Jean Farges

Jean Farges

Nationalité Français
Résidence France
Domaines Physicien

Jean Farges est un physicien français, né en 1933 à Paris, qui a notamment mené des travaux fondamentaux dans la conaissance des agrégats, avec son équipe de l'Université d'Orsay.

Biographie : des lunettes aux nanoparticules

D'opticien lunetier...

Issu d'un milieu modeste, Jean Farges est, après son certificat d'étude, orienté par ses parents vers une école de métier. Élève attentif et réfléchi, il entreprend une formation d'opticien. À 15 ans, il entre à l'École d'Optique Appliquée de Paris, pour en sortir 3 ans plus tard avec un diplôme d'opticien lunetier. Puis il travaille comme opticien à Paris et fait ses deux années de service militaire. À son retour, il reprend son métier mais ressent une forte aspiration pour les études supérieures. Ses motivations sont à la fois intellectuelles et religieuses car à l'époque il y avait un important dialogue entre science et foi. Mais n'ayant pas été au lycée, il n'a pas le baccalauréat. En 1958 (il a alors 25 ans), on met en place pour la première fois la possibilité d'entrer en faculté sur examen sans baccalauréat. Il s'accroche immédiatement à cette occasion inespérée et après plusieurs mois de travail intense, il y est brillamment reçu. Il rentre ainsi à la Faculté des Sciences de la Sorbonne à Paris.

... aux agrégats.

Trois ans plus tard, il obtient un poste de chercheur à l'Université d'Orsay. Pendant une dizaine d'années, il travaille sur différents sujets, dont l'optique électronique.

En 1967, alors qu'il travaille sur l'interaction des électrons et d'un jet de molécules libres circulant dans le vide, il observe des anomalies dans le diagramme de diffraction[1],[2],[3]. Elles sont dues à ce que dans certaines conditions les molécules s'agrègent les unes aux autres, formant des assemblages auxquels il donne le nom d'agrégats moléculaires.

Ce phénomène est maintenant bien connu en physique. On l'appelle « germination homogène ». Il se produit à l'intérieur d'un gaz fortement sursaturé qui est en train de changer vers l'état solide par grossissement des agrégats qui s'y produisent spontanément.

Le point important que la diffraction a permis d'étudier est la position qu'adoptent les molécules les unes par rapport aux autres (on appelle cela l'ordre local) dans l'agrégat. Celle-ci est bien différente de celle qu'elles adoptent dans le cristal (dans un cristal, du fait de l'invariance par translation d'une combinaison linéaire des vecteurs de base du réseau, l'ordre local doit pouvoir se répéter à l'identique de proche en proche indéfiniment ; cette contrainte n'existe pas dans l'agrégat). C'est pourquoi on a pu parfois appeller cette nouvelle structure "le 4ème état de la matière".

Après avoir étudié pendant plusieurs années la structure de ces agrégats de molécules, Jean Farges et l'équipe qu'il dirige prouvent définitivement l'existence de ces nouvelles structures. Ils établissent par modélisation la répartition dans les agrégats d'argon et de quelques autres molécules ainsi que certaines de leurs propriétés physiques.

Pour ces travaux, Jean Farges est nommé Professeur des Universités à Orsay dans la spécialité Physique des Solides. Il compte également parmi les initiateurs des séries des symposiums ISSPIC (International Symposium on Small Particles & Inorganic Clusters ), le premier ayant été organisé à Lyon, en 1976[4].

Retour à l'optique

Finalement, Jean Farges enseigne l'optique et l'université d'Orsay lui demande de créer un nouveau domaine (enseignement et recherche) dans le domaine de la vision. Son action connaît un grand essor dépassant le cadre de son université, de nombreuses équipes se forment en France à la suite de ses travaux pour explorer ce domaine[5].

Voir aussi

Notes et références

Liens externes

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