Santé Québec

Santé Québec

Création
Juridiction Gouvernement du Québec
Siège Québec
Ministre responsable Christian Dubé (Ministre de la Santé)
Activité(s) Santé, Services sociaux
Direction Geneviève Biron (Présidente)
Frédéric Abergel (Vice-président exécutif aux opérations et à la transformation)
Agence mère Ministère de la Santé et des Services sociaux
Site web Site officiel

Santé Québec est une société d'État chargée de coordonner les opérations du réseau de la santé québécois. Sa création est officiellement amorcée le 9 décembre 2023 par l'adoption de la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace[1].

Cette entité s'inscrit dans la réforme du système de la santé entreprise par le ministre Christian Dubé. Elle deviendra l'employeur unique du personnel de la santé au Québec, occasionnera la fusion des accréditations syndicales et des listes d'ancienneté unique, en vue notamment de permettre une meilleure mobilité du personnel sur le territoire du Québec[2].

Depuis le , date de l'intégration à Santé Québec des établissements du réseau de la santé[note 1],[3], elle emploie environ 330 000 travailleurs[4],[5].

Histoire

En janvier 2024, il est annoncé que le président et chef de direction de Santé Québec gagnera annuellement 543 000 $ et deviendra ainsi un des hauts fonctionnaires les mieux payés par l'État québécois, son salaire étant le double de celui du premier ministre du Québec[6].

Le 29 avril 2024, le ministre de la Santé annonce la nomination de Geneviève Biron, ex-PDG de Biron Groupe Santé, en tant que présidente et cheffe de la direction ainsi que de Frédéric Abergel, ex-PDG du CHUM, comme vice-président exécutif aux opérations et à la transformation. Ces nominations officialisent du même coup la création de Santé Québec, tel que prévu dans la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace[7].

En mai 2024, Christiane Germain, co-présidente du Groupe Germain, est nommée présidente du conseil d'administration de Santé Québec[4].

Santé Québec entre en opération le , à l'issue de la période de six mois débutée le [5],[8].

Controverses et défis

Avant même le début officiel des activités de Santé Québec, des augmentations salariales pour les gestionnaires transférés du MSSS et des promotions internes ont été critiquées. Certains fonctionnaires ont été reclassés à des postes de cadres, leur permettant de bénéficier d'une hausse de salaire pouvant aller jusqu'à 10 %. Cette pratique, qualifiée de "double promotion" par des employés, a soulevé des questions sur la gestion des ressources humaines[9].

Dans un contexte où le gouvernement a exigé des économies de 1,5 milliard de dollars dans le réseau de la santé, Santé Québec a procédé à des réductions de postes, touchant notamment des infirmières, des préposés et des orthophonistes[10],[11]. Des mesures comme la réduction des heures travaillées de 3,65 % et la fin du recours à la main-d'œuvre indépendante ont été mises en œuvre, suscitant des critiques de syndicats et d'autres intervenants qui dénoncent des impacts négatifs sur les services à la population[10],[12],[13]. Certains dénoncent une "mission impossible" confiée à Santé Québec, tout en soulignant une ingérence gouvernementale lorsque des décisions suscitent des controverses[10],[14].

Santé Québec a mandaté une firme externe pour définir sa mission, sa vision et ses valeurs au coût de 103 000 $. Bien que justifiée comme une étape essentielle, cette dépense a été perçue comme malvenue dans un contexte de restrictions budgétaires[15].

En , des informations révèlent que Santé Québec a attribué plus de 3 millions de dollars en contrats à des firmes privées pour divers services, notamment en cybersécurité, en finances et en gestion de crise. Parmi ces contrats, 1,35 million de dollars ont été accordés de gré à gré depuis , et un autre contrat a été attribué à une firme de marketing pour évaluer la "confiance de la population" envers l'agence[16]. Ces dépenses ont soulevé des critiques quant à la nécessité de recourir à des consultants externes plutôt que d'utiliser l'expertise déjà présente au sein du ministère de la Santé. De plus, l'embauche de Daniel Castonguay, ex-PDG du CISSS de Lanaudière, comme conseiller stratégique senior pour près de 120 000 $[16], a été critiquée, ce dernier ayant perdu son poste en 2020 à la suite du décès de Joyce Echaquan et des allégations de racisme dans l'établissement qu'il dirigeait[17].

Premiers résultats

En janvier 2025, Santé Québec a signalé une amélioration modeste dans les urgences, avec une réduction de 1,3 heure de la durée moyenne de séjour par patient. Toutefois, des disparités importantes subsistent selon les régions, et la fréquentation inappropriée des urgences demeure problématique[18].

Notes et références

Notes

  1. Soit les centres intégrés (CISSS et CIUSSS) et les établissements universitaires non fusionnés.

Références

  1. « Projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  2. Radio-Canada, « Le projet de loi 15 sur la réforme de la santé adopté à Québec », sur Radio-Canada, (consulté le )
  3. « Étapes de la transformation du système de santé et de services sociaux du Québec - Ministère de la Santé et des Services sociaux », sur www.msss.gouv.qc.ca (consulté le )
  4. a et b Radio-Canada, « Le C. A. de Santé Québec sera présidé par la femme d’affaires Christiane Germain », sur Radio-Canada,
  5. a et b Guillaume Lepage, « Le coup d’envoi est donné pour Santé Québec », sur Radio-Canada, (consulté le )
  6. Thomas Gerbet, « Le futur PDG de l’agence Santé Québec gagnera 543 000 $ », sur Radio-Canada, (consulté le )
  7. Cabinet du ministre de la Santé, « Geneviève Biron à la tête de Santé Québec, Frédéric Abergel aux opérations », sur www.quebec.ca (consulté le )
  8. Décret 918–2024 : Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace — Entrée en vigueur de certaines dispositions. GOQ du , partie 2, vol. 156, no 24, pp. 3391 (lire en ligne, consulté le )
  9. Thomas Gerbet, « Santé Québec augmente le salaire de ses cadres de 10 % » Accès libre, sur Radio-Canada, (consulté le )
  10. a b et c Daniel Boily et Davide Gentile, « Compressions en santé : 1000 employés de moins en un mois » Accès libre, sur Radio-Canada, (consulté le )
  11. Marie-Philippe Rodrigue et Marie-Eve Beaulieu, « Compressions de Santé Québec en orthophonie: un cri dʼalarme pour la santé mentale de nos jeunes » Accès libre, sur Le Journal de Montréal, (consulté le )
  12. Santé Québec «n’a pas de vue» encore sur le nombre de postes à abolir dans le réseau, Marie-Anne Audet (), consulté le
  13. Corinne Prince, « Les travailleurs en santé dénoncent les coupures de Santé Québec » Accès libre, sur MonMatane, (consulté le )
  14. Daniel Boily et Davide Gentile, « Coupes en santé : Québec rappelle Santé Québec à l’ordre » Accès libre, sur Radio-Canada, (consulté le )
  15. Gabriel Côté, « Où vont vos impôts: une quête de sens à 103 000$ pour Santé Québec », sur Le Journal de Québec, (consulté le )
  16. a et b Héloïse Archambault, « Santé Québec a déjà donné plus de 3 M$ en contrats à des firmes privées », sur Le Journal de Montréal, (consulté le )
  17. Tommy Chouinard et Suzanne Colpron, « Plaintes de racisme formulées contre l’hôpital de Joliette: Le PDG du CISSS de Lanaudière est limogé », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Santé Québec signale une modeste amélioration de la situation des urgences » Accès libre, sur Radio-Canada, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes