Citou[situ]Écouter est une commune française située dans le Nord du département de l'Aude en région Occitanie. C'est un village connu localement pour sa production d'oignons doux et de cerises. Tous les ans, vers la Toussaint, est organisée la Fête de l'oignon. Citou possède un ancien fort appelé château, une chapelle de caractère dite chapelle Saint-Jean et un ensemble de six fontaines qui coulent sans interruption été comme hiver.
Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Minervois, un pays de basses collines qui s'étend du Cabardès, à l'ouest, au Biterrois à l'est, et de la Montagne Noire, au nord, jusqu'au fleuve Aude au sud. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Argent-Double, le ruisseau de Castanviels, le ruisseau de Linze, le ruisseau du Cros et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« les causses du Minervois ») et six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Citou est une commune rurale qui compte 99 habitants en 2022, après avoir connu un pic de population de 669 habitants en 1831. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne. Ses habitants sont appelés les Citounels ou Citounelles.
L'Argent-Double, d'une longueur totale de 37,4 km, prend sa source dans la commune de Lespinassière et s'écoule vers le sud. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude à La Redorte, après avoir traversé 8 communes[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 300 mm, avec 11,3 jours de précipitations en janvier et 5,2 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Caunes-Minervois à 6 km à vol d'oiseau[9], est de 13,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 768,1 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Quatre ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[16] :
la « crête rocheuse de la Bourrasse » (398ha), couvrant 4 communes dont 2 dans l'Aude et 2 dans l'Hérault[17] ;
la « crête rocheuse du Pic San-Marti » (293ha), couvrant 5 communes du département[18] ;
la « gorge du Cros et Causse de la Planette » (1 552ha), couvrant 4 communes dont 2 dans l'Aude et 2 dans l'Hérault[19] ;
la « rivière l'Argent Double » (27ha), couvrant 2 communes du département[20] ;
Au , Citou est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[23].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[24],[25].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (89,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (10,3 %)[26]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Citou est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[27]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[28].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Argent-Double. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1987, 1992, 1995, 1999, 2009, 2011, 2017 et 2018[29],[27].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Citou.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 8,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 99 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 84 sont en aléa moyen ou fort, soit 85 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[30],[Carte 3].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Citou est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[31].
Histoire
D'après Mabillon, vers 780, Citou était le lieu où se trouvait le monastère Saint-Laurent in Olibegio qui a été ensuite déplacé pour devenir l'abbaye de Caunes-Minervois. Citou est resté une dépendance de l'abbaye de Caunes jusqu'à la Révolution. En 1183, l'abbé de Caunes rend hommage au roi pour le château de Citou. En 1189, Roger, vicomte de Béziers, engage le château de Citou qu'il tient de l'abbé de Caunes, à Bertrand de Saissac[32].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[36].
En 2022, la commune comptait 99 habitants[Note 5], en évolution de +10 % par rapport à 2016 (Aude : +2,65 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Évolution de la population [ modifier ]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
495
495
535
660
669
633
613
634
570
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
546
546
500
453
462
422
380
352
362
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
365
322
315
263
242
213
202
180
176
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2016
144
137
120
110
90
96
84
81
90
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 46 personnes, parmi lesquelles on compte 68,1 % d'actifs (55,3 % ayant un emploi et 12,8 % de chômeurs) et 31,9 % d'inactifs[Note 6],[I 2]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui du département et de la France, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Carcassonne, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 5]. Elle compte 14 emplois en 2018, contre 14 en 2013 et 14 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 25, soit un indicateur de concentration d'emploi de 54,4 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 38,6 %[I 6].
Sur ces 25 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 11 travaillent dans la commune, soit 42 % des habitants[I 7]. Pour se rendre au travail, 84,6 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 11,5 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3,8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 8].
Activités hors agriculture
10 établissements[Note 7] sont implantés à Citou au [I 9].
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 60 % du nombre total d'établissements de la commune (6 sur les 10 entreprises implantées à Citou), contre 32,3 % au niveau départemental[I 10].
Agriculture
1988
2000
2010
Exploitations
19
13
4
Superficie agricole utilisée (ha)
65
55
24
La commune fait partie de la petite région agricole dénommée « Région viticole »[39]. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 8] sur la commune est la production de fruits et autres cultures permanentes[40]. Quatre exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole[Note 9] de 2010 (douze en 1988). La superficie agricole utilisée est de 24ha[40].
Henri Gout homme politique (1876-1953), maire de Citou de 1912 à 1940, date à laquelle il est révoqué de ses mandats électifs par le régime de Vichy, conseiller général du canton de Peyriac-Minervois de 1913 à 1940, maire de Carcassonne de 1944 à 1947. Député radical-socialiste de l'Aude de 1928 à 1940, le 10 juillet 1940, il vota non aux pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Hameau de Rieussec.« Cittou », dans Alphonse MAHUL, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne , chez V. Didron, Paris, 1863, volume 4, p.188-191(lire en ligne)
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[13].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[41].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )