Grand prix du roman de l'Académie française
Grand prix du roman de l'Académie française | |
Prix remis | 10 000 € |
---|---|
Description | Prix littéraire francophone « décerné à l’auteur du roman que l’Académie française a jugé le meilleur de l’année »[Note 1] |
Organisateur | Académie française |
Pays | France |
Date de création | 1914 |
Site officiel | www.academie-francaise.fr/grand-prix-du-roman |
Le grand prix du roman est un prix littéraire français, créé en 1914 et décerné chaque année par l'Académie française au mois d'octobre afin de récompenser « l’auteur du roman que l’Académie a jugé le meilleur de l’année »[Note 1]. Il ouvre traditionnellement la saison des prix littéraires français.
Histoire
Origines et fondation
Le prix du roman[Note 2] est créé en 1914, après avoir négligé le genre romanesque, et surtout à la suite de la fondation de l'Académie Goncourt en et de son prix[1]. Trois séances successives de l'Académie française vont débattre de la nécessité d'instaurer un prix récompensant le roman, les 5, 12 et 19 mars 1914, à l'issue desquelles le prix est instauré[1]. Lors de la réunion du , « l'on se demande ce qu'il faut entendre par ouvrage d'imagination[2]. » La dotation est de 5 000 France fournis par la récent fondation Broquette-Gonin débattue et instituée lors des séances des , et [1]. Le prix du roman ainsi créé est « un prix annuel de 5 000 francs, destiné à récompenser un jeune prosateur pour une oeuvre d'imagination d'une inspiration élevée[1]. » Le prix du roman de l'Académie française est décerné par un jury composé de douze membres de l'Académie[3].
Durant les trois premières années, ce prix récompense à deux reprises l'ensemble d'une œuvre littéraire avant d'être attribué par la suite à une œuvre originale publiée dans l'année en cours.
Ce prix est considéré, avec le grand prix de littérature, comme l'un des plus prestigieux décernés par l'institution. Par ailleurs, son montant actuel est de 10 000 euros[4].
Fonctionnement
Daniel Garcia explique le fonctionnement du grand prix du roman dont le calendrier et le mode de désignation diffère de tous les autres prix de l'Académie française : « D'abord, le Grand Prix du roman dépend de la commission du même nom [parmi les commissions des prix littéraires], la seule à ne décerner qu'un seul prix. Sa première réunion se tient le dernier jeudi de septembre. Quelques jours avant, la douzaine d'académiciens qui siègent à la commission ont transmis au secrétariat les noms des candidats qu'ils souhaitent voir couronnés. La réunion se charge de faire le tri et, à son issue, une première liste est rendue publique, qui ne compte que dix titres. Deux semaines plus tard, une seconde réunion restreint la liste à trois titres. Enfin, le dernier jeudi d'octobre, c'est toute la Compagnie qui vote, à bulletins secrets, comme pour un fauteuil, afin de choisir le finaliste. « En théorie, explique Amin Maalouf, tous les académiciens sont censés lire au moins les trois titres de la dernière sélection. » En théorie, seulement : nombre d'académiciens ne prennent pas cette peine et s'en remettent au choix de la commission : les trois titres ne sont d'ailleurs présentés ni par ordre alphabétique d'auteur, ni au hasard m, mais dans l'ordre de préférence dans lequel a voté la commission. Bref, c'est bel et bien cette dernière qui décide du prix, la Compagnie ne servant, en l'occurrence, que de chambre d'enregistrement[1]. »
Liste des lauréats
(Marqué d'un ∞ : futur membre de l'Académie)
Notes et références
Notes
- Selon le descriptif du site officiel de l'Académie française.
- ↑ Il n'est pas encore désigné par l'épithète de « grand ».
- ↑ Lors de la visite académique de Jacques Isorni, Paul Morand lui dit : « À l'Académie, parfois, on vit en 1945. Savez-vous pourquoi elle a donné son grand prix à M. Poirot-Delpech ? Pour en priver Michel Déon. Celui-ci devait être châtié. Si vous aviez entendu Druon ! La mort de de Gaulle a fait frémir. Déon, grand prix, c'était outrager sa mémoire. Déon ne tient pas de Gaulle pour le sauveur de la France. De quelle haine, de quel aveuglement, certains sont encore capables, c'est à peine croyable ! Poirot-Delpech doit beaucoup à de Gaulle ou plutôt à sa mort. » in Jacques Isorni, La Fièvre verte, Flammarion, , p. 219.
- ↑ Il y a deux lauréats en 1978.
- ↑ Il y a deux lauréats en 1978.
- ↑ « Même le grand prix du Roman, souvent attribué depuis à des écrivains actuels fort estimables, avait vu distinguée une Frédérique Hébrard dont il de disait alors dans les gazettes que le mérite principal consistait à avoir eu un père académicien en la personne d'André Chamson. »in Louis-Bernard Robitaille (préf. Alain Rey), Le Salon des Immortels : Une académie très française, Paris, Denoël, , p. 18.
Références
- Daniel Garcia, Coupole et dépendances : Enquête sur l'Académie française, Éditions du Moment, (ISBN 978-2-35417-264-0), p. 177-180.
- ↑ Procès-verbal de la séance de l'Académie française du 5 mars 1914.
- ↑ Le Grand Prix du roman de l'Académie française sur le site de la République des lettres.
- Liste des récipiendaires du Grand Prix du roman sur le site de l'Académie française.
Bibliographie
- Bruno Curatolo, « Un aspect du mécénat institutionnel : le Grand Prix du roman de l’Académie française. De la gloire éphémère à la reconnaissance pérenne », dans Anne Struve-Debeaux (dir.), Le Mécénat littéraire aux XIXe et XXe siècles, éditions Hermann, .
- Académie française, 100e anniversaire du Grand prix du roman. Dossier de Presse, (lire en ligne).
Voir aussi
Articles connexes
- Académie française
- Prix de l'Académie française
- Liste des prix littéraires français
- Liste de prix littéraires