Mariana Nicolesco
Naissance |
Găujani (județ de Giurgiu, République populaire roumaine) |
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Décès |
(à 73 ans) Bucarest (Roumanie) |
Nationalité | Roumanie |
Activité principale |
Artiste lyrique Soprano |
Style | |
Formation | Conservatoire Sainte-Cécile |
Maîtres | Jolanda Magnoni, Rodolfo Celletti et Elisabeth Schwarzkopf |
Distinctions honorifiques |
Ordre national de l’Étoile de Roumanie Médaille de l’UNESCO |
Mariana Nicolesco, née le dans la commune de Găujani (județ de Giurgiu) et morte le à Bucarest[1],[2], est une soprano roumaine dont le répertoire est surtout associé à Mozart, Verdi et le bel canto.
Biographie
Mariana Nicolesco étudie le violon à l’École de musique de Brasov, obtenant son diplôme avec le Concerto de Bruch ; elle est admise à la Section Chant du Conservatoire de Cluj-Napoca, avant d’aller, peu de temps après, grâce à une bourse obtenue en concours, à la classe de chant de Jolanda Magnoni, au conservatoire Sainte-Cécile à Rome. Elle va ensuite étudier avec Rodolfo Celletti et Elisabeth Schwarzkopf. Remarquée en 1972 par le chef d’orchestre américain Thomas Schippers lors du Concours International de Chant Voci Rossiniane, organisée par la Rai, qu’elle gagne à Milan, elle est invitée par celui-ci à faire ses débuts à Cincinnati dans le rôle de Mimi de La Bohème.
En 1978, elle débute au Metropolitan Opera de New York dans le rôle de Violetta de La Traviata, rôle qu’elle interprétera plus de 200 fois dans le monde entier.
Mariana Nicolesco est acclamée dans les plus fameux théâtres d’opéra du monde, tel La Scala de Milan où elle débute en 1982 lors de la première mondiale de La Vera Storia de Luciano Berio. Par suite elle apparaît à La Scala, au long des années, dans de nombreuses nouvelles productions, ainsi que dans des récitals et concerts.
Elle chante à Rome, Florence, Parme, Turin, Venise, Bologne, Palerme, Trieste, Munich, Vienne, Hambourg, Dresde, Berlin, Barcelone, Madrid, Zurich, Paris, Strasbourg Monte-Carlo, Chicago, San Francisco, Los Angeles, Philadelphie, Miami, Washington, Boston, Houston, à La Nouvelle-Orléans, à Toronto, Pretoria, Caracas, Tokyo, Rio de Janeiro. Aussi, dans les prestigieuses salles de concert de Carnegie Hall à New York, Royal Festival Hall à Londres, Concertgebouw à Amsterdam, Musikverein à Vienne, Académie nationale Sainte-Cécile à Rome, la Salle Pleyel à Paris ou la Grande Salle du Conservatoire à Moscou, de même qu’au Festival de Salzbourg, au Maggio Musicale Fiorentino, au Rossini Opera Festival de Pesaro, Martina Franca Festival, au Festival Casals de Porto Rico.
Mariana Nicolesco apparait dans des spectacles signés par Luchino Visconti, Giorgio Strehler, Patrice Chéreau, Luca Ronconi, Gian Carlo Menotti, Jean-Pierre Ponnelle, Franco Zeffirelli, Pier Luigi Pizzi, Jonathan Miller, sous la baguette de Carlo Maria Giulini, Wolfgang Sawallisch, Riccardo Muti, Seiji Ozawa, Lorin Maazel, Thomas Schippers, Peter Maag, Giuseppe Patanè, Alberto Zedda, Colin Davis, Georges Prêtre, Gennadij Rozhdestvensky.
Son répertoire s’étend du baroque au vérisme et à la musique contemporaine, révélant une forte affinité avec Mozart, Verdi et le Bel canto.
Ses rôles de prédilection sont Donna Elvira dans Don Giovanni, Elettra dans Idomeneo, Vitellia dans La Clemenza di Tito, Cinna dans Lucio Silla, Beatrice di Tenda, Anna Bolena, Maria Stuarda, Elisabetta I dans Roberto Devereux, Maria di Rohan, Amelia dans Simon Boccanegra, Desdemona dans Otello, Gilda dans Rigoletto, Violetta dans La Traviata, Leonora dans Il Trovatore, Luisa dans Luisa Miller, Liù dans Turandot, Mimi dans La Bohème, Nedda dans I Pagliacci.
Mariana Nicolesco prend part à la première mondiale du chef-d’œuvre de Krzysztof Penderecki Seven Gates of Jérusalem célébrant les 3 000 ans de la Ville Sainte (1997).
Invitée par le Pape Jean-Paul II, elle prend part au premier Concert de Noël au Vatican (1993), suivi par un milliard de personnes grâce à la télévision Mondovisione.
En Roumanie, Mariana Nicolesco fonde en 1995 le Festival et Concours International de Chant Haricléa Darclée[3], auquel ont participé à ce jour plus de 2 200 jeunes talents de 47 pays et cinq continents. Dans les années intercalaires entre deux éditions de la compétition, elle offre des Master Classes aux jeunes artistes. Elle a obtenu pour les évènements Darclée le Haut Patronage de l’UNESCO[4].
Elle crée aussi en 2003 le Festival et Concours National de la Chanson Roumaine (Lied)[5]. Lors de l’Année Internationale Georges Enesco (2005), proclamée par l’UNESCO, Mariana Nicolesco présente en première audition mondiale, avec les lauréats du Concours, l’intégrale des chansons du compositeur, applaudie en Roumanie, à l’Exposition Mondiale de Aichi au Japon, à Nagoya et Tokyo, à Prague, Rome, Paris et New York. L’intégrale des chansons d’Enesco a été publiée à l’occasion en CD et DVD.
En 2014 elle est Membre du Jury du Concours International de Chant de la Chine, auquel se sont présentés 430 concurrents de 41 pays.
Mariana Nicolesco a reçu l’Ordre National de l’Étoile de Roumanie au Rang de Grand Croix « pour ses mérites exceptionnels et comme signe de haute appréciation pour toute sa carrière »[6].
Mariana Nicolesco, « une grande voix de notre temps », a reçu le prix spécial et la médaille Kulturpreis Europa « pour ses performances artistiques, pour son rôle de mentor de la nouvelle génération et pour ses efforts couronnés de succès pour amener la Roumanie en Europe et l’Europe en Roumanie »[7].
Lauréate de la Médaille de l’UNESCO pour Mérites Artistiques, elle a été également nommée Artiste UNESCO pour la Paix et Ambassadeur Honoraire de l’UNESCO « en reconnaissance de son engagement en faveur de l’héritage musical, de la création artistique, du dialogue entre les cultures, et de sa contribution à la promotion des idéaux de l’Organisation »[8],[9].
En 2018, l'Académie des Arts de Chisinau lui confère le titre de Doctor Honoris Causa. À cette occasion, elle prononce un discours sur le thème : « Célébrons le Centenaire de la Grande Union de la Roumanie par l'Art Sacré du Chant »[10].
En 2018, elle est élue Membre de l’Académie européenne des sciences, des arts et des lettres de Paris (2018)[11],[12].
Elle reçoit en 2020 le Prix Constantin Brâncoveanu pour la carrière[13].
Les principes fondamentaux, rigoureusement respectés dès la première édition, en 1995, et jusqu’à présent, font du Concours International de Chant Hariclea Darclée « un des plus importants au monde », ainsi que l’affirmait le prestigieux quotidien italien Corriere della Sera dans un article dédié à Hariclea Darclée, la première Tosca, article intitulé « Constantin Brancusi, Georges Enesco, Mariana Nicolesco – le culte d’un pays pour ses gloires »[14].
Discographie
Soprano dramatique à la voix agile, Mariana Nicolesco est une forte personnalité scénique, à la voix riche et émouvante. On peut l’entendre dans:
- Vincenzo Bellini Beatrice di Tenda – Rizzoli Records 1987, Sony 1995, 2009
- Gaetano Donizetti Maria di Rohan – Nuova Era 1988, 1991
- Wolfgang Amadeus Mozart Le Nozze di Figaro – EMI 1987
- Giuseppe Verdi Simon Boccanegra – Capriccio 1990, 2005
- Giacomo Puccini La Rondine – CBS Record 1983
- Mariana Nicolesco und Münchner Klaviertrio – BMG 1997
- L’enregistrement en trois CD (TVR & FIAR 2002) et trois DVD (FIAR & Atlantic Media 2007) Mariana Nicolesco from the world stage to Romania connait un très grand succès
- Giacomo Meyerbeer Cantata Gli amori di Teolinda – Pro Arte 1981
- Maurice Ravel Les Cantates Alyssa et Alcyone – Rizzoli Records 1987
- Vatican Christmas – Sony 1994, Natale in Vaticano Video RAI 1994
- Luciano Berio La Vera Storia, Teatro alla Scala, Milano – Scala 1982 RAI
- Krzysztof Penderecki Seven Gates of Jerusalem – 3SAT 1997, Requiem Polonais – 3SAT 1988
Honneurs
- Mariana Nicolesco est Docteur en Arts (2000)[15]
- Membre d’Honneur de l’Académie Roumaine (1993)
- Docteur honoris causa de l’Académie de musique Gheorghe-Dima de Cluj-Napoca (1996)
- Professeur honoris causa de l’Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca (2005)
- Professeur Honoraire (2002) et Docteur honoris causa (1999) de l’Université Transilvania de Brasov
- Membre Honoraire du Comité International de la Fondation Yehudi-Menuhin (2003)
- Citoyen d’Honneur de Bucarest (1991), Cluj-Napoca (1994), Braila (1995), Brasov (1999)
- Élue Première Femme de Succès de Roumanie (2004)
- Présidente de la Fondation Internationale de l’Athénée Roumain (1991)
- Présidente de la Fondation Darclée (1995)
- Berlin Musicien de l’Année (2003)
- Décorée de l’Ordre de l’Étoile de Roumanie au rang de Grand Croix, la plus haute décoration roumaine (2008)
- Commandeur de l’Ordre de l’Étoile de la Solidarité Italienne (2004)
- Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres (2000)
- Medaglia Sicilia à l’occasion de l’intégration de la Roumanie dans l’Union Européenne (2007)
- Prix Spécial et la Médaille Kultur Preis Europa (2007)
- Médaille de l’UNESCO pour Mérites Artistiques (1992)
- Artiste de l’UNESCO pour la Paix (2005)
- Ambassadeur Honoraire de l'UNESCO (2013)
- Membre d'Honneur de l'Académie Internationale Mihai Eminescu (2017)
- Doctor Honoris Causa de l'Académie des Arts de Chisinau (2018)
- Membre de l’Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres de Paris (2018)
- Le Prix Constantin Brâncoveanu pour la carrière (2020)
Notes et références
- A murit Mariana Nicolesco. Marea soprană avea 73 de ani și era internată într-un spital din București
- Lumea muzicală și Brăila in doliu. Mariana Nicolesco s-a înălțat la ceruri
- Timpul, décembre 1995; Adevărul, 28 juin 1995; România Liberă, 5 septembre 1995; Evenimentul Zilei, 27 juin 1995; Meridian, 31 août 1995; Libertatea, 27 août 1995; Nine O’Clock, 19 janvier 1996
- (ro) « Omul zilei – Mariana Nicolesco », sur Jurnalul Naţional, .
- Actualitatea Muzicală, juin 2003; Bună Ziua Braşov, 19 mai 2003; Cronica Română, 23 mai 2003; Obiectiv, 5 mai 2003; ABC-Azi, 16 mai 2003; Adevărul, 14 mai 2003; România Liberă, 24 mai 2003; Transilvania Expres, 10 mai 2003; Gazeta de Transilvania, 20 mai 2003; Ziua, 15 mai 2003; Gardianul, 15 mai 2003
- Bucarest, 28 novembre 2008
- Sibiu, Capitale Européenne de la Culture, 28 novembre 2007
- Paris, 21 novembre 2005
- Mariana Nicolesco, Ambasador Onorific UNESCO, la Reuniunea de la Paris: „Nimic nu-i poate apropia pe oameni mai mult decât cântul” (Mariana Nicolesco, Ambassadeur Honoraire de l’UNESCO, à la Réunion Annuelle de Paris) 2 juillet 2013
- Chișinău, în Sala istorică a Sfatului Țării. Mariana Nicolesco și Radu Varia primesc titlul de Doctor Honoris Causa” (A Chisinau, dans la Salle historique du Conseil de la Nation. Mariana Nicolesco et Radu Varia reçoivent le titre de Doctor Honoris Causa) Mirela Egeea, Secundatv, 4 juin 2018
- [1]
- ”Cultura românească în lume. Mariana Nicolesco și Radu Varia, Membri ai Academiei Europene de Științe, Arte și Litere din Paris” (La culture roumaine dans le monde. Mariana Nicolesco et Radu Varia Membres de l'Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres à Paris) "Evenimentul zilei", Iulian Vlădescu, 26 noiembrie 2018
- [2], Fundația Alexandrion, Gala Premiilor Constantin Brâncoveanu 2020
- Paolo Isotta Corriere della Sera: ”Constantin Brâncuși, George Enescu, Mariana Nicolesco: Cultul unei țări pentru Gloriile sale” (Constantin Brancusi, George Enescu, Mariana Nicolesco: il Culto di un Paese per le sue Glorie) „Revista Muzicală Radio”, 8 septembre 2015
- Belcanto. Considérations sur l’Art du Chant, Académie de Musique Gheorghe Dima, Cluj-Napoca, février 2000
Sources
- Grove Dictionary of Music and Musicians, 1985
- Oxford University Press, 2008
- Who’s Who in Music, 1993
- Riemann Musiklexikon, 1992
- Großes Sängerlexikon, 1985
- Rodolfo Celletti Il Teatro d’Opera in disco, 1987
- Rodolfo Celletti La Musica in Dischi, 1990
- Concise Oxford Dictionary of Opera, 1986
- Opera ’93. Annuario dell’opera lirica in Italia
- The Clarinet, 1984, Vol. 12-13, International Clarinet Society, Jdaho State University.
- Bielefelder Katalog Klassic, Compact Discs, MusiCassetten 1993, 1994, 1996, 1997
- Dorina Rusu – Istoria Academiei Române în date (1866-1996), Story of the Romanian Academy in dates (1866-1996) – Bucarest, 1997
- Nuova rivista musicale italiana, numeri 3-4, 1986
- Soprano: Maria Callas, Joan Sutherland, Montserrat Caballé, Mariana Nicolesco. Livres Groupe, 2010
- Encyclopédie Universelle Britannica, 2010
- Encyclopédie des Personnalités Féminines de Roumanie, Éditions Meronia, 2012
- Femmes célèbres de Roumanie. D'hier et d'aujourd'hui. Éditions Meronia, 2017
- Costin Popa Dictionnaire Critique (et Sentimental) d'Artistes Lyriques, Éditions Akakia, 2021
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Hariclea Darclee Festival and International Voice Competition
- "Interviu cu celebra soprană Mariana Nicolesco: Într-o lume a violenței și a declinului valorilor îi admir pe tinerii care-și dedică viața cântului" (Entretien avec la célèbre soprano Mariana Nicolesco: Dans un monde de violence et de déclin des valeurs, j’admire ces jeunes qui dédient leur vie au chant)
- "Secundatv deschide rubrica Interviuri Stelare cu Diva Divină Mariana Nicolesco" (Secundatv ouvre la rubrique Entretiens stellaires avec Diva Divina Mariana Nicolesco)
- "Mariana Nicolesco mărturii senzaționale despre arta cântului" (Mariana Nicolesco: témoignages sensationnels sur l’art du chant)