Dechen Chökyi Drönme

Dechen Chökyi Drönme
Fonctions
Membre du comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois
13e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (en)
12e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (en)
11e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois ()
10e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois ()
9e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois ()
8e comité national de la conférence consultative du peuple chinois ()
7e comité national de la conférence consultative du peuple chinois ()
5e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois ()
Députée à l'Assemblée nationale populaire
6e Assemblée nationale populaire (en)
5e Assemblée nationale populaire (en)
Membre permanent du comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois
12e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (en)
11e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois ()
10e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois ()
9e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois ()
8e comité national de la conférence consultative du peuple chinois ()
7e comité national de la conférence consultative du peuple chinois ()
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Dechen Chökyi Drönme (tibétain : བསམ་སྡིང་རྡོ་རྗེ་ཕག་མོ་བདེ་ཆེན་ཆོས་སྒྲོན་, Wylie : bsam sding rdo rje phag mo bde chen chos sgron) est la douxième Samding Dorje Phagmo d'une lignée de femmes tulkous, de lama réincarnées.

Biographie

La date exacte de la naissance de l'incarnation actuelle est contestée par Hildegard Diemberger, elle serait née un an avant le décès de la précédente incarnation[1]. K. Dhondup et Tashi Tsering pensent qu'elle est en fait née en 1938, avant la mort du onzième Samding tulkou, et qu'une autre réincarnation est plus susceptible d'être la bonne réincarnation[2],[3]. Selon d'autres sources, elle est née en décembre 1942.

Selon Hanna Havnevik, Dechen Choedon fut reconnue par le 14e dalaï-lama et le gouvernement du Tibet comme émanation de Dorje Phagmo (Vajravarahi) à l'âge de 5 ans, en 1947[4]. Elle fut intronisée 12e Samding Dorje Phagmo[5], abbesse actuelle du monastère de Samding comme traditionnellement ses prédécesseurs[6],[7]. Après l'intervention militaire chinoise au Tibet (1950-1951), elle devint vice-présidente de l' « association bouddhiste », dont le dalaï-lama était président, et le 10e panchen-lama, l'autre vice-président.

Elle se rend à Lhassa en 1958 et reçoit les enseignements sur Yamantaka du dalaï-lama et Vajrayogini du tuteur cadet du dalaï-lama, Trijang Rinpoché[8],[9].

Elle reçut l'enseignement de la tradition bodongpa. Tout en étant à la tête du monastère de Samding, elle détient une haute fonction dans le gouvernement de la région autonome du Tibet, en conséquence de quoi elle a été accusée de « collaborer » avec le gouvernement chinois par les milieux exilés et leurs sympathisants[10],[11].

La 12e Samding Dorje Phagmo partit en exil en 1959 à l'âge de 17 ans, puis, après être rentrée en Chine, devint vice-présidente de la Conférence consultative politique du peuple chinois de la région autonome du Tibet et membre de l’Assemblée nationale populaire[12]. Heinrich Harrer affirme que par la suite, Dorje Phagmo vécut à Lhassa, se maria puis divorça et eut un enfant, mena joyeuse vie, et reçut un financement de l'état chinois[13].

Durant la révolution culturelle elle est qualifiée de « monstre et démon », humiliée et battue lors de séances de lutte. Elle n'a alors que 24 ans et vient de donner naissance à son troisième enfant. Son mari, était un des fils de Kashopa. Ils ont finalement divorcé en 1985[14].

Résidant à Lhassa en 2004[15], elle s'est remariée en 1985 et a trois enfants de son précédent mariage célébré en 1962. Elle est vice-présidente du Comité permanent du Parlement régional de la région autonome du Tibet[16].

Selon l'agence Chine nouvelle, elle a condamné le dalaï-lama pour les troubles au Tibet en mars 2008 : « En voyant à la télévision un tout petit nombre de gens sans scrupules brûlant et fracassant des magasins, des écoles et le bien de la collectivité, brandissant des couteaux et des bâtons pour attaquer de malheureux passants, j'ai ressenti une surprise extrême, un chagrin profond et un ressentiment mêlé d'indignation », a-t-elle déclaré, ajoutant que « Les péchés du dalaï-lama et de ses partisans violaient gravement les enseignements et préceptes fondamentaux du Bouddhisme et nuisaient gravement à l'ordre normal et à la bonne réputation du Bouddhisme tibétain traditionnel ». Le dalaï-lama rejette ces accusations, affirmant qu'il soutient les Jeux Olympiques et ne cherche qu'une plus grande autonomie pour le Tibet[16].

Notes et références

  1. Hildegard Diemberger, When a woman becomes a religious dynasty: the Samding Dorje Phagmo of Tibet, Columbia University Press, New York, 2007, (ISBN 978-0-231-14320-2), pp. 299-300.
  2. (en) Hildegard Diemberger, When a Woman Becomes a Religious Dynasty: The Samding Dorje Phagmo of Tibet, Columbia University Press, , 299–300 p. (ISBN 978-0-231-14321-9, lire en ligne [archive du ])
  3. (en) Brenton Sullivan, « Review of Sam Van Schaik’s Tibet: A History », The Journal of Asian Studies,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. Hanna Havnevik, Combats des Nonnes Tibétaines, Dharma, (ISBN 2-86487-025-8).
  5. (en) A Summary Report of the 2007 International Congress on the Women's Role in the Sangha: Bhikshuni Vinaya and Ordination Lineages.
  6. (en) Tashi Tsering, A Preliminary Reconstruction of the Successive Reincarnations of Samding Dorje Phagmo; The Foremost Woman Incarnation of Tibet, Youmtsho - Journal of Tibetan Women's Studies, No 1, pp. 20-53.
  7. (en) When a Woman Becomes a Religious Dynasty, The Samding Dorje Phagmo of Tibet.
  8. Hildegard Diemberger, op. cit., p. 302.
  9. Sa Sainteté le quatorzième Dalaï Lama, Au loin la liberté, Livre de poche, 1993, (ISBN 225306498X).
  10. Patrick French, Tibet, Tibet, une histoire personnelle d'un pays perdu, Albin Michel, 2005, p. 261.
  11. (en) Janice D. Willis, Tibetan Ani-s: The Nun's Life in Tibet, The Tibet Journal, Vol. IX, No. 4, Winter 1984, p. 20 Library of Tibetan Works and Archives, Dharamsala, India.
  12. (en) Dorothy Stein, People Who Count. Population and Politics. Women and Children, Earthscan, , p. 183 :

    « After going into exile in 1959, the abbess Dorje Phugmo returned to China and became vice-chair of the Tibetan PPCC (legislature) and a member of the Chinese National People's Congress. »

    .
  13. Heinrich Harrer, Retour au Tibet, Arthaud, 1985, (ISBN 2-7003-0508-6), (en) Return to Tibet : « Elle habitait Lhassa et épousa, contre les lois de sa religion, le fils de Dangdöpa, frère de Kabchöpa, que j'ai bien connu au ministère des Affaires étrangères. Puis, elle divorça, eut un enfant et mena joyeuse vie. »
  14. (en) Luo Siling, « The Cultural Revolution in Tibet: A Photographic Record », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  15. (en) Pamela Logan, Tulkus in Tibet, Harvard Asia Quarterly, Vol. VIII, No. 1., Winter 2004.
  16. a et b Emma Graham-Harrison, « Female living Bouddha condemns Dalai Lama - Xinhua », Reuters, (consulté le )