Forces armées polonaises
Forces armées polonaises Siły Zbrojne Rzeczypospolitej Polskiej | |
![]() | |
Fondation | |
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Branches | Armée polonaise Marine polonaise Forces aériennes polonaises Forces spéciales polonaises |
Commandement | |
Commandant en chef | Andrzej Duda |
Ministre de la Défense | Antoni Macierewicz |
Main-d'œuvre | |
Âges militaires | 18 - 49 |
Disponibles au service militaire | 9 531 855 (16-49 ans) (2010)[1] hommes 9 298 593 (16-49 ans) (2010)[1] femmes |
Aptes au service militaire | 7 817 556 (16-49 ans)(2010)[1] hommes |
Atteignant l'âge militaire chaque année | 221 889(2010)[1] hommes 211 172 (2010)[1] femmes |
Actifs | 100 272 |
Déployés hors du pays | 3 202 (en octobre 2011)[2] |
Réservistes | 240 000 |
Budgets | |
Budget | 9,6 milliards de USD (2017)[3] |
Pourcentage du PNB | 2,01% (2017) |
Les forces armées polonaises ou forces armées de la République de Pologne (en polonais : Siły Zbrojne Rzeczypospolitej Polskiej)[4] constituent l'armée de la République de Pologne. Elle fait partie des forces armées de l'OTAN depuis [5] et des forces armées de l'Union Européenne depuis [6].
Sommaire
Histoire
Deuxième République

Après avoir reconquis son indépendance à la fin de la Première Guerre mondiale, la toute jeune armée polonaise doit lutter contre l'Armée rouge lors de la guerre russo-polonaise. Charles de Gaulle et d'autres officiers français sont envoyés en Pologne de 1919 à 1921 en tant que conseillers militaires et participent à la formation de la nouvelle armée polonaise qui réussit à empêcher la chute du nouvel État polonais face à la Russie socialiste qui deviendra l'URSS à compter de 1922. Il évoque notamment ces événements dans ses Mémoires de Guerre comme les fondements pour sa théorie sur la guerre mécanisée.[7]
En septembre 1939, son ordre de bataille terrestre est le suivant[8],[9], son principal véhicule blindé est la chenillette TKS :
- 26 divisions d'infanterie,
- 1 division motorisée,
- 8 brigades de cavalerie,
- 3 brigades de montagne,
- 56 bataillons de défense territoriale.
L'aviation militaire polonaise est composée de :
- 158 chasseurs PZL P.11 et PZL P.7
- 114 bombardiers/reconnaissance PZL.23 Karaś
- 36 bombardiers moyens PZL
- 120 monoplans d'observation
- 12 avions de transport Fokker.
Elle succombe en à peine plus de trois semaines durant la campagne de Pologne face à la Wehrmacht de l'Allemagne nazie à l'Ouest et est achevée par l'invasion des forces armées de l'URSS à l'Est.
Des milliers de volontaires réussissent à s'échapper du pays pour continuer le combat sur plusieurs fronts de la Seconde Guerre mondiale. Moins de dix jours après l’invasion de la Pologne, un accord est signé entre le gouvernement polonais en exil et le gouvernement français, prévoyant la formation en France d'une Armée polonaise sous commandement opérationnel français[10]. Le recrutement est organisé entre autres dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, où de nombreux émigrés polonais établis depuis 1919 passent devant un conseil de révision présidé par Aleksander Kawałkowski[11], consul général de Pologne à Lille ou de l'un de ses proches collaborateurs, et d'un médecin polonais, le Dr Bratek-Kozłowski , qui est la directeur de la Clinique polonaise de Douai[12].

L'armée polonaise de l'Ouest sous commandement britannique et l'armée polonaise de l'Est sous commandement soviétique sont les deux grandes formations qui portent les couleurs polonaises jusqu'à la fin de la guerre.
En 1944, l'Allemagne nazie écrase la Résistance de l'insurrection de Varsovie.
République populaire de Pologne
Après-guerre, les frontières de la Pologne sont redessinées par l'Union Soviétique et déplacées vers l'ouest. Un gouvernement fantoche dirigé depuis Moscou est installé à la tête de l'Etat polonais qui devient la République populaire de Pologne, qui intègre le Bloc de l'Est, et devient un membre du pacte de Varsovie durant la guerre froide. L'armée polonaise participe à l'invasion de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie en 1968 qui fait suite à la libéralisation économique entreprise par les dirigeants tchécoslovaques (printemps de Prague). L'armée prend alors le nom d'« armée populaire polonaise » (Ludowe Wojsko Polskie).

Troisième République
En 1989, à la suite de la dislocation de l'URSS, le pays se rapproche à nouveau du monde occidental et devient un membre de l'OTAN en 1999[5]. Les gouvernements qui se succèdent mènent tous une politique relativement atlantiste. L'industrie de l'armement est regroupée depuis 2013 en grande partie dans l'entreprise publique Polska Grupa Zbrojeniowa.
Effectifs
Au , les forces armées comptent 450 700 soldats dont 278 000 professionnels.
En 2011, la conscription est abandonnée – le dernier appel a eu lieu en décembre 2008 – au profit d’une armée professionnelle.[13]
En 2015, les forces armées sont composées d'environ 100 000 soldats répartis dans quatre armes : terre, air, mer et forces spéciales[14].
Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, de nombreuses unités paramilitaires sont apparues en réaction à l'« expansionnisme russe »[15],[16]. Il s'agit de groupes d'autodéfense, généralement composés de jeunes adolescents et adultes, qui suivent un entraînement rude dispensé par des instructeurs professionnels le week-end[17]. Ces unités paramilitaires, composées de 35 000 volontaires civils, sont mises sur pied à partir de [18], puis sont officiellement incorporées par le pouvoir polonais au sein des forces de défenses du pays le , sous le nom d'« Armée de défense territoriale »[15],[16],[17]. Ces formations paramilitaires exercent par ailleurs un attrait sur certains nationalistes français, venus suivre des entraînements afin de se prémunir face à l'« insécurité » et au « terrorisme »[19].
Année | Total | Armée de terre | Armée de l'air | Marine | Forces spéciales | Forces de défense territoriale |
---|---|---|---|---|---|---|
2017[20] | 138500 | 57000 | 17500 | 8500 | 2500 | 53000 |
Grades dans l'armée polonaise
Engagements à l'étranger

Les chiffres ci-dessous sont en date du 21 octobre 2011[2]
Irak : 900 soldats (opération liberté irakienne), puis 2 600 pour le maintien de l'ordre dans le cadre de la coalition militaire en Irak.
- Après les élections législatives de 2007, Donald Tusk annonce le retrait complet des troupes polonaises d'Irak d'ici 2008. En octobre, les forces polonaises se retirent du pays.
Afghanistan : 2 580 soldats (ISAF) et 1 observateur militaire (MANUA)
Liban : 1 observateur militaire (UNIFIL)
Kosovo : 402 soldats (KFOR) et 1 observateur militaire (MINUK)
Israël (Golan) : 355 soldats (UNDOF) (mission terminée)
Bosnie-Herzégovine : 184 soldats (EUFOR)
Géorgie : 24 observateurs militaires
Côte d'Ivoire : 3 observateurs militaires (ONUCI)
- Sahara occidental : 1 observateur militaire (MINURSO)
Soudan du Sud : 2 observateurs militaires (MINUSS)
Aviation


Avions :
- F-16C/D (48 SP)
- MiG-29 (45 SP)
- C-130E Hercules (6)
- Su-22 (48 SP)
- Embraer 175 (2 VIP)
- PZL M28 Bryza (12 SP)
- CASA C-295 (11 SP 2 en 2009)
- PZL TS-11 Iskra (111 SP)
- PZL-130 Orlik (37 SP)
- Drones RQ-7 Shadow
- PZL Mi-2 (50 SP; 5 LMW; 27 LWL)
- Mi-8 (11 SP; 26 LWL)
- Mi-17 (2 LMW; 6 LWL)
- Mi-24 (35 LWL)
- PZL W-3 (20 SP)
- PZL SW-4 (31 à pourvoir 2005-2008)
Marine

[Quand ?]
- 1 sous-marin, type Kilo - ORP Orzeł (291)
- 4 sous-marins, type Kobben - ORP Sokół (294), Sęp (295), Bielik (296), Kondor (297)
- 2 frégates type Oliver Hazard Perry - OORP gen. K. Pułaski (272), Gen. T. Kościuszko (273)
- 1 corvettes, type Kaszub - ORP Kaszub (240)
- 2 corvettes lance roquettes, type Mołnia - OORP Metalowiec (436), Rolnik (437)
- 3 corvettes lance roquettes-artillerie, type Orkan - OORP Orkan (421), Piorun (422), Grom (423)
- 3 chasseurs-destructeurs de mines, type Mewa - OORP Flaming (621), Mewa (623), Czajka (624)
- 1 remorqueur, type Gopło - ORP Gopło (630)
- 12 remorqueurs, type Gardno - OORP Gardno (631), Bukowo (632), Dąbie (633), Jamno (634), Mielno (635), Wicko (636), Resko (637), Sarbsko (638), Necko (639), Nakło (640), Drużno (641), Hańcza (642)
- 4 remorqueurs, type Mamry - OORP Mamry (643), Wigry (644), Śniardwy (645), Wdzydze (646)
- 5 navires de transport-poseur de mines, type Lublin - OORP Lublin (821), Gniezno (822), Kraków (823), Poznań (824), Toruń (825);
- 2 navires de reconnaissance radio électrique, type Nawigator - OORP Nawigator (262), Hydrograf (263)
- 1 navire-école - ORP Iskra II (253)
- 1 navire école, type Wodnik - ORP Wodnik (251)
- 2 navires d'aide en mer et de secours, type Piast - OORP Piast (281), Lech (282)
- 2 navires d'aide en mer et de secours, type Gniewko - OORP Gniewko (R-12), Semko (R-13)(spuszczono banderę w 2006 roku)
- 2 navires d'aide et de secours, type Zbyszko - OORP Zbyszko (R-14), Maćko (R-15)
- 2 navires hydrographiques, type Heweliusz - OORP Heweliusz (265), Arctowski (266)
- 1 navire hydrographique - ORP Kopernik (261)
- 1 navire d'appui logistique, type Kontradmirał Xawery Czernicki - ORP Kontradmirał Xawery Czernicki (511)
- 1 navire citerne, type Bałtyk - ORP Bałtyk (Z-1)
L'aéronavale dispose une dizaine d'avions et une trentaine d'hélicoptères.
Armée de terre


- Chars et engins blindés
- PL-01
- T-72 – 597
- PT-91 – 233
- Leopard 2A4 – 128
- BWP-1 – 1307
- BWR-1D – 38
- BWR-1S
- KTO Rosomak – 200 (2009)
- Hélicoptères
- W-3W Sokół – 36
- Mi-2 URP – 27
- Mi-24 – 35
- Mi-8 – 26
- Mi-17 – 6
- Armes
- Kbs wz. 1996 Beryl
- AKMS
- Tantal (retiré du service en 2005)
- UKM 2000
- PKM
- PM-84P, PM-98
- NVS
- Browning M2
- Accuracy International AWM .338 Lapua Magnum
- M107
- Sako TRG 21, 22
- HK GMG
- Mk 19
- Pistolet Wist
- Glock 17
- HK USP
- PZR Grom
Notes
- World FactBook
- [1]
- [2], Poland to spend 2.01% of GDP on defence in 2017
- (pl) Ministerstwo Obrony Narodowej, « SIŁY ZBROJNE RP », sur www.mon.gov.pl (consulté le 23 juin 2018)
- (en) « Member countries », sur nato.int, (consulté le 26 mars 2018)
- (en) « EUR-Lex - e50017 - EN - EUR-Lex », sur eur-lex.europa.eu (consulté le 23 juin 2018)
- Gaulle, Charles de 1890-1970, Mémoires de guerre. [1], L'appel : 1940-1942, Plon, (ISBN 2266095269 et 9782266095266, OCLC 989815373, lire en ligne)
- Paul MATHEVET, « SOUVENONS – NOUS LES AVIATEURS POLONAIS EN RHÔNE-ALPES SECONDE GUERRE MONDIALE », archive.is, (lire en ligne, consulté le 23 juin 2018)
- « SOUVENONS – NOUS LES AVIATEURS POLONAIS EN RHÔNE-ALPES SECONDE GUERRE MONDIALE », sur http://memoire-aviateurs.monsite-orange.fr, (consulté en 2018)
- Des affiches bilingues (en polonais et en français) sont apposées dans les mairies de communes à forte densité de Polonais : « Au nom du Gouvernement de la République de Pologne, en exécution de la décision du Président du Conseil des Ministres des Affaires Militaires de Pologne et en vertu de l’Accord signé entre la Pologne et le France le 9 septembre 1939 : Il est prescrit à tout citoyen polonais recensé à partir du 29 septembre 1939 dans les communes de […] de comparaître le […] octobre 1939 devant la Commission de révision siégeant à [...], chargée de déterminer son aptitude physique au service militaire dans l’Armée polonaise en France. [Signé :] l'Ambassadeur de Pologne. Paris, le 5 octobre 1939 ».
- Fondateur de l'Organisation polonaise de lutte pour l'indépendance, futur Justyn dans la résistance polonaise en France
- Jan Kiepura, qui s'était engagé comme volontaire dans l'armée polonaise en formation est venu à Lille pour encourager ses compatriotes à servir leur pays (Grand Écho du Nord du 10 septembre 1939).
- « La Pologne professionnalise son armée », sur Le Monde.fr (consulté le 23 juin 2018)
- Robert Trzciński, « La Pologne à l’avant-garde de la politique de défense européenne », sur http://www.courrierpologne.fr/, (consulté le 3 juin 2016).
- Alexandre Lévy, « Face à la Russie, des milices polonaises sur le pied de guerre », sur Le Temps, (consulté le 14 mars 2018).
- Maya Szymanowska, « Pologne: des paramilitaires regroupés dans un corps de l'armée », sur France Inter, (consulté le 14 mars 2018).
- « Pologne : la jeunesse s'entraîne à la guerre », sur France TV Info, (consulté le 14 mars 2018).
- (en) « Poland to recruit 35,000 strong paramilitary force to combat threat from Russia », sur https://www.telegraph.co.uk/, (consulté le 3 juin 2016).
- « En Pologne, l'autodéfense façon guérilla », sur France Inter, (consulté le 14 mars 2018).
- budżet 2014, strona 111.
Bibliographie
- Stéphane Wlocevski (Stefan Włoszczewski), en collaboration avec Georges d'Ostoya (Jerzy Soszyński-Ostoja), Les Militaires polonais dans les armées françaises, Picart, 1935.
- Edmond Marek, Le général Sikorski et ses soldats dans la campagne de France: 1939-1940., Nouv. éd. Toulouse, 1999, (44 p., ill). (Conférences du Club Polonia-Nord).
- (pl) Encyklopedia Polskiej Emigracji i Polonii, t. 3, Toruń 2004, article "Kozłowski-Bratek", p. 40-41.
Articles connexes
- Pologne
- Marechal de Pologne Józef Piłsudski
- Edward Rydz-Śmigły
- Major Hubal
- Liste des unités polonaises de la Seconde Guerre mondiale
- Korpus Ochrony Pogranicza (KOP)
- Armée polonaise de l'Ouest
- Armia Krajowa
- 1re division blindée
- Armée Polonaise de l'Est
- Grades de l'armée polonaise