Smombie

Un smombie (mot-valise formé à partir de smartphone et zombie) est un piéton ayant les yeux rivés à son téléphone mobile au point de négliger son environnement immédiat et de ne pas prêter l'attention nécessaire à sa propre sécurité et à celle des autres.
Étymologie
Ce néologisme est apparu dans le cadre de l'initiative intitulée « Le mot des jeunes de l'année » organisée en Allemagne depuis 2008 par les éditions Langenscheidt, qui ont élu ce mot-valise mot de l'année 2015. Il est possible que ce mot ait été utilisé par les jeunes avant 2015 ou soit apparu à l'occasion de cette élection[1].
Risques et prévention

Selon une étude menée en 2014 par Dekra dans six capitales européennes, 17 % des piétons de grandes villes auraient un comportement à risque avec leur smartphone : les principales causes de distraction sont l'envoi de SMS pendant qu'ils traversent la route (8 % des piétons), les appels téléphoniques (2,6 % des piétons) ou les deux à la fois (1,4 % des piétons). Le degré de vigilance diminué des smombies serait ainsi à l'origine d'accidents de la route mortels[2],[3].
Ce comportement dangereux incite certains pays comme l'Allemagne, l'Autriche ou l'Australie à installer des feux clignotants intégrés dans la chaussée dans les endroits clés (au niveau des carrefours, des passages de tramway), des avertisseurs sonores[4] ou, en Chine, des voies piétonnes exclusivement réservées aux utilisateurs de portables. Plusieurs villes universitaires américaines font figurer des inscriptions « Regardez devant vous » à proximité d'escaliers et de passages-piétons[5].
Japon

À Yamato, une étude de portant sur 6 000 piétons a révélé que 12 % d’entre eux utilisent leur smartphone en marchant[6]. Estimant que cela est dangereux, la ville interdit cette utilisation depuis [6].
Aménagements
En 2014, la municipalité de Chongqing en Chine aménage une voie piétonne de 30 mètres réservée aux piétons consultant leur smartphone[7].
En 2016, la ville d'Augsbourg en Allemagne installe des feux de circulation au sol pour les piétons consultant leur smartphone[8].
En 2019, à Ilsan en Corée du Sud, des feux clignotants et des lasers sont installés à plusieurs carrefours pour mieux alerter les piétons consultant leur smartphone des zones de danger. Une application mobile est lancée pour alerter les utilisateurs piétons qu'ils traversent des zones de trafic[9].
Légalité
Depuis 2017, la ville de Honolulu à Hawaï impose une amende de 35 dollars aux piétons consultant leur téléphone sur la voie publique. Il s'agit de la première ville des États-Unis à appliquer une telle mesure[10].
Depuis 2018, la ville de Sassari en Sardaigne impose une amende de 22 euros aux piétons traversant une route les yeux rivés sur un smartphone[11].
Notes et références
- ↑ (de) Bernd Matthies, « Jugendwort des Jahres „Smombie“ gibt es nicht - es ist eine Erfindung », sur tagesspiegel.de, .
- ↑ Julie Gallien, « Le smartphone, un danger pour les piétons ? », sur magazine-avantages.fr, .
- ↑ André Lecondé, « Sécurité routière : alerte au virus smombie ! », sur Caradisiac.com, (consulté le )
- ↑ « Des passages piétons protégés pour les "smombies" », sur lesnumeriques.com, .
- ↑ Jean-Michel Normand, « Hors des clous », sur lemonde.fr, .
- (en) « Yamato Japan: smartphone ban while walking », sur bbc.com, .
- ↑ (en-GB) Leo Benedictus, « Chinese city opens 'phone lane' for texting pedestrians », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en-GB) « German city puts traffic lights on pavements for smartphone users », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Reuters, « S. Korea Alert System Warns 'Smartphone Zombies' of Traffic », sur Voice of America, (consulté le )
- ↑ (en) Eli Meixler, « You Could Get a $35 Fine for Texting While Walking in This Major City Now », sur TIME, (consulté le )
- ↑ « Ca se passe en Europe : en Sardaigne, des contraventions pour les piétons absorbés par leur smartphone », Les Echos, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Céline Cabourg et Boris Manenti, Portables : la face cachée des ados, Flammarion, , 240 p. (lire en ligne)