Sites officiels : (it + es + en) www.augustinianorder.org et (it) www.agostiniani.it
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la religion :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :