En mathématiques , l'adjonction ⊗-hom est le résultat affirmant que le produit tensoriel
−
⊗
X
{\displaystyle -\otimes X}
et le foncteur Hom
Hom
(
X
,
−
)
{\displaystyle \operatorname {Hom} (X,-)}
forment une adjonction :
Hom
(
Y
⊗
X
,
Z
)
≅
Hom
(
Y
,
Hom
(
X
,
Z
)
)
.
{\displaystyle \operatorname {Hom} (Y\otimes X,Z)\cong \operatorname {Hom} (Y,\operatorname {Hom} (X,Z)).}
L'ordre des termes dans l'expression « adjonction tenseur-hom » reflète leur relation : ⊗ est l'adjoint de gauche, tandis que Hom est l'adjoint de droite.
Définition générale
Supposons que R et S soient des anneaux (éventuellement non commutatifs) et considérons les catégories des modules à droite sur R et S (une proposition similaire est valable pour les modules à gauche) :
C
=
M
o
d
S
et
D
=
M
o
d
R
.
{\displaystyle {\mathcal {C}}=\mathrm {Mod} _{S}\quad {\text{et}}\quad {\mathcal {D}}=\mathrm {Mod} _{R}.}
Soit
X
{\displaystyle X}
un
(
R
,
S
)
{\displaystyle (R,S)}
-bimodule et soient
F
:
D
→
C
{\displaystyle F\colon {\mathcal {D}}\rightarrow {\mathcal {C}}}
et
G
:
C
→
D
{\displaystyle G\colon {\mathcal {C}}\rightarrow {\mathcal {D}}}
les foncteurs définis comme suit:
F
(
Y
)
=
Y
⊗
R
X
pour
Y
∈
D
{\displaystyle F(Y)=Y\otimes _{R}X\quad {\text{pour }}Y\in {\mathcal {D}}}
G
(
Z
)
=
Hom
S
(
X
,
Z
)
pour
Z
∈
C
{\displaystyle G(Z)=\operatorname {Hom} _{S}(X,Z)\quad {\text{pour }}Z\in {\mathcal {C}}}
Alors
F
{\displaystyle F}
est adjoint à gauche de
G
{\displaystyle G}
. Cela signifie qu'il existe un isomorphisme naturel
Hom
S
(
Y
⊗
R
X
,
Z
)
≅
Hom
R
(
Y
,
Hom
S
(
X
,
Z
)
)
.
{\displaystyle \operatorname {Hom} _{S}(Y\otimes _{R}X,Z)\cong \operatorname {Hom} _{R}(Y,\operatorname {Hom} _{S}(X,Z)).}
Il s'agit en fait d'un isomorphisme de groupes abéliens . Plus précisément, si
Y
{\displaystyle Y}
est un
(
A
,
R
)
{\displaystyle (A,R)}
-bimodule et
Z
{\displaystyle Z}
est un
(
B
,
S
)
{\displaystyle (B,S)}
-bimodule, alors c'est un isomorphisme de
(
B
,
A
)
{\displaystyle (B,A)}
-bimodules. C'est un des exemples motivant la structure de bicatégorie fermée[ 1] .
Counité et unité
Comme toutes les adjonctions, l'adjonction tenseur-hom peut être décrite par les transformations naturelles de counité et d'unité. En utilisant la notation de la section précédente, la counité
ε
:
F
G
→
1
C
{\displaystyle \varepsilon :FG\to 1_{\mathcal {C}}}
a pour morphisme la décrivant
ε
Z
:
Hom
S
(
X
,
Z
)
⊗
R
X
→
Z
{\displaystyle \varepsilon _{Z}:\operatorname {Hom} _{S}(X,Z)\otimes _{R}X\to Z}
donné par évaluation : Pour
ϕ
∈
Hom
S
(
X
,
Z
)
et
x
∈
X
,
{\displaystyle \phi \in \operatorname {Hom} _{S}(X,Z)\quad {\text{et}}\quad x\in X,}
ε
(
ϕ
⊗
x
)
=
ϕ
(
x
)
.
{\displaystyle \varepsilon (\phi \otimes x)=\phi (x).}
Les morphismes décrivant l'unité
η
:
1
D
→
G
F
{\displaystyle \eta :1_{\mathcal {D}}\to GF}
η
Y
:
Y
→
Hom
S
(
X
,
Y
⊗
R
X
)
{\displaystyle \eta _{Y}:Y\to \operatorname {Hom} _{S}(X,Y\otimes _{R}X)}
sont définis comme suit : Pour
y
{\displaystyle y}
appartenant à
Y
{\displaystyle Y}
,
η
Y
(
y
)
∈
Hom
S
(
X
,
Y
⊗
R
X
)
{\displaystyle \eta _{Y}(y)\in \operatorname {Hom} _{S}(X,Y\otimes _{R}X)}
est un homomorphisme de
S
{\displaystyle S}
-modules défini par
η
Y
(
y
)
(
t
)
=
y
⊗
t
pour
t
∈
X
.
{\displaystyle \eta _{Y}(y)(t)=y\otimes t\quad {\text{pour }}t\in X.}
Les équations de counité et d’unité peuvent désormais être explicitement vérifiées. Pour
Y
{\displaystyle Y}
dans
D
{\displaystyle {\mathcal {D}}}
,
ε
F
Y
∘
F
(
η
Y
)
:
Y
⊗
R
X
→
Hom
S
(
X
,
Y
⊗
R
X
)
⊗
R
X
→
Y
⊗
R
X
{\displaystyle \varepsilon _{FY}\circ F(\eta _{Y}):Y\otimes _{R}X\to \operatorname {Hom} _{S}(X,Y\otimes _{R}X)\otimes _{R}X\to Y\otimes _{R}X}
ε
F
Y
∘
F
(
η
Y
)
(
y
⊗
x
)
=
η
Y
(
y
)
(
x
)
=
y
⊗
x
.
{\displaystyle \varepsilon _{FY}\circ F(\eta _{Y})(y\otimes x)=\eta _{Y}(y)(x)=y\otimes x.}
De même,
G
(
ε
Z
)
∘
η
G
Z
:
Hom
S
(
X
,
Z
)
→
Hom
S
(
X
,
Hom
S
(
X
,
Z
)
⊗
R
X
)
→
Hom
S
(
X
,
Z
)
.
{\displaystyle G(\varepsilon _{Z})\circ \eta _{GZ}:\operatorname {Hom} _{S}(X,Z)\to \operatorname {Hom} _{S}(X,\operatorname {Hom} _{S}(X,Z)\otimes _{R}X)\to \operatorname {Hom} _{S}(X,Z).}
Pour
ϕ
{\displaystyle \phi }
dans
Hom
S
(
X
,
Z
)
{\displaystyle \operatorname {Hom} _{S}(X,Z)}
,
G
(
ε
Z
)
∘
η
G
Z
(
ϕ
)
(
x
)
=
ε
Z
(
ϕ
⊗
x
)
=
ϕ
(
x
)
{\displaystyle G(\varepsilon _{Z})\circ \eta _{GZ}(\phi )(x)=\varepsilon _{Z}(\phi \otimes x)=\phi (x)}
G
(
ε
Z
)
∘
η
G
Z
(
ϕ
)
=
ϕ
.
{\displaystyle G(\varepsilon _{Z})\circ \eta _{GZ}(\phi )=\phi .}
et donc
G
(
ε
Z
)
∘
η
G
Z
(
ϕ
)
=
ϕ
.
{\displaystyle G(\varepsilon _{Z})\circ \eta _{GZ}(\phi )=\phi .}
Les foncteurs Ext et Tor
Le foncteur Hom
hom
(
X
,
−
)
{\displaystyle \hom(X,-)}
commute avec des limites arbitraires, tandis que le produit tensoriel
−
⊗
X
{\displaystyle -\otimes X}
le foncteur commute avec des colimites arbitraires qui existent leurs catégorie de définition. Cependant, de manière générale,
hom
(
X
,
−
)
{\displaystyle \hom(X,-)}
ne commute pas avec les colimites, et
−
⊗
X
{\displaystyle -\otimes X}
ne commute pas avec les limites ; cet échec se produit même avec des limites ou des colimites finies. Cette incapacité à préserver les suites exactes courtes motive la définition du foncteur Ext et du foncteur Tor .
Notes et références
↑
J.P. May et J. Sigurdsson , Parametrized Homotopy Theory , A.M.S., 2006 (ISBN 0-8218-3922-5) , p. 253
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes