Musée de Borda

Musée de Borda
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Informations générales
Visiteurs par an
6 895 ()
Site web
Localisation
Adresse
Chapelle des Carmes,11 bis rue des Carmes
40100 Dax, Landes
 France
Coordonnées
43° 42′ 38″ N, 1° 03′ 14″ O

Le musée de Borda est un musée français situé à Dax, dans les Landes, fondé en 1807. Il possède le label « Musée de France ».

Créé par la municipalité, à partir du rachat du cabinet de curiosités de Jacques-François de Borda d'Oro, naturaliste et géologue qui donne, avec son cousin Jean-Charles de Borda, son nom au musée. Il abrite à la fois des collections archéologiques, scientifiques, ethnographiques et artistiques.

Historique

Le musée de Borda est fondé en 1807 lorsque la municipalité de Dax rachète le cabinet de curiosité du géologue et naturaliste Jacques-François de Borda d'Oro, situé au sein de l’ancienne église des Carmes, fondée en 1523. La société de Borda le gère à partir 1876. Le musée s’enrichît avec des dons « d’objets archéologiques, historiques, d’œuvres d’art ». L’un des principaux donateurs est le maire de Dax et ministre des colonies Raphaël Milliès-Lacroix, qui offre au musée de nombreux objets ethnologiques africains et asiatiques, permettant l’ouverture d’une collection d’ethnologie extra-européenne. Le musée est à plusieurs reprises touché par des inondations et des déménagements (comme pendant la Seconde Guerre mondiale). En 1982, le département des Landes prend le contrôle du musée et l’enrichît avec les œuvres des peintes landais Alexis Lizal et Jean-Roger Sourgen. La ville de Dax le gère depuis 1996. Depuis, le musée a reçu de nombreux dons, dont les œuvres du peintre dacquois Léon Gischia, et a acquis des fonds antiques (forum d’Aquae découvert en 1978 et dépôt d’objets de bronze en 1982)[m 1],[1],[2].

Du au , le musée de Borda rend hommage au peintre dacquois Alexis Lizal[3], l’un des artistes emblématiques de la ville de Dax, disparu il y a cent ans dans l’indifférence générale. Une monographie, Alex Lizal, peintre singulier du Pays landais, accompagne l’exposition. Elle est signée par Jean-Roger Soubiran et publiée par les éditions Passiflore[4].

De 2021 à 2024, le musée est rénové, modernisé et isolé à l’aide de la fondation du patrimoine. Après de longs chantiers qui ont coûté près d’un million d’euros, il réouvre le [m 2].

Collections

Collection archéologique

Le musée de Borda conserve de nombreux objets archéologiques de diverses époques issus de fouilles dans la ville et dans le département. On y trouve notamment « de nombreux ossements, bifaces ou haches polies, datés du paléolithique au néolithique et issus du département des Landes et de l’Aquitaine », la plupart du temps tirés des fouilles des archéologues Joseph de Laporterie, Édouard Piette, Henri Delporte, Michel Lenoir et Jean-Claude Merlet sur les sites de la grotte du Pape (Brassempouy) et de Montaut[m 3].

Le musée abrite aussi une importante quantité d’objets gallo-romains. Pendant les XIXe et XXe siècles, des membres de la Société de Borda effectuent des fouilles à Dax (Aquae Tarbellicae, fondée au Ier siècle av. J.-C.) et y exhument de nombreux vestiges gallo-romains, mais la majorité des objets du musée proviennent des fouilles menées par Brigitte Watier dans les années 1970 et 1980. Les principales pièces de cette collection sont un autel votif dédié à Mars et une statue en bronze du dieu Mercure mesurant 30,6 cm. Découverte fortuitement dans le « trésor des halles » en 1982 par Nicole Lambert et Bernard Mauclère, cette sculpture du Ier siècle comprenant les attributs traditionnels du dieu romain des voyageurs est accompagnés de deux animaux, eux aussi en bronze, mais datant du IIIe ou du IVe siècle et réalisés dans un style plus gaulois que romain[m 3].

Collection scientifique

Le musée expose de nombreux instruments de métrologie inventés ou ayant appartenus à Jean-Charles de Borda : sextant, demi-pied-de-roy, cercle répétiteur et un cercle de réflexion inventé par l’ingénieur, fabriqué par Étienne Lenoir et offert par Louis XVI à Jean-Baptiste Philibert Willaumez en 1788[m 4].

Puisqu’il a été fondé à partir du cabinet de curiosités du géologue et paléontologue dacquois Jacques-François de Borda d'Oro, le musée dispose d’une très importante collection de fossiles et d’objets géologiques récoltés par le savant dans les Landes. Seuls 5 % des « 1240 fossiles, 486 spécimens de roches, minéraux et concrétions » récoltés par Borda d’Oro sont toujours présents dans le musée. La collection actuelle est principalement composée de « dents de requins, coquillages de mollusques, vertèbres de cétacés » récoltés à Saint-Paul-lès-Dax et Saugnac-et-Cambran[m 4].

Le musée compte 4 herbiers en bon état datant du XVIIIe au XXe siècle. Ils ont été numérisés et sont accessibles en ligne sur le site des archives départementales des Landes. Le premier est assemblé entre la fin du XVIIIe et le début du xixe siècle par le médecin et botaniste dacquois Jean Thore. Composé de « 21 paquets contenant au total plus de 4 000 planches », il est l’unique herbier figurant la flore du département avant son boisement, dont des essences disparues et des « plantes utilitaires (médicinales, alimentaires ou fourragères, tinctoriales ou ornementales) ». Les trois autres herbiers ont été réunis par Émilie Bacler d’Albe (25 planches), Étienne Lapeyrère (4 000 planches) et Antonio Aparisi-Serres (250 planches). Le premier est composé d’algues récoltées sur les plages du Pays basque dans la première moitié du XIXe siècle, le deuxième de plantes de toute la France recueillies avant 1930, le dernier de spécimens rassemblés dans la Manche et le Calvados dans la première moitié du XXe siècle[m 4],[6].

Collection ethnographique

La collection ethnographique du musée de Borda est composée de quatre pôles principaux. Le premier est centré sur la ruralité dans le département, avec des instruments agricoles et forestiers montrant le passage du système agropastoral à la sylviculture de la région au XIXe siècle comme le hapchot, la curette et le pot à résine, des objets de la vie quotidienne (vêtements, sabots, échasses et cruches en terre cuite, dites « pégas ») et des exemples d’artisanat landais, comme les faïences du bas-Adour[m 5].

Le deuxième est dédié au thermalisme médical à Dax au XIXe siècle. Avec des affiches, des bustes, des portraits, des cartes postales, des ouvrages, des fascicules et des éléments de mobilier liés aux différents établissements thermaux de la ville : l’hôtel des Baignots, l’établissement Dax-Salin-Thermal, les Grands Thermes et l’hôtel Splendid. Le troisième est consacré à la culture taurine (corrida et course landaise). Il est composé de photographies, d’affiches, d’éventails et de tenues de toréros et d’écarteurs[m 5].

Le dernier, issu d’un don du maire de Dax et ministre des Colonies Raphaël Milliès-Lacroix, est centré sur les cultures africaines et asiatiques. Le ministre ayant effectué un voyage dans les colonies françaises africaines (Sénégal, Côte d'Ivoire, Guinée et Bénin) de 1906 à 1909, il en ramène une centaine de pièces, dont des « chapeaux, calebasses, bracelets, statuettes, instruments de musique, bijoux, trônes, récades, armes, et masques ». La collection compte aussi des « statuettes, vaisselle, vases, et autres objets » asiatiques. Le clé de la collection est un ensemble de masques de cérémonie Gèlèdé du peuple Yoruba ramené par Milliès-Lacroix du Bénin[m 5].

Collection artistique

Le musée possède également une collection artistique. On y trouve princiaplement des œuvres d’artistes gascons, dont le sculpteur et céramiste Édouard Cazaux et les peintres Alexis Lizal, Jean-Roger Sourgen, Gaston Larrieu, Pierre-Gaston Rigaud et Léon Gischia. L’art sacré y est représenté par le biais de bas-reliefs représentant des saints (Xviie siècle), d’une ronde-bosse de Sainte Cécile (17e siècle) et des statues de la Vierge (XVIIe au XIXe siècle). Parmi les peintres ayant peint les Landes aux XIXe et XXe siècles, les plus représentés sont Jean-Roger Soubiran avec notamment Paysage landais, huile sur toile (1950) et le peintre Alexis Lizal auteur notamment de La Pédouille (1904), scène de genre réalisée à Narrosse. La peinture abstraite est aussi représentée avec l’œuvre du dacquois Léon Gischia : « avec plus de 500 œuvres léguées en 1996 et 2002 par sa veuve », le musée dispose de plus de ses œuvres, dont Hommage à Sandy (1975), que n’importe quelle autre collection[m 6].

Fréquentation

Chiffres de fréquentation 2020-2021[7]
Année Entrées payantes Entrées gratuites Total
2001 6 853 4 495 11 348
2002 6 727 4 025 10 752
2003 4 484 4 306 8 790
2004 2 189 2 881 5 070
2005 3 424 5 173 8 597
2006 2 155 4 407 6 562
2007 3 468 5 737 9 205
2008 2 763 7 139 9 902
2009 9 866 0 9 866
2010 2 760 5 909 8 669
2011 2 671 6 757 9 428
2012 1 918 6 191 8 109
2013 2 553 6 614 9 167
2014 1 989 6 143 8 132
2015 2 811 7 886 10 697
2016 3 473 7 693 11 166
2017 3 035 8 277 11 312
2018 5 102 6 921 12 023
2019 5 770 8 413 14 183
2020 1 358 2 580 3 938
2021 2 363 4 532 6 895

Notes et références

  • Références au site du musée :
  1. « Nous connaître », sur museeborda.fr.
  2. « Restauration du site », sur museeborda.fr.
  3. a et b « Nos collections archéologiques », sur museedeborda.fr.
  4. a b et c « Nos collections scientifiques », sur museeborda.fr.
  5. a b et c « Nos collections ethnographiques », sur museedeborda.fr.
  6. « Nos collections artistiques », sur museeborda.fr.
  • Autres références :
  1. « Le Musée de Borda à Dax », sur blogacabdx.ac-bordeaux.fr
  2. « Musée de Borda de Dax », sur alienor.org
  3. « Alex Lizal, peintre singulier du Pays Landais | Ville de Dax », sur www.dax.fr (consulté le )
  4. Jean-Roger Soubiran, Alex Lizal, peintre singulier du Pays landais, Dax, Passiflore, , 176 p. (ISBN 978-2-918471-36-3, présentation en ligne)
  5. a b c et d « Collections du musée de Borda », sur alienor.org.
  6. « Dax - Musée de Borda », sur Conservatoire botanique national sud-atlantique
  7. « Fréquentation des Musées de France », sur data.culture.gouv.fr (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes