Interactions Transformation Personnelle - Transformation Sociale

Interactions Transformation Personnelle - Transformation Sociale (Interactions TP-TS ou TP-TS ou axe TP-TS ou TP/TS) est une expression qui souligne l'idée selon laquelle la transformation sociale est indissociable de la transformation personnelle. Cette idée suggère que la qualité des relations entre les citoyens conditionnent le développement et la "bonne santé" des sociétés. Elle invite chacun à se sentir responsable de la qualité de ces relations.

Cette idée est à la fois sociale, politique et philosophique.

En France, cette idée a été développée à partir de 2001, au sein du réseau Transversales Science/Culture, par le projet Interactions Transformation Personnelle-Transformation Sociale, dans la filiation intellectuelle du Groupe des dix et de la pensée complexe proposée par Edgar Morin. Le projet a évolué dans le cadre d'une association loi 1901 jusqu'en 2011. Il a proposé deux outils originaux dont le but est de favoriser des interactions positives entre les personnes et les collectifs : la charte relationnelle et le bilan relationnel.

L'axe TP-TS a été repris et développé par différents collectifs et mouvements de la société civile qui en font un axe prioritaire de fonctionnement et de développement sociétal.

Dimension politique et philosophique

En 2001, les fondateurs du projet Interactions TP-TS en ont résumé l'intention politique et philosophique dans le texte suivant :

« Nous sommes nombreux à souhaiter que notre monde évolue vers plus de justice et d'humanité, dans le respect des différences culturelles qui font sa richesse. Mais nous pouvons constater qu'à ce jour les projets de réforme, dans leur très grande majorité, ont buté sur le fait :

  • soit qu'ils se fondaient sur le pari du changement des sociétés par la seule vertu de structures nouvelles, et souvent en les imposant de façon autoritaire aux individus pour leur plus grand bien présumé,
  • soit qu'ils visaient la seule transformation individuelle sans tenir compte de la dimension collective et sociétale,
  • soit que les comportements individuels, notamment ceux des "visionnaires" et "missionnaires", n'étaient pas cohérents avec ce qu'ils prônaient pour les autres.

Sur la base de ce constat, nous faisons l'hypothèse qu'il est indispensable de :

  • favoriser les interactions transformatrices positives entre les personnes et les sociétés,
  • faire l'effort de nous transformer individuellement en traduisant ces transformations dans nos actes,
  • y être encouragés par l'organisation et le fonctionnement des collectifs et des sociétés dans lesquels nous intervenons et vivons.

Ce souhait, ce constat et cette hypothèse ont donné naissance au projet Interactions Transformation Personnelle-Transformation sociale »[1].

Filiation intellectuelle

La filiation[2] du projet Interactions Transformation Personnelle-Transformation Sociale (Interactions TP-TS) remonte à 1966 avec la création du Groupe des dix[3]. Ce groupe a mis en avant l'importance des notions de transversalité, de transdisciplinarité, et d'interaction dans la pensée scientifique, sociale, et politique.[4]

Ces échanges, au départ essentiellement intellectuels, ont par la suite alimenté des réflexions et des actions de citoyens, praticiens, et chercheurs sur des questions de société, au sein notamment du réseau Transversales Science/Culture : les déséquilibres écologiques, les enjeux des technologies numériques, les nanotechnologies, la marchandisation des activités humaines, la pauvreté et la précarité dans les sociétés occidentales et à l'échelle planétaire, l'éducation. Ces réflexions ont nourri la pensée de l'écologie politique à ses débuts.

Au début des années 2000, sous l'influence notamment du philosophe et essayiste Patrick Viveret, une manière nouvelle d'aborder les difficultés que rencontrent les sociétés humaines, et la question de leur nécessaire transformation, a émergé au sein du réseau Transversales Science/Culture. Cette approche a fait entrer dans les réflexions, avec plus de force que par le passé, la « question humaine » dans le champ politique. En écho à la notion de valeur monétaire de plus en plus prégnante dans la pensée politique et sociale, Patrick Viveret écrit : « La vraie valeur, au sens étymologique du terme, est celle qui donne force de vie aux humains. Encore faut-il que l'humanité cesse de dévaloriser sa propre condition et cesse de chercher cette valeur introuvable dans des machines ou des signes monétaires. Ce que nous apprennent la mutation informationnelle et les nouvelles frontières de la connaissance et du vivant est que la vraie richesse, demain plus encore qu'hier, sera celle de l'intelligence du cœur. »[5]

Dans le même temps, Edgar Morin affirme que la réforme de la pensée, qui nécessite une réforme de l'esprit, exige également une réforme de l'être, qu'il appellera la réforme personnelle, ou encore l'auto-réforme[6].

C'est dans ce contexte que Jacques Robin, Laurence Baranski, Patrick Viveret, et le journaliste Philippe Merlant[7] ont initié, avec d'autres chercheurs et praticiens, le projet Interactions TP-TS. Les propositions émises se situent sur le terrain de l'innovation sociale au service d'organisations et de sociétés responsables et solidaires[8].

Il faut noter que cette filiation n'est pas exclusive. L'idée TP-TS n'est pas nouvelle. On la trouve par exemple chez Platon et Socrate selon lequel « pour prétendre gouverner la cité, il faut apprendre à se gouverner soi-même », ou encore chez Gandhi au travers de sa proposition : « Sois toi-même le changement que tu veux voir pour le monde. »

Alors qu'initialement l'association Interactions TP-TS a veillé à mettre au même plan la transformation sociale et la transformation personnelle, insistant, étudiant et invitant à expérimenter avant tout l'interaction dynamique entre ces deux niveaux de transformation (personnelle et sociale), d'autres penseurs mettent l'accent sur la transformation personnelle.

C'est par exemple la posture du Mouvement Colibris co-fondé par Pierre Rabhi. Le Mouvement Colibris promeut l'idée que « la vraie (R)évolution est celle qui nous amène à nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde ». Ce mouvement pose ainsi l'existence d'un lien, d'une interaction, entre la transformation personnelle et la transformation sociale. Il donne néanmoins un temps d'avance à la transformation personnelle : « L'association place le changement personnel au cœur de sa raison d'être, convaincue que la transformation de la société est totalement subordonnée au changement humain. »[9]. Cette idée est reprise dans le livre et le titre même du livre de Christophe André, Jon Kabat-Zinn, Pierre Rabhi et Mathieu Ricard : «  Se changer, changer le monde. »[10]

Stéphane Hessel relie également les deux dimensions personnelle et sociale de la transformation. Elle doivent selon lui avancer de concert : « La barbarie qui menace l'humanité n'est pas extérieure mais intérieure. Une transformation personnelle de nos comportements, éduqués à l'autonomie et à la complexité, doit accompagner la transformation sociale. »[11]

Le philosophe Abdennour Bidar aborde quant à lui le thème TP-TS en philosophe ouvert à la dimension spirituelle. Il suggère que la « vie reliée » pourrait devenir la forme de vie apte à sortir l'humanité des dangers qui la menace par le triple lien, à soi, aux autres et à la nature[12].

Pour le philosophe et essayiste Patrick Viveret, l'axe TP-TS ouvre un questionnement et permet une évolution de nos pratiques relationnelles de nature à réduire « l'empreinte écologique », aussi néfaste que l'empreinte écologique[13]. Selon Patrick Viveret, la transformation personnelle et la transformation sociale vont de pair car les humains font partie du problème que rencontre l'humanité et nos sociétés. Nous devons décrocher du modèle dominant, aller au fond du problème. Pour le philosophe, au fond du problème, il y a la peur, que nous devons apprendre à remplacer par le bien-vivre, la joie : « La vraie alternative à la captation, c'est la joie, car la captation se nourrit de la peur.»[14] Pour résister aujourd'hui au capitalisme qu'il qualifie de "forcené", Patrick Viveret insiste sur l'importance de faire de l'art du bien vivre et de la sagesse un enjeu politique, et pas uniquement personnel.[15]

Liens avec la Pensée Complexe (Edgar Morin)

La pensée complexe développée par le sociologue Edgar Morin est « la marraine » du projet Interactions TP-TS. Trois propositions du sociologue, simplement formulées[6], sont des repères pour la dynamique TP-TS :

  • Proposition relative à l'interaction entre la transformation personnelle et la transformation sociale :

« Comment peut-on songer à améliorer durablement les relations humaines sur le plan social, sur le plan planétaire, si nous sommes incapables de le faire au niveau interindividuel ? C'est normal, dira-t-on, les relations humaines sont comme cela ; mais cette réduction du tout au plus mesquin, au plus bas, au plus petit, n'est pas normale du tout. Il manque ce minimum de régulation psychique et de ce fait notre vie est empoisonnée par les incompréhensions….. La question devient donc : comment créer des groupes, des réseaux, des connexions en fonction de cette idée de la réforme personnelle, de l'esprit, des mentalités ? »

  • Proposition relative à la transformation personnelle :

« La réforme individuelle doit être intégrée dans une conception d'ensemble de l'anthropologie de l'humain… En fait, cette réforme de l'esprit touche à tout. C'est un aspect nucléaire mais de quelque chose qui est relié à tout le contexte humain. Il faut le prendre "par tous les bouts" mais en commençant par le problème de l'auto-examen. »

  • Proposition relative à la transformation collective. Ce niveau de transformation se situe au niveau des groupes à taille humaine (les petits groupes) au sein desquels il est possible d'observer et d'expérimenter ensemble et concrètement la notion d'interaction TP-TS. On agit alors au niveau de la transformation collective (TC) :

« Toute assemblée doit s'auto-examiner elle-même : où en sommes-nous ? Pourquoi ne nous comprenons-nous pas sur ce point ? Qui sommes-nous ici et que faisons-nous ? Cela est indispensable et doit être systématisé. Tout mouvement doit surmonter à chaque instant le péril de la désintégration par sectarisme. C'est l'aventure de la vie, c'est l'auto-régénération du mouvement par lui-même. »

Les réflexions et les propositions d'Interactions TP-TS relèvent d'une démarche systémique. Dans son ouvrage « La Voie. Pour l'avenir de l'humanité », Edgar Morin souligne que « la réforme de vie » que nous devons selon lui engager est indissociable des autres réformes (de la pensée, de l'éducation, de société), ce qu'à bien reconnu, précise-t-il, l'association française Transformation Personnelle-Transformation sociale[16]. Ces différentes réformes fonctionnent en boucles interactives ; elles ont des impacts les unes sur les autres, autant qu'elles sont impactées par les transformations qui s'opèrent aux niveaux individuel, collectif et social. L'objectif proposé par l'axe TP-TS est la mise en place de boucles positives et épanouissantes en privilégiant une vision systémique, complexe.

Citoyenneté / Société civile

La prise en compte de l'axe TP-TS dans les dynamiques humaines a rencontré en 2001 un écho au sein de la société civile, notamment auprès de Chico Whitaker[17], cofondateur du processus de Forum Social Mondial.

En janvier 2003, un atelier Interactions TP-TS a été animé à l'occasion du deuxième Forum social mondial à Porto Alegre (en utilisant l'approche du Théâtre Forum d'Augusto Boal avec l'aide la Compagnie NAJE). Cette initiative a été relayée en France par le journaliste Michel Abescat dans Télérama, dans un article intitulé « Porto Alegre : se transformer soi-même pour mieux changer le monde ».[18]

Depuis 2002, année de leur création, la notion de l'articulation entre la transformation personnelle et la transformation sociale est au cœur des réflexions et des propositions des Dialogues en Humanité, un réseau et un forum mondial sur la question humaine. Pour Geneviève Ancel, co-fondatrice des Dialogues en humanité, interrogée en 2016 par mail dans le cadre de la réactualisation de cet article de wikipédia : « Il est possible de contribuer à changer/transformer/faire évoluer le monde à condition de favoriser/inviter au développement de sa qualité intérieure ; TP-TS en est la base, l'invitation à faire évoluer son rapport à soi, rapport aux autres, rapport à la nature.» L'axe TP-TS était par exemple requestionné par Les Dialogues en humanité, en 2015, dans ses réflexions préparatoires à la COP21. Lors de la rencontre du 1er décembre 2015, deux questions étaient mises en débat : 1/ Comment la société civique est-elle capable de faire face aux nouveaux défis du climat et des grands enjeux de l'avenir de l'humanité ? 2/ Quel rôle/services peuvent rendre les Dialogues en humanité dans cette perspective notamment sur la proposition de reliance et de TP-TS (Transformation Personnelle, Transformation Collective et Transformation Sociale) ?[19]

La notion TP-TS a été reprise à partir de 2011 par le Pacte civique, mouvement qui relie plus de 140 associations. Lors du lancement de ce mouvement, les 14 et 15 mai 2011, un des ateliers proposait d'échanger sur la question suivante : en quoi relier la transformation personnelle à la transformation du collectif est aujourd'hui un acte politique? Pour Jean-Baptiste de Foucault, coordinateur du Pacte civique, ancien commissaire au plan, et président-fondateur de Solidarités nouvelles face au chômage, la notion d'interaction entre la transformation personnelle et la transformation sociale est capitale. Interrogé par mail en 2016 dans le cadre de la réactualisation de cet article de wikipédia, Jean-Baptiste de Foucault précise : « Interactions TP-TS a ouvert une voie que le Pacte civique s'efforce de poursuivre. La transformation personnelle seule, même si elle est importante, trouve vite ses limites face aux grands systèmes. La transformation collective, essentielle évidemment, trouve également ses limites si elle n'entraîne pas les changements personnels qui la confortent. La distorsion peut être source de graves incohérences sociales, par exemple quand un individualisme cohabite avec un désir de solidarité totalement externalisé sur l'État.»'[réf. nécessaire] Les 32 engagements du Pacte Civique[20] reposent sur la mise en oeuvre simultanée de trois types de changement (ou transformation) : celui des comportements individuels, celui du mode de fonctionnement des organisations, celui des politiques et des institutions. Pour le Pacte civique, ces changements agissent en interaction.

Pour Jean-Claude Devèze, co-animateur de l'Observatoire citoyen de la qualité démocratique et responsable à Démocratie & spiritualité de sa lettre mensuelle, « le changement politique ne pourra se produire que si nous sommes capables de rendre synergiques et cohérentes nos transformations personnelles, nos transformations sociales et nos transformations politiques. »[21]

En tant que président du mouvement Sol, un mouvement qui se fixe pour objectif une réappropriation citoyenne de la monnaie au service d'une société du bien vivre, Patrick Viveret (également interrogé en 2016 par mail dans le cadre de la réactualisation de cet article wikipédia), précise que « Sol intègre la nécessité d'articuler transformation personnelle et transformation sociale, car le rapport à l'argent relève autant de l'intime que de grands enjeux planétaires. Sol propose notamment l'organisation d'une Université du bien vivre ou seraient travaillées ces deux dimensions.»[réf. nécessaire]

Lors de sa création, en 2013, la plateforme de relance de collectifs et mouvements citoyens, le Pouvoir citoyen en marche..., s'est référé à la notion TP-TS. [22]

Domaines de recherche et d'expérimentation

De 2002 à 2010, le projet Interactions TP-TS a engagé [évasif] des réflexions et proposé des expérimentations visant à étudier la dynamique TP-TS dans les domaines de l'éducation, de l'entreprise, des pratiques citoyennes, et plus largement des valeurs sociétales. L'association s'est appuyée sur des travaux pré-existants dans le but d"élargir les champs de la réflexion et de l'action[23]. Les présentations thématiques ci-dessous restituent l'historique de ces travaux, mais elles ont surtout pour objectif d'indiquer la manière dont la dynamique TP-TS est aujourd'hui pris en compte et mis en oeuvre. Il ne s'agit que d'une première approche qui nécessite d'être complétée et enrichie.

Éducation

Sous l'impulsion d'Armen Tarpinian, en partenariat avec la Revue de psychologie de la motivation[24], Interactions TP-TS a mis en avant l'importance du développement des compétences psycho-sociales[25] des différents acteurs du monde de l'éducation : les élèves, les enseignants, les personnels du système éducatif. Les travaux des chercheurs et des praticiens impliqués dans ces réflexions, constitués en réseau, se poursuivent au travers du collectif École changer de cap !. [26]

Pour la psychologue Maridjo Graner, membre du bureau de l'association Ecole Changer de cap !, et coordinatrice avec Armen Tarpignan de l'ouvrage « L'Education psycho-sociale à l'école »[27],[Qui ?], la transformation sociale ne peut se passer de la transformation des individus. Cette interaction doit être enseignée et intégrée dans les méthodes d'apprentissage. Cet enseignement passe par l'enseignement à la coopération, le travail en équipe et la co-formation, ou encore, pour les enseignants, par la formation à la médiation et à la résolution des conflits[28].

Entreprise

L'approche proposée par Interactions TP-TS dans le monde des entreprises[29] rejoint entre autres celle de Peter Senge[30] développée par le réseau des organisations apprenantes SOL (Solvang Organizations Learning). Le jeu collectif, la coopération et l'apprenance sont présentés comme des postures et des pratiques sources de valeur ajoutée, tout en ouvrant sur une autre idée de la compétition et de la performance. Comme le dit Albert Jacquard [31] : « La compétition pourrait se jouer non pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres ». Et la performance devrait être « d'arriver à être meilleur que soi, plutôt que meilleur que l'autre ».

La prise en compte de la dynamique TP-TS dans l'entreprise ouvre sur des pratiques telles que la facilitation, le coaching, et plus récemment la pleine conscience. Pour Ivan Maltcheff, co-fondateur d'Interactions TP-TS et coach de transformation, il s'agit, dans les collectifs et les organisations, d'accorder très concrètement une grande importance aux processus de « l'être ensemble » au travers des processus d'animation, de chartes interactionnelles, de l'attention portée aux relations humaines.[32]

L'interaction entre la transformation personnelle et la transformation sociale dans l'entreprise est étudiée[33] par Jacques Lecomte[34] sous l'angle de la psychologie positive. Selon Jacques Lecomte, la psychologie positive appliquée à l'entreprise « met clairement en évidence la nécessité, si l'on veut comprendre avec justesse la vie au travail, de s'intéresser à la fois à l'individu, au collectif de travail et au fonctionnement global de l'organisation. Toute vision partielle serait par nature réductrice. »

Pratiques citoyennes

Sur le modèle des cafés philosophiques, des cafés scientifiques, et des cafés littéraires, des « cafés coopératifs » ont été régulièrement animés entre décembre 2003 et novembre 2006 à l'initiative d'Eric Langevin et Isabelle Gronemann. Les cafés coopératifs proposent au public d'expérimenter et de partager des jeux et des pratiques de coopération animés par des professionnels de l'accompagnement et par des artistes.

Du point de vue de la citoyenneté, la prise en compte de l'axe TP-TS invite à développer dans la vie sociale et citoyenne les pratiques qui favorisent le respect de la parole de l'autre, l'écoute, l'éthique du débat, la gestion pacifiée et constructive des désaccords (selon notamment la méthode des désaccords féconds[35]), la production d'intelligence collective, la co-création. Ces pratiques rejoignent les approches aujourd'hui véhiculées par des disciplines telles que l'écoute active, la communication non-violente, la médiation, la deep ecology, la prise de décision par consentement….

Des initiatives qui vont dans ce sens se développent aujourd'hui. Par exemple Coop-Cité. Cette société coopérative à intérêt collectif, créée en 2012 et qui regroupe aujourd'hui plus d'une trentaine d'organisations, a pour vocation de créer des espaces et des événements éco-citoyens, et d'accompagner les citoyens et les collectifs dans le changement de paradigme. La dimension de la transformation personnelle y est mise en lien avec la transformation sociale. Pour Damien Geffroy et Michèle Stien, co-fondateurs, « la question comment faire société ensemble est plus que jamais d'actualité. Le quatrième pilier au cœur de la raison d'être de Coop-Cité, "s'appliquer la transformation", est inspirée du travail de l'association Interactions TP-TS , co-fondée par Jacques Robin et Laurence Baranski, et qui fut précurseur en France au début des années 2000. Nous tentons nos propres semis pour faire fleurir nos jardins intérieurs au service de la transformation du monde en marche. »[36][réf. nécessaire]. C'est le cas également de l'Université du nous qui forment aux démarches de coopération au service de la transition citoyenne ; les ateliers proposés reposent sur le principe selon lequel « comme toute transformation profonde et durable, le changement collectif passe par la case départ : notre transformation individuelle. » [37]

Pour Laurence Baranski, co-fondatrice d'Interactions TP-TS, la sensibilisation et l'expérimentation citoyenne à la dynamique TP-TS[38] est un enjeu sociétal, à la fois personnel et politique, qui mérite de faire l'objet d'un vaste chantier d'éducation populaire et citoyenne.

Valeurs émergentes/créatifs culturels

La réflexion sur les « Valeurs émergentes » a été lancé en octobre 2002, à la suite de la parution en France de l'ouvrage « L'émergence des Créatifs Culturels. Enquête sur les acteurs d'un changement de société »[39], traduction en français d'une étude publiée en 2000 aux États-Unis[40]. Béatrice Quasnik[41] et l'éditeur de l'ouvrage, Yves Michel, créent alors un groupe de travail visant à mener une étude similaire en France, avec le concours du sociologue Jean-Pierre Words notamment. L'étude pour la France a été publié en 2007 sous le titre « Les Créatifs Culturels en France »[42]. Cette étude rend compte des valeurs en émergence qui commencent à s'exprimer avec de plus en plus de force dans la société civile : soin pour la Terre et pour l'humain sous toutes ses formes, développement personnel, médecines douces, solidarité, engagement dans la société, bénévolat, cohérence et intégrité [43]... Différentes études visant à identifier les Créatifs Culturels en Europe, et plus largement les valeurs émergentes, ont été réalisées. Parmi elles, l'étude réalisée en 2015 en Belgique à l'initiative de Vincent Commenne, qui veut contribuer à l'émergence d'une « société plus responsable, inclusive, durable et porteuse de sens ».

En 2016, dans son ouvrage « Eloge de la métamorphose »[44] Alain de Vulpian note que la traduction des valeurs et des aspirations de la « société des gens », dans les pratiques collectives et les institutions démocratiques, se heurtent aux « anciens pouvoirs » qui freinent la métamorphose en cours et nécessaire. Néanmoins, évoquant l'axe TP-TS, il constate une évolution. « Des dirigeants politiques ont déjà compris qu'il fallait se changer eux-mêmes pour changer la société.»

De 2004 à 2007, Interactions TP-TS a proposé le séminaire Reconnexions, conçu et animé par Béatrice Quasnik, inspirée du travail de l'éco-philosophe Joanna Macy[45], et dont le but est de faire exprimer par les participants eux-mêmes les valeurs et choix d'actions qu'ils souhaitent développer dans la société[46].

Modes de fonctionnement proposés par Interactions TP-TS

Une des affirmations d'Interactions TP-TS est qu'il ne peut y avoir aujourd'hui de projet politique sans une exigence éthique. La conscience de cette exigence apparaît au travers des moyens que se donne le groupe, le collectif, la société porteuse de ce projet politique, pour mettre en cohérence ses objectifs avec ses modes de fonctionnement : il s'agit de fonctionner à l'intérieur du collectif en cohérence avec ce que l'on promet pour l'extérieur. Deux principes de fonctionnement collectif ont été retenus :

  1. Les membres qui participent au groupe doivent s'organiser de façon que les modes de relations entre eux et avec l'environnement soient des modes coévolutifs et coopératifs. Ces modes de fonctionnement coopératifs sont expérimentés en permanence et en premier lieu par la structure animatrice du groupe (comité de pilotage, comité de direction...). Régulièrement, des temps d'observation des pratiques doivent permettre de dégager des enseignements sur « la manière dont fonctionne le groupe», et d'enrichir ces modes de fonctionnement et de relations. Cette observation prend le nom de « bilan relationnel » et s'appuie sur une « charte relationnelle ».
  2. Toutes les personnes impliquées dans la vie du groupe sont invitées à porter une attention équivalente à la qualité de l'objectif à atteindre (le fond) et à la manière dont elles l'atteignent (la manière de faire ensemble).

Ces deux principes ont conduit à élaborer deux « outils » : la charte relationnelle et le bilan relationnel[47].

Charte relationnelle

La charte relationnelle[48] est un référentiel de cohérence entre actions et valeurs. Ce référentiel s'apparente à un faisceau de repères utilisable pour apprécier et rendre conscients les processus relationnels au sein d'un groupe. Il part du principe que tout collectif a la responsabilité de faire vivre en son sein les valeurs qu'il prône dans son action vers l'extérieur. Loin d'être un carcan contraignant, le référentiel doit être une source d'inspiration, de discussion, et d'amélioration.

Chaque collectif peut construire sa charte relationnelle (son référentiel), à partir des valeurs qu'il porte et qu'il souhaite faire vivre. Les questions associées (à imaginer lors de l'élaboration de la charte) pourront être posées régulièrement , et tout particulièrement à l'occasion d'un temps dédié au bilan relationnel.

Remarque : dans la colonne de droite ci-dessous, les questions peuvent être posées à la première personne, ce qui donnera une tonalité plus impliquante lors du bilan relationnel et permettra de rester plus proches de la « vérité » et de la sensibilité de chacun (exemples : « Comment chaque membre se sent-il reconnu dans le groupe ? » devient « Comment est-ce que je me sens reconnu dans le groupe ? » ; « Comment le groupe traite-t-il en interne les problèmes de pouvoir ? » devient « Comment est-ce que je traite les problèmes de pouvoir ? »)

Le référentiel d'Interaction TP-TS (à titre d'exemple)

Fondements théoriques, valeurs du groupe Questions d'évaluation
Le principe d'humanité : tout être humain a droit à la dignité et à la reconnaissance Chaque membre se sent-il reconnu dans le groupe ?
La construction de l'autonomie Chacun bénéficie-t-il, à titre individuel, du travail réalisé en commun ?
Développer un pouvoir créateur et non un pouvoir captateur Comment le groupe traite-t-il, en interne, les problèmes de pouvoir ?
La pensée complexe et l'organisation apprenante Comment le groupe développe-t-il l'esprit critique de ses membres et favorise-t-il la production d'intelligence collective ?
La coopération et la solidarité Comment le groupe déjoue-t-il la logique de guerre ?
La culture du débat et la démocratie plurielle : la solution naît de la pluralité des points de vue Le groupe sait-il rendre, entre ses membres, les désaccords féconds ?
L'innovation sociale et la créativité Comment le groupe se rend-il capable d'inventer au lieu de répéter ?
La démocratie : par "tous" et pour "tous"; la valorisation des différences Comment les membres du groupe intègrent-ils les "autres ", "les forcément différents", "les marginaux"?
Le modèle du réseau Le groupe reste-t-il ouvert aux autres groupes ?
La responsabilité sur le long terme : la durabilité Le groupe garde-t-il le sens de son projet ?
L'évaluation : discussion démocratique sur les valeurs et leur traduction Comment le groupe évalue-t-il son action au regard de son objectif ?

Bilan relationnel

Le bilan relationnel est une pratique qui permet d'apprécier régulièrement si le fonctionnement du groupe reste cohérent avec sa finalité, ses intentions de départ et ses valeurs. Le bilan relationnel s'appuie sur les questions proposées dans la charte de fonctionnement. Elles constituent une base à partir de laquelle les membres du groupe peuvent investiguer l'écart entre leurs pratiques, leurs valeurs et leurs vécus. Ces questions peuvent être posées à l'occasion d'un libre échange en groupe, ou selon d'autres modalités. Ainsi, dans le cadre de l'association Interactions TP-TS, différentes pratiques ont été utilisés :

  • Le théâtre : au travers de la mise en scène de saynètes qui s'inspirent du vécu du groupe au cours de l'année écoulée, jouées par les membres du groupe (avec l'aide d'une professionnelle des techniques du théâtre forum), les membres visualisent la nature des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres, et leurs impacts. Ces saynètes sont suivies d'échange en groupe.
  • Le questionnaire en ligne : chaque membre du groupe est invité à répondre à un questionnaire qui reprend les questions de la charte relationnelle. Les résultats sont ensuite consolidés. Il s'agit d'une technique intéressante pour mesurer quantitativement le degré de satisfaction relationnelle, mais insuffisante pour redynamiser les liens interpersonnels si les « résultats » ne font pas l'objet d'une discussion en groupe.
  • L'expression individuelle écrite. Après la lecture d'une poésie par exemple pour poser une ambiance, les membres répondent par écrit à trois questions relatives au vécu de la vie au sein du groupe. Puis les feuilles sont réparties au hasard entre les participants. Chacun lit le texte qu'il a en main, sans que les textes ne soient ensuite commentés. Cette technique permet de faire apparaître la richesse et la diversité des sensibilités dans le groupe, puis d'en discuter librement. Cette technique ouvre l'imaginaire collectif et permet d'apprécier la sensibilité collective du groupe.
  • L'échange en binôme ou en trinôme. Chacun est invité, en s'adressant à l'autre, à répondre à une même question issue de la charte relationnelle, par exemple : « en quoi est-ce que je te reconnais ?». Cette seule question est d'une grande richesse de nature à revitaliser le fonctionnement d'un collectif.

L'expérience montre que le bilan relationnel ne prémunit pas le groupe de toute difficulté, voire pathologie, relationnelle, mais il permet de rééquilibrer les relations et de prévenir certaines dérives relationnelles.

Parce qu'elle prend du temps, la pratique du bilan relationnel oblige à ralentir individuellement et collectivement le rythme d'avancement du groupe pour revenir à l'essentiel des relations humaines et des intentions du groupe.

Cette pratique régénère le lien avec les autres : « l'être » prend sa place à côté du « faire », le « chemin » est revalorisé par rapport au seul « but ».

L'association Interactions TP-TS : bilan et hypothèses

Le projet Interactions TP-TS s'est développé à partir de 2002 dans un cadre juridique : l'association Interactions TP-TS, association loi de 1901 à but non lucratif. Afin de fonctionner en cohérence avec ses valeurs, l'association s'est dotée d'une charte relationnelle et d'un collectif d'animation, à a mis en oeuvre la pratique du bilan relationnel.

Les activités d'Interactions TP-TS (publications, groupes de réflexion et d'expérimentation, rencontres thématiques, manifestations…) se sont développées dans ce cadre juridique et relationnel jusqu'à la dissolution de l'association le 13 janvier 2011. Les travaux de l'association ont été progressivement mis à disposition sur le site de l'association. La dynamique TP-TS a été reprise par d'autres groupes, réseaux et initiatives avec lesquels le projet avait tissé des liens pendant ses dix années d'existence.

En 2010, les archives de l'association ont été confiées à l'IMEC, Institut Mémoires de l'Edition Contemporaine.

L'inscription du bilan relationnel dans les textes statutaires

La pratique régulière du bilan relationnel accroît progressivement la maturité individuelle et collective[réf. nécessaire]. La proposition [réf. nécessaire] d'Interactions TP-TS est d'inscrire l'obligation de la réalisation d'un bilan relationnel dans les règles de fonctionnement, au même titre qu'il est obligatoire d'établir un bilan d'activité et un bilan financier. Cette proposition s'adresse aux associations, mais également à tout type de collectif (institution, entreprise, équipes…). Cette obligation doit être mise en œuvre avec souplesse (en termes de méthode, de rythme…) afin de ne pas devenir un carcan trop strict, mais un levier de régénération relationnelle.

Les expériences conduites par Interactions TP-TS montrent que l'inscription d'un bilan relationnel dans les textes fondamentaux d'une association et de tout collectif est un levier qui permet :

  • à chacun de pouvoir légitimement en rappeler l'importance (notamment quand le groupe tend à négliger la dimension et la qualité relationnelles, convaincu que tout le monde est sur la même longueur d'onde) ;
  • à chacun de pouvoir légitimement demander que l'ensemble du groupe prenne le temps de travailler sur le lien relationnel (la forme) et pas seulement des thèmes de travail et la production (le fond sur lequel nous avons l'habitude de sur-investir notre énergie) ;
  • que la conscience relationnelle soit progressivement intégrée aux pratiques habituelles du groupe, et se développe.

Développement personnel

L'axe TP-TS invite à travailler sur le lien à l'autre, dans le respect inconditionnel de l'autre et de soi-même. Ce travail favorise la prise de conscience sur soi, peut bousculer les certitudes et les croyances, réveiller des émotions, toucher la sensibilité. Un espace TP-TS n'est cependant pas un espace thérapeutique : chacun a la responsabilité de son propre chemin de développement personnel, de sa quête d'équilibre, de mieux être. La dynamique TP-TS aide à avancer dans ce processus mais ne s'y substitue pas.[49]

Cette prise en compte du fond (l'objectif) et de la forme (la manière de « faire ensemble ») est un garant de la cohérence et de la dynamique collective.

Publications

  • Annie Battle et Laurence Baranski, Préface Hervé Sérieyx, Comment jouer collectif, Éditions d'Organisation, 2005 ( (ISBN 2708132997), (ISBN 978-2708132993))
  • Ouvrage collectif, Le livre blanc. A la découverte de la personne socialement responsable, Éditions Années Lumière, 2006
  • Ouvrage collectif placé sous la direction d'Armen Tarpinian, Georges Hervé, Laurence Baranski, Bruno Mattéi, École Changer de cap. Contributions à une éducation humanisante, Éditions Chronique Sociale, 2007 ( (ISBN 2850086541), (ISBN 978-2850086540))
  • Jacques Robin et Laurence Baranski, Préface René Passet, Postface Edgar Morin, L'urgence de la métamorphose, 2007, réédition 2008 aux Éditions In Libro Veritas ( (ISBN 2352091853), (ISBN 978-2352091851))

Liens externes

Le site de l'association Interactions TP-TS

Références

  1. Texte repris dans la lettre REVEIL et sur le site des Dialogues en humanité.
  2. fVoir l'article Une école de pensée française dédiée à la complexité débouche sur un projet à taille humaine, de Béatrice Quasnik, dans Le manager éclairé, Laurence Baranski, Éditions Eyrolles, 2014, Pages 284-285, (ISBN 978-2212559934). Voir également l'avant-propos d'Armen Tarpinian dans l'ouvrage École changer de cap... , Éditions Chronique Sociale, 2007, Page 9, (ISBN 978-2-85008-654-0) (BNF 41074497)
  3. Initiative de réflexion transdisciplinaire mêlant économie (René Passet), philosophie, biologie (Henri Laborit), écologie, technologie (Joël de Rosnay), sociologie (Edgar Morin)… Actif pendant 10 ans (jusqu'en 1976), le groupe des dix, créé par Jacques Robin et Robert Buron, s'est prolongé au travers de différentes initiatives dont le GRIT (Groupe de Recherche Inter et Transdisciplinaire) et Transversales Science/Culture (revue transdisciplinaire traitant des mutations contemporaines et réseaux d'acteurs)
  4. Voir le détail de cette filiation dans L'urgence de la métamorphose, Jacques Robin et Laurence Baranski, Éditions InLibroVeritas, 2008, Pages 181-188, (ISBN 978-2352091851).
  5. Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse, Éditions de l'Aube, 2002 ( (ISBN 2815900653 et 978-2815900652))
  6. 6,0 et 6,1 La réforme de la pensée passe par une réforme de l'être, publié dans Transversales Science/Culture, décembre 2000, propos recueillis par Laurence Baranski. Affirmation à laquelle le philosophe et journaliste André Gorz, proche du réseau Transversales Science/Culture répond par une question : « Qui mènera la nécessaire bataille de l'esprit ? » André Gorz, L'immatériel, Galilée, 2003 ( (ISBN 2718605928 et 978-2718605920))
  7. Philippe Merlant et Luc Chatel, Médias : La faillite d'un contre-pouvoir, Éditions Fayard, 2009, ( (ISBN 2213635072), (ISBN 978-2213635071))
  8. La première réunion fondatrice du projet a eu lieu le 4 juillet 2001. Elle réunissait, outre les initiateurs : Annie Batlle, Jacques Boussin, Karine Boyer, Daniel Brabis, Henryane de Chaponnay, Pascale Delille, Claire Héber-Suffrin fondatrice des Réseaux d'Échanges Réciproques de Savoirs, Marie Seguette, Jean-Paul Karsenty, Célina Whitaker, Philippe Lefèvre Whittier, Éric Langevin, Laurence Mermet, Didier Minot, Dominique Picard, Danielle Salomon, Anne-Corinne Zimmer. En 2002, le projet Interactions TP-TS est devenu l'association Interactions TP-TS, association loi de 1901 à but non lucratif. L'association a cessé de fonctionner début 2011, après avoir émis des propositions relatives à la prise en compte de la dynamique TP-TS dans l'éducation, l'entreprise, le fonctionnement des collectifs humains, la société.
  9. [1].
  10. Christophe André, Jon Kabat-Zinn, Pierre Rabhi et Mathieu Ricard, "Se changer, changer le monde", J'ai lu, 2013, (ISBN 978-2-290-09227-9)
  11. Stéphane Hessel, Citoyen sans frontière, Éditions Fayard, Paris, 2008, p 298
  12. Abdennour Bidar, "Les tisserands. Réparer ensemble le tissu déchiré du monde", Éditions LLL (Les liens qui libèrent), Paris, 2015 (ISBN 979-10-209-0396-9). Voir en particulier le chapitre « Libération politique, libération intérieure », p 103-107.
  13. Patrick Viveret évoque l'axe TP-TS dans La cause humaine, Les liens qui libèrent (LLL), Paris, 2012, (ISBN 978-2918597667) et dans Fraternité, Les liens qui libèrent (LLL), Paris, 2015, (ISBN 979-1020902719).
  14. [2].
  15. [3]
  16. Edgar Morin, La Voie. Pour l'avenir de l'humanité, Éditions Pluriel, 2012, P. 457, (ISBN 978-28185-0178-8).
  17. Changer le monde. Nouveau mode d'emploi, Chico Whitaker, Editions de l'Atelier 2006, (ISBN 978-2708238763). Voir le passage correspondant du livre sur le lien [4].
  18. Télérama 2767, 22/01/2003, p.18-19, [5].
  19. [6].
  20. [7].
  21. Edito : Une aspiration à la démocratie, mai 2016, http://www.democratieetspiritualite.org/2016/05/01/une-aspiration-a-la-democratie/. Jean-Claude Devez évoque l'axe TP-TS dans Citoyens, impliquons-nous, (re)prenons le pouvoir, p. 38, Editions Chronique Sociale, 2015, (ISBN 978-2367171036)
  22. « Une démarche qui se veut aussi TP-TS. Un esprit, des pratiques | Plateforme pour des ÉTATS GÉNÉRAUX du pouvoir citoyen », sur eg-pouvoir-citoyen.org (consulté le )
  23. Ces réflexions et expérimentations sont référencées dans les notes correspondantes ci-après. Elles sont pour la plupart accessibles sur le site [8].
  24. Voir l'origine du partenariat via le lien [9].
  25. " Les compétences psychosociales sont la capacité d'une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C'est l'aptitude d'une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l'occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement." Définition de L'Organisation Mondiale de la Santé, source [10]. Voir également l'article de Jacques Fortin : [11]
  26. L'ensemble des réflexions du collectif a été repris en 2007 dans l'ouvrage collectif École Changer de cap. Contributions à une éducation humanisante, ouvrage collectif placé sous la direction d'armes Tarpinian, Laurence Baranski, Georges Hervé et Bruno Mattéi, Éditions Chronique Sociale, 2007 ( (ISBN 2850086541), (ISBN 978-2850086540)).
  27. Ouvrage Collectif coordonné par Arman Tarpinian et Maridjo Graner, L'éducation psycho-sociale à l'école, Éditions Chronique sociale, 2014, (ISBN 978-2-36717-092-3).
  28. L'école doit repenser la réussite, Armen Tarpinian, La croix, 2008, [12].
  29. Les pistes de réflexion relatives au fonctionnement des entreprises proposées par Interactions TP-TS sont exposées dans l'ouvrage collectif Comment jouer collectif , coordonné par Annie Battle et Laurence Baranski, Préface Hervé Sérieyx, Éditions d'Organisation, 2005 ( (ISBN 2708132997), (ISBN 978-2708132993))
  30. Peter Senge, La Cinquième Discipline. L'Art et la manière des organisations qui apprennent, Éditions Générales First, 1992 ( (ISBN 287691168X), (ISBN 978-2876911680))
  31. Cité dans Comment jouer collectif, co-écrit par Annie Battle et Laurence Baranski sur la base de travaux du groupe Entreprise d'Interactions TP-TS, Préface Hervé Sérieyx, Éditions d'Organisation, 2005, ( (ISBN 2708132997), (ISBN 978-2708132993))
  32. Ivan Maltcheff, Les nouveaux collectifs citoyens, Éditions Yves Michel, 2011
  33. Jacques Lecomte, Les entreprises humanistes, Éditions Les Arènes, Paris, 2016, (ISBN 978-2352044734). "Les trois parties de cet ouvrage correspondent donc aux trois niveaux d'analyse - personnel, interpersonnel et institutionnel - proposés par la psychologie positive. Ce découpage est pratique mais reste un peu artificiel, précisément en raison de l'interaction entre ces trois niveaux. Le lecteur ne sera donc pas étonné de constater des liens constants entre eux : par exemple, dans la première partie, concernant l'individu, sont mis en évidence les effets des relations humaines - positives ou négatives - sur le sentiment de valeur personnelle ressenti  par un individu, ainsi que l'impact, sur le bien-être individuel, de la politique salariale de l'entreprise. Inversement, dans la partie sur l'institution sera présenté le rôle majeur de l'éthique personnelle des dirigeants dans l'orientation globale d'une organisation." Page 11
  34. Jacques Lecomte évoque la dynamique entre la transformation personnelle et la transformation sociale dans plusieurs de ses ouvrages, notamment Donner un sens à sa vie, Odile Jacob, 2007, pages 266-267, (ISBN 978-2738120038).
  35. [13]
  36. [14].
  37. [15].
  38. La manière de prendre en compte l'interaction entre la transformation personnelle et la transformation sociale dans la vie quotidienne des citoyens est présentée dans l'ouvrage Le livre blanc. A la découverte de la personne socialement responsable, né d'une réflexion collective animée par Nicole Van der Elst. Éditions Années Lumière, 2006. Cet ouvrage est largement cité par Jacques Lecomte, chercheur en psychologie positive, dans l'ouvrage Donner un sens à sa vie, Éditions Odile Jacob, 2007.
  39. Paul Ray et Sherry Ruth Anderson, L'émergence des Créatifs Culturels – Enquête sur les acteurs d'un changement de société, Éditions Yves Michel, 2001 ( (ISBN 291349210X), (ISBN 978-2913492103))
  40. Etude publiée en 2000 aux Etats-Unis après 14 années d'enquête et réalisée en collaboration par un sociologue, Paul H. Ray et une psychologue, Sherry Ruth Anderson, elle même spécialiste des itinéraires de transformation. (référence ?)
  41. Béatrice Quasnik, Libérez vos énergies, Editeur FIRST, 1995 (ASIN: B0045C2E8A). Cet ouvrage jetait les premières bases d'un concept analogue à TP-TS dans les entreprises, associant développement des personnes et développement des organisations. Le magazine Quantique a publié mensuellement a partir de janvier 2005 la chronique de Béatrice Quasnik « Ces valeurs émergentes qui transforment notre vision du monde » où, à partir d'observations de nos contemporains dans la cité et dans les entreprises, sont décryptés les signaux faibles qui témoignent d'une volonté d'un nombre grandissant de personnes de tisser une société davantage respectueuse de la vie. Voir également Devenir acteur du changement. Clés pour une grammaire relationnelle, Éditions Chronique sociale, 2011
  42. Association Biodiversité Culturelle, Préface Jean-Pierre Words, "Les Créatifs Culturels en France", Éditions Yves Michel, 2006 ( (ISBN 2913492444) (ISBN 978-2913492448))
  43. Une série de présentations publiques a contribué à populariser le terme de Créatifs Culturels Mains d'œuvres à Saint-Ouen (http://www.mainsdoeuvres.org/), à la Maison des métallos, lors du Séminaire international : à la recherche d'une économie fraternelle à Rennes (12-14 décembre 2003 organisé par le réseau Pekea à l'université de Rennes 1, http://fr.pekea-fr.org/)...
  44. Alain de Vulpian, Eloge de la métamorphose, Editeur Saint-Simon, Paris 2016 (ISBN 978-2-915134-96-4).
  45. Joanna Macy, Ecopsychologie pratique et rituels pour la Terre, Editeur Le Souffle d'Or, 2008 ( (ISBN 2840583496), (ISBN 978-2840583493) ) traduction de l'ouvrage “Coming back to life – Practices to Reconnect Our Lives, Our World” paru en 1998.
  46. Ce séminaire a évolué vers une formation co-animée avec Yolande Brossard.
  47. Pour la charte relationnelle TP-TS et la pratique du bilan relationnel de TP-TS voir les ouvrages de Laurence Baranski, Le manager éclairé. Donner du sens au changement, p. 282 à 288, dont p. 287 : « Et si vous vous lanciez dans l'aventure du bilan relationnel ? », Editions Eyrolles, 3ème édition 2014, (ISBN 978-2-212-55993-4) ; Béatrice Quasnik, Devenir acteur du changement. Clés pour une grammaire relationnelle, p. 118 et 119, Editions Chronique Sociale, Lyon, 2011, (ISBN 978-2-85008-896-4) ; Ivan Maltcheff, Les nouveaux collectifs citoyens, p. 72 à 76, Editions Yves Michel, 2011, (ISBN 978-2913492974).
  48. [16]Charte relationnelle d'interactions TP-TS
  49. Cet idée est évoquée dans Le manager éclairé, Laurence Baranski, Editions Eyrolles, 2014, ( (ISBN 978-2212559934)), pages 282 à 288

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