Ernest Demuyter

Ernest Demuyter
Fonction
Député de la Chambre des représentants de Belgique
Biographie
Naissance
Décès
(à 69 ans)
Ixelles
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction

Ernest Demuyter, né le à Gand et mort à Ixelles le , est un homme politique, aérostier et aviateur belge.

Biographie

Ernest Antoine Joseph Paul Demuyter, né à Gand le , est le fils de Paul Demuyter et d'Ernestine Roeder. Il était marié avec Yvonne de Stassart[1].

Il s’intéresse très jeune à l’aviation et à la navigation en ballon à gaz : il obtient dès 1910, à l’âge de dix-sept ans, sa licence d’aéronaute. Il suit des cours de pilotage d’avion dès 1912 à l’école De Brouckère et se voit octroyer le brevet civil belge de pilote d’avion n°57 le [1]. Il participe à la Coupe aéronautique Gordon Bennett dès 1912.

Pendant la guerre de 1914-1918, il est détaché par le gouvernement belge auprès de la marine française. Il y devient pilote de dirigeable en septembre 1917. Blessé deux fois, il est décoré de la Légion d'honneur. Il est réintégré à l’aviation militaire belge en 1917 en tant que pilote d’hydravion. Blessé au combat en 1918, il est retiré du front et finalement démobilisé le .

Après la Première Guerre mondiale, il termine ses études et obtient une licence en sciences commerciales et maritimes à Athènes. Il reprend aussi ses vols en aérostat et remporte le trophée Gordon Bennett en 1920, 1922, 1923 et 1924. Ces trois victoires d’affilée valent l’attribution définitive du premier trophée à la Belgique. Ces succès sont obtenus à bord de ballons sphériques baptisés « Belgica ». Il remporte encore le XIe Grand prix des Sphériques de l’Aéro-club de France le . Le « Belgica for ever » de 600 m3 lui permet à nouveau de prendre la première place à la coupe Aumont Thiéville disputée en France.

Une souscription nationale orchestrée par le quotidien L'Étoile Belge permet à Ernest Demuyter de devenir le propriétaire du ballon SABCA immatriculé O-BBEF le . C’est avec ce dernier qu’il décroche, en juin 1924, le trophée Gordon Bennett en argent massif. C’est à bord du sphérique immatriculé OO-BFM lui appartenant qu’Ernest Demuyter triomphe à nouveau lors de la Coupe Gordon Bennett de 1935.

Il devient conseiller communal de Bruxelles en 1938. L'année suivante, il est élu député libéral de l'arrondissement de Bruxelles, succédant à Adolphe Max. Il remplit ce mandat jusqu'en 1963[2].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est actif au sein du réseau de renseignements Tegal mais aussi dans la presse clandestine. En 1941, il est capturé puis relâché. Le , les Allemands l'arrêtent de nouveau et le condamnent à mort le . Le , veille de la libération de Bruxelles, il fait partie des 1 500 détenus qui se trouvent dans le dernier train de prisonniers vers l'Allemagne (appelé le « train fantôme »)[3]. Grâce à l'intervention de plusieurs responsables ferroviaires, ce dernier train n'arrivera jamais à destination[4],[5].

À la suite de son décès à Ixelles le , il est inhumé au cimetière de Bruxelles à Evere.

Hommages et distinctions

En 1936, il reçoit le premier Trophée national du Mérite sportif en aérostation[6].

L’Aéro-Club Royal de Belgique crée en 2018 le prix Ernest Demuyter, avec le soutien de la Fondation Albert et Lydia Demuyter[7].

Les distinctions suivantes lui ont été décernées[8] :

Publications

  • La navigation aérienne et les randonnées victorieuses du Belgica, Bruxelles, 1925
  • Belgica, Ernest Demuyter, Éditions France-Empire, 1961

Notes et références

  1. a et b « DEMUYTER (Ernest Antoine Joseph Paul) | RAOS », sur www.kaowarsom.be (consulté le )
  2. « M. E. Demuyter est mort », Le Soir,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  3. « Au cœur du maquis ardennais », La Dernière Heure,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  4. (nl) « Ernest Demuyter, ballonvaarder-volks-vertegenwoordiger », sur liberas (consulté le )
  5. (nl) « De Burgemeester Vande Meulebroeck te Brussel terug », Het Nieuws Van Den Dag,‎ , p.1 (lire en ligne)
  6. « Trophée National du Mérite Sportif - Trophée National du Mérite Sportif: Le palmarès complet », sur www.bruzz.be (consulté le )
  7. (nl-BE) Jean-Pierre Decock, « Le premier trophée Ernest Demuyter décerné à Patrick Libert », sur Hangar Flying, (consulté le )
  8. « Nécrologie », Le Soir,‎ , p. 15 (lire en ligne Inscription nécessaire)

Liens externes