OpenAI
Fondation |
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Domaines d'activité | |
Siège | |
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Effectif |
375 employés () |
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Fondateurs |
Elon Musk, Sam Altman, Ilya Sutskever (en), Greg Brockman (), Wojciech Zaremba (en), Andrej Karpathy (en) |
Site web |
(en) openai.com |
IRS | |
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OpenCorporates |
OpenAI (« AI » pour artificial intelligence, ou intelligence artificielle) est une entreprise spécialisée dans le raisonnement artificiel, à « but lucratif plafonné », dont le siège social est à San Francisco. Avant , elle est reconnue association à but non lucratif. L'objectif de cette société est de promouvoir et de développer un raisonnement artificiel à visage humain qui profitera à toute l'humanité[1]. Grâce à un fonds initial de 100 millions de dollars, OpenAI cherche à s'associer à quelques startups utilisant le raisonnement artificiel pour avoir un effet transformateur, par exemple dans les domaines des soins de santé, du changement climatique et de l'éducation et « où les outils d'IA peuvent autonomiser les gens en les aidant à être plus productifs »[2].
En 2023, la société OpenAI est valorisée à 29 milliards de dollars américains[3].
Historique
Fondation
OpenAI est fondée en tant qu'association à but non lucratif le [1],[4],[5],[6]. Les deux présidents en sont Elon Musk et Sam Altman, les membres, Jessica Livingston , YC Research (branche de Y Combinator dédiée à l'innovation), Peter Thiel (capital-investisseur), Amazon Web Services, Reid Hoffman et Infosys, société indienne. Musk, Thiel et Hoffman se sont connus à l'époque de PayPal.
Elon Musk quitte la société en 2018 à la suite d'un conflit de direction[7],[8].
En , l'association devient une entreprise à but lucratif plafonné pour attirer des capitaux[9],[10]. L'objectif de ce nouveau statut est de permettre aux investisseurs de recevoir une partie des bénéfices de la société jusqu’à un certain taux de rendement[11].
À la suite du changement de statut, OpenAI précise que les rendements sont plafonnés à cent fois la valeur des investissements. Dans la mesure où les bénéfices de l’entreprise le permettent, un actionnaire qui a investi un dollar peut ainsi recevoir au maximum cent dollars[11].
Budget
Les fondateurs se sont engagés sur un budget global d'un milliard de dollars, cependant seule une faible part serait utilisée dans les premières années[12].
En 2019, Microsoft a par ailleurs annoncé son intention d'investir un milliard de dollars dans OpenAI, en échange d'un partenariat privilégié avec OpenAI, lorsque la société commercialisera ses technologies d'intelligence artificielle[13].
Au début de 2023, d'après le média Semafor et l'agence Bloomberg News, un investissement supplémentaire de la part de Microsoft à hauteur de dix milliards de dollars serait en cours de négociation[14]. L'objectif en est d'accélérer l'intégration des solutions d'Open AI dans les logiciels de Microsoft, comme la suite bureautique Microsoft Office. Selon Semafor, ce nouveau financement prévoit que Microsoft obtienne 75 % des bénéfices d'OpenAI jusqu'à la récupération de son investissement initial[15],[16].
Produits
GPT-2
En février 2019, OpenAI met au point une intelligence artificielle nommée GPT-2 (Generative Pre-trained Transformer 2), capable d'écrire des articles de presse et des œuvres de fiction.
Reposant sur un générateur de texte qui assimile les mots reçus et détermine la suite la plus logique, qu'elle retransmet dans le même style, elle s'avère particulièrement performante, à tel point qu'il est impossible de faire la différence avec un texte écrit par un être humain[17].
Les chercheurs lui ont par exemple donné à lire la première phrase du roman 1984 de George Orwell : « C'était une journée ensoleillée et froide du mois d'avril et les horloges affichaient 13 h ». GPT-2 a alors compris qu'il s'agissait d'une œuvre évoquant le passé et écrite sous la forme d'une fiction et a ajouté : « J'étais dans ma voiture à Seattle en route pour mon nouveau travail. J'ai fait le plein, mis la clé sur le contact, et me suis laissé porter. J'ai imaginé à quoi ressemblerait ce jour. Dans cent ans à partir de ce jour. En 2045, j'étais professeur dans une école située dans une région pauvre de la Chine rurale. J'ai commencé avec l'Histoire de la Chine et l'Histoire de la science ». Ils lui ont également présenté un article du Guardian sur le Brexit et l'IA a été capable d'inventer des citations crédibles du député Jeremy Corbyn, principal opposant à Theresa May, et d'évoquer des thématiques précises liées au sujet, comme celle de la frontière irlandaise. Les chercheurs retardent la publication de leurs recherches, car ils estiment que GPT-2 a un potentiel « trop dangereux », étant donné que cette IA pourrait à terme servir à des actes mal intentionnés, comme générer des avis négatifs ou positifs sur des produits, des spams, des textes complotistes, voire des fausses nouvelles[18].
GPT-3
La version bêta privée du successeur de GPT-2 ouvre en . Encore plus puissante, cette intelligence artificielle destinée au traitement du langage naturel présente 175 milliards de paramètres, soit au moins dix fois plus que n'importe quel programme comparable jusqu'alors[19].
ChatGPT
Dérivé du modèle GPT-3.5 et lancé en novembre 2022, ChatGPT est un modèle de langage formé à partir d'une vaste quantité de données textuelles afin d'acquérir une compréhension approfondie du langage humain. ChatGPT peut être utilisé pour générer du texte de manière autonome, en imitant les styles et les sujets de conversation humains. Il peut également être utilisé pour améliorer les systèmes de dialogue en leur fournissant des réponses naturelles et pertinentes. En outre, ChatGPT peut s'adapter aux nouvelles données et retours des utilisateurs pour affiner ses capacités linguistiques, quand bien même cela suppose de renouveler un entraînement pour les intégrer[20],[21],[22].
L'une des caractéristiques de ChatGPT qui contribue à sa qualité de réponse est sa capacité à tenir compte du contexte grâce à sa mémorisation de la conversation en cours (jusqu'à un maximum de 3 000 mots environ)[23].
DALL-E
Dérivé du modèle GPT-3, OpenAI développe également un générateur d'images nommé DALL-E, mot-valise évoquant à la fois le robot de Pixar WALL-E et le peintre Salvador Dalí. Ce modèle génératif peut créer des images originales à partir de texte[24]. Le programme est capable de mettre en illustration des concepts très abstraits, voire farfelus, comme les dessins d'un radis promenant un chien en laisse[25].
DALL-E 2
Deuxième modèle crée par OpenAI permettant de générer des images plus détaillés en s'appuyant sur des descriptions plus précises.
Controverses
Discours haineux et violences sexuelles
Une enquête de l’hebdomadaire Time publiée le 18 janvier 2023 dévoile qu’Open AI alimente son IA ChatGPT d’exemples signalés de discours haineux et de violences sexuelles, afin qu’elle sache détecter ces formes de toxicité et ne les laisse pas passer. Pour ce faire, OpenAI a fait appel à Sama, une entreprise sise à San Francisco mais qui emploie des travailleurs au Kenya. Ceux-ci doivent lire des textes sexistes et racistes ou décrivant automutilations, incestes ou contenus pédopornographiques et les classer selon leur type (racisme, violence, etc.) et ainsi apprendre à l’IA à les repérer. Sur une journée de neuf heures, chaque travailleur doit ainsi lire entre 150 et 250 textes faisant chacun de 100 à 1 000 mots et y signaler les passages sensibles, et est pour cela payé entre 1,32 et 2 dollars de l’heure[26]. Psychiquement marqués par ce travail, plusieurs employés racontent à Time qu’il est très difficile de parler avec des « conseillers en bien-être » ou des médecins du travail. Sama dément auprès du magazine toute cadence infernale et les bas salaires.
Activités à but lucratif
La création d'une filiale à but lucratif, le partenariat avec Microsoft et l'absence de publication des résultats de recherche et du code source ont été critiqués par certaines personnalités telles qu'Elon Musk, cofondateur d'Open AI, qui y voit une trahison de la mission que s'était fixée l'organisation lors de sa fondation[27],[28]
Notes et références
- Thomas Pontiroli, « OpenAI, ou l'espoir d'une IA à visage humain », sur Clubic, .
- (en) « OpenAI Startup Fund », sur OpenAI (consulté le ).
- « OpenAI : pourquoi le créateur de ChatGPT vaut déjà 29 milliards de dollars », sur Les Échos, (consulté le ).
- Thierry Noisette, « Intelligence artificielle: OpenAI est créé par Elon Musk, Peter Thiel, Amazon Web Services et d'autres », sur ZDNet, .
- « Elon Musk lance un centre sur l’intelligence artificielle pour « bénéficier à l’humanité » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « OpenAI: Musk veut l’intelligence artificielle au service de tous », sur BFM TV (consulté le ).
- Joséphine Boone, « Qui est Open AI, le laboratoire derrière l'intelligence artificielle star ChatGPT ? »
, sur Les Échos, (consulté le ).
- Julien Lausson, « Pourquoi Elon Musk râle contre OpenAI alors qu'il en est le fondateur ? »
, sur Numerama, (consulté le ).
- (en) « OpenAI shifts from nonprofit to ‘capped-profit’ to attract capital », TechCrunch, (lire en ligne).
- « OpenAI devient une société à "but lucratif plafonné" pour attirer de nouveaux capitaux », sur Siècle Digital, (consulté le ).
- Malagigi Boutot, « OpenAI, une « entreprise à but lucratif plafonné » unique au monde »
, sur Générations nouvelles, (consulté le ).
- (en) « Introducing OpenAI », sur OpenAI.
- François Manens, « Pourquoi Microsoft mise un milliard de dollars sur la pépite OpenAI »
, sur La Tribune, (consulté le ).
- Alexandre Piquard, « Intelligence artificielle : Microsoft prêt à investir davantage dans la pépite OpenAI », sur Le Monde, .
- « Microsoft en pourparlers pour investir $10 mds dans le propriétaire de ChatGPT-Semafor »
, sur Les Echos, (consulté le ).
- Adrian Branco, « ChatGPT : Microsoft veut investir 10 milliards dans OpenAI… et dominer les IA grand public ? »
, sur 01.net, (consulté le ).
- Thomas Burgel, « Tester le générateur de texte d'OpenAI est étonnant, drôle et angoissant », sur Korii, Slate, (consulté le ).
- (en) « Elon Musk backed AI writes news fiction », The Guardian, (lire en ligne).
- « GPT-3 : OpenAI dévoile son impressionnant modèle de traitement de langage naturel », sur Siècle digital, (consulté le ).
- Martin Clavey, « ChatGPT : Open AI rend son bot plus responsable »
, Next INpact, (consulté le ).
- (en) Mike Pearl, « The ChatGPT chatbot from OpenAI is amazing, creative, and totally wrong »
, Mashable, (consulté le ).
- (en) Kevin Roose, « The Brilliance and Weirdness of ChatGPT »
, The New York Times, (consulté le ).
- (en) « Does ChatGPT remember what happened earlier in the conversation? », sur help.openai.com (consulté le ).
- Valentin Cimino, « DALL-E : l'IA d'OpenAI capable de générer une image à partir d'une phrase », sur Siècle digital, (consulté le ).
- Elina S, « DALL-E : la nouvelle IA d’OpenAI crée des images à partir de textes », sur LeBigData.fr, (consulté le )
- « Intelligence artificielle. Au Kenya, l’enfer des petites mains précaires de ChatGPT », sur Courrier international, (consulté le ).
- (en) « OpenAI Is Now Everything It Promised Not to Be: Corporate, Closed-Source, and For-Profit », Vice (consulté le ).
- (en-US) James Vincent, « OpenAI co-founder on company’s past approach to openly sharing research: “We were wrong” », sur The Verge, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Intelligence artificielle
- AI Dungeon 2, jeu dont l'intrigue est générée par une GPT-2
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressource relative à la musique :
- OpenAI déploie une nouvelle mise à jour de son générateur de texte GPT-2… et vous pouvez l’essayer !, sur itsocial.fr, le .