Une catégorie de Kleisli est une catégorie associée à une monade. Elle tient son nom du mathématicien suisse Heinrich Kleisli qui l'a introduite à l'origine pour montrer que toute monade est issue d'une adjonction.
Définition
On considère une monade
sur une catégorie
. La catégorie de Kleisli
possède les mêmes objets que
mais les morphismes sont donnés par

L'identité est donnée par
, et la composition fonctionne ainsi : si
et
, on a

qui correspond au diagramme :

Les morphismes de
de la forme
sont parfois appelés morphismes de Kleisli.
Monades et adjonctions
On définit le foncteur
par :


et un foncteur
par :


Ce sont bien des foncteurs, et on a l'adjonction
, la counité de l'adjonction étant
.
Enfin,
et
: on a donné une décomposition de la monade en termes de l'adjonction
.
T-algèbres
Avec les notations précédentes, une T-algèbre (ou T-module) est la donnée d'un objet x de
et d'un morphisme
tels que


Un morphisme
de T-algèbres est une flèche
telle que
.
Les T-algèbres et leurs morphismes forment la catégorie d'Eilenberg-Moore
.
Le foncteur d'oubli
possède un adjoint à gauche
qui envoie tout objet y de
sur la T-algèbre libre
. Ces deux foncteurs forment également une décomposition de la monade initiale. Les T-algèbres libres forment une sous-catégorie pleine de
qui est équivalente à la catégorie de Kleisli.
On peut réinterpréter la catégorie de Kleisli d'un point de vue informatique :
- Le foncteur T envoie tout type X sur un nouveau type
;
- On dispose d'une règle pour composer deux fonctions
et
, donnée par la composition dans la catégorie de Kleisli, qui est associative et unitale. On obtient une fonction
;
- Le rôle de l'unité est joué par l'application pure
.
Référence
(en) Saunders Mac Lane, Categories for the Working Mathematician [détail de l’édition]