Marie-Edmée Pau

Marie-Edmée Pau
Portrait gravé à l'eau forte par Léopold Flameng.
Biographie
Naissance
Décès
(à 25 ans)
Nancy
Nom de naissance
Marie Césarine Emma Pau
Pseudonyme
Marie Edmée
Nationalité
Activités
Fratrie
Autres informations
Maître
Distinction
Prix Montyon ()

Marie-Edmée Pau, née le à La Guillotière près de Lyon et morte le à Nancy, est une artiste, illustratrice et historienne française, lauréate du prix Montyon de l'Académie française.

Elle est surtout connue comme autrice d'un journal intime publié après sa mort, d'abord de façon expurgée par sa famille en 1876, puis qui est étudié en version complète de 2004 à 2012. À rebours des conventions de son époque, elle s'interroge sur son genre, rejette le mariage et revendique son émancipation par l'art.

Biographie

Marie-Edmée Pau naît en 1845 au sein d'une modeste famille de militaires[1]. Elle est la fille d'un militaire protestant et d'une catholique[2]. Son père meurt en 1849, aussi est-elle surtout élevée par sa mère[2]. Elle étudie à l'université de la Sorbonne, à Paris, et à l'université de Nancy[2] où elle suit des cours de littérature en 1862-1863[3]. Elle prend aussi des cours de dessin à Paris et Nancy[2].

Elle dessine pour les éditions de Pierre-Jules Hetzel[2]. Elle illustre aussi Le Journal de Marguerite, un best-seller de la littérature pour jeunes filles qui paraît en 1867[2]. Elle veut ainsi vivre de ses illustrations et recevoir la reconnaissance pour ses talents[2].

Marie-Edmée Pau enseigne à l'école pour les filles de milieu modeste et leur fait le catéchisme[2].

Comme historienne, elle écrit sous le pseudonyme de Marie Edmée une Histoire de notre petite sœur Jeanne d'Arc, publiée après sa mort en 1874 et qui remporte le Prix Montyon de l'Académie française[4].

Dans son journal intime qu'elle commence à 14 ans en 1859[5], Marie-Edmée Pau note les événements de sa vie quotidienne, mais livre surtout ses réflexions et ses interrogations[2]. Ainsi, elle maudit les préjugés contre son sexe[2], regrette de ne pas pouvoir devenir militaire comme son frère pour défendre le pays[2]. Nicole Cadène indique que Marie-Edmée Pau « vit exilée dans son sexe »[2]. Elle maudit son sexe qui la gêne dans ses projets d'indépendance par sa profession artistique[6].

Elle meurt à 25 ans, le , à la suite d'une expédition infructueuse pour retrouver son frère qui a disparu pendant la guerre franco-allemande de 1870[7].

Œuvres

  • Histoire de notre petite sœur Jeanne d'Arc, (lire en ligne)Prix Montyon de l'Académie française, 1874[4].
  • Premiers printemps, souvenirs d'enfance et de jeunesse d'une sœur de Jeanne d'Arc, 1898.
  • Les principales versions de son Journal sont :
    • Le Journal de Marie-Edmée (préf. Antoine de Latour), Paris, Plon, (lire en ligne).
    • Journal de Marie-Edmée, huit carnets manuscrits, collection particulière (ayant fait l'objet d'études et de publications diverses, de 2004 à 2012).

Bibliographie

  • Nicole Cadène, « Mon énigme éternel », Marie-Edmée... une jeune fille française sous le Second Empire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Penser le genre », , 370 p. (lire en ligne). — Recensions :
    • Isabelle Matamoros, « Nicole Cadène, « Mon énigme éternel ». Marie-Edmée... une jeune fille française sous le Second Empire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, Belin, nos 2014-4/4 bis,‎ , p. 171-173 (lire en ligne, consulté le ).
    • Rebecca Rogers, « Nicole Cadène, « Mon énigme éternel ». Marie-Edmée... une jeune fille française sous le Second Empire, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2012 », Genre et Histoire, no 15,‎ automne 2014 - printemps 2015 (lire en ligne, consulté le ).
    • Maialen Berasategui, « Nicole Cadène, “Mon énigme éternel” : Marie-Edmée, une jeune fille française sous le Second Empire:Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Penser le genre », 2012, 369 p. », Clio. Femmes, Genre, Histoire, vol. 41, no 1,‎ , p. 336–336 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.12604, lire en ligne).
  • Nicole Cadène, « “Mon journal” Marie-Edmée…, 16 août 1859 », La Faute à Rousseau, APA, no 47,‎ , p. 20-22.
  • Nicole Cadène, « Marie-Edmée… ou L'Ennui d'être femme, Journal d'une jeune catholique sous le Second Empire », dans L'Ennui, histoire d'un état d'âme, XIXe-XXe siècles, approches historiques, Publications de la Sorbonne, (lire en ligne), p. 161-175.
  • Nicole Cadène, « L'invention du genre dans le journal de Marie-Edmée.. », dans Isabelle Luciani et Valérie Piétri (dir.), Écriture, récit, trouble(s) de soi. Perspectives historiques. France XVIe-XXe siècles, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, (ISBN 978-2-85399-830-7, lire en ligne).
  • Nicole Cadène, « Le Journal de Marie-Edmée. Créer, recréer la jeune fille idéale (France, XIXe siècle) », dans La place des femmes dans la cité, Presses universitaires de Provence, coll. « Penser le genre », (ISBN 979-10-365-6967-8, lire en ligne), p. 57-70.
  • Marie Pesnel, Marie-Edmée intime : [Marie-Edmée Paul], Paris, P.-J. Béduchaud, , 174 p. (lire en ligne).
  • Élie Maire, Marie-Edmée Pau (Femmes de France n° 23), Paris, P. Lethielleux, , 140 p. (lire en ligne).
  • Joseph Turquan, Les femmes de France pendant l'invasion, Nancy, Berger-Levrault & Cie, (lire en ligne), p. 319-345.
  • Charles Dubois, « Marie-Edmée », dans Contes d'Auteuil, Paris-Auteuil, Librairie de la France Illustrée, (lire en ligne), p. 145-167.
  • Henri Calhiat, Une Plume, un pinceau, une croix, ou Histoire d’une petite sœur lorraine racontée aux jeunes filles, Tours, Cattier, , 119 p. (OCLC 457238235).
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 16 (Supplément), Paris, Administration du grand dictionnaire universel, (lire en ligne), p. 1140.

Notes et références

Liens externes