Rachel Salik

Rachel Salik
Biographie
Naissance
Décès
(à 69 ans)
Die
Nationalité
Formation
Activité

Rachel Salik, née le à Berchem-Sainte-Agathe, morte le à Die, Drôme, est une comédienne, metteuse en scène et dramaturge de théâtre, de nationalité franco-belge.

Biographie

Les parents de Rachel, originaires de Rybotycze, Pologne, ont émigré à Bruxelles au milieu des années 1930. Rachel Salik naît en 1937[1]. Elle a à peine 5 ans quand sa mère est déportée dans le camp de concentration d’Auschwitz d’où elle ne revint jamais. Pour protéger sa fille, son père la place d’abord dans une riche pension en Suisse puis l’envoie chez des amis aux États-Unis. Cette enfance mouvementée favorise son multilinguisme (français, allemand, anglais, espagnol) qui lui permettra plus tard de traduire et d’adapter des pièces de théâtre étrangères.

De retour en Belgique vers 17 ans, elle fait des études théâtrales au Conservatoire royal de Bruxelles, monte pour la première fois sur les planches au Palais des beaux-arts, puis au Théâtre de poche de Bruxelles. Son père, diamantaire, se remarie et s’installe à Anvers.

En 1964, grâce à une bourse, Rachel Salik vient à Paris où elle s'installe définitivement. Elle s'inscrit au cours Charles Dullin, puis participe en 1968 à des stages en anglais dirigés par Andréas Voutsinas. Sa carrière théâtrale connaît alors une tranquille ascension. Appréciant les spectacles associant musique et chansons, elle travaille avec des metteurs en scène de renom[2] : Michael Cacoyannis, Guy Rétoré, Jean Gillibert, Alain Scoff, Jean-Louis Jacopin, Régis Santon, Robert Hossein… Parallèlement à ses prestations dans de grands théâtres, elle commence à chanter dans divers lieux, notamment dans un petit restaurant espagnol, la Candelaria, près de l’Odéon, accompagnée d’une musicienne guitariste espagnole, Zilouca, qui restera son amie intime pendant de longues années. Elle commence à s’intéresser aux spectacles musicaux et au théâtre contemporain et à traduire des pièces de théâtre espagnoles. Elle est également présente ponctuellement au cinéma et joue par exemple dans le film Section spéciale de Costa-Gavras, diffusé en 1975[2]. Elle participe également comme actrice à des tournages de drames pour la télévision.

Au milieu des années 1970, un premier cancer freine un peu sa carrière et elle choisit d’apparaître dans des pièces créées par des amis dans des cafés-théâtres. Elle rencontre, entre autres artistes, une comédienne belge, Maïté Nahyr et, en 1983, Djinn Bain, graphiste et décoratrice écossaise qui participe dès lors au décor de plusieurs pièces de Rachel Salik.

Elle découvre la mise en scène lorsque, en 1983, Monick Lepeu l’appelle pour sa pièce Gertrude morte cet après-midi[1]. Ensemble elles obtiennent le Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique, en 1984[1],[2], ce qui vaut à la pièce d’être reprise dans de nombreux théâtres et dans plusieurs tournées à l’étranger. Un bon début dans la mise en scène…

Rachel Salik crée sa propre compagnie théâtrale, Le Détour Théâtre, qui va devenir la Compagnie Rachel Salik[1] et commence alors à adapter des textes (Marguerite Duras, Régine Deforges, Alice B. Toklas…), et une pièce anglaise (Carol Shields), à écrire ses propres créations et à les mettre en scène. Féministe[3] et homosexuelle[4], les hommes sont rarement présents dans ses créations.

Avec Maïté Nahyr, elle participe aux ateliers Découverte des cultures européennes de l’association Cassiopée, créée en 2000 et dont le président est André Dussollier[5].

En 2003 et 2004, elle soutient le festival du Théâtre iranien en exil[6].

En 2005, sa dernière pièce de théâtre, coécrite avec Valeria Moretti et mise en scène, Hotel Dorothy Parker[1],[7], obtient un franc succès[2]. C'est un regard de Dorothy Parker sur l'Amérique[1].

Après une vingtaine d’années de lutte contre son cancer, elle décède en 2007 à Châtillon-en-Diois[1] dans le village où habite encore son amie décoratrice Djinn Bain. Un an plus tard, un hommage lui est rendu par ses amis comédiens au Théâtre 13.

Théâtre

Comédienne

Metteuse en scène

Traductions, adaptations et créations

  • 1969 : Pré-Papa, traduction de la pièce en espagnol d’Agustin Gomez-Arcos, parue dans l'Avant-Scène Théâtre no 434.
  • 1985 : Interview de Mrs Morte Smith par ses fantômes, traduction de la pièce d’Agustín Gómez-Arcos, édition bilingue Actes Sud (ISBN 978-2868690234).
  • 1986 : Pour l'amour de Marie Salat d'après le roman de Régine Deforges.
  • 1987 : Suzanne Lenglen, la Diva du tennis d’après la biographie de Gianni Clerici.
  • 1992 : Les Gastronomades, d’après le livre de cuisine d’Alice Toklas, coécrit avec D. Poncet.
  • 1995 : La Vie matérielle, coécrit avec Claire Deluca d’après Marguerite Duras.
  • 1996 : Je suis la vieille dame du libraire, d’après le roman de François Perche.
  • 1998 : Piano pour quatre, spectacle musical personnel avec Jean-Pierre Thiercelin.
  • 2001 : Treize mains, traduction et libre adaptation de la pièce de Carol Shields.
  • 2004 : Allah n'est pas obligé, d'après le roman d’Ahmadou Kourouma.
  • 2005 : Hôtel Dorothy Parker, coécrit avec Valeria Moretti.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Distinctions

Notes et références

  1. a b c d e f et g Monique Surel-Tupin, « Salik, Rachel [Bruxelles 1937 - Châtillon-en-Diois 2007] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3818
  2. a b c et d « Rachel Salik. Biographie », sur Evene / Le Figaro
  3. Elle signe le Manifeste des 343, article paru dans le Nouvel Observateur no 334 du 5 avril 1971 [1]
  4. Jacqueline Pasquier, « Rachel Salik : une artiste qui met à l'honneur les femmes d'hier et les femmes d'aujourd'hui », Lesbia Magazine, no 211,‎
  5. « Découverte des cultures européennes », sur www.atelierscassiopee.org
  6. Art en exil sur www.artenexil.net
  7. Michel Cournot, « Quatre caustiques New-Yorkaises »,
  8. « La Diva du tennis, de Rachel Salik. L'oiseau de feu monte au filet », sur Le Monde,

Liens externes