Margarete Junge

Margarete Junge
Biographie
Naissance
Décès
(à 92 ans)
Dresde
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Académie des beaux-arts de Dresde
Kunstgewerbeschule Dresden ()

Margarete Junge, née le à Luban et morte le à Dresde, est une designeuse et artiste textile allemande. Elle crée notamment des meubles, des objets d'arts décoratifs et des tissages. Margarette Junge travaille durant une vingtaine d'années pour les Werkstätten à Dresde, pour lesquels elle crée du mobilier accessible au plus grand nombre. Elle est la première femme à obtenir une chaire à l' École des Arts et Métiers de Dresde , devenue par la suite l'Académie des Beaux-Arts.

Biographie

Jeunesse et formation

Margarete Junge suit des cours privés de peinture à un jeune âge, probablement auprès de Wilhelm Claudius et fréquente l'école de dessin de l'Association professionnelle des femmes de Dresde pendant deux ans. Vers 1894, elle fréquente pendant deux ans l' Académie féminine de l'Association des femmes artistes de Munich[1].

Les Werkstätte

En 1898, elle revient à Dresde où elle remporte le deuxième prix d'un concours organisé par les Ateliers d'artisanat de Dresde de Karl Schmidt-Hellerau en 1900[1].

A partir de ce moment et jusqu'en 1920, elle travaille pour les les Ateliers d'artisanat de Dresde et pour les Werkstätten für deutschen Hausrat [1]. Les Werkstätten apparaissent à Dresde vers 1900 et, contrairement à d'autres ateliers ou communautés d'artistes plus élitistes, se consacrent à la production de meubles simples et bon marché pour un large groupe de clients. Elles s'inscrivent dans la tradition de l'artisanat en réaction à la révolution industrielle . Les Werkstätten rencontrent un grand succès et participent à de nombreuses expositions[2]. Margarete Junge, en collaboration avec Gertrud Kleinhempel, conçoit presque toute la production des Werkstätten für deutschen Hausrat de Theophil Müller: salons, salles à manger, salles d'étude, chambres à coucher ainsi que l'ameublement complet des appartements. Ce travail lui attire une reconnaissance internationale[1]. Le travail des deux femmes est remarqué par l'architecte belge Henry van de Velde qui écrit dans la revue « Innendekoration » en 1902 qu’elles « méritent la plus grande attention parmi le personnel artistique des ateliers d’artisanat de Dresde »[1]. En 1903, il les charge de concevoir l'intérieur des chambres des patients du prestigieux sanatorium de Trebschen (Trzebiechów)[1].

En 1902, Margarete Junge participe à de nombreuses expositions comme l'Exposition internationale des arts décoratifs de Turin en 1902, à l'Exposition universelle de Saint-Louis aux États-Unis en 1904 et à Dresde à la Troisième exposition allemande des arts décoratifs en 1906 et à la Grande Exposition d'art en 1908[1].

En 1905, Margarete Junge crée des tissages artisanaux pour l'entreprise d'impression textile Deutsche Werkstätten Textil (De-We-Tex).

Enseignement

En 1907, elle est la première femme à être employée comme enseignante à l'École des Arts et Métiers de Dresde, elle y est par après la première femme à obtenir une chaire (Professur)[1]. Elle enseigne la conception et exécution d’artisanat et de vêtements artistiques féminins ainsi que la conception d’arts et d’artisanat architecturaux. Parmi ses élèves figurent Margarete Wendt et Margarete Kühn , qui fondent plus tard l'entreprise Wendt & Kühn, qui existe encore aujourd'hui à Grünhainichen, et dont Margarete Junge a conçu le logo[1].

En 1915, elle devient professeur à l'École royale saxonne des Arts et métiers de Dresde pour « le dessin de modèles, la conception d'objets artisanaux et de vêtements féminins artistiques et la conception d'arts et métiers architecturaux »[1].

Elle est aussi une des premières femmes à adhérer au Deutscher Werkbund créé en 1907[1]

Outre des meubles, des bijoux et des vêtements, son répertoire artistique comprend également des lampes, des tissus, des tapis, des meubles de jardin et des jouets. Ses œuvres sont caractérisées par des formes sobres, une ornementation économique et une approche fonctionnaliste.

Nazisme et fin de carrière

L’École des Arts et Métiers, Margarete Junge plaide pour l’égalité de traitement entre étudiants et étudiantes et lutte contre l’antisémitisme. Après l'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes, elle perd son poste de professeure en 1934, sous prétexte de mesures d'austérité, comme le recteur de l’École des Arts et Métiers, Karl Groß. À partir de ce moment-là, elle vit une vie retirée dans la banlieue de Dresde, à Hellerau[1]. Elle peint de la porcelaine blanche dans les années 1930 et 1940 pour le compte de la société Villeroy & Boch.

Margarete Junge décède à Dresde le 19 avril 1966. Elle est inhumée dans le vieux cimetière de Klotzsche. Le peintre Fritz Tröger , un de ses anciens élèves, prononce l'éloge funèbre. Une plaque commémorative est apposée en 2018, à l'occasion du 52e anniversaire de sa mort par la Margarete Junge Gesellschaft e.V. et les Deutsche Werkstätten à Hellerau[1],[3].

Le nom de Margarete Junge est proposé pour le nom d'une rue de Dresde[4].

Les œuvres de Margarete Junge se trouvent entre autres au Kunstgewerbemuseum de Dresde.

Expositions (sélection)

  • 1901 : Die Kunst im Leben des Kindes (L'art dans la vie des enfants), Berlin, Elle présente des œuvres de design, des meubles et des objets d'art[1].
  • 1901 : Internationale Kunstausstellung, Dresde. Elle expose pour la première fois en public des bijoux et des vêtements conçus par en collaboration avec Gertrud Kleinhempel[1]
  • 1902 : Première exposition internationale d'art décoratif moderne, Turin,
  • 1904 : Exposition universelle, Saint-Louis
  • 1905 : Exposition internationale d'art, Munich
  • 1905 : Exposition dans le département des arts appliqués modernes, Grands magasins A. Wertheim Leipziger Platz à Berlin
  • 1906 : Troisième exposition allemande d'arts décoratifs , Dresde
  • 1908 : Grande Exposition d'Art, Dresde
  • 1981 : Exposition de « photos de mode et dessins de fleurs » à la galerie Kunst der Zeit , Dresde[5]
  • 2003 : Exposition de l'Académie des Beaux-Arts, Dresde[5]
  • 2012 : Exposition permanente :Jugendstil bis Gegenwart, comprenant la selle de réception conçue par Margarete Junge, Grassi Museum für Angewandte Kunst Leipzig[5]
  • 2015 : Exposition à l'occasion du centième anniversaire de la Firme Wendt & Kühn, Museum für Sächsische Volkskunst[5]
  • 2018 : Gegen die Unsichtbarkeit - Designerinnen der Deutschen Werkstätten Hellerau 1898 bis 1938 (Contre l'invisibilité - Designeuses de la Deutschen Werkstätten Hellerau 1898 à 1938), Musée des arts décoratifs, Dresde et Musée d'art et d'artisanat, Hambourg en 2019[5]

Bibliographie

  • (de) Marion Welsch et Jürgen Vietig (éd.), Margarete Junge: Künstlerin und Lehrerin im Aufbruch in die Moderne, Dresden, Sandstein, (ISBN 978-3-95498-218-9)
  • (de) Cordula Bischoff et Igor Jenzen, « Margarete Junge », 100 Jahre Wendt & Kühn. Dresdner Moderne aus dem Erzgebirge, Chemnitzer Verlag, Chemnitz 2016, (ISBN 978-3-944509-31-0), S. 35.,‎ , p. 35 (ISBN 978-3-944509-31-0)
  • (de) Friederike Berger, Tulga Beyerle (éd.) et Klára Němečková (éd.), « Margarete Junge », Gegen die Unsichtbarkeit: Designerinnen der Deutschen Werkstätte Hellerau, 1898–1938, Munich, Hirmer,‎ , p. 196 et suiv. (ISBN 978-3-7774-3218-2)
  • (de) Jürgen Vietig, Tobias Hoffmann (éd.) et Anna Grosskopf (éd.), « Margarete Junge », Ansehen! Kunst und Design von Frauen 1880–1940, Munich, Hirmer, veröffentlichungen des Bröhan-Museums,‎ , p. 76-79 (ISBN 978-3-7774-4009-5)

Lien externe

Références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Margarete Junge » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e f g h i j k l m n et o (de) Jürgen Vietig, « Biografie von Margarete Junge (1874-1966) - Sächsische Biografie | ISGV e.V. », sur saebi.isgv.de (consulté le )
  2. (de) « Gertrud Kleinhempel », sur Internet Portal "Westfälische Geschichte"
  3. (de) M.A. Jürgen Vietig, « Die Designerin Prof. Margarete Junge und Dresden - 50 Jahre nach ihrem Tode »
  4. (de) Frauenstadtarchiv Dresden, (de) Straßennamen in Dresden – Reine Männersache? , 2005 (lire en ligne), p. 15, Landeshauptstadt Dresden, (lire en ligne)
  5. a b c d et e « SKD | Online Collection », sur skd-online-collection.skd.museum (consulté le )