Souhail Chichah

Souhail Chichah (nouvellement Souhail Abdellah^[1]), né à Tubize en province du Brabant wallon, est un assistant et chercheur Belgo-Marocain de l'Université libre de Bruxelles (ULB), plus connu pour ses activités politiques et militantes que pour ses publications scientifiques.

Souhail Chichah est, à la fois, assistant à la Faculté des Sciences sociales et politiques - Solvay Brussels School of Economics and Management et chercheur au Département d'Economie appliquée de l'Université libre de Bruxelles (DULBEA), membre des unités de recherche Économie de la santé et Économie du travail et de l'emploi. Il est ingénieur de gestion et maître en économie diplômé de la Solvay Brussels School of Economics and Management (SBS-EM). Issu d'un milieu modeste^[2], il est le fils d'un ouvrier d'origine marocaine, Abdellah Chichah, employé au haut fourneau des Forges de Clabecq^[3]. Il fut d'abord couvreur^[4] avant d'entamer ses études à la Solvay Brussels School of Economics and Management (SBS-EM). Il se revendique comme étant athée^[5].

Activités universitaires et politiques

Membre fondateur en 1994 du cercle arabo-européen de l'Université libre de Bruxelles^[6], l'Union des Anciens Etudiants de l'Université libre de Bruxelles (UAE-ULB) lui décerne - le 14 décembre 1996 - le prix solidarité^[7] qui récompense un étudiant ou un groupe d'étudiants qui se sont distingués au cours de l'année académique par un acte remarquable de solidarité humaniste, fidèle à la tradition libre-exaministe de l'Université libre de Bruxelles et de l'Union des Anciens Etudiants^[8]. Conformément au règlement qui prévoit que le prix UAE d'un montant de 2500 € est attribué pour moitié au lauréat, l'autre moitié à une institution ou une association choisie par le lauréat et dont l'objet est similaire à celui du prix, Souhail Chichah décide de verser la moitié de son prix à l'ASBL La Jeunesse Maghrébine, association dans laquelle il a été successivement nommé, en 1999, administrateur^[9] et trésorier^[10].

Par la suite, il quittera la présidence du cercle arabo-européen pour devenir vice-président du cercle du libre examen de l'Université libre de Bruxelles (Librex)^[11].

Aux élections fédérales, régionales et européennes du 13 juin 1999, il est placé en onzième position sur la liste Ecolo à la Chambre des représentants (Bruxelles-Hal-Vilvorde)^[12] et obtient 3130 voix^[13]. Il a été l'attaché parlementaire du sénateur écologiste Josy Dubié^[14].

Incident de février 2012

Le 7 février 2012, Souhail Chichah, accompagné d'un groupe de 40 à 60 personnes^[15] revêtus de keffieh et de burqas^[16] et scandant en boucle le slogan "Burqa-bla-bla" emprunté au titre d'un article^[17] de Serge Halimi paru dans Le Monde diplomatique, interrompt après une vingtaine de minutes^[18] un débat intitulé L'extrême droite est-elle ou non devenue fréquentable ?. Le débat, organisé par l'ASBL Cultures d'Europe^[19] dans l'auditoire K1 du campus du Solbosch de l'Université libre de Bruxelles, avait pour but de confronter Caroline Fourest, cible du chahut^[20] et considérée comme islamophobe par les trublions^[21], et Hervé Hasquin sur le thème de l'extrême-droite, Guy Haarscher étant chargé de l'animation du débat et Emmanuelle Danblon de l'introduction de celui-ci ainsi que de la présentation des intervenants^[22]. L'action avait été instiguée quelques jours auparavant par Souhail Chichah sur Facebook, où il appelait à un rassemblement de protestation - baptisé "Burqa Pride"^[23] - à l'encontre de Caroline Fourest ainsi qu'à sa lapidation^[24]. Suite à cet appel sur le réseau social et Internet, Alain Delchambre - président du conseil d'administration de l'ULB en charge de la sécurité sur le campus universitaire - avait reçu Souhail Chichah lors d'un rendez-vous afin d'évaluer les intentions des manifestants, ce dernier lui répondit alors que la "Burqa Pride" ne consisterait qu'en un mouvement de protestation^[25]. Les menaces ayant été prises au sérieux et afin de prévenir tout débordement, la sécurité de la conférence était encadrée par deux agents des Renseignements généraux de la zone de police^[26] chargés de la protection de Caroline Fourest, deux agents employés de la société privée Seris Security^[27] venus renforcer le service d'ordre de l'ULB^[28] et par - selon le cabinet du bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Freddy Thielemans^[26] - un renfort d'autres policiers placés à l'extérieur du campus de l'Université libre de Bruxelles prêts à intervenir.

Le 8 février 2012, le recteur de l'Université libre de Bruxelles, Didier Viviers, indique dans un communiqué qu'il lance une procédure disciplinaire^[29] à l'encontre de Souhail Chichah, membre du corps scientifique de l'ULB et instiguateur de l'action qui a conduit à l'interruption du débat sur l'extrême-droite. A la demande du recteur, l'instruction disciplinaire est menée par Annemie Schaus, vice-rectrice aux relations institutionnelles et aux transferts de connaissances et ancienne doyenne de la Faculté de Droit et de criminologie de l'Université libre de Bruxelles. In fine, la Commission de discipline de l'Université libre de Bruxelles devra statuer sur la gravité des faits et décider des éventuelles sanctions à l'encontre de Souhail Chichah.

Le licenciement de Souhail Chichah de l'université a été demandé à travers une pétition, suite à son intervention lors du débat sur l'extrême-droite.

Le 12 février 2011, Il est invité par la journaliste Dominique Demoulin à débattre de l'islamophobie au cours de l'émission Controverse^[30], diffusée sur la chaine de télévision privée belge RTL-TVI. Peu avant le début de l'émission^[31], il communique à la chaîne de télévion et par courrier électronique à l'agence de presse Belga qu'il ne participera pas au débat, intitulé L'islamophobie, fantasme ou réalité?, justifiant son absence par son refus d'être pris dans un traquenard^[32] du fait, selon lui, de la composition de la liste des invités sur le plateau de Controverse. Dans le courriel envoyé à l'agence de presse Belga^[33], il se justifie ainsi : Après une semaine d'hystérie raciste et de diabolisation médiatique à mon encontre, je devrais donc "débattre à 5 contre 1" sur un plateau de télévision? [...] Les conditions du débat contradictoire n'étant pas réunies, j'ai décidé de refuser de participer à ce simulacre de débat^[34].

Publications

• Ouali N. et Chichah S. A., "Mellila et Ceuta: la délocalisation de la honte", La Revue nouvelle 11 (2005), pp. 17-21.
• Chichah S., "Diplôme du Supérieur: vecteur d'exclusion des personnes d'origine extra-européenne", Travail- Emploi - Formation 7 (2007), pp. 31-64.
• Desmarez P., Ouali N., Ceniccola P., Chichah S., Een studie over de graad van discriminatie op de belgische arbeidsmarkt, op basis van een indicatorenset en een regressie-analyse model : Definitie van een set indicatoren op basis van leeftijd, handicap en nationaliteit, 2011, 38 pp.

Séminaires

• Chichah S., Are too high wages or too much capital damaging profits?, séminaire interne du Dulbéa, 2006.
• Chichah S., How easy is it for ethnic minorities to get a job?, séminaire interne du Dulbéa, 2006.

Rapports

• Karakaya G., Kestens P., Chichah S., "Rapport d'évaluation des EU dans le cadre de la responsabilité des organismes assureurs sur le montant de leurs frais d'administration", en collaboration avec la KULeuven et l'INAMI, Rapport dans le cadre de la convention de responsabilisation financière des organismes assureurs de soins de santé (INAMI-RIZIV), mai 2008.
• Karakaya G., Kestens P., Chichah S., "Intégration des petits risques des indépendants dans l'AO : estimation des dépenses « petits risques » non disponibles", Rapport dans le cadre de la convention de responsabilisation financière des organismes assureurs de soins de santé (INAMI-RIZIV), novembre 2008.

Voir aussi

• Cercles étudiants de l'ULB
• Faculté des Sciences sociales et politiques / Solvay Brussels School of Economics and Management

Notes et références

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