Moulay Youssef (en arabe : مُولَاي يُوسُف, en tamazight : ⵎⵓⵍⴰⵢ ⵢⵓⵙⴼ)[4] ou éventuellement Moulay Youssef ben Hassan, né en 1881 à Meknès[5] et mort le à Fès[6], est un sultan de la dynastie alaouite. Il règne de 1912 jusqu'à sa mort et est le deuxième sultan ayant exercé sa fonction pendant les protectorats français et espagnol au Maroc.
L'un des fils cadets du sultan Moulay Hassan (« Hassan Ier »), sa mère est Lalla Oum al-Khair[7],[8] (marocaine[9] mais son nom de famille n'est pas retenu). Il a un frère jumeau Moulay Mohammed al Tahar[7],[8]. Il est très improbable que sa mère soit une esclave circassienne[5] de Syrie[10]. Moulay Youssef naît dans le palais impérial de Meknès[5], mais passe sa jeunesse dans celui de Fès[5]. Son enfance est bercée par les dernières années du règne de son père, puis son adolescence et ses débuts dans la vie d'adulte par les règnes de ses frères aînés : Moulay Abdelaziz, devenu un jeune sultan de seize ans à la mort de leur père (1894), sous « régence » pendant six ans de Ba Ahmad, et par la suite détrôné en faveur de l'un de ses autres frères, Moulay Abdelhafid (1908).
À son accession au pouvoir, il s'entoure de son plus vieil ami et bras droit, le grand chambellan Si Thami Ababou[15], et rappelle dès 1917 comme Grand Vizir Si Mohammed El Mokri. La grande rivalité entre ces deux véritables hommes forts du Makhzen marquera l'ensemble du règne de Moulay Youssef[15].
Il décède à Fès le 17 novembre 1927 et y est enterré dans la nécropole royale de la mosquée Moulay Abdallah[18].
Vie privée
Moulay Youssef eut au minimum huit enfants et il se maria à trois reprises. Le fait qu’il eut un harem n’est pas explicitement précisé, est seulement indiqué qu’il eut une concubine esclave qu’il finit par épouser. Voici la descendance qu’il eut avec ses épouses :
Lalla Yacout[19], dont le nom de famille n’est pas retenu fut sa première épouse. Leur mariage eut lieu vers 1907, elle décéde le 1er septembre 1953[20] et est entérée à Fès[21]. Parmi leurs enfants figurent :
Moulay Idriss[20] (1908 – 1962)[20], il fut éloigné de l’ordre de succession car il souffrait d’une maladie immunologique;
le sultan Sidi Mohammed[20] (1909 - 1961), plus connu sous le nom de Mohammed V,
Lalla Amina[19],[22], elle épousa Moulay Hassan ben Idriss[22], ils eurent un fils Moulay Idriss[22],
Lalla Ruqaya bint Mohammed El Mokri[23], il l’épousa vers 1915. Ils n'eurent pas d'enfants ensemble[23]. Avant ce mariage elle fut l’épouse du sultan Moulay Abdelhafid, mais divorça de ce dernier ;
une femme dont l’identité est inconnue qui est soit sa concubine esclave ou une de ses épouses. Elle est probablement la mère de deux des enfants de Moulay Youssef distinctement métisses[24] :
Mohammed al Hassan[20],[23] (1909 – 1969)[20], son deuxième fils, il est né la même année que le roi Mohammed V et est plus âgé que lui. Il épousa la princesse Lalla Amina[20] fille du sultan Moulay Abdelhafid, ils eurent une fille Lalla Zubaida[22],[20],
Lalla Zainab[20], elle épousa Moustafa ben Abderrahmane[20], le fils aîné de Moulay Abderrahmane ben Mohammed Benzeidane[22], ensemble ils eurent trois fils[22],[20].
L’identité de la mère de deux des filles du sultan Moulay Youssef n’est pas citée. Ces filles sont :
Lalla Khadija[25], elle épousa un homme de la famille Boufarès, leur fils fut Moulay Mamoun Boufarès. Il aura, ensemble avec sa femme, Latifa[26]SAR la princesse Lalla Oum Kalthum[25]
Aïcha[27], une concubine esclave aux origines inconnues que Moulay Youssef finit par épouser[27]. Vers 1924, elle fut offerte au sultan par le pacha de MarrakechThami El Glaoui[27]. Décrite comme très belle, elle devint Lalla Aïcha après son entrée au harem[27]. Yacout Sason fut chargée par le sultan de s’occuper personnellement de sa tenue vestimentaire[27]. Aïcha devint très proche de sa couturière qui la gâtait et lui préparait les meilleurs mets de la cuisine juive[27]. Elle fut choyée et choisissait avant toute autre les tissus de ses vêtements d’apparat[27]. Sa première grossesse, qui fut aussi sa dernière[27], se termina en drame lorsqu’à sept mois son fœtus périt et l’accouchement dut être induit un mois plus tard, l’enfant mort-né[27]. Le sultan ému fini par l’épouser mettant fin à son statut de concubine[27] et lui octroya le titre d’Oum Sidi Aïcha[27], une appellation réservée à la mère de l’héritier[27]. Ils n’eurent aucune descendance ensemble[27].
↑ abcde et fAbraham Lahnite (préf. Jean Martin), Les Conditions d'établissement du traité de Fez : La Politique berbère du protectorat français au Maroc (1912-1956), Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire et Perspectives méditerranéennes », , 336 p. (ISBN 978-2-296-54980-7, présentation en ligne, lire en ligne), p. 136
↑Paul Doury, Un échec occulté de Lyautey, l'affaire du Tafilalet : Maroc oriental, 1917-1919, Paris, L'Harmattan, , 465 p. (ISBN 978-2-296-05053-2, lire en ligne), p. 146
↑(en-GB) « The Sultan Back In Morocco. Au Maroc, en novembre 1955, le retour... », sur Getty Images (consulté le ) : « le sultan accompli un pieux pèlerinage à FES pour se recueillir au tombeau des Alaouites et sur la tombe de sa mère décédée trois semaines après son départ pour l'exil »
↑ ab et cAbdessadeq El Glaoui, Le ralliement: le Glaoui, mon père : récit et témoignage, Marsam Editions, (ISBN 978-9981-149-79-3, lire en ligne), p. 169
↑ abcdefghijkl et mAlbert Sasson, Les couturiers du sultan: itinéraire d'une famille juive marocaine : récit, Marsam Editions, (ISBN 978-9954-21-082-6, lire en ligne), p. 64-65
« Moulay Youssef », dans Abdelhadi Alaoui, Le Maroc et la France 1912-1956 : Textes et documents à l'appui, Rabat, Fanigraph, , 568 p. (ISBN 978-9954-0-3859-8, OCLC 262650411, présentation en ligne), chap. 2 (« Le général Lyautey »), p.51-74
Issa Babana El Alaoui, « Moulay Youssef (1912-1927) », dans Histoire de la dynastie régnante au Maroc, Paris, Fabert, , 283 p. (ISBN 9782849220504), p.127-136
« Moulay Youssef », dans Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, [détail de l’édition], p. 411, 417, 418, 420, 425, 447 et 448
Bernard Lugan, « Le Maroc de Moulay Youssef et de Lyautey », dans Histoire du Maroc : Des origines à nos jours, Paris, Ellipses, , 403 p. (ISBN 9782729863524 et 2729863524, OCLC 703208491), p.246-286
Sami Lakmahri, « Une vie, une œuvre : Moulay Youssef, le sultan des Français », Zamane, Casablanca, no 54, , p.60-63 [introduction en ligne]
Liens externes
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