Hugh Hefner

Hugh Hefner
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Alan Light
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Hugh Hefner en 1978.
Fonction
Rédacteur en chef
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Hugh Marston Hefner
Surnom
Hef
Nationalité
Domicile
Formation
Activité
Fondateur et propriétaire du magazine de charme Playboy et fondateur de Playboy Enterprises
Période d'activité
À partir de
Père
Glenn Lucius Hefner ()
Mère
Grace Caroline Swanson ()
Conjoint
Mildred Williams (1949–1959)
Kimberley Conrad (1989–2010)
Crystal Harris (2012–2017)
Enfants
Autres informations
Parti politique
Conflit
Site web
Distinction
Œuvres principales

Hugh Marston Hefner, dit Hef, né le à Chicago et mort le au Manoir Playboy de Holmby Hills à Los Angeles[1], est le fondateur et propriétaire américain du magazine de charme Playboy.

Biographie

Né en 1926 dans une Amérique puritaine en pleine période de prohibition, Hugh Hefner grandit dans une famille de protestants méthodistes conservateurs. Il est le premier enfant de Grace Caroline (née Swanson, 1895–1997), enseignante, et Glenn Lucius Hefner (1896–1976), comptable[2].

À la fin de sa scolarité, Hugh Hefner intègre l’US Army pendant quelques mois lors de la Seconde Guerre mondiale. Après son service militaire, il s’inscrit en psychologie à l'université de l'Illinois à Chicago.

Hugh Hefner avec sa célèbre pipe en 1966.

Hefner crée Playboy en [3],[4]. Le magazine s’adresse aux hommes attirés par un style de vie libertin, festif et sensuel, sans négliger la dimension politique, sociale, sportive et culturelle, puisque de nombreux articles et entretiens de fond sont publiés au cours des années 1950-1980. Hefner avait des pratiques de travail particulières. Il accomplissait son travail par terre dans son bureau et ne s'asseyait que très rarement devant sa table de travail[5]. Il encourageait également ses employés à donner libre cours à leurs pulsions sexuelles[5] et il leur distribuait de la déxédrine (dextroamphétamine), qui était commercialisée en pharmacie, aux États-Unis, dans les années 1930[6].

Le , il est arrêté pour vente de littérature obscène. Tout au long de sa carrière, il défend les valeurs liées à la liberté de pensée, à la tolérance, défendant notamment les droits civiques aux États-Unis au cours des années 1960 et 1970, les droits de l'Homme, le droit à l'avortement, le droit au divorce, les droits des pères… Il a dû lutter aux États-Unis contre les puissants lobbies défendant les valeurs chrétiennes, la ségrégation (dans les années 1960), le racisme, la xénophobie, l'abstinence sexuelle avant le mariage, l'interdiction de l'avortement, etc.

En 2011, il contribue à hauteur de 900.000 dollars à la campagne de préservation de la colline sur laquelle se dresse le panneau Hollywood (dans les années 1970, il avait déjà financé la rénovation du panneau)[7].

Vie privée

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Luke Ford
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Hugh Hefner en 2007.

Le , Hefner épouse Mildred Williams. De cette union naissent deux enfants : Christie et David. Après dix ans de mariage, le couple divorce en 1959.

Il a ensuite de nombreuses aventures avec ses playmates jusqu’à en épouser une le  : Kimberley Conrad. Ils ont deux enfants ensemble : Marston et Cooper. En 1999, ils se séparent, mais par égard pour leurs enfants ils ne concluent leur divorce qu'en 2010.

Le , Hefner se fiance avec la playmate Crystal Harris. Cette dernière le quitte cependant quelques jours avant la cérémonie de mariage, prévue le . La diffusion du magazine de étant largement lancée, il est trop tard pour en changer la couverture avec la photo de Crystal, qui annonce : « America's princess - Introducing Mrs. Crystal Hefner » (« La princesse de l'Amérique — Nous vous présentons Madame Crystal Hefner »).

Son ancienne fiancée et playmate Holly Madison raconte dans un livre autobiographique, Down The Rabbit Hole, l'envers du décor et les humiliations subies par les pensionnaires du Manoir[8].

Le , il épouse enfin Crystal Harris, 26 ans, de soixante ans sa cadette[9],[10].

Il meurt après avoir subi un arrêt cardiaque et une insuffisance respiratoire dû à ses infections à E. coli puis d'une septicemie le à Holmby Hills (Los Angeles) à l’âge de 91 ans. Ses obsèques ont lieu le au Westwood Village Memorial Park Cemetery à Los Angeles dans l'intimité familiale. Il repose désormais auprès de son idole Marilyn Monroe[11]. Très prévoyant, Hefner avait acheté sa concession en 1992 pour 75 000 dollars, à droite de celle de l'actrice[12].

Hugh Hefner et les femmes

Marié en 1949 avec une femme (Mildred Williams) qui lui a donné deux enfants, Hefner n'a pas tardé à collectionner les conquêtes féminines après la fondation du magazine Playboy. L'édition de la revue le mettait en effet en contact avec une multitude de jeunes et jolies femmes. Il divorça de Mildred dès 1959, pour entamer des relations amoureuses et sexuelles avec nombre d'entre elles, Playmates ou non. Pendant plusieurs périodes, il put avoir simultanément deux "petites amies", voire trois ou plus. Kimberley Conrad, Miss Janvier 1988 puis Playmate de l'Année 1989 l'épousa la même année et lui imposa pendant plusieurs années une vie conjugale un peu plus rangée mais ils finirent par se séparer après avoir eu deux enfants ensemble. Vers la fin de sa vie, Hefner épousa en troisièmes noces une deuxième Playmate, Crystal Harris : elle avait 60 ans de moins que lui et finit par devenir sa veuve.

En novembre 2012, un numéro de Playboy présenta un article donnant la liste (non exhaustive !) des femmes ayant partagé sa vie et son lit. L'article s'intitulait Hef's Girlfriends - a Romantic Retrospective et résumait :
Légende : * = Playmate - ** = Playmate de l'Année, # = Epouse (avec le nombre d'enfants)

Les périodes les plus notables sont de 1971 à 1974 ou Hefner se partageait entre Barbi Benton à Los Angeles et Karen Christy à Chicago, puis le « ménage à quatre » formé avec Holly Madison, Bridgett Marquardt et Kendar Wilkinson au début des années 2000.

Playboy

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Hugh Hefner avec Dasha Astafieva (en noir), Karissa et Kristina Shannon pour le 55e anniversaire de Playboy (2007).

Après plus de cinquante ans d'activité, Hugh Hefner apparaît comme le créateur d'une forme de magazine et d'informations, forme reprise, transformée dans de nombreux pays occidentaux au cours des années 1970 et 1980.

Playboy se déclinant en éditions internationales, Hefner était devenu très riche. Sa fortune était estimée à 758 000 000 dollars en 2008. Il possédait un manoir, le Manoir Playboy, où se donnaient d'immenses réceptions et même un Douglas DC-9 personnel, peint en noir et spécialement aménagé, nommé Big Bunny. Le Big Bunny avait été remodelé et décoré par les architectes Ron et Suzanne Dirsmith comme un manoir miniature, avec des chaises pivotantes, une douche pour deux personnes, un énorme canapé-bar, une piste de danse et même un lit elliptique avec chaîne stéréo[13]. Le Douglas DC-9 lui sert également à faire quelques escapades amoureuses et à faire, en 1970, un tour du monde touristique. Par la suite, le Big Bunny sera mis au service de quelques causes humanitaires[14]. L'avion sera en fin de compte vendu à une compagnie sud-américaine qui le réaménagera de façon classique.

En 2011, il rachète les parts flottant en bourse de la holding Playboy Enterprises Inc. pour reprendre le contrôle sur la gestion de son entreprise dont les revenus faiblissaient[15]. En 2016, il vend sa fameuse propriété le manoir Playboy mais continue à y résider[16].

Hugh Hefner est devenu en cinquante ans leader de la presse de charme mondiale et une légende de la presse mondiale. Son magazine, comme sa vie, fait partie des mythes populaires du monde occidental de la seconde moitié du XXe siècle. D'ailleurs, Hefner a acheté, en 2009, sa tombe située à côté de la tombe de Marilyn Monroe au cimetière Westwood Memorial Park de Los Angeles. Dans la mort, Hefner rejoint ainsi le plus grand mythe sexuel du XXe siècle[17].

Publications

  • Hugh Hefner’s Playboy, Une autobiographie illustrée, ponctuée par les grands moments des 25 premières années de Playboy, édité par Taschen, 2010[18] ; rééd. Taschen, 2013[19].

Dans la culture populaire

Références

  1. (en) Laura Mansnerus, « Hugh Hefner, Who Built Playboy Empire and Embodied It, Dies at 91 », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Robert R. Davenport, Roots of the Rich and Famous, Taylor Pub., , p. 49.
  3. (en-US) « The Story of How Hugh Hefner Started Playboy », E! Online,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Stephanie Convery, « Hugh Hefner, founder of Playboy magazine, dies at 91 », sur the Guardian, (consulté le )
  5. a et b Beatriz Preciado (trad. de l'espagnol), Pornotopie : "Playboy" et l'invention de la sexualité multimédia, Paris, Climats, , 242 p. (ISBN 978-2-08-125544-9), p. 145.
  6. Beatriz Preciado, op. cit., p. 158-160.
  7. (en-US) Rebecca Cathcart, « Beacon to Hollywood Stays Alive in the Hills », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. Voir sur purepeople.com.
  9. Voir sur leparisien.fr.
  10. « Mariage: Hugh Hefner a épousé une playmate de 26 ans le soir de Saint-Sylvestre » sur huffingtonpost.fr.
  11. Photographie des cryptes n°1 de Monroe et n°3 d'Hefner. La crypte n°2 mise aux enchères en 2009 sur Ebay avec un prix de réserve de 500 000 dollars, n'a pas trouvé preneur. cf. « Marilyn Monroe n'est pas la meilleure voisine de cimetière », sur 20minutes.fr, .
  12. « Le manoir Playboy », sur vanityfair.fr,
  13. Beatriz Preciado, op. cit., p. 180.
  14. Beatriz Preciado, op. cit., p. 181.
  15. (en-US) « Hugh Hefner reaches deal to take Playboy private », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  16. (en-US) « Playboy Mansion Sold, but Hugh Hefner Is Staying », sur Architectural Digest, (consulté le )
  17. Beatriz Preciado, op. cit., p. 201.
  18. « Hugh Hefner’s Playboy. Éditions TASCHEN (Limited Edition) », sur www.taschen.com (consulté le )
  19. « Hugh Hefner et Playboy : sa vie, son œuvre », sur GQ (consulté le ).
  20. (en) « Hugh Hefner's Son Cooper Hefner Slams 'Salacious Stories' About Late Dad Ahead of Docuseries », sur PopCrush (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Beatriz Preciado (trad. de l'espagnol), Pornotopie : "Playboy" et l'invention de la sexualité multimédia, Paris, Climats, , 242 p. (ISBN 978-2-08-125544-9)

Articles connexes

Liens externes