Bastir Occitanie

Bastir !
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Logotype officiel.
Présentation
Fondation 2011, le "Manifeste Occitaniste"
Idéologie régionalisme
Autonomisme
Occitanisme
Couleurs Jaune et rouge

"Bastir !" (en français moderne : "Bâtir"), qui fait suite au "Manifeste Occitaniste", est un mouvement pan-Occitan qui s'est impliqué publiquement pour la première fois dans les élections municipales françaises de 2014 aux quatre coins de l'Occitanie, puis plus modestement dans les élections départementales de 2015 et dans les élections législatives de 2017.

Le Manifeste Occitaniste

En 2011, David Grosclaude, élu à ce moment-là du Conseil régional d'Aquitaine, décide avec d'autres membres du Parti Occitan (POC) d'une "ouverture" en entamant un dialogue avec d'autres militants régionalistes non encartés au Parti Occitan (País Nòstre, Convergéncia Occitana etc.), tout en se rapprochant en même temps des militants culturels occitanistes et même du milieu nationaliste Occitan dans l'optique de développer un projet politique commun sur la base de valeurs partagées. Plusieurs réunions préliminaires (Marmande, Pau, Villeneuve-sur-Lot) ont ainsi abouti à une base programmatique, le «Manifeste Occitaniste», co-écrit en partie avec des membres de l'encadrement du Parti de la Nation Occitane (PNO) et certains acteurs du milieu culturel occitaniste.

La réunion du 10 décembre 2011 à Barbaste[1],[2] fait la synthèse des précédentes et valide l'idée du "Manifeste Occitaniste". Celui-ci est finalisé en 2012 puis mis en ligne dans la foulée et promu via le réseau occitaniste : engagement peu contraignant, l'adhésion individuelle du consensuel "Manifeste Occitaniste" par une simple signature en ligne est un est un réel succès.

Le «Manifeste Occitaniste» au début de l'année 2013 a été défini comme un mouvement libre et ouvert (sans être le jouet d'un parti[3]) énonçant les éléments fondamentaux d'une force politique en Occitanie dans le but d'inviter la problématique Occitane au moment des élections municipales françaises de 2014. Dans les grandes lignes, la base programmatique du "Manifeste Occitaniste" évoque la préservation voire la re-socialisation de la langue Occitane, la décentralisation et la démocratie directe (girondisme), voire le régionalisme (réunification administrative, autonomie politique et économique de l'Occitanie), la protection de l'environnement et le rejet de l'extrême-droite.

Fichier:Manifeste Occitaniste.jpg
Tract du "Manifeste Occitaniste" distribué lors de "l'Occitan Pride" de Rodez (Rouergue) le 20 avril 2013

Initialement sous-titré "Bastir la ciutat" ("Bâtir la ville" en occitan, expression judicieuse au sens figuré pour un mouvement ciblant les élections municipales)[4], en 2013, le "Manifeste Occitaniste" est plus simplement rebaptisé "Bastir" et stylisé en "Bastir !"[5].

Un comité de pilotage a été créé pour "labelliser" (investir) les candidats adhérents "Bastir !" aux élections municipales françaises de 2014. Ce comité directeur a eu le rôle particulièrement délicat d'arbitrer quelques cas particuliers, tels un cas anecdotique d'une demande d'investiture par un candidat identifié comme un peu trop proche de l'extrême-droite ; le plus souvent, le Comité de Pilotage a dû faire un choix entre des candidats à l'investiture mais positionnés sur des listes concurrentes dans une même commune[6].

Le Comité de pilotage a au final officiellement labellisé 116 candidats "Bastir!" sur 51 communes Occitanes différentes aux élections municipales françaises de 2014[7],[8],[9],[10],[11], souvent des candidats individuels dans des listes portant des étiquettes très diverses : 44 candidats "Bastir !" sur des listes estampillées "Parti socialiste"[12],[13],[14], 21 candidats "Bastir !" dans des listes Europe Écologie - Les Verts[15], 11 candidats "Bastir !" sur des listes centristes, 9 dans des listes "Front de gauche", un candidat "Bastir !" dans une liste de droite UMP (Union pour un Mouvement Populaire), un dans une liste "divers droite".

Bien que la majorité des candidats labellisés "Bastir!" aient été des individuels isolés[16],[17],[18] ou de petits groupes dans les listes "classiques" (PS, EÉLV, MoDem, UMP...)[19],[20], dans le département du Gers, il y a eu cependant le cas particulier de L'Isle-Jourdain (Gascogne Toulousaine) où a été carrément présentée une liste portant l'étiquette "Bastir !"[21],[22],[23],[24],[25],[26]. Ladite liste, dite "Alternative L'Isle-Jourdain" et menée par Jean-Luc Davezac, comptait à elle seule 20 candidats adhérents et labellisés "Bastir!" sur un total de 29 membres[27],[28].

Les élections municipales françaises de 2014

Les élections municipales françaises de 2014 ont débouché sur l'élection de 55 candidats estampillés "Bastir !"[29],[30],[31],[32]. En Gascogne Toulousaine, la liste "Alternative L'Isle-Jourdain" réalise au premier tour le score de 12,43% des suffrages exprimés derrière la liste "L'Isle du Futur" (conservateurs et libéraux, 39,52%) et celle étiquetée "Parti Socialiste" de la majorité municipale sortante (48,04%).

Pour le deuxième tour des élections municipales, cette liste "Bastir !" décide d'un accord conjoncturel avec la liste apparentée de droite "L'Isle du Futur"[33]. Avec cette alliance de circonstance, la liste "Alternative L'Isle-Jourdain" n'obtient qu'une seule élue, la liste socialiste de la majorité municipale sortante remportant la victoire du deuxième tour (53,68% des votes).

Toujours en Gascogne Toulousaine, dans la ville voisine de Saint-Lys (31), "Bastir !" obtient l'élection de deux membres de l'opposition (liste "L'Alternative pour Saint-Lys"[34],[35],[36]), dont l'ancien maire de cette petite ville, Patrick Lasseube[37]. Cette liste "L'Alternative pour Saint-Lys" (en occitan : "L'Alternativa ende Sent Lis")[38] ne perd cette élection que de 35 voix seulement : 49 51% des suffrages exprimés contre 50,48% pour la liste socialiste de la majorité municipale sortante[39].

Certains candidats "Bastir !" ont également été élus dans des villes d'Occitanie importantes : à Auch (Henri Chavarrot, Benedicte Mello, Nadia Baitiche, Rui Oliveira-Santos[40]), à Orange (Anne-Marie Hautant[41]), à Montauban (Gael Tabarly), à Pau, Muret[42],[43], Villeneuve-sur-Lot, Carmaux, Graulhet[44]...

Les élections départementales françaises de 2015

Pour les élections départementales (cantonales) de 2015, le comité de pilotage n'a labellisé que vingt candidats "Bastir !"[45], dont le le binôme Jean-Luc Davezac - Marie-Christine Huby sur le canton de L'Isle-Jourdain (groupe "Libres et Indépendents pour le Gers", alias LIG, fondé à l'occasion de cette campagne électorale[46]) et le centriste Patrick Lasseube (MoDem) dans le canton de Plaisance-du-Touch (31). Dans d'autres cantons d'Occitanie, les candidats étaient exclusivement engagés sur des listes du Parti Occitan et / ou sur des listes étiquetées EÉLV (Europe Écologie - Les Verts).

Il n'y a pas eu d'élu "Bastir !" au terme de ces élections départementales.

L'échec des élections départementales de 2015 a impacté négativement sur la motivation de l'encadrement de "Bastir !" qui renonce à investir publiquement le mouvement dans les élections régionales de 2015 (bien que des adhérents de "Bastir !" s'y soient pourtant engagés). Toutefois, en marge des élections, des adhérents de "Bastir !" se revendiquant encore de ce mouvement participent régulièrement à de modestes actions locales ou spontanées en rapport direct avec les idées portées par ledit mouvement[48],[49],[50],[51],[52],[53],[54].

L'Assemblée Constitutive d'octobre 2016 de Bastir Occitanie

D'avril à septembre 2016, les militants locaux toujours actifs de "Bastir !" vont mener une campagne d'envergure en Occitanie, en particulier dans les départements du Gers, de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne, en faveur du choix du nom de la région administrative issue de la fusion du Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées, la majorité régionale ayant lancé une vaste consultation citoyenne proposant cinq noms possible[55],[56]. Parmi les choix proposés, "Bastir !" évidemment communique sur l'intérêt d'un nom historique et identitaire : "Occitanie", voire "Occitanie - Pays Catalan"[57],[58],[59],[60]. Cette campagne de terrain de "Bastir !" se solde par un franc succès, puisque "Occitanie" arrive largement en tête des cinq choix proposés par ladite consultation citoyenne[61] : ce nom est donc validé par le conseil régional le 24 juin 2016[62],[63],[64],[65],[66],[67].

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BASTIR OCCITANIE

Le week-end du 14 au 16 octobre 2016, lors de l'Assemblée Constitutive de L'Isle-Jourdain (Gascogne Toulousaine), et après cette reconnaissance de l'identité Occitane par le gouvernement français qui accepte d'appeler "Occitanie" une des régions administratives de la République (29 septembre 2016)[68], le mouvement décide à l'unanimité de changer le nom "Bastir !" en "Bastir Occitanie" (en occitan : "Bastir Occitània")[69],[70].

Les élections présidentielles et législatives françaises de 2017

Pour l'élection présidentielle française de 2017, plusieurs membres de "Bastir Occitanie" décident avec Jean-Luc Davezac[71],[72],[73] d'adhérer au mouvement "En Marche !" d'Emmanuel Macron[74],[75],[76],[77],[78],[79],[80].


Au moment des élections législatives, la commission d'investiture du mouvement d'Emmanuel Macron "En Marche !" à Paris désigne unilatéralement ses propres candidats dans les circonscriptions d'Occitanie sans tenir compte des remarques des adhérents Occitans locaux : le choix méprisant et stratégique de Paris est considéré comme particulièrement scandaleux en Occitanie dans le département du Tarn-et-Garonne et dans la deuxième circonscription du Gers. "Bastir Occitanie" décide en représailles de ne pas respecter la procédure de "En Marche !" en soutenant dans la deuxième circonscription du Tarn-et-Garonne une candidature dissidente "majorité présidentielle", celle de Thierry Hamelin dont la remplaçante est proche de "Bastir" et adhérente à "En Marche!"[81], et dans la 8ème circonscription de la Haute-Garonne, la candidature occitaniste de Jérôme Piques (Parti de la Nation Occitane)[82], malgré la présence d'un candidat estampillé "LREM" ("En Marche !") sur cette circonscription[83].

Au deuxième tour, "Bastir Occitanie" appelle ensuite à faire barrage aux candidats "LREM" dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne et dans la deuxième circonscription du Gers[84],[85] : ainsi, malgré une large avance acquise au premier tour, les deux candidats investis par La République En Marche sont battus par les candidates du Parti socialiste, les députées sortantes Valérie Rabault et Gisèle Biémouret.

Sur la 8e circonscription Comminges-Savès de la Haute-Garonne, les candidats de "Bastir Occitanie" Jérôme Piques et Dominique Darrozes[86] ne donnent pas de consigne de vote pour le deuxième tour[87] : malgré une avance considérable au premier tour, le candidat "En Marche" est lui aussi finalement battu sur le fil par le candidat du Parti socialiste (Joël Aviragnet)[88],[89].

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Carte des candidatures soutenues en Occitanie par un mouvement occitaniste (Bastir Occitanie, Parti de la Nation Occitane, Parti Occitan, País Nòstre) aux élections législatives de 2017

Références

Article publié sur Wikimonde Plus

  1. Lo 10 de deceme a Barbasta, l'occitanisme s'organiza en Aquitània e Miègjorn-Pirenèus
  2. Bastir! Un projet occitaniste
  3. Saint-Sulpice. Discussion occitane
  4. David Grosclaude sus la dinamica Bastir ! Municipalas 2014
  5. Auch. La mise au point du comité de pilotage de Bastir !
  6. Le mouvement occitan Bastir a validé ses candidats
  7. Carcassonne. Pérez courtise les Occitans et confirme Christophe Fangeaux
  8. Auch. Les occitanistes en campagne
  9. Muret. «Bastir !» s'engage dans la campagne
  10. Les occitanistes entendent peser sur les municipales
  11. Municipales à Toulouse : Bastir dit «basta» aux Verts
  12. Auch. Franck Montaugé aux Auscitains : «Aller plus loin»
  13. Montauban. Retour sur six mois musclés
  14. Albi. Les écologistes en lice pour les élections
  15. Bastir soutient Py à Leucate
  16. "Bastir !" soutient la liste "Faire vivre Monfort"
  17. Élections municipales - municipales 2014, Montauban. Les 45 visages de la liste «Garrigues-Rabault-Gonzalez»
  18. Muret. Vers une liste écolo-occitaniste
  19. Auch. Bastir ! place l'occitan au cœur des débats
  20. L'Isle-Jourdain. C'était la première réunion de «Bastir»
  21. Bastir ! à L'Isle-Jourdain
  22. Les occitans s'invitent dans la campagne
  23. L'Isle-Jourdain. Corinne Lepage soutient la liste «Alternative Isle-Jourdain»
  24. L'Isle-Jourdain. Réunion publique samedi à 20 h 30 avec «Bastir !»
  25. Alternative L'Isle-Jourdain (Bastir ! / Rassemblement Eco Citoyen 32) - Elections municipales 2014
  26. L'Isle-Jourdain. Jean-Luc Davezac dévoile sa liste
  27. L'Isle-Jourdain. Municipales : Jean-Luc Davezac explique sa position
  28. Narbonne. Les Occitanistes fêtent les élus Bastir 2014
  29. BASTIR! dins lo Jornalet de France 3 (01/02/14)
  30. Auch. «Bastir» soutient la liste Montaugé
  31. Bastir capita plan dins las eleccions municipalas
  32. L'Isle-Jourdain. Jean-François Copé en visite
  33. «Sortir Saint-Lys du statut de ville-dortoir»
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  35. Eleccions municipalas: suspresa en Gasconha Tolosana
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  50. Un collectif anti-corrida voit le jour
  51. Validation de l'Office Public de la Langue Occitane (OPLO)
  52. Nom de la région : La liste officielle validée
  53. Bastir Occitanie - Diaporama de la campagne 2016 pour le nom de la région
  54. Nom de la Région / Pour « Bastir! » c’est l’Occitanie qui prime
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  61. Les militants de "Bastir!" sur le marché
  62. Le nom de la nouvelle région
  63. Sur le marché, Bastir défend l'Occitanie
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  67. "Bastir Occitanie" est né
  68. Les comités du groupe de Macron se mettent en place
  69. Jean-Luc Davezac prétend vouloir jouer la partition Macron
  70. Législatives: Le PS à quitte ou double dans le Gers
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  73. Bastir soutient Macron
  74. "En Marche !" en campagne sur le marché
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  77. Bastir Occitanie avec En Marche !
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  82. Élections législatives - 2e circonscription : derniers temps de campagne - Les candidats Davant et Davezac se sont clairement positionnés en soutien pour le second tour
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  85. Législatives : Qui est Joël Aviragnet, le député PS de la 8e circonscription de Haute-Garonne ?
  86. Battu de 91 voix, Michel Montsarrat (LREM) dénonce la campagne « bizarre et choquante » du PS de Haute-Garonne