Serment du plan d'Arrem

La prestation du Serment du plan d'Arrem a solennellement eu lieu à Fos, dans la Haute-Garonne, le .

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Le site du plan d'Arrem aujourd'hui, à proximité du Pont du Roi, avec le lac de barrage EDF sur la Garonne
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Stele Lies et Passeries.jpg 7,33 Mio

Parties en présence

Ce jour-là, les représentants de :

d'une part, et d'autre part,

se rassemblèrent en ce lieu du plan d'Arrem, le long de la Garonne, et à proximité immédiate de l'actuelle frontière entre l'Espagne et la France, au Pont du Roi.

Continuité historique

Il s'agit alors de renouveler solennellement le traité de Lies et passeries qui unissait les communautés pyrénéennes, quels que soient les conflits qui pourrait intervenir entre les deux grands royaumes, et de garantir entre les différentes vallées des accords pastoraux et commerciaux ainsi que de libre circulation, indispensables pour assurer localement une survie économique. La fermeture de la frontière aurait suffi à faire péricliter de part et d'autre les fragiles communautés pyrénéennes.

Ce dernier serment, qui ouvre la période moderne, renouvelle les précédents serments depuis plusieurs siècles, effectués généralement à chaque changement de souverain, pendant le Moyen Âge, et entérinés régulièrement en les accroissant. Louis XII donnera son accord à ce traité devant le Parlement de Toulouse, en 1514, et Germaine de Foix devant les Cortes catalanes en 1515.

Ce serment, qui réunit presque l'ensemble des communautés des Pyrénées centrales, revêt un éclat particulier et marque l'apogée du système des Lies et passeries dans la région, car sa ratification par les deux souverains était alors loin d'être acquise.

Le traité est rédigé en gascon, dans sa version aranaise.

...Item. es Estat articulat entre la ditas partides/ quen temps de guerre lous habitants de tous/ lous pais dessus dicts tant d'un estrem/ que dautre pouiran conversar y communicar ensemble/ et fer les feits de marchandises comme dit/ es dessus, lous uns dap lous autres ainsin/ Comme sy ero bonne pats, Et pouiran anar/ sous de la part de France et deus pais dessus/ dits en las terres deu Rey dAragon.../

...Pareillement, que deu reaume d'Aragon/ compreses en la presente surceance Et/ capitulacion pouiran anar franquemen et/ quitemen entre Sarrancoly per toutes/ las valees doueieil louron, larboust, luchon/ et frontignes entre a la ciutat Sainct lize/ Ville de Sainctgirons viscontat de Couserans/ Et per toute la castelanie de Castillonnes.../[1]

Invocation jusqu'au XXe siècle

Il a été invoqué durant la guerre d'Espagne, pour légitimer de l'accueil des réfugiés républicains Espagnols[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. Cité page 54 Peir COTS e CASANHA, Los derechos de paso, pastos y aguas entre Aran, Comenges y Coserans, y su relacion con los tratados de Lies i Patzeries

Voir aussi

Bibliographie

  • Peir Cots e Casanha, Los derechos de paso, pastos y aguas entre Aran, Comenges y Coserans, y su relacion con los tratados de Lies i Patzeries, Conselh Generau d'Aran, 2003 (ISBN 84-89940-67-3) 255 p.
  • Christian Bourret, Les Pyrénées centrales du IX° au XIXe siècle. La formation progressive d'une frontière, Pyrégraph (Aspet), 1995, 461 p.
  • Rémy Comet, L'enclave espagnole du val d'Aran. Son passé. Ses anciens privilèges, coutumes et relations pastorales dans les Pyrénées centrales, L'adret (Toulouse), 1985, réédition de 1929.
  • Patrice Poujade, Une vallée frontière dans le grand siècle. Le val d'Aran entre deux monarchies, Pyrégraph (Aspet), 1998 (ISBN 2-908723-24-7), 436 p.
  • Emmanuel Le Roy Ladurie, Lies et passeries dans les Pyrénées, (Tarbes), 1986 , 234 p.
  • Nombreux articles de Serge Brunet dans la Revue de Comminges[réf. nécessaire]