Amos Coulanges
Naissance | |
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Activité principale | Guitariste |
Instruments | Guitare |
Amos Coulanges est un guitariste haïtien.
Biographie
Septième d'une fratrie de dix enfants, né en 1954, à Port-au-Prince, Amos Coulanges grandit dans une famille protestante, dans une ambiance de musique et de chants. Il baigne très tôt dans un croisement d'influences, où le classique et la polyphonie baroque des oratorios (la mère du futur artiste chante dans des chœurs de femmes...) le dispute aux rythmes et les thèmes populaires de la rue. Il tient sa première guitare à l'âge de dix ans, travaillant en autodidacte sur de vieilles méthodes de Carulli, Sor et Tarrega. Très vite, il se plongera dans les musiques populaires du patrimoine caraïbe, si riche d'influences africaines, indiennes, créoles, européennes..., et donnera ses premiers concerts en Haïti, concerts qu'il articulera en ajoutant des thèmes de sa composition au répertoire traditionnel de la guitare classique (Aguado, Sor, Villa-Lobos...)
En 1975, sur invitation de Jean-Pierre Jumez, le guitariste de vingt ans participe au tout nouveau Festival Mondial de la Guitare de la Martinique. Il y côtoie des guitaristes d'origines diverses : des artistes camerounais, porto-ricains, etc., et notamment le cubain Leo Brouwer et le vénézuélien Alirio Diaz, qui le reconnaîtront comme leur égal. Après ce passage à Fort-de-France, Amos n'aura de cesse que d'apprendre et de progresser dans la voie qu'il a choisie (la voie qui l'a élu serait tout aussi juste.)
Envolé pour le Canada pour y poursuivre... des études de génie mathématique, il se présente finalement au concours d'entrée au Département de musique de l'Université d'Otawa et intègre la classe de Guitare du Maître Edward Rüsnack. Il s'y confronte à l'harmonie, au contrepoint, à la fugue avec l'américain Edward Philips. Citons Amos Coulanges lui-même : "Ce cours de composition m'a ouvert les yeux sur ce qu'on pouvait faire avec la souplesse et les possibilités de l'écriture classique" . Accessoirement, le voici titulaire d'un Bachelor of Art.
Après un bref retour en Haïti, encouragé par des aînés prestigieux comme Alberto Ponce ou Robert J. Vidal, il se convainc qu'il doit aller parfaire sa formation en Europe. Il fréquentera ainsi l'Académie Chigiana à Sienne avec Oscar Ghiglia, l'École Normale de Musique de Paris, puis obtient une Médaille d'Or dans la classe de Javier Quevedo, au Conservatoire de Saint-Germain-en-Laye. Au delà d'une technique guitaristique très sûre, il finira ainsi de se forger une vaste et solide culture musicale en présentant un mémoire de maîtrise de musicologie à la Sorbonne ("La forme sonate pour guitare chez Sor, Giuliani, Ponce etc."). Toujours en mouvement, il médite sur la foulée une thèse d'ethnomusicologie sur les musiques haïtienne...
Amos Coulanges se fixe en France où il vit désormais. Il a enseigné au Lycée Fénelon Sainte-Marie et enseigne aujourd'hui au Collège Saint Honoré d'Éylau et Saint Jean de Passy à Paris. Il monte des ensembles vocaux haïtiens : il fonde le groupe Shoublak en 1989, Karikanzo en 1995[1]au Collège Fènelon à Paris. Parallèlement, il poursuit une belle carrière de concertiste international, aussi apprécié à La Havane ou à la Jamaïque qu'aux États-Unis ou au Canada.
Il forme aujourd'hui un duo avec Kécita Clénard au nom de Métiskacao, où ils entament des musiques qui sont montées comme une suite articulée autour des héritages culturels caraïbes, européens et africains pour chant et guitare.
Œuvre
Récompenses
- décembre 1986, premier prix de composition au 7e Carrefour Mondial de la Guitare, pour l'ensemble de son Œuvre (décerné par la SACEM et le C.M.A.C. Martinique).
- 1989, médaille d'or en guitare classique au Conservatoire de Saint Germain en Laye (France)
- 1992, Diplôme d'État de Professeur de Musique, option Guitare
- mai 1989, Becker d'Or en duo avec la conteuse Mimi Barthélémy au 3e Festival du Café Théâtre Francophone à Evry (France).
- mai 1996, président du jury du 3e Concours inter-caraïbe de guitare classique à Gosier (Guadeloupe).
- 2000 et 2001, stages à l'école de musique de Cayenne en Guyane française[2]
Bibliographie
- 1991, conseiller artistique sur le montage du Roman de Fauvel en vidéo livre musical, produit par Erato et Idéal Audience.
Festivals
- novembre 1975, Festival de Guitare à la Martinique
- juillet 1975, Festival CARIFESTA de Kingston, en Jamaïque
- décembre 1975, 11ème Festival Mondial de Guitare de la Martinique[3]
- 2010, Bal créole, Bellevilloise
- 2013, Le Code noir et ses Musiques, avec Mimi Barthélémy, Théâtre de l'Epée de Bois, Cartoucherie
Discographie
- 1975 : Musique Haïtienne pour Guitare - 33 tours - Tam-tam Records, Haïti.
- 1976 : Domi Lévé - 45 tours - produit par A. Mangones et G. Merceron, Haïti
- 1978 : Participe au 33 tours "Kouidors" - production S. Cavé, New-YorkFresques Caraïbes - C.D. - Productions LOCO, Paris.
- 1992 : Le CD "Fresques Caraïbes" (10 compositions originales de l'auteur, dont le fameux Nan Fon Bwa composé sur un thème de son compatriote Frantz Casséus, et les très originales variations sur le thème Adieu Foulard..) a été enregistrées par les Productions Loco (12 rue Pascal - 91700 Ste Geneviève-des-Bois, France). Les partitions, désormais introuvables, ont été éditées par Felipe Traine aux feues Éditions Latino-Américaines, 72 rue Lincoln - 11080 Bruxelles, Belgique).
- 1995 : Passage du Milieu – Bande orinale du film. Kréol Production.
- 2001 : Le Chant des Iles - Collection Musicollège . Van de Velde
- 2004 : Biguine – Bande originale du film Kréol Production.
Publications
- Les sonates pour guitare de 1800 à 1920 (Mémoire de maîtrise), 1986
- La musique vaudou (Mémoire de DEA), 1987
- Le Chant des Iles, ouvrage pédagogique dans la collection Musicollège chez Van de Velde, sous la direction de J.P. Blaise et Y. Audard, 1990.
Partitions
- Adieu Foulards et Nan fon bwa, pour guitare seule (1991)
- Les Haïtiennesques, pour guitare seule (1996), Ediciones Latinoamericanas para guitarra. Felipe Traine - 161, Vanderkindere, Bruxelles, Belgique
Filmographie
- 1992, L'Homme sur les quais, de Raoul Peck
- 2003, Biguine, de Guy Deslauriers.
Notes et références
- Notes
Les Cahiers de la Guitare et de la Musique, n° 67, 1998, pour un portrait complet d'Amos Coulanges, avec la partition jusque là inédite de Yoyo.
- Références
Lien externe
- Vincent Segal et Amos Coulanges, Novaplanet
Annexes
Liens externes
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