Louis Guyardin
Louis Guyardin | ||
Fonctions | ||
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Député du bailliage de Langres | ||
– (1 an, 9 mois et 23 jours) |
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Gouvernement | Assemblée constituante de 1789 | |
Groupe politique | Clergé | |
Député de la Haute-Marne | ||
– (3 ans, 1 mois et 22 jours) |
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Gouvernement | Convention nationale | |
Député de l'Ardèche | ||
– (1 an, 7 mois et 5 jours) |
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Gouvernement | Conseil des Cinq-Cents | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Dommarien, France | |
Date de décès | (à 58 ans) | |
Lieu de décès | Fribourg (Suisse) | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | Montagne | |
Profession | Vicaire général Magistrat |
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Distinctions | Chevalier de l'Empire Chevalier de la Légion d'honneur |
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![]() | ||
députés de la Haute-Marne députés de l'Ardèche |
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Louis Guyardin, chevalier de Mémartin, né le à Dommarien, mort le à Fribourg, est un homme politique de la Révolution française.
Biographie
Il est le fils de Jean Baptiste Guyardin, chirurgien, et de Barbe Gallois, et le frère de Simon-Nicolas Guyardin.
Avant la Révolution, il est lieutenant particulier au bailliage de Langres. Il épouse Marie Henriette Leclerc de Vaudonne. De leur union laissent au moins deux enfants :
- Nicolas Marie Guyardin, né en octobre 1787, qui devient chevalier de la Légion d'honneur[1] ;
- une fille qui épouse le fils de Jean-Baptiste Hérard.
Carrière politique et administrative
Mandat à la Constituante
En 1789, Louis Guyardin est élu représentant suppléant du clergé du bailliage de Langres aux États généraux[2]. Il est admis à siéger en décembre 1789 à la faveur de le démission de monseigneur César-Guillaume de la Luzerne[3].
Il siège sur les bancs de la gauche de l'Assemblée nationale constituante. En mai 1791, il vote en faveur du rattachement du Comtat Venaissin[4], et en faveur de l'égalité entre les blancs et les hommes libres de couleur[5].
Mandat à la Convention
La monarchie constitutionnelle mise en place par la constitution du 3 septembre 1791 prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est suspendu et incarcéré à la tour du Temple.
En septembre 1792, Louis Guyardin, alors procureur-syndic de Langres, est élu député du département de la Haute-Marne, le premier sur sept, à la Convention nationale[6].
Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et demande l'« exécution dans les vingt-quatre heures » et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution[7]. En avril 1793, il vote contre la mise en accusation de Jean-Paul Marat : « Il y a quatre ans que Marat est régulièrement dénoncé par les principaux personnages qui ont successivement occupé la scène de la contre-révolution. [...] Je pense que l'on peut reprocher à Marat des égarements d'esprit, mais je ne le crois coupable d'aucun crime, et je dis non »[8]. En mai, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[9].
En juillet 1793, aux côtés de Jean-Baptiste Lacoste, Louis Guyardin est envoyé en mission auprès de l'armée de Rhin-et-Moselle[10]. Ils sont rappelés à la Convention en brumaire an II (novembre 1793)[11]. En nivôse (décembre), il est envoyé en mission dans les départements de l'Ardèche et de la Haute-Loire pour y organiser le gouvernement révolutionnaire[12]. En prairial (juin), il réprime les béates qui refusent de prêter serment à la constitution civile du clergé[13], et fait brûler, le 20 prairial (8 juin), jour de la Pentecôte, la statue de la Vierge noire, Notre-Dame du Puy-en-Velay[14]. Il est rappelé à la Convention en messidor (juillet)[15].
Après la chute de Robespierre, Louis Guyardin siège parmi les « derniers Montagnards » selon l'historienne Françoise Brunel. Lors de l'insurrection du 12 germinal an III (1er avril 1795), alors que les anciens membres du Comité de Salut public (Barère, Billaud-Varenne et Collot-d'Herbois) sont décrétés de déportation, Guyardin signe la demande d'appel nominal[16]. En prairial (juin), il est dénoncé avec son collègue Jean-Baptiste Milhaud par les administrateurs de Strasbourg mais, défendu par son collègue Jean-Jacques Serres, échappe à l'arrestation[17].
Du Directoire à l'exil
Sous le Directoire, en vendémiaire an IV (octobre 1795), Louis Guyardin est élu député du département de l'Ardèche au Conseil des Cinq-Cents. Il est tiré au sort pour quitter le Conseil le 1er prairial an V (le 20 mai 1797)[18].
Il devient commissaire du Directoire exécutif dans son département, et, après le 18 brumaire, est nommé, le 10 prairial an VIII, premier président du tribunal criminel de la Haute-Marne.
Membre de la Légion d'honneur (25 prairial an XII), il passe juge au tribunal d'appel de Dijon, est créé chevalier de l'Empire (), et, à la réorganisation des tribunaux, échange son titre de juge d'appel contre celui de conseiller à la cour impériale de Dijon le .
Frappé par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il doit quitter la France, se retira en Suisse et y meurt quelques semaines après.
Notes et références
- ↑ Archives nationales, LH/1251/29, dossier de Légion d'honneur de Nicolas Marie Guyardin (avec extrait de baptême).
- ↑ Laurent, Émile (1819-1897) et Mavidal, Jérôme (1825-1896), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 8, Liste des noms et qualités de messieurs les députés et suppléants à l'Assemblée nationale »
, sur https://www.persee.fr, (consulté le )
- ↑ Laurent, Émile (1819-1897) et Mavidal, Jérôme (1825-1896), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 10, séance du 7 décembre 1789 »
, sur https://www.persee.fr, (consulté le )
- ↑ Laurent, Émile (1819-1897) et Mavidal, Jérôme (1825-1896), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 25, séance du 4 mai 1791 »
, sur https://www.persee.fr, (consulté le )
- ↑ Laurent, Émile (1819-1897) et Mavidal, Jérôme (1825-1896), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 26, séance du 12 mai 1791 »
, sur https://www.persee.fr, (consulté le )
- ↑ « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Froullé, Jacques-François (≃1734-1794) et Levigneur, Thomas (≃1747-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 5 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 8 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 9 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 14 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ La Montagne, « La Vierge noire du Puy-en-Velay a été brûlée dans un autodafé, place du Martouret, en juin 1794 »
, sur https://www.lamontagne.fr, (consulté le )
- ↑ Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 14 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, vol. 229, no 1, , p. 385–404 (DOI 10.3406/ahrf.1977.1009, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Gazette nationale ou le Moniteur universelle n°257, « Convention nationale, séance du 13 prairial an III (1er juin 1795) »
, sur https://gallica.bnf.fr, 17 prairial an 3 (5 juin 1795) (consulté le )
- ↑ Gazette nationale ou le Moniteur universelle n°167, « Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens, séance du 15 ventôse an V (5 mars 1797) »
, sur https://gallica.bnf.fr, 17 ventôse an v (7 mars 1797) (consulté le )
Bibliographie
- « Louis Guyardin », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :
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- Naissance en janvier 1758
- Naissance dans la province de Champagne
- Décès en avril 1816
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