Famille Tassin de Charsonville

Famille Tassin

Armes anciennes.

Blasonnement D'argent au chevron d'azur accompagné en chef d'un croissant entre deux étoiles et en pointe d'une aigle essorante, la tête contournée, tous de sable[1],[2].
Branches de Beaumont (éteinte)
du Bois-Saint-Martin (éteinte)
de Charsonville (éteinte)
du Chesne (éteinte)
de Granville (éteinte)
des Hauts-Champs (éteinte)
de Maupas (éteinte)
de Moncourt (éteinte)
de Montaigu (éteinte)
de Nonneville (subsistante)
des Ormes (éteinte)
de Saint-Péreuse (éteinte)
de Villepion (éteinte)
de Villiers (éteinte)
Période depuis le XVe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau de l'Orléanais Orléanais
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Empire français
République française
Titres obtenus seigneurs, vicomtes, comtes
Demeures château de Charsonville
château de La Renardière
château du Coudray-en-Beauce
château de Montambert
château du Lude
château de Villepion
château de Besne
château de Fontenailles
château de Boury
château de Pasmoulet
Charges Capitaine des chasses de Sologne
Grand-maître des Eaux et Forêts de la généralité d'Orléans
Maire d'Orléans
Préfet de la Loire
Préfet d'Indre-et-Loire
Préfet du Vaucluse
Fonctions militaires Compagnon d'armes de Jeanne d'Arc
Compagnon de la Libération
Récompenses civiles Ordre de la Légion d'honneur

La famille Tassin est une famille française originaire de la ville d'Orléans.

La branche issue de Prosper Augustin (1728-1814) figure parmi la noblesse française subsistante[3].

Celle de André-Louis-Marie (1775-1834) fût titrée sous la Restauration.

Les autres branches sont demeurées ni nobles ni titrées.

Histoire

Origines

Entre le XVe siècle et le XVIIe siècle, cette famille de la bourgeoisie d'Orléans a fourni à la ville des maires, des échevins, des négociants dans le sucre et la laine d'Espagne, des ecclésiastiques, un propriétaire de la fameuse hostellerie de la Herse d'or au début du XVIIe siècle et des banquiers à Paris.

Une fortune portée par le sucre des colonies

La raffinerie de sucre orléanaise Tassin profitait de l'acheminement de la canne à sucre en provenance des colonies, débarquée à Nantes puis transportée sur la Loire jusqu'à Paris, une route privilégiée car, avant la Révolution industrielle du XIXe siècle et la démocratisation de la vapeur, la Seine restait une voie commerciale longue, risquée et coûteuse.

Carte montrant la connexion fluviale entre Paris et la Loire via le canal d'Orléans et le canal du Loing.
Crédit image:
Roulex_45
licence CC BY-SA 3.0 🛈
À gauche, la connexion fluviale entre Paris et la Loire via le canal d'Orléans et le canal du Loing.

La moscouade, extrait de la canne à sucre, était transformée grâce à la technique importée à Orléans par le hollandais Vandebergue, cousin par mariage des Tassin. Orléans, dont le port est devenu port annexe de Paris depuis qu'un canal fut creusé sur ordre de Henri IV permettant de rejoindre le canal du Loing à Montargis et le canal de Bourgogne à Briare, et donc de diffuser ses denrées dans tout le royaume, vit son commerce exploser avec le commerce des colonies grâce à l'investissement de quelques familles orléanaises : les Colas des Francs dans le tabac, les Jacque de Mainville avec les indiennes et le coton, les Miron et les épices, les Baguenault de Puchesse avec la laine, les Le Grand de Boislandry avec Charles Robert de Boislandry pour les étoffes. Quant à l'industrie sucrière, les Tassin de Charsonville sont localement en concurrence avec les Compaing de Barberonville et les Vandebergue de Villebouré[réf. nécessaire].

C'est surtout sous le règne de Louis XVI, que le sucre d'Orléans acquit alors une grande réputation dans le royaume. Il fut traité en si grande quantité que les sous-produits de la fabrication, dont la mélasse, le gros sirop et le tafia, suffirent à constituer des branches nouvelles pour le commerce orléanais[réf. nécessaire]. La prospérité de la ville a donc été très liée au raffinage du sucre des Antilles dont la production était distribuée dans tout le royaume, mais principalement dans la moitié nord de la France et la Bourgogne grâce au canal d'Orléans.

Les Tassin donnèrent de nombreuses branches issues des différents domaines familiaux dans l'Orléanais, le Blésois ou le pays chartrain, obtenus par mariage ou par achat : les Tassin de Charsonville (la branche aînée), les Tassin de Montaigu, les Tassin de Villepion, les Tassin de Saint-Péreuse, les Tassin de Nonneville, les Tassin de Moncourt, les Tassin de Villiers, les Tassin de Beaumont, les Tassin du Chesne, les Tassin des Hauts-Champs, les Tassin du Bois Saint-Martin ou les Tassin de Maupas.

Alfred Tassin de Nonneville compagnon de la Libération, Pierre Tassin de Saint-Péreuse[réf. nécessaire].

Siècle des Lumières et apogée des Tassin

Au XVIIIe siècle, la fortune financière et commerciale de la famille permit à ses différents membres d'acquérir d'importants fiefs en Beauce et d'atteindre l'anoblissement (uniquement pour la branche de Prosper Augustin, les autres branches étant demeurées non-nobles ou fut titrée sans anoblissement) par des offices et des fonctions dans l'administration royale. La première acquisition fut la châtellenie de Charsonville avec son château très diminué par les Guerres de religion au XVIe siècle ainsi que le château de Lorges. Ces deux fiefs appartenaient à la maison de Durfort qui vendit leurs terres de Beauce, acquises au XVIIIe siècle par les Tassin d'Orléans. Ils furent également propriétaires des châteaux de Villepion en Eure-et-Loir, de la Renardière à Baccon, du Bailly à Mézières-lez-Cléry, des Chalets à Saint-Jean-le-Blanc et de Montambert à Vannes-sur-Cosson[réf. nécessaire].

Personnalités

Les deux cousins Tassin de Charsonville constituèrent également une collection de tableaux, non seulement grâce au soutien de leur cousin peintre, Aignan-Thomas Desfriches, mais également parce qu'Orléans de par sa prospérité, devint une place intellectuelle et artistique importante dans le royaume. Nombre de ces œuvres ont été léguées par leurs descendants au musée des Beaux-Arts d'Orléans et ont contribué à la qualité du fonds XVIIIe siècle de ce musée.

Armes

La famille Tassin portait à l'origine un blason « d'argent au chevron d'azur accompagné en chef d'un croissant entre deux étoiles et en pointe d'une aigle essorante, la tête contournée, tous de sable »[1],[2].

Au XVIIIe siècle, la branche de Saint-Péreuse l'a ensuite réformé avec « un chevron de gueules accompagné en chef de deux étoiles et d'un croissant d'azur et en pointe d'une aigle de sable »[1].

Enfin, au moment de la Restauration monarchique, le vicomte de Nonneville adopta « un chevron de gueules, surmonté d'un croissant du même, accompagné en chef de deux étoiles d'azur et en pointe d'un lis de jardin de sable »[1].

L'écu est surmonté d'une couronne de comte et supporté par un lion assis et un lion couché[1].

Notes et références

Références

  1. a b c d et e André Borel d'Hauterive, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, vol. XV, Bureau de la publication, (lire en ligne Accès libre), p. 270–271
  2. a et b Henri Jougla de Morenas et Raoul de Warren, Grand armorial de France, vol. VI, Paris, , p. 270
  3. Dictionnaire de la vraie noblesse, Tallandier, 2008, p. 310
  4. Carré 1867, p. 945–946.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Guerry 2010] Geoffroy Guerry, Les Tassin, une famille d'Orléans : Essai sur les descendances des branches de Charsonville, Moncourt, Beaumont, Montaigu, Nonneville, Saint-Péreuse, , 448 p. (ISBN 978-2-908-00351-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Héan 2010] Gérard Héau, Généalogie et histoire de la famille Tassin, Donnery, (OCLC 842395993, BNF 42597303). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Léon de Buzonnière, Histoire architecturale de la ville d'Orléans, vol. 2, Paris, Orléans, Victor Didron, , 437 p. (lire en ligne).
  • [Hodeau 1994] Anne-Cécile Hodeau, La famille Tassin au XVIIIe siècle, Archives municipales d'Orléans, Faculté d'Orléans. Mémoire, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Neil Jeffares, Dictionnary of pastellists before 1800, Unicorn Press, , 758 p. (ISBN 9780906290866)
  • [Carré 1867] Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Armorial général de la Touraine ; précédé d'une notice sur les ordonnances, édits, déclarations et règlements relatifs aux armoiries avant 1789, t. XIX, Tours, Impr. de Ladevèze, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Portrait et pouvoir aux XVIIe et XVIIIe siècles par les musées Région Centre[réf. incomplète]
  • DRAC Centre (monuments historiques)[réf. incomplète]
  • Dossiers techniques du service municipal archéologique de la ville d'Orléans[réf. incomplète]

Articles connexes