Youssef Chahine

Youssef Chahine
يوسف شاهين
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Youssef Chahine au Caire en 1986
Nom de naissance Youssef Gabriel Chahine
Naissance
Alexandrie (royaume d'Égypte)
Nationalité égyptienne
Décès (à 82 ans)
Le Caire (Égypte)
Profession réalisateur, scénariste
Films notables Gare centrale,
Saladin,
Alexandrie pourquoi ?,
Adieu Bonaparte,
Le Destin

Youssef Gabriel Chahine (en arabe : يوسف جبريل شاهين), né le à Alexandrie et mort le au Caire, est un réalisateur, scénariste et producteur égyptien[1]. De réputation internationale, il a réalisé une quarantaine de films de fiction ou documentaires.

Biographie

Youssef Chahine naît dans une famille chrétienne d'Égypte d'origine libanaise pour son père, avocat[2], et de confession grecque-catholique melkite.

Il commence ses études au collège Saint-Marc puis rejoint le Victoria College où il obtient son baccalauréat. À 21 ans, il quitte son Égypte natale pour aller étudier le cinéma au Pasadena Playhouse dans les environs de Los Angeles[3].

À son retour, trois ans plus tard, en 1948, l'occasion lui est donnée, grâce à Alvise Orfanell, de réaliser son premier film, Papa Amin, qui sort en 1950[4].

Il est invité pour la première fois au Festival de Cannes en 1951, pour son film Le Fils du Nil[3]. En 1954, il lance la carrière d'acteur d'Omar Sharif dans son film Le Démon du désert[3]. Mais le film qui marqua sa carrière fut Gare centrale, en 1958, chef-d'œuvre qui lui permit d'être reconnu comme l'un des plus grands cinéastes du XXe siècle. Chahine est crédité de la réalisation de 5 films mettant en vedette Salah Zulfikar dans des films importants dont Saladin (1963), Un jour, le Nil (1968) et Ces gens du Nil (1972). Dans Bayya' al-khawatim, sorti en France sous le titre Le vendeur de bagues en 1973, il met en scène la diva Fairouz.

En 1964, il quitte l'Égypte pour le Liban, puis retourne dans son pays en 1967[3].

Salah Zulfikar et Souad Hosni dans Ces gens du Nil (1972)

Il réalise le logotype de la société Pyramide Distribution, fondée en 1989 et fréquent distributeur de ses films, avec lequel il entretenait de bonnes relations[5]. Ce logo représente les Pyramides de Gizeh, complétées de sa signature en lettres blanches.

En 1992, il s'essaie également au théâtre avec l'adaptation du Caligula d'Albert Camus, donné à la Comédie-Française[6].

Fréquemment confronté à la censure, Youssef Chahine ne cesse néanmoins de dénoncer la bêtise et l'intégrisme, tout en multipliant les choix stylistiques, du mélodrame chanté (C'est toi mon amour avec Farid El Atrache)[7] à la reconstitution historique (Adieu Bonaparte)[8], de l'évocation autobiographique (Alexandrie pourquoi ?)[9] au ballet (Le Destin)[10].

En , le réalisateur est victime d'une hémorragie cérébrale qui le plonge dans le coma. Il est alors hospitalisé à l'hôpital américain de Neuilly avant d'être rapatrié en Égypte. Youssef Chahine meurt le au Caire[1]. Il est inhumé dans la crypte familiale à Alexandrie.

Filmographie

Assistant réalisateur

Réalisateur

Longs métrages

Courts métrages

Acteur

  • 1958 : Gare centrale (باب الحديد, Bab al-Hadid) : Qinawi
  • 1959 : Ismaïl Yassine dans l'aviation (إسماعيل يس في الطيران ; Ismail Yasin fi l tayaran) de Fatine Abdel Wahab : Youssef Chahine
  • 1964 : L'Aube d'un jour nouveau (فجر يوم جديد, Fagr yawm gadîd)
  • 1982 : La Mémoire (Hadduta misrija) : Rafah
  • 1990 : Alexandrie encore et toujours (إسكندرية كمان وكمان, Iskandariyah Kaman wa Kaman) : Yehia Eskendarany / Marc Antoine / Sostratus / Héphestion

Théâtre

Distinctions

Prix

Honneurs

Décorations

Bibliographie

  • (en) Christian Bosséno, Youssef Chahine l'Alexandrin, Paris, Éditions du Cerf, (ISBN 2204024295), p. 158.
  • Thierry Jousse, Youssef Chahine, Cahiers du cinéma, 1996[14]
  • Issa Mayça, L'œuvre de Youssef Chahine dans la période nasserienne et post-nasserienne, Université Paris III, 1996, 106 p. (mémoire de maîtrise)
  • « Youssef Chahine. Une dissection sans complaisance de la société égyptienne », Jeune Afrique,

Notes et références

  1. a b et c Mort du cinéaste égyptien Youssef Chahine (7sur7)
  2. « Youssef Chahine », sur cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr (consulté le )
  3. a b c d et e CNC. Lycéens au cinéma : Gare centrale, Youssef Chahine, 2004, page 4 lire en ligne
  4. (en) Mustafa Darwish, Dream makers on the Nile : a portrait of Egyptian cinema, American University in Cairo Press, (lire en ligne), p. 43
  5. « Fabienne Vonier : "Avec aussi le souvenir d'Humbert Balsan" », propos recueillis par Jean-Michel Frodon et publié dans Les Cahiers du cinéma n°637, septembre 2008.
  6. « Caligula », sur comedie-francaise.fr, (consulté le )
  7. « Festivals », Le Monde,‎ , p. 29 (ISSN 0395-2037)
  8. Bruno Bouvet, « Dossier. Youssef Chahine, une énergie joyeuse contre le fanatisme », La Croix, no 38115,‎ , p. 12 (ISSN 0242-6056)
  9. J.-P. Péroncel-Hugoz, « Youssef Chahine ce gêneur », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037)
  10. Jean-Michel Frodon, « Une fresque enchantée à l'assaut de l'intégrisme », Le Monde,‎ , p. 30 (ISSN 0395-2037)
  11. « Un jour, le Nil », sur cinematheque.fr (consulté le )
  12. Université Paris 8, « Docteurs honoris causa »
  13. Entretien avec Youssef Chahine, Les Cahiers du cinéma, octobre 1996 [1]

Liens externes