Friedrich Jeckeln

Friedrich Jeckeln
Friedrich Jeckeln détenu par les Soviétiques.

Friedrich Jeckeln détenu par les Soviétiques.

Naissance
Hornberg (Empire allemand)
Décès (à 51 ans)
Riga (Lettonie)
Origine Allemand
Allégeance Empire allemand
République de Weimar
Troisième Reich
Arme Deutsches Heer
Luftstreitkräfte
Waffen SS
Unité 1re Guerre mondiale
  • 76e régiment d'artillerie de campagne
    (5e régiment d'artillerie de campagne badois)
  • 40e régiment de fusiliers « prince Charles-Antoine de Hohenzollern »
    (régiment de fusiliers hohenzollernois)
  • Flieger-Ersatz-Abteilung 5.
1930 – 1939
Grade (Deutsches Heer, )
Sous-lieutenant
(Waffen SS, )
Obergruppenführer
(SS Générale, )
Höhere SS und Polizeiführer
Années de service
Commandement
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Croix de fer 2e classe

Ordre du mérite militaire de Charles-Frédéric en argent
Ordre de Hohenzollern pour le mérite en argent
Insigne des blessés (noir) Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec feuilles de chêne

Autres fonctions responsable des massacres de Babi Yar, Rieseberg et autres en Europe de l'Est, participant à la Shoah par balles
Famille 1re noce

Anna Hulda Charlotte Hirsch
Enfants : Friedrich (1920 - ✝ 1944), Ilse (1922) et Klaus (1924 - ✝ (?) 1944) ;

2e noce

Annemarie Wienß
Enfants :Reinhard (1929 - ✝ 2001), Anna-Maria (1932), Helga (1938), Harald (1939) et Dieter (1941 - ✝ 1944)

(?) Inconnu

(fille illégitime) Renata (Renate, née Röder (1941 - ✝ 2022)

Friedrich August Jeckeln, né le à Hornberg en Forêt-Noire et pendu le à Riga en République socialiste soviétique de Lettonie était un criminel de guerre nazi.

Membre de la schutzstaffel (SS) avec le grade d’obergruppenführer, il a occupé la fonction de chef supérieur de la SS et de la police sur plusieurs territoires de l’est occupés par les nazis, dont la Bielorussie et les Pays Baltes.

Dans ses activités, Jeckeln a dirigé les einsatzgruppen sur ces territoires ; et notamment l’un des plus importants, l'« einsatzgruppen C » ; ordonnant l’exécution de plus de 100 000 Juifs, Roms, Slaves et autres « indésirables » visés par le Troisième Reich.

Friedrich Jeckeln était l’un des responsables des nombreux massacres de masse de la Shoah par balles, notamment celui de Kamenets-Podolski et de Babi Yar, en Ukraine, et de la forêt de Rumbula en Lettonie.

Arrêté à la fin de la guerre par les forces soviétiques, il a été jugé et condamné à mort pour crimes de guerre. Jeckeln est pendu à Riga en .

Jeunesse

Friedrich August Jeckeln[1] est le fils du propriétaire d'usine[2] Friedrich Heinrich Theodor Jeckeln (né en et mort en ), originaire de Weilmünster, et d'Emma Rosine Trautwein (née en )[3].

Friedrich A. Jeckeln quitte l'école en et se forme dans plusieurs usines, avant de suivre un semestre d'études d'ingénieur au Friedrichs-Polytechnikum de Köthen en , qu’il quitte sans diplôme[2].

L'année suivante, il s'engage pour une durée d’une année dans le 76e régiment d'artillerie de campagne (5e régiment d'artillerie de campagne badois), à Fribourg-en-Brisgau.

Première Guerre mondiale

Après le début de la Première Guerre mondiale, Friedrich Jeckeln combat avec le régiment sur le front occidental.

Promu lieutenant de réserve en [2], Jeckeln est transféré le même mois dans le 40e régiment de fusiliers « prince Charles-Antoine de Hohenzollern » (régiment de fusiliers hohenzollernois). Au cours de la guerre de tranchées en Champagne, il est grièvement blessé en .

Friedrich Jeckeln demande son transfert à la Luftstreitkräfte (La Force aérienne allemande) et est affecté à la Flieger-Ersatz-Abteilung 5[note 1] jusqu'à la fin de la Guerre. Il y suit une formation de pilote[4].

De à , Jeckeln est membre des Gardes-frontières Est (en allemand : Grenzschutz Ost)[note 2], qui combat notamment les révoltes à Posen et en Silésie.

Il quitte le service militaire le [5].

Entre-deux-guerres

Vie privée et période trouble

Au retour à la vie civile, Friedrich Jeckeln trouve un emploi d'agent des terres dans la ferme de Paul Hirsch et épouse en Anna Hulda Charlotte Hirsch[6], fille de ce dernier ; mais s'oriente rapidement vers la politique[7].

À cette époque, Jeckeln rejoint l'Ordre Jeunes Allemands (en allemand : Jungdeutscher Orden), la plus grandes organisations paramilitaires de la République de Weimar dont il reste membre jusqu'en .

Mais Jeckeln et son beau-père se brouillent petit à petit et au fil du temps, il s’éloigne de sa femme ; il commence à fréquenter d'anciens officiers, où, comme il le dit lui-même, « il était parfois très esclave de l'alcool »[8],[9],[note 3].

« Après son mariage avec Charlotte Hirsch, Jeckeln a des démêlés avec son beau-père qui lui refuse un poste important dans l'entreprise familiale prospère. Jeckeln, humilié et en colère, accuse son beau-père d'être un profiteur de guerre. Jeckeln estime qu'une telle personne doit avoir du sang juif dans ses antécédents. Il divorça de sa femme pour cause de « contamination raciale » et une bataille pour la garde de leurs trois enfants s'ensuivit. »

— Wendy Lauwer, « Nazi Empire-building and the Holocaust in Ukraine » ((librement traduit : en français : « L'édification de l'empire nazi et l'Holocauste en Ukraine »)

Friedrich Jeckeln divorce de sa femme en [6],[note 4] et quitte la ferme de son beau-père qu'il accuse prétendument d'être juif[11]. Dans les années qui suivent, il tente de s'établir dans une autre profession, il gagna ea vie jusqu'en en tant qu'assistant technique indépendant à Brunswick .

Il se remarie à Annemarie Wienß[note 5],[12], mais se retrouve dans une situation financière difficile en raison de dettes envers son ancien beau-père et d'obligations alimentaires envers son ancienne femme et leurs trois enfants[6],[note 6].

Jeckeln décrit cette période de sa vie : « J'étais profondément brisé et financièrement ruiné, je ne pouvais pas gagner ma vie »[8].

Début de carrière politique

Dans ce contexte de bouleversements, Friedrich Jeckeln adhère au Parti national-socialiste des travailleurs allemands (en allemand : Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP) le , sous le numéro de membre no 163 348, au début de la crise économique mondiale. Dès [13], il devient membre de la Schutzstaffel (SS), enregistrée sous le numéro no 4367, après avoir soumis sa demande en . À cette époque, la SS n’est encore qu’une organisation embryonnaire, en pleine expansion face à la sturmabteilung (SA), alors plus influente.

Friedrich Jeckeln avant la guerre

Commence alors une ascension rapide au sein de ces deux organes nazis.

« ... aider trois enfants allemands à faire valoir leurs droits. »[6]

— Charlotte Hirsch (ex. épouse Jeckeln)

Lorsque sa femme divorcée se plaint dans une lettre à Hitler[6] que son ex-mari est en retard dans le paiement de sa pension alimentaire, la SS (au travers d’Himmler[6]) se mêle de sa vie privée[note 7], bien que les actions d’Hitler et d’Himmler restent floues.

Friedrich Jeckeln répond notamment : « Ce n'est que dans une Allemagne libre que j'aurai moi aussi l'occasion de réparer tout ce qui a été causé par le déclin du peuple et de la patrie »[8]. Cette anicroche privée n'entachera en rien son escalade « professionnelle » (politique).

État libre de Brunswick

Le , Jeckeln est nommé chef de la Gestapo, de la Police d'État allemande (en allemand : Landespolizei) (et commandant de la Police de protection (en allemand : Schutzpolizei, SchuPo)) par le Ministre-Président (adhérant du NSDAP) de l'État libre de Brunswick Dietrich Klagges qui souhaite ainsi améliorer les relations entre la police et la SS. En , Jeckeln est promu standartenführer et se voit confier le commandement du 17e régiment SS[14].

L'année suivante, en , Jeckeln est un des responsables de l'attentat à la bombe contre la maison du maire SPD (en allemand : Sozialdemokratische Partei Deutschlands) Ernst Böhme (Politicien) . Böhme est sorti indemne de cet attentat.

Friedrich Jeckeln, qui est décrit comme impitoyable et brutal, poursuit sans relâche les opposants politiques, en particulier les communistes, les sociaux-démocrates et les syndicalistes.

Avec l'officier SS Friedrich Alpers, ministre de la justice et des finances de l'État libre de Brunswick, et Dietrich Klagges, Jeckeln est le principal responsable des meurtres dits du Rieseberg en , au cours desquels dix membres du KPD (le parti communiste allemand, en allemand : Kommunistische Partei Deutschlands) et du SPD ont été battus et assassinés. Jeckeln a veillé à ce que ces meurtres ne fassent pas l'objet d'une enquête en bonne et due forme[15].

Dans la nuit du 9 au , les nazis organisent la Nuit de Cristal, des pogroms à l'échelle nationale contre les Juifs et les entreprises juives. À Brunswick et à Hanovre, les violences antijuives sont coordonnées par l’obergruppenführer Jeckeln[15].

Seconde Guerre mondiale

Le Front de l'Ouest

De la Waffen-SS...

« À la différence d’Eichmann, Jeckeln n’était pas un criminel de bureau. C’était un homme de terrain. »[7]

— Michaël Prazan

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Friedrich Jeckeln est rappelé à la Waffen-SS. Traditionnellement, les membres de l’Allgemeine-SS qui rejoignent la Waffen-SS reprennent un grade inférieur. Jeckeln intégre ainsi la 3e Division SS Totenkopf comme commandant du 1er sturmbann du 2e régiment d’infanterie de la Division[16]. Durant la campagne de l’Ouest en , Jeckeln participe aux opérations militaires, notamment lors de l'invasion de la Belgique et de la France[17].

... À son retour dans l'Allgemeine-SS

Exécutions de Juifs de Kiev par les unités d’extermination mobiles allemandes (Einsatzgruppen) près d’Ivangorod (Ukraine). La photo fut envoyée en Allemagne depuis le Front de l'Est et interceptée à un bureau de poste de Varsovie par un membre de la Résistance polonaise nommé Jerzy Tomaszewski. L’inscription originale [en allemand] au dos de la photographie est : « Ukraine 1942, Action juive [opération], Ivangorod. »

Post Campagne des 18 jours et de la Bataille de France, Jeckeln reprends ses fonctions dans la SS générale (en allemand : Allgemeine-SS). En tant que Höherer SS- und Polizeiführer (HSSPf), il dirige d'abord « l’oberabschnitt Nordwest » (en français : unité administrative Nord-Ouest) avant de prendre le commandement de « l’oberabschnitt West » en français : unité administrative Ouest) en , basé à Düsseldorf. Friedrich Jeckeln supervise ainsi la police et la SS dans des territoires stratégiques.

Le début de la Shoah par balles

De l'Ouest à l'Est

« Jeckeln avait l'autorisation permanente d'abattre des Juifs : en tout lieu. En conséquence, il a personnellement organisé l'exécution de plusieurs milliers de Juifs. »

— Richard Rhodes, Les maitres de la Mort[18]

À l’été , Himmler réaffecte Jeckeln à l’Est, au poste de HSSPf de la « Russie Sud ». Ce poste inclut le commandement de l’einsatzgruppen C qui de tueries en tueries suit l’invasion de la Russie[19] lors de l’Operation Barbarossa[note 8] dans le district tenu en main par Jeckeln.

Des massacres méthodiques

Friedrich Jeckeln organisera, notamment, différents massacres de masse et une lutte contre les opposants au Troisième Reich. Son zèle alla jusqu’à inventer une nouvelle méthode : « la boite de sardines » (en allemand : Sardinen Packung)[21],[note 9]. Certains membres des einsatzgruppen, même expérimenté, sont horrifiés par sa cruauté.

« Je me souviens particulièrement d'une Aktion à Schepetovka qui me semble extraordinairement horrible. Il s'agissait d'une centaine de personnes. Des femmes et des enfants figuraient parmi les fusillés. Jeckeln a dit : « Aujourd'hui, nous allons les empiler comme des sardines. » Les Juifs devaient être allongés couche par couche dans une fosse ouverte et étaient ensuite tués par des coups de pistolet-mitrailleur, de pistolet et de fusil dans la nuque. Cela signifiait qu'ils devaient s'allonger face contre terre sur ceux qui avaient déjà été abattus (…) »

August Meier, cité dans Les maitres de la Mort [18]

Exécution de partisans en septembre 1941
Crédit image:
Thiede
licence CC BY-SA 3.0 de 🛈
Exécution de partisans en septembre 1941. Les partisans sont alignés le long du bord de la fosse commune (juste derrière eux), prêt à tomber dans celle-ci. À l'avant le peloton d'exécution.

Ainsi Jeckeln démontre être un meurtrier très efficace et sans égard pour ses victimes, qu'elles soient non armées, âgées, ou encore des femmes et des enfants[23]. Il est entouré pour cela de groupes spécialisés pour chaque partie du processus[24].

Cette technique, développée par ses soins pour accélérer les massacres de masse dans les territoires de l'Est sous son joug, consiste à disposer les victimes dans des fosses communes de manière méthodique. Après avoir été dénudées et dépouillées de leurs effets personnels, les victimes sont alignées au bord de grandes fosses[25], souvent qu'elles-mêmes avaient été contraintes de creuser, puis sont abattues d'une balle dans la nuque ou par un peloton d’exécution[26].

« De nombreux témoignages oculaires évoquent des mouvements, sur la terre de ces fosses communes, des jours après les massacres, certaines victimes n’étant pas mortes, ou du moins pas immédiatement. », repris dans The Times of Israël (27 mars 2024) - « Quand les nazis filmaient la Shoah en Ukraine », de Matt Lebovic.

— Omer Bartov

Jeckeln, insatisfait par la lenteur de ce processus, introduit une variation pour maximiser l'efficacité. Plutôt que de tuer les victimes debout, les bourreaux les font s'allonger directement sur les corps des personnes déjà exécutées[25]. Chaque nouvelle rangée de victimes reçoit une balle dans la tête, parfois recouverte ensuite d'une mince couche de terre. Ainsi, couche après couche, les victimes sont entassées créant une accumulation massive de corps dans la même fosse. Ceux qui ne sont pas encore morts, après les tirs, finissent enterrés vivants[27].

« Les tombes n'ont pas été suffisamment recouvertes et la terre s'est fissurée. On entendait encore des gémissements et des râles de la part des victimes blessées ou à moitié mortes. La nuit, les individus encore en vie sortaient de leurs tombes en rampant. Des centaines d'entre eux ont dû suffoquer sous le poids des cadavres qui les recouvraient. Des policiers lettons ont été placés en garde pour tuer les survivants du massacre. »[28]

— Max Kaufmann, Churbn Lettland: The Destruction of the Jews of Latvia (en français : Churbn Lettland : La destruction des Juifs de Lettonie)

Cette méthode barbare systémique[25] est utilisée pour « traiter » de grandes foules de prisonniers, principalement des Juifs et des partisans, dans des délais courts[25].

Shoah en Ukraine

Sous l'autorité de Friedrich Jeckeln, le Reichskommissariat Ukraine est un théâtre de massacres et liquidations de ghettos au cours de la Shoah par balles.

Parmi les actions les plus importantes, on trouve le Massacre de Babyn Yar en , où près de 34 000 Juifs sont exécutés en seulement deux jours. Dans la même période, des massacres similaires de déroulent à Kamianets-Podilskyi, entraînant la mort de plus de 23 600 personnes, et à Berdychiv, où environ 38 000 Juifs sont assassinés. Le Ghetto de Vinnytsia[29],[note 10] est également liquidé en , entraînant l’extermination de la quasi-totalité de ses habitants juifs.

D’autres événements se déroulent à Dnipropetrovsk[note 11], Zhytomyr[note 12],[29], et Bila Tserkva (Massacre de Bila Tserkva ), où les forces de Jeckeln orchestrent des massacres de grande ampleur. La liquidation du Ghetto de Rovno en , où approximativement 15 000 personnes sont assassinées, illustre à nouveau l’implication de Jeckeln dans la Shoah en Ukraine.

Kamianets-Podilskyï
Photo prise sur le corps d'un officier allemand tué en Russie. Elle montre un peloton d'exécution allemand tirant dans le dos de civils ukrainiens soviétiques assis à côté de leur propre charnier (à Babyn Yar, à Kiev, en . (AP Photo)).

Le Massacre de Kamianets-Podilskyi, perpétré les 27 et , représente l'un des premiers épisodes d'extermination massive de Juifs dans les territoires soviétiques occupés[30] et qui s'inscrit pleinement dans le modèle de la Shoah par balles[31].

Sous l’autorité de Friedrich Jeckeln, l'opération est orchestrée par les einsatzkommandos 10b et 4a, unités opérationnelles appartenant à l'einsatzgruppe C et le Bataillon de police no 320[32]. Ces forces perpétuent les massacres avec l’aide de la police auxiliaire ukrainienne et de contingents militaires hongrois[32].

L'ampleur et la systématicité de l'événement sont qu’environ 23 600 personnes furent assassinées, dont 14 000 Juifs préalablement déportés [34] de Hongrie (provenant de la Tchécoslovaquie, de Pologne, Roumanie et des Pays-Bas)[30],[35],[note 13].

Les exécutions, conduites dans des cratères d'obus[30] situés en périphérie de Kamianets-Podilskyi, illustrent la brutalité méthodique des einsatzkommandos. Ce massacre préfigure ceux qui jalоnneront la Shoah en Ukraine.

Babyn Yar, Rovno, et de Dnipropetrovsk

« Arrivé à Kiev, [Maximilien] Aue assiste à l’organisation méthodique d’une grande Aktion connue aujourd’hui sous le nom de Babi Yar. Les Allemands s’efforcent maintenant d’utiliser la géographie locale à leur avantage : le lieu du massacre est choisi en fonction de facteurs logistiques et compte tenu de la méthode d’exécution. »[37]

— Jonathan Littell[38],§ Littérature, repris par Anneleen Spiessens., Quand les bourreaux ont la parole (d'Anneleen Spiessens)

Le Massacre de Babyn Yar est une des atrocités les plus notoires de la Shoah par balles. Il se déroule les 29 et à Kiev, après l'occupation allemande de la ville. Plus de 33 771 Juifs sont abattus dans le Ravin des Bonnes Femmes en seulement deux jours[note 14], sous les ordres de Friedrich Jeckeln, Otto Rasch et de Paul Blobel (il dirige l’einsatzkommando 4a de l’einsatzgruppe C, principal auteur du massacre sous les ordres direct de Jeckeln), tous sont présents lors de ces exécutions de masse.

Ce Massacre est notamment rendu possible grâce à la participation active de la police auxiliaire ukrainienne et de l'administration locale collaborationniste (tel le 201e bataillon d’équipes de protection, un bataillon de miliciens). Le site de Babyn Yar est également utilisé pour d'autres exécutions de masse, notamment celles de Tsiganes, de prisonniers de guerre soviétiques et de dissidents politiques.

Babyn Yar reste un symbole de la Shoah en Ukraine, suivant le Massacre de Kamianets-Podilskyï, qui a servi d'« essai » à grande échelle pour les méthodes d'extermination nazies. Bien que longtemps négligé sous l'ère soviétique, Babyn Yar est devenu un lieu de mémoire majeur, honoré par plusieurs monuments commémorant les victimes juives ainsi que d'autres groupes persécutés, tels que les Tsiganes, les résistants et les prisionniers de guerre de l'Armée rouge (incluant aussi les commissaires politiques, avec les Juifs considérés comme cible prioritaire).

Dans cette période sanglante, l'einsatzgruppe C continue d'étendre sa mission dans l'Ukraine occupée, visant la liquidation systématique des ghettos créés dans les villes après l'invasion allemande. En , la liquidation du Ghetto de Rovno illustre cette politique : plus de 17 000 Juifs sont rassemblés et exécutés en un seul jour, leurs corps jetés dans un ravin à l'extérieur de la ville, rappelant tragiquement le procédé de Babyn Yar.

Quelques mois plus tard, en , la liquidation du Ghetto de Dnipropetrovsk s'inscrit dans cette même dynamique de destruction méthodique. Les derniers survivants juifs sont soit exécutés, soit déportés vers les camps d'extermination (tel Sobibor)[40]. Ces massacres illustrent l'efficacité brutale de la Solution finale[41] orchestrée par les forces nazies et soutenue par des collaborateurs locaux (lettons, ukrainiens et biélorusses), dans le cadre de l'occupation de l'Europe de l'Est.

Nouvelles affectations

Les résultats obtenus par Jeckeln dans la mise en œuvre de sa méthode et son efficacité à exterminer les Juifs et autres « indésirables »[42] du régime nazi dans son poste ne passent pas inaperçus. Impressionné par cette capacité d'exécution, Heinrich Himmler assigne Friedrich Jeckeln à la région de la « Russie du Nord » et à l’Ostland en . Himmler estime que ce nouveau poste est plus en adéquation avec l'appétit croissant de Jeckeln pour la destruction de masse. Sa mission principale dans cette affectation sera l'extermination systématique des populations juives ainsi que des partisans soviétiques dans ces régions.

Shoah dans les Pays-Baltes

« L’objectif était l’annexion pure et simple au Reich des territoires baltiques, ainsi que leur « germanisation ». »[43]

— Marc Levy, Le courrier des Pays de l'Est, La Russie dans la mondialisation.

Les Pays baltes, comme d'autres territoires occupés de l’Est par les nazis, sont le théâtre de nombreux massacres dans le cadre de la déshumanisation et l'éradication des « sous-hommes » (en allemand : Untermenschen), de la « germanisation » et de la mise en œuvre des politiques eugéniques du Troisième Reich.

Friedrich Jeckeln a joué un rôle central dans la liquidation des ghettos, conçus à l'origine pour isoler et contrôler les populations juives avant leur extermination (et partiellement pour utilisation en tant que main d’œuvre forcée). Ces massacres se sont déroulés soit directement sous son autorité, soit avec sa participation active.

Parmi ces événements majeurs, le Massacre de Rumbula en Lettonie, qui est la conséquence de la liquidation du Ghetto de Riga en , ainsi que la liquidation du Ghetto de Daugavpils la même année, sont souvent cités. En Lituanie, Jeckeln supervise des atrocités similaires, telles que la liquidation du Ghetto de Kaunas (Kovno) et le Massacre de Ponary à Vilnius en . Enfin, en Estonie, Jeckeln orchestre activement la liquidation du Ghetto de Tartu et le Massacre de Klooga.

Crédit image:
Bundesarchiv, Bild 146-1970-043-42 / Fotograf: unbekannt / CC-BY-SA 3.0
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Friedrich Jeckeln, au centre au second plan, en casquette à tête de mort et les deux mains dans le dos, avec Otto-Heinrich Drechsler, à gauche partiellement caché, et Hinrich Lohse, le 2e à gauche, dans la gare de Riga, Lettonie,
Le Ghetto de Riga et le Massacre de Rumbula

La Lettonie, compte avant-guerre, environs 93 000 juifs[44], soit environs 5 % de sa population[45]. La communauté juive de Riga, comptant plus de 40 000 personnes représente environs 11 % de la population de la ville et de ses environs. Cette communauté ancienne et dynamique a joué et joue un rôle important dans le développement économique et culturel de la ville[46],[43].

Le Ghetto de Riga, composé de plus 30 000 juif de la capitale et de ses environs[note 15], est établi en après l'occupation de la Lettonie suite à l’Opération Barbarossa. Les Juifs sont forcés de s'installer dans des conditions extrêmement difficiles, dans une partie de la ville appelée Maskavas Forštate[48],[47].

Friedrich Jeckeln reçoit l’ordre d'Himmler de liquider le Ghetto pour faire place à des déportés provenant d'Allemagne[49] ; il planifie le déroulement en deux étapes : la première fin , début est une première action (connue sous le nom de « Grande Action ») où plus de 25 000 Juifs sont massacrés dans la Forêt de Rumbula[50].

Ensuite, ce sont les survivant de la « Grande Action » qui sont regroupés dans le lieu-dit « Petit Ghetto ». Ils sont considérés comme utiles au Reich et ne sont pas été tués immédiatement.

Le « Petit Ghetto », situé dans une partie restreinte de l'ancien ghetto, près de la rue Moscow (Maskavas iela) à des conditions de vie encore plus précaires que dans le ghetto initial, avec une surpopulation extrême dans les quelques bâtiments restants[note 16].

« Pour la mort de 25 000 Juifs à Rumbala, l’Allemagne a décerné à Jeckeln la Croix du mérite de guerre avec épées. »

— Matt Lebovic, The Times of Israël (27 mars 2024) - « Quand les nazis filmaient la Shoah en Ukraine »

Le massacre de Rumbula se déroule en deux jours[51], le et le . Il est la suite de la liquidation partielle du Ghetto de Riga, sous l’autorité directe de Friedrich Jeckeln, qui applique des méthodes d'extermination de masse[25].

Lors de ces deux opérations successives, environ 25 000 Juifs[52],[note 17]sont systématiquement assassinés dans la Forêt de Rumbula à une dizaine de kilomètres de Riga, notamment par les einsatzkommandos (plus spécifiquement l’einsatzkommando 3, de l’einsatzgruppe A)[53] avec l'appui des collaborateurs lettons (incluant notamment le commando spécial Arājs)[54],[25].

« Il ne fait aucun doute que le chef supérieur des SS et de la police, Friedrich Jeckeln, a reçu la KVK de première classe avec des épées en reconnaissance de sa fidélité : l'organisation des fusillades de masse à Riga, « sur ordre du plus haut niveau (auf höchsten Befehl) ». »[55]

— Gerald Fleming, Hitler and the Final Solution

Ce massacre est caractérisé par une organisation logistique impitoyable où les victimes, forcées de marcher jusqu'aux fosses creusées à l’avance, sont abattues en rangées, suivant la méthode développée par Jeckeln et qu’il perfectionnera dans d’autres exterminations à grande échelle.

Le Massacre de Rumbula marque une étape importante dans la mise en œuvre du processus génocidaire en Lettonie (incluant la liquidation des ghettos), et est resté dans la mémoire collective comme l’un des pires crimes perpétrés dans la région sous l'occupation nazie.

« Une montagne de chaussures m'écrasait. Mon corps était endolori à cause du froid et de l'immobilité. Cependant j'étais pleinement consciente. La neige avait fondu sous mon corps à cause de sa chaleur. Il y a eu un silence pendant un temps. Soudainement, on entendit un cri d'enfant venant de la tranchée « Maman, Maman, Maman ! » Il y a eu quelques coups de feu. Puis, à nouveau le calme. Il avait été tué. »[56]

— Frida Michelson, I Survived Rumbuli

Seules trois personnes survivent à ce massacre dont Frida Michelson qui a simulé sa mort sous les chaussures entassées des victimes (plus tard récupérées par les hommes de Jeckeln).

L'opération Fièvre des marais

L'opération « Fièvre des marais  » (en allemand : Unternehmen Sumpffieber), menée dans le Marais du Prypiat en août et , vise à éliminer les partisans soviétiques et les Juifs de cette région, considérée par les autorités nazies comme un foyer de résistance.

L’opération mobilise un nombre important unités de la Wehrmacht, des SS et des collaborateurs locaux[note 18], et autres unités d’einsatzgruppen[57],[note 19].

Bien que les rapports initiaux soulignent le succès de l'opération, elle est critiquée pour ses résultats mitigés à cause des lourdes pertes dues aux conditions marécageuses rendant difficiles les manœuvres et la logistique. En raison de l'échec à neutraliser complètement les bases des partisans, l'opération a progressivement été abandonnée.

Des hauts responsables nazis, dont Erich von dem Bach-Zelewski et Himmler, expriment des doutes sur l'efficacité de ces méthodes, et ces critiques mettent fin à l’opération dans l’automne [58]. Le bilan humain est catastrophique, avec des milliers de civils exécutés dans le cadre de la politique de répression et de liquidation[note 20] ; mais les partisans soviétiques ont continué à opérer dans la région, attestant de l’échec partiel de cette opération.

Fin de la guerre

En , Friedrich Jeckeln occupe toujours son poste d'« Höhere SS- und Polizeiführer » pour la Russie du Nord et l'Ostland, basé à Riga.

Ses principales activités cette année-là sont entre autres la poursuite de la supervision des opérations d'extermination dans les territoires baltes occupés et l’organisation de la défense contre l'avancée de l'Armée rouge.

Mais c’est aussi durant cette année que Jeckeln perd deux de ses fils.

L’un meurt sur le Front de l’Est et l’autre d’une méningite. Jeckeln écrit une lettre à Himmler et conclut : « Ma femme est très ébranlée, moi je peux supporter même les coups durs du destin sans compromettre ma disposition à l'action et ma capacité de travail. »[8]. À cela, Himmler répond, entre autres, ce qui suit : « Il est terrible que le destin frappe si soudainement. Je sais qu'en tant que national-socialiste et SS convaincu, vous pleurez vos deux fils, dont l'un est mort en héros et l'autre a connu une fin si tragique alors qu'il était encore enfant. Mais je sais aussi que vous resterez toujours le même, sans fléchir et prêt à l'action »[8].

Malgré ses pertes, il reste focalisé à l’exécution de son rôle et des politiques du régime nazi, non pour des exploits militaires, mais pour son efficacité de terrain et de bureaucrate, notamment sur le Front de l'Est et dans les territoires baltes occupés.

Sa rigueur et son zèle pour ses fonctions administratives et politiques lui valent plusieurs distinctions. Le , il est décoré de la Croix de chevalier de la Croix de fer. En , il reçoit successivement, le huit, la Croix allemande en or et le trente, la Croix de chevalier avec feuilles de chêne, cette dernière pour avoir mené en personne un assaut avec son groupe de combat[60],[note 21]. Ces distinctions renforcent son statut élevé au sein de la SS et ses efforts, non pas tout le temps sur un champ de bataille, mais dans la mise en œuvre des tactiques génocidaires du régime.

Le front allemand se détériore de plus en plus face aux coups de butoir de l’Armée Rouge et Jeckeln est amené à commander le 5e Corps de Montagne de volontaire SS. Face à la situation désespérée d’, il tente de fuir vers l’Ouest pour se rendre aux forces britanniques ou américaine, mais est capturé par les soviétiques près de Halbe[21], au sud de Berlin.

Captivité, procès et exécution

Friedrich Jeckeln (debout, à gauche), criminel de guerre et assassin , jugé en à Riga.

Friedrich Jeckeln est capturé fin [61],[62],[note 22] au cours de la Bataille de Halbe par les troupes soviétiques avec d'autres hauts responsables nazis[note 23] qui opèrent dans le district pendant l'avancée vers l'ouest. Jeckeln est toutefois le plus haut gradé[64] des dirigeants nazis capturés.

Ils sont intérrogés[65] par le NKVD qui utilise des méthodes coercitives pour le confronter à ses crimes[9].

« Le , Jeckeln a été interrogé de onze heures du matin à cinq heures de l'après-midi, tandis que le , il a été interrogé de dix heures du soir à six heures et demie du matin. En outre, pour les officiers supérieurs et les généraux, le passage d'une position d'autorité à un statut de prisonnier sans défense a gravement sapé leur force morale. Le dicton « la capture représente le début de la descente du prisonnier dans son propre enfer » n'est nulle part plus applicable que sur le front de l'Est. »[66]

— Robert C. Doyle

Friedrich Jeckeln admet aux interrogateurs qu’il a supervisé l’annihilation des Juifs par les einsatzgruppen, la police et la Waffen-SS[52]. Mais précise, à l’instar de nombreux autres criminels de guerre nazis, qu’il n’a fait qu’obéir aux ordres d’Himmler et d’Hitler[52].

« Jeckeln a été accusé d'avoir organisé « l'extermination complète » de 300 000 « citoyens soviétiques de nationalité juive » dans la région de la Baltique et de 200 000 en Biélorussie. »[52]

— Alexander Victor Prusin

Les soviétiques étudient[note 24] aussi les documents de l’Ostland laissés par l’administration occupante. Ces documents ont notamment permis de démontrer les tortures sur les locaux par l'occupant mais aussi de calculer le montant des dommages matériels causés par le transfert d’œuvre d’art vers l’Allemagne nazie, des destructions, etc. dans le district[63],[note 25].

Ils sont jugés du au par un tribunal militaire siégeant au Procès de Riga , surnommé le « Nuremberg soviétique »[63].

Reconnus coupables, ils sont tous pendus le jour de la sentence[67] devant des milliers de personnes, au bord de la Daugava au centre de Riga.

Littérature

Jeckeln est présent dans le roman historique (notamment pour son rôle dans les massacres de la Seconde Guerre mondiale) du Français Jonathan Littell : Les Bienveillantes, publié en 2006. Ce roman connaît un très grand succès en France et rapporte deux prix à son auteur : le Grand prix du roman de l'Académie française et le prix Goncourt en 2006.

Dans la mémoire

Les lieux de mémoire des massacres liés à Friedrich Jeckeln permettent de suivre la trace des atrocités perpétrées sous son autorité dans toute l'Europe de l'Est. Depuis les Forêts de Ponary en Lituanie jusqu'à la Forêt de Rumbula en Lettonie, ces sites commémoratifs marquent les exécutions massives de milliers de Juifs dans le cadre de la Shoah par balles.

En Ukraine, les lieux comme Kamianets-Podilskyi témoignent des premières grandes exterminations menées par les einsatzgruppen, tandis que la Biélorussie conserve la mémoire des massacres comme celui de Homiel.

À travers les Pays Baltes, des monuments et stèles marquent la politique génocidaire de Jeckeln, révélant une traînée de destruction qui s’étend également en Estonie et en Pologne avec des mémoriaux à Klooga et Białystok.

Ces lieux, comme la Forêt de Minsk ou le cimetière de la Shoah à Minsk, témoignent des campagnes d'extermination et des ghettos liquidés sous le commandement de Jeckeln, illustrant ainsi l'étendue des crimes commis sous son autorité dans le cadre des opérations liées à l’Holocauste.

Notes et références

  • (sv) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en suédois intitulé « Friedrich Jeckeln » (voir la liste des auteurs). (librement traduit, à l'aide d'un traducteur en ligne, pour les références, certains points mineurs de l'article et un alignement de structure)

Notes

  1. Librement traduit par « 5e Département de remplacement de l'aviation d’Hanovre ».
  2. « Nach Kriegsende wurde er zum Grenzschutz « Ost » versetzt. » (librement traduit par : « après la fin de la guerre, il a été transféré à la police des frontières « Est » ») sur Lexikon Der Werhmacht par Andreas Altenburger le 05 août 2014
  3. George Henry Bennet écrit : « Il épouse Charlotte, la fille de Paul Hirsch, propriétaire du domaine que Jeckeln gère. Jeckeln affirmera plus tard que ce n'est qu'après son mariage qu'il a appris que la famille Hirsch était juive. Des problèmes d'alcool semblent avoir joué un rôle clé dans la rupture du mariage de Jeckeln au milieu des années , alors que le couple avait trois enfants. » [9]
  4. Certaines sources parlent de l'année 1926[10]. Une date plus précise est donnée sur lwl.org, le mais n'a pas pu être corrélée avec d'autres sources bibliographiques.
  5. Friedrich Jeckeln est père de neuf enfants :
    • de son premier mariage : Friedrich (né en 1920, porté disparu en 1944), Ilse (née en 1922) et Klaus (né en 1924 et porté disparu en 1944) ;
    • Reinhard (né en 1929, décédé en 2001), Anna-Maria (né en 1932), Helga (née en 1938), Harald (né 1939) et Dieter (né en 1941, mort en 1944)[8] de son deuxième mariage, ainsi que la fille illégitime Renata, née Röder (en 1941, décédée en 2022).
  6. Jeckeln a eut trois enfants avec Charlotte Hirsch : Friedrich (né en 1920, porté disparu en 1944), Ilse (née en 1922) et Klaus (né en 1924 et porté disparu en 1944), il a aussi eu une fille illégitime, Renata (parfois francisé en Renate)[6].
  7. Lettre de Frau Charlotte Jeckeln à A. Hitler, datée du issu des Dossier personnel de F. Jeckeln, SS #4 367, né le (à Hornberg), Schwarzwald. BDC[précision nécessaire] dans la thèse de doctorat de philosphie (Gunnart C.B.)[6].
  8. « Les tous premiers massacres de civils commis sur le territoire soviétique concernent les populations juives qui constituent 90 % des civils visés dans les premières semaines d’occupation. À Gargždai, en Lituanie, le 24 juin 1941, deux jours après le début de l’invasion, 200 Juifs sont fusillés « en représailles » à la présence de tireurs isolés dans la ville. En Ukraine de l’ouest, les soldats de l’armée allemande massacrent plus de 500 civils, dont 496 Juifs, entre le 22 et le 27 juin 1941. »[20]
  9. (...) les chefs des einsatzgruppen ont commencé à imaginer tous les processus qui permettaient d’épargner aux tueurs le fait d’envisager leurs victimes (c’est-à-dire, littéralement, le fait de voir leur visage). On demande alors aux victimes de s’allonger face contre terre. Friedrich Jeckeln, (...), a mis au point la technique de la « boite de sardines », qui permet en outre d’optimiser le massacre en évitant de creuser trop de fosses, donc de perdre trop de temps, d’énergie et d’essence[22].
  10. Martin Dean, dans Collaboration in the Holocaust, indique un bilan de plus de 10 000 Juifs tués dans le massacre Vinnitsa[29]
  11. (...) pour la seule journée du , 11 000 Juifs furent massacrés dans une fusillade organisée.
  12. 3000 Juifs sont massacrés en septembre 1941 par l'einsatzkommando de Paul Blobel. Martin Dean, dans Collaboration in the Holocaust, indique un bilan de 3 145 Juifs tués[29]
  13. Certaines sources parlent aussi de milliers d'Allemands[36].
  14. Le massacre de Babi Yar a fait en , sur deux jours, 33 771 victimes juives. Sur les années et , le nombre total de victimes était entre 100 000 et 150 000 [39].
  15. A. Ezergailis donne le nombre de 29 602 juifs confinés dans le Ghetto. p. 348 [47]
  16. La liquidation du Ghetto de Riga et celui de Rovno (liquidation le 6 et , avec un nombre approximatif de 18 000 victimes) sont fortement similaires, mais ne doivent pas être confondus ; tous deux se sont déroulés en deux étapes sur approximativement la même période. La première de ces étapes a porté le nom en commun de « Grande Action ». Toutefois, le Ghetto de Riga a été « restructuré » en un « Petit Ghetto » post seconde date de la « Grande Action ». Ce « Petit Ghetto » a regroupé environs 4000 à 5000 Juifs dits « utiles » aux nazis. Ce qui ne fut pas le cas pour Rovno[28].
  17. « Après son arrivée à Riga, Jeckeln procède à la liquidation du Ghetto de Riga où, à la fin de l'automne , les Einsatzkommandos et la police ont assassiné entre 20 000 et 25 Juifs, dont 8 000 enfants. » [52]
  18. Les unités suivantes sont notamment impliquées :
  19. Les principales unités présentes dans le Marais du Prypiat sont :
  20. Le nombre estimé de Juifs tués dans le Marais est de 8 000 [59]
  21. « Même le général d'artillerie Herbert Loch, commandant non nazi de la 18e armée, a loué le « brillant exemple de bravoure personnelle » de Jeckeln et son « manque de considération pour sa propre personne ». Il recommanda que Jeckeln soit décoré de la Croix de Chevalier. Le commandant en chef du groupe d'armées Nord, Ferdinand Schoerner, un nazi enragé dont la personnalité était très proche de celle de Jeckeln, approuve rapidement la recommandation et Jeckeln reçoit la distinction. » [60]
  22. D'autres sources indiquent le [63]
  23. Les accusés représentaient l'armée, la SS, la police de sécurité (Sipo), la police de l'ordre (note de traduction : en abrégé Orpo) et l'administration (note de traduction : incluant notamment les différentes administrations de police, en allemand : Polizeiverwaltungen.). Parmi les accusés les plus importants figurent le commandant de la police de l'ordre (Kommandeur der Ordnungspolizei, ou KdO) de Kiev, Paul Albert Scheer ; le commandant de la 213e division de sécurité, Hans von Tschammer und Osten ; l'officier de l'Einsatzkommando 7B, SS-Obersturmführer et (note de traduction : commissaire de la police criminelle) Kriminalkommissar Hermann Koch ; le KdO de Minsk, Eberhard Herf ; et le commandant de Riga, Siegfried Ruff. L'accusé le plus haut placé était le commandant supérieur des SS et de la police (en allemand : Höhere SS-und Polizeiführer), ou HSSPf) en Ukraine et dans la région baltique, Friedrich Jeckeln[52].
  24. Il a été admis par plusieurs sources (tant bibliographique que répertoriant l'histoire juive et plus particulièrement la Shoah) que les soviétiques, malgré les méthodes coercitives utilisées, ont réellement étudié les meurtres de masse dans Les Pays Baltes, l'Ukraine et les pays occupés par les nazis.
  25. Il est important de noter que le procès de Friedrich Jeckeln n'a pas mentionné son rôle dans l'assassinat des 23 600 Juifs de Kamenets-Podolsk. (Kamenets-Podolsk, Massimo Arico, Seht euch diesen Mann an, dans (en) George, A Summer of Mass Murder: 1941 : Rehearsal for the Hungarian Holocaust, West Lafayette (Indiana), Purdue University Press, , 376 p. (OCLC 1354205869), p. 84-125

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Annexes

Bibliographie

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  • Christian Ingrao, Croire et détruire : Les intellectuels dans la machine de guerre SS, Paris, Fayard, , 580 p. (ISBN 978-2-213-65550-5).
  • François Angelier (dir.) et Stéphane Bou (dir.), Dictionnaire des assassins et des meurtriers, Paris, Calmann-Lévy, , 607 p. (ISBN 978-2-7021-4306-3).

Voir aussi