Méthode Le piano arc-en-ciel


La méthode Le piano arc-en-ciel est une méthode de piano publiée en 2000 par les Éditions Combre puis diffusée par les Éditions Henry Lemoine.

Cette méthode s'adresse théoriquement aux enfants de 4 à 7 ans, mais elle est utilisée par des enfants de tous âges et par des adultes.

Fondements pédagogiques

La méthode Le piano arc-en-ciel a été conçue en France par Chantal Muller, pianiste (premier prix de piano du conservatoire à rayonnement communal du 1er arrondissement de Paris en 1989 dans la classe de Valery Sigalevitch) et psycho-sociologue (DESS en psycho-sociologie à l'université de Paris XIII en 1994, maîtrise de philosophie option sociologie à Paris I Panthéon-Sorbonne en 1992).

Son objectif est de moderniser et rationaliser l'enseignement du piano — que l'auteur considère comme trop conventionnel, peu cohérent pédagogiquement, et responsable de la démotivation de milliers d'enfants — avec les principes suivants :

  • commencer le piano si possible dans l'enfance, de façon logique et ludique,
  • identifier les 7 notes de musique par 7 couleurs vives (sur le clavier et sur la portée), dans un ordre inspiré de celui de l'arc-en-ciel,
  • utiliser des notes de musique et des portées en très grand format pour favoriser la clarté pédagogique et la lisibilité,
  • toujours lire les notes sur une double portée dans les deux clés (clé de sol, clé de fa), mettant en évidence la continuité logique d'une clé à l'autre,
  • toujours se référer à la note « do du milieu », premier point de repère des pianistes, situé au milieu du clavier de piano et au milieu de la double portée,
  • donner des points de repère précis sur le clavier et sur la double portée (do du milieu, do du bas, do du haut, fa en clé de fa, sol en clé de sol),
  • proposer des musiques connues pour motiver l'enfant, faciliter l'apprentissage et permettre aux parents non musiciens d'aider leur enfant au piano.

Aspects épistémologiques

De nombreux savants, philosophes (tel Aristote[1]), scientifiques (comme Newton[2]), musiciens (ainsi Scriabine[3], ou, les pianistes Glenn Gould[4] ou Hélène Grimaud) ont associé sons et couleurs, certains de façon intuitive et d'autres de manière plus scientifique.

L'auteur de la méthode Le piano arc-en-ciel a souhaité se baser sur le lien entre vibrations sonores et vibrations lumineuses, en se référant à la théorie de Newton qui évoque une corrélation entre la fréquence électromagnétique des sons et celle des couleurs[6]. Dans cette méthode, l'ordre des couleurs de l'arc-en-ciel a été respecté pour les couleurs primaires (rouge, jaune, bleu) et secondaires (orange, vert, violet), mais l'indigo (couleur méconnue des enfants) a été remplacé par un rose vif (ou fuchsia).

Note do ré mi fa sol la si
Couleur rouge orange jaune vert bleu violet fuchsia

Aspects critiques

Le fait de lire les notes sur une double portée directement dans les deux clés (clé de sol, clé de fa) est une tendance de plus en plus fréquente dans les méthodes de piano. Le fait d'associer des couleurs aux notes de musique n'est pas non plus une idée nouvelle : en effet, d'autres ouvrages antérieurs avaient développé cette idée (exemple : Carillons multicolores[7], de Yvon Le Prev, aux Éditions Alphonse Leduc).

De plus, certains musiciens, pédagogues, parents… émettent des doutes à propos des enfants qui débutent avec des notes de musique en couleurs, concernant leur adaptation ultérieure à la notation musicale conventionnelle en noir et blanc. D'autres s'interrogent sur la pertinence d'associer des couleurs aux notes de musique, et sur la cohérence scientifique de ce système couleurs–sons.

Associer la gamme chromatique (couleurs) et la gamme musicale (sons) a nécessité quelques simplifications et adaptations entre fréquences lumineuses et fréquences sonores.

La méthode Le piano arc-en-ciel a établi des corrélations couleurs/sons plus ou moins exactes, mais ce choix des couleurs simples (primaires ou secondaires) a pour seul but de motiver et d'accélérer la progression : l'objectif recherché étant pédagogique plus que scientifique.

Notes et références

  1. ↑ Aristote, Article sur les recherches d'Aristote.
  2. ↑ Newton, Article sur les recherches de Newton.
  3. ↑ Scriabine
  4. ↑ Glenn Gould
  5. ↑ Article sur le cercle chromatique de Newton paru dans son ouvrage Opticks (1704)
  6. ↑ Image de la méthode Carillons multicolores d'Yvon Le Prev

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