Anna Morosini
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Anna Sara Nicoletta Maria Rombo |
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Annina Morosini, née Anna Sara Nicoletta Maria Rombo (1864–1954), était une noble italienne célèbre pour ses salons, son mécénat des arts et ses amants.
Biographie
Anna Morosini était l'une des trois filles nées d'Agostino Rombo, directeur de la Banque d'Italie, et de son épouse Caroline Thorel, issue d'une famille de riches banquiers. Les deux sœurs d'Annina, Sonia et Sofia, sont décédées très jeunes, plongeant sa mère dans la dépression et l'obligeant à consacrer tout son temps et son énergie pour s'occuper d'elle[1].
La famille a déménagé de Palerme à Venise dans les années 1880, où la beauté d'« Annina » ainsi que la richesse de la famille la faisaient apparaître comme une future épouse très recherchée. En mai 1885, elle épousa Michele (Gino) Morosini de la famille vénitienne Morosini. Le mariage fut somptueux et de nombreux membres de la noblesse vénitienne y participèrent . La robe rose de la mariée venait de la maison de couture Worth[2].
La famille de son mari , une des anciennes familles nobles de Venise, était pauvre et ruinée. Les jeunes mariés s'installèrent dans le luxueux palais Ca' d'Oro et eurent en 1886 une fille nommée Morosina[3].
Mais tandis qu'« Annina » participait à la vie mondaine vénitienne, son mari. Le couple s'est éloigné et se sépara lorsque le mari déménagea à Paris pour vivre sa vie[4],[5].

Annina vécut ensuite au Palazzo da Mula sur le Grand Canal et fut appelée la « Reine sans couronne de Venise »[6] « La Divina »[7] et « La Dernière Dogaresse » parce que la famille de son mari avait donné quatre doges à Venise et parce qu'elle était une meneuse de la société vénitienne[8]. La comtesse a connu de nombreuses célébrités de son époque comme Rilke, Proust , Stravinsky et Joyce.
Elle hérita de son père, en 1913, la Villa Carlotta à Silea[9].
Sa fille Morosina épousa Luigi Nicolis dei Conti di Robilant e Cereaglio[6], le fils de l'homme d'État Charles di Robilant[3]
Plusieurs artistes comme Lino Selvatico, Ralph Curtis, Cherubino Kirchmayr et Vittorio Matteo Corcos[10] l'ont peinte[11],[12].L'écrivain Gabriele D'Annunzio[6], son ami disait « que les robes de la comtesse cachaient une queue de poisson[13]. »
Elle fut amie intime de l'empereur Guillaume II[14] et d'd'Amédée de Savoie, duc d'Aoste, frère d'Umberto I. Lady Layard la connaissait mais se plaignait qu'elle gardait ses pièces obscures et remplies d'odeurs étouffantes[15].
Lors d'une rencontre avec sa rivale mondaine Luisa Casati, celle-ci l'aurait apostrophée en ces termes : « Quand j'étais enfant, mon père me parlait déjà de votre célèbre beauté. » Ce à quoi Annina répondit : « Sans remonter si loin, ma chère, votre mari, tous les soirs, me parlait de la vôtre »[1],[16]; ce qui implique qu'ils étaient en termes intimes.
Morosini a assisté au spectacle aérien de Brescia et est brièvement mentionné par Kafka dans sa nouvelle Les Avions de Brescia[17].
Dans les années 1930, la comtesse était considérée comme le chef de la faction sociale qui représentait les anciennes familles nobles de Venise[18].
Agée, elle continua à être une figure de la haute société mais sortait rarement de son palais jusqu'à sa mort en 1954 d'un accident vasculaire cérébral[réf. nécessaire].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Anna Morosini » (voir la liste des auteurs).
- (it) Amedit, « LA MAGNIFICA NARCISISTA | La contessa Morosini, una leggenda veneziana », Amedit, (consulté le )
- ↑ (it) Luca Colferai, Storia pettegola di Venezia, Newton Compton Editori, (ISBN 978-88-227-7865-9, lire en ligne)
- (en-US) « Morosina Contessa Morosini », geni_family_tree, (consulté le )
- ↑ (it) Pieralvise Zorzi, A Venezia lucean le stelle, Neri Pozza Editore, (ISBN 978-88-545-2708-9, lire en ligne)
- ↑ (de) Max R. Liebhart, Venedig. Geschichte – Kunst – Legenden, Morsbach Verlag, (ISBN 978-3-96018-068-5, lire en ligne)
- (en) Lucy Hughes-Hallett, Gabriele d'Annunzio: Poet, Seducer, and Preacher of War, Knopf Doubleday Publishing Group, (ISBN 978-0-385-34970-3, lire en ligne)
- ↑ (en) Miklos Banffy, The Phoenix Land, Quercus, (ISBN 978-1-908129-67-3, lire en ligne)
- ↑ (en) Frances Alda, Men, Women and Tenors, Read Books Ltd, (ISBN 978-1-4474-9528-4, lire en ligne)
- ↑ (it) Camillo Pavan, Sile. La piarda di Casier: Barcari, burci, draghe e squeri, Camillo Pavan, (lire en ligne)
- ↑ (it) Vittorio Corcos et Ilaria Taddei, Vittorio Corcos: il fantasma e il fiore, Edifir, (ISBN 978-88-7970-054-2, lire en ligne)
- ↑ (it) Amedit, « LA MAGNIFICA NARCISISTA | La contessa Morosini, una leggenda veneziana », AMEDIT, (consulté le )
- ↑ (it) Angelo De Gubernatis, Dizionario degli artisti italiani viventi: pittori, scultori e architetti ; in 8 Fasc, Le Monnier, (lire en ligne)
- ↑ (en) André Fraigneau, The Venice I Love, Tudor Publishing Company, (lire en ligne)
- ↑ Barrett Browning, « The Brownings -A research guide », pops.baylor.edu (consulté le )
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- ↑ (it) Luca Colferai, Storia pettegola di Venezia, Newton Compton Editori, (ISBN 978-88-227-7865-9, lire en ligne)
- ↑ (en) Franz Kafka, Metamorphosis and Other Stories, Penguin UK, (ISBN 978-0-14-190002-5, lire en ligne)
- ↑ (en) William McBrien, Cole Porter, Knopf Doubleday Publishing Group, (ISBN 978-0-307-79188-7, lire en ligne)