Lydia Wevers

Lydia Wevers
Biographie
Naissance
Décès
(à 71 ans)
Wellington
Nationalités
Formation
Activités
Conjoint
Alastair Bisley ()
Autres informations
A travaillé pour
Stout Research Centre for New Zealand Studies ()
Université Victoria de Wellington
Distinction

Lydia Joyce Wevers, née le à Hengelo aux Pays-Bas et morte le à Wellington, est une écrivaine, historienne littéraire, critique littéraire et éditrice néo-zélandaise.

Elle est chercheuse à l'université Victoria de Wellington pendant de nombreuses années, notamment en tant que directrice du Stout Research Center for New Zealand Studies de 2001 à 2017. Ses recherches universitaires se concentrent sur la littérature néo-zélandaise et la culture imprimée, ainsi que sur la littérature australienne. Elle écrit trois livres, Country of Writing: Travel Writing About New Zealand 1809-1900 (2002), On Reading (2004) et Reading on the Farm: Victorian Fiction and the Colonial World (2010), et édite plusieurs anthologies.

Biographie

Jeunesse et études

Wevers naît à Hengelo, aux Pays-Bas, le , de Mattheus et Joyce Wevers. Son père est architecte et elle a quatre frères, dont le diplomate Maarten Wevers[1],[2]. La famille déménage en Nouvelle-Zélande en 1953 et Wevers obtient la nationalité néo-zélandaise l'année suivante[3]. Elle grandit à Masterton et se découvre une passion pour la lecture lorsqu'elle est enfant, déclarant plus tard : « Quand j'étais enfant, il devait y avoir une règle spéciale pour moi à la bibliothèque publique de Masterton qui disait que je pouvais emprunter 12 livres à la fois. au lieu des deux habituels »[4]. Elle fréquente la St Matthew's Collegiate School, où elle est préfète en chef et dux[5]. Elle est la seule étudiante de son année scolaire à fréquenter l’université[1].

Elle obtient un diplôme de premier cycle de l'université Victoria de Wellington, suivi d'une maîtrise au St Anne's College d'Oxford en 1973 grâce à une bourse du Commonwealth pour deux ans[1],[6].

Début de carrière

De retour en Nouvelle-Zélande, elle devient maître de conférences en littérature de la Renaissance à l'université Victoria de Wellington et développe en parallèle son expertise en littérature néo-zélandaise[1],[7],[8]. Sa thèse de doctorat, achevée en 1990, porte sur l'histoire de la nouvelle en Nouvelle-Zélande. En 1988, elle édite Yellow Pencils: Contemporary Poetry by New Zealand Women, l'une des premières anthologies de poésie néo-zélandaise écrite par des femmes. Comparée à une anthologie de 1977 éditée par Riemke Ensing, elle est décrite par The Oxford Companion to New Zealand Literature comme possédant « une meilleure gamme de thèmes, une cohérence de réalisation et un espace plus généreux »[9].

Au début de sa carrière, Wevers vit en Australie et travaille à l'université de Nouvelle-Galles du Sud et à l'université de Sydney, où elle développe un intérêt pour la littérature australienne[8]. Au début des années 1980, elle rencontre la chercheuse australienne Elizabeth Webby et s'engage dans l'Association pour l'étude de la littérature australienne (ASAL)[10]. Avec Webby, elle édite les deux premières anthologies d'histoires d'écrivaines australiennes et néo-zélandaises : Happy Endings : Stories by Australian and New Zealand Women, 1850s-1930s en 1987 et Goodbye to Romance : Stories by Australian and New Zealand Women 1930s.-1980s en 1989[10]. En 2009, elle présente la conférence commémorative Dorothy Green lors d'un événement organisé par l'ASAL, intitulé The View From Here: Readers and Australian Literature[10]. Elle entame sa prise parole en plaisantant : « Je suis une lectrice néo-zélandaise de littérature australienne. Cela fait de moi à peu près une catégorie. La catégorie inverse, une lectrice australienne de littérature néo-zélandaise, est également une bête rare, même s'il existe peut-être un lien. »[11]. En 2012, elle organise et dirige une conférence ASAL à Wellington, la première et la seule conférence de l'association en dehors d'Australie[10].

Son chapitre « The Short Story » dans The Oxford History of New Zealand Literature in English, édité en 1991 par Terry Sturm est la première étude académique sur l'histoire des nouvelles néo-zélandaises[3]. Cela fait suite à sa thèse de doctorat, The History of the Short Story in New Zealand, réalisée en 1990.

Suite de sa carrière

De 1998 à 2001, elle est associée de recherche principale à l'université Victoria et chercheuse principale pour un projet sur l'histoire de la culture de l'imprimé[3],[12]. Cette recherche conduit à son ouvrage historique Country of Writing: Travel Writing About New Zealand 1809–1900, écrit en 2002 et à une anthologie complémentaire Travelling to New Zealand: An Oxford Anthology (2000)[3]. En 2002, elle fonde le Journal of New Zealand Studies, une revue multidisciplinaire à comité de lecture rédigeant des articles axés sur la Nouvelle-Zélande[12],[13]. En 2004, son essai On Reading, commandé par Lloyd Jones, est publié dans le cadre de la série d'essais Montana Estates[3],[14]. Elle ouvre son essai en écrivant [1]:

« Je souffre d'une maladie, une maladie qui n'a ni remède, ni limite, ni fin. C'est compulsif, cher, dévorant et addictif, cela remplit ma maison, ma vie et mon temps – je fais bien sûr référence à la lecture. »

Elle contribue à la Te Ara Encyclopedia of New Zealand depuis sa création en 2005[13], y rédigeant notamment la section sur la fiction. En 2010, elle publie Reading on the Farm: Victorian Fiction and the Colonial World, une exploration de l'histoire de la bibliothèque victorienne de 2 000 volumes de Brancepeth Station. John McCrystal, dans une critique du New Zealand Herald, décrit le livre comme un « petit joyau d'histoire sociale », avec lequel Wevers réalise « un travail merveilleux en évoquant le monde de ceux qui vivaient et travaillaient à Brancepeth à la fin du XIXe siècle »[15].

Elle est directrice du Stout Research Center for New Zealand Studies à l'Université Victoria de 2001 à 2017[8],[16]. Au moment où Wevers est nommée directrice à temps partiel, l'université envisage la fermeture du centre, et c'est grâce à ses efforts que celui-ci devient partie intégrante de l'université, obtenant du personnel supplémentaire et tissant des liens avec d'autres instituts de recherche[7],[8]. Dans ce rôle, elle encadre de nombreuses jeunes universitaires et des étudiantes maories et soutient l'unité de recherche sur le Traité de Waitangi[12]. Après sa retraite en 2017, elle est nommée professeur émérite et continue à s'engager dans de nombreux projets universitaires et travaux d'enseignement[12],[4],[17]. Avec Charlotte Macdonald, elle anime une série de conférences intitulée « Butcher's Shop » en 2017, explorant les principales industries néo-zélandaises telles que la viande et les produits laitiers[1],[12],[18]. La même année, Maria Bargh et elle publient New Zealand Landscape as Culture, un cours en ligne en libre accès sur la plateforme edX présentant le concept de Mātauranga Māori , qui est décrit comme le premier MOOC de Nouvelle-Zélande[1],[12],[4]. En septembre 2020, elle dénonce la division au sein de l'université « poussée à son paroxysme en partie par le Covid, et en partie par ce sentiment croissant et avéré qu'a le personnel de ne pas faire confiance à la haute direction »[17].

Au cours de sa carrière, Wevers est également vice-présidente du Conseil du livre de Nouvelle-Zélande, présidente du comité des écrivains et des lecteurs du Festival des arts de Nouvelle-Zélande et présidente du conseil d'administration du Wellington College[3],[5]. Elle est présidente des administrateurs de la Bibliothèque nationale de Nouvelle-Zélande et devient en 2003 la première présidente des Kaitiaki Guardians of the National Library[19]. Le , elle prononce une conférence lors du lancement des célébrations du centenaire de la Bibliothèque nationale, s'emparant du thème de l'histoire de la bibliothèque et du collectionneur de livres Alexander Turnbull[19],[20]. Elle est membre du jury de sélection des Arts Foundation of New Zealand Laureate Awards en 2001[3], du Marsden Fund Council de la Société royale de Nouvelle-Zélande[12], du Arts Board du Conseil des arts de la Nouvelle-Zélande[3], du jury de sélection des Prix du Premier ministre pour l'excellence littéraire en 2019[21], et du conseil d'administration ud Musée d'art et d'histoire de Wairarapa à Aratoi, pendant huit ans[1],[22]. Elle fait la critique de livres pour l'émission Nine to Noon sur Radio New Zealand et The New Zealand Listener, ainsi que pour d'autres magazines, journaux et revues littéraires[3].

Vie privée

Jusqu'à sa mort, Wevers vit à Wellington et est mariée au fonctionnaire et diplomate Alastair Bisley. Ils ont deux fils et une fille[1]. Lors de la cérémonie de décoration du Nouvel An 2017, il est nommé Compagnon du Queen's Service Order par la reine Élisabeth II, pour services rendus à l'État[23].

Wevers meurt chez elle le [1],[24] et est enterrée au cimetière de Makara[19].

Récompenses et distinctions

Wevers est nommée officier de l'Ordre du mérite néo-zélandais pour services rendus à la littérature lors de la cérémonie de décoration de l'anniversaire de la reine Élisabeth II en 2006[25]. Elle est membre honoraire à vie de l'Association pour l'étude de la littérature australienne et membre du Stockholm Collegium of World Literary History[13]. En 2010, elle reçoit une bourse d'invitation Fulbright de la part de l'université de Georgetown à Washington, où elle se rend pour étudier la relation entre la littérature néo-zélandaise et américaine et dispense un cours sur la littérature néo-zélandaise moderne[26].

En 2014, la Société royale de Nouvelle-Zélande décerne à Wevers le prix Pou Aronui pour services distingués rendus aux sciences humaines. Le jury de sélection la décrit comme une « championne infatigable et efficace de la littérature, de l'histoire, de la pensée et de la culture néo-zélandaises »[13]. En 2017, elle est citée parmi les « 150 femmes en 150 mots » de l'académie[27].

D'avril à juin 2022, l'université Victoria organise une série de séminaires en l'honneur de Wevers. Ils sont axés sur la lecture en Nouvelle-Zélande et les intervenants comprennent Ingrid Horrocks, Tina Makereti, Anna Fifield, Kate De Goldi, Dougal McNeill, Fergus Barrowman[pertinence contestée] et un certain nombre d'autres écrivains et experts littéraires[28]. Lors de la dernière soirée de la série, il est annoncé qu'une bourse de 33 000 livres néo-zélandaises sera attribuée chaque année à un étudiant de troisième cycle effectuant des recherches sur la Nouvelle-Zélande[29].

Références

  1. a b c d e f g h i et j (en) Brigitte Bönisch-Brednich et Malcolm McKinnon, « Obituary : Lydia Wevers, formidable, staunch public intellectual », sur Stuff, (consulté le )
  2. (en) « Wevers, Mattheus Hendrik, 1916-2004 », sur natlib.govt.nz (consulté le )
  3. a b c d e f g h et i (en) « Lydia Wevers », sur Read NZ Te Pou Muramura (consulté le )
  4. a b et c (en) Victoria University of Wellington, « Hundreds of lives as a reader » [PDF], sur wgtn.ac.nz, (consulté le )
  5. a et b (en) « Colonial reading habits probed », sur NZ Herald, (consulté le )
  6. (en) « 50 Years of Commonwealth Scholarships : New Zealand 1959-2009 » [PDF], sur universitiesnz.ac.nz, (consulté le )
  7. a et b « Lydia Wevers », sur Royal Society Te Apārangi (consulté le )
  8. a b c et d (en) Victoria University of Wellington, « Stout Research Centre farewells long-serving director », sur www.wgtn.ac.nz, (consulté le )
  9. (en) Janet Wilson, « Anthologies of women's writing », dans Roger Robinson et Nelson Wattie, The Oxford Companion to New Zealand Literature, Oxford University Press, (ISBN 978-0-191-73519-6, OCLC 865265749, DOI 10.1093/acref/9780195583489.001.0001 Accès payant)
  10. a b c et d (en-US) Elizabeth McMahon et Elizabeth Webby, « Vale Lydia Wevers », sur ASAL - Association for the Study of Australian Literature, (consulté le )
  11. Lydia Wevers, « The View From Here: Readers and Australian literature », Journal of the Association for the Study of Australian Literature, no spécial « Australian Literature in a Global World »,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. a b c d e f et g (en) Victoria University of Wellington, « Passing of Professor Emerita Lydia Wevers », sur wgtn.ac.nz, (consulté le )
  13. a b c et d « 2014 Pou Aronui award: An ambassador for New Zealand literature and the arts », sur Royal Society Te Apārangi, (consulté le )
  14. (en) Lydia Wevers, « Lydia Wevers: On reading », sur The Spinoff, (consulté le )
  15. (en) John McCrystal, « Book Review: Reading On The Farm », sur NZ Herald, (consulté le )
  16. (en) « Lydia Wevers bids a fond farewell to the Stout Research Centre », sur RNZ, (consulté le )
  17. a et b (en) Laura Wiltshire, « A matter of trust: Victoria University staff speak out over divided campus », sur Stuff, (consulté le )
  18. (en) « The Butcher's Shop series », sur RNZ, (consulté le )
  19. a b et c (en) Chris Szekely, « Goodbye Lydia », sur natlib.govt.nz, (consulté le )
  20. (en) « Dr Lydia Wevers: Books and their readers », sur natlib.govt.nz, (consulté le )
  21. (en) « 2019 Prime Minister’s Awards for Literary Achievement: winners announced », sur creativenz.govt.nz (consulté le )
  22. (en) « A very fond farewell », sur www.aratoi.org.nz (consulté le )
  23. (en) « New Year Honours List 2017 », sur dpmc.govt.nz, (consulté le )
  24. « Lydia WEVERS Obituary (2021) - Wellington, Auckland - The New Zealand Herald », sur Legacy.com (consulté le )
  25. (en) « The Queen's Birthday Honours List 2006 », sur dpmc.govt.nz, (consulté le )
  26. (en) « 2010 Fulbright New Zealand Grantees Booklet » [PDF], (consulté le ), p. 17
  27. « 150 Women in 150 Words », sur Royal Society Te Apārangi (consulté le )
  28. (en) Victoria University of Wellington, « New seminar series honours Lydia Wevers’ legacy », sur wgtn.ac.nz, (consulté le )
  29. (en) André Chumko, « Scholarship launched in late academic Lydia Wevers' name », sur Stuff, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes