Cheillé est une commune très étendue en superficie : il y a 5 km entre la mairie et l'église (chêne), autrefois les cortèges des mariages les parcouraient à pied. La commune s'étend sur la rive sud de l'Indre entre les villages de Saché, à l'est, et de Rivarennes à l'ouest, et de la rivière jusqu'au coteau qui la surplombe.
La plus belle partie de la forêt de Chinon est située sur la commune : de hautes futaies de chênes.
De nombreux hameaux ou lieux-dits s'échelonnent d'ouest en est, le plus souvent à flanc de coteau. Deux lieux se distinguent par leur importance :
La Chapelle-Saint-Blaise, principale zone urbanisée, abrite la mairie et de nombreux commerces. Elle se situe dans la continuité d'Azay-le-Rideau.
Le Vieux-Bourg, situé à quelques kilomètres à l'ouest, regroupe d'autres habitations autour de l'église du village.
La commune est bordée sur son flanc nord par l'Indre (6,381 km). Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 47,14 km, comprend un autre cours d'eau notable, le Gué Droit (0,432 km), et divers petits cours d'eau dont le Charrière (4,248 km) et le Doigt (5,89 km)[1],[2].
L'Indre, d'une longueur totale de 279,4 km, prend sa source à une altitude de 453 m sur le territoire de Saint-Priest-la-Marche dans le département du Cher et se jette dans la Loire à Avoine, après avoir traversé 58 communes[3]. Les crues de l'Indre sont le plus souvent de type inondation de plaine[Note 1]. Sur le plan de la prévision des crues, la commune est située dans le tronçon de l'Indre tourangelle[5], dont la station hydrométrique de référence la plus proche est située à Monts. Le débit mensuel moyen (calculé sur 14 ans pour cette station) varie de 4,51 m3/s au mois de septembre à 34 m3/s au mois de février. Le débit instantané maximal observé sur cette station est de 236 m3/s le , la hauteur maximale relevée a été de 5,56 m ce même jour[6],[7]. Ce cours d'eau est classé dans les listes 1[Note 2] et 2[Note 3] au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Au titre de la liste 1, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux. Au titre de la liste 2, tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé selon des règles définies par l'autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l'exploitant[8],[9]. Sur le plan piscicole, l'Indre est classée en deuxième catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche)[10].
Le Gué Droit, d'une longueur totale de 10,7 km, prend sa source dans la commune d'Avon-les-Roches et se jette dans l'Indre à Saché, après avoir traversé 4 communes[11]. Ce cours d'eau est classé dans la liste 1[Note 4] au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Du fait de ce classement, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux[8]. Sur le plan piscicole, le Gué Droit est également classé en deuxième catégorie piscicole[10].
En 2019, la commune est membre de la communauté de communes Touraine Vallée de l'Indre qui est elle-même adhérente au syndicat d'aménagement de la vallée de l'Indre. Créé par arrêté préfectoral du à la suite des crues historiques de décembre 1982 et janvier 1983, ce syndicat a pour vocation d'une part l'atteinte du bon état écologique des cours d'eau par des actions de restauration de zones humides et des cours d'eau, et d'autre part de participer à la lutte contre les inondations par des opérations de sensibilisation de la population ou de restauration et d'entretien sur le lit mineur, et sur les fossés situés dans le lit majeur de l'Indre appelés localement « boires », et de l'ensemble des cours d'eau du bassin versant de l'Indre[12].
Sept zones humides[Note 5] ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le Conseil départemental d'Indre-et-Loire : « la vallée de l'Indre : du Moulin du Roi à la Grande Pièce », « la vallée de l'Indre : la prairies du Château de l'Islette », « la vallée de l'Indre : du Moulin Neuf aux Prés de la Chapelle », « la vallée de l'Indre : de Pont de Ruan amont à Moulin Neuf », « la vallée de Barbechatte à la Cave », « la vallée du Ruisseau du Doigt » et « la vallée du Ruisseau de la Source des Genêts »[13],[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 674 mm, avec 10,8 jours de précipitations en janvier et 6,5 jours en juillet[15]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 778,9 mm[17],[18]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].
Statistiques 1991-2020 et records CHEILLE (37) - alt : 60m, lat : 47°15'38"N, lon : 0°24'13"E Records établis sur la période du 01-01-1992 au 15-09-2021
Source : « Fiche 37067003 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Cheillé est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Azay-le-Rideau[Note 6], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 7],[21],[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tours, dont elle est une commune de la couronne[Note 8],[22]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[23],[24].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (69,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (68 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (59,6 %), zones agricoles hétérogènes (15 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (9,6 %), prairies (8,8 %), cultures permanentes (3,5 %), terres arables (1,9 %), zones urbanisées (1,6 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Indre et le Gué Droit. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1985, 1999 et 2016[28],[26].
Pour anticiper une remontée des risques de feux de forêt et de végétation vers le nord de la France en lien avec le dérèglement climatique, les services de l’État en région Centre-Val de Loire (DREAL, DRAAF, DDT) avec les SDIS ont réalisé en 2021 un atlas régional du risque de feux de forêt, permettant d’améliorer la connaissance sur les massifs les plus exposés. La commune, étant pour partie dans le massif de Chinon, est classée au niveau de risque 1, sur une échelle qui en comporte quatre (1 étant le niveau maximal)[29].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Cheillé.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 94,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (90,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 836 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 590 sont en aléa moyen ou fort, soit 71 %, à comparer aux 91 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[30],[31].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1990 et 2005 et par des mouvements de terrain en 1999[26].
Risques technologiques
En cas d’accident grave, certaines installations nucléaires sont susceptibles de rejeter dans l’atmosphère de l’iode radioactif. La commune étant située dans le périmètre immédiat de 5 km autour de la centrale nucléaire de Chinon, elle est exposée au risque nucléaire. À ce titre les habitants de la commune ont bénéficié, à titre préventif, d'une distribution de comprimés d’iode stable dont l’ingestion avant rejet radioactif permet de pallier les effets sur la thyroïde d’une exposition à de l’iode radioactif. En cas d'incident ou d'accident nucléaire, des consignes de confinement ou d'évacuation peuvent être données et les habitants peuvent être amenés à ingérer, sur ordre du préfet, les comprimés en leur possession[32].
Toponymie
Challium (charte de l'abbaye de Turpenay en 1141) est formé du préceltique *cal- (« pierre ») et du suffixe -acum. Le « lieu de la pierre » évoque les nombreuses caves et carrières de tuffeau exploités sur la commune dès le Moyen Âge[33].
Histoire
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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[35].
En 2022, la commune comptait 1 859 habitants[Note 9], en évolution de +3,05 % par rapport à 2016 (Indre-et-Loire : +1,67 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Évolution de la population [ modifier ]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 120
1 145
1 048
1 186
1 310
1 399
1 403
1 436
1 349
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1 330
1 375
1 341
1 277
1 273
1 288
1 344
1 252
1 267
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 236
1 190
1 130
1 078
1 068
1 040
1 026
1 120
1 138
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2008
2013
1 192
1 224
1 310
1 230
1 191
1 283
1 497
1 558
1 759
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
Cheillé se situe dans l'Académie d'Orléans-Tours (Zone B) et dans la circonscription de Langeais.
L'école primaire accueille les élèves de la commune.
Vie culturelle
Cheillé travaille à maintenir les traditions et techniques artisanales. L'association de la Poule Couasse s'emploie à la sauvegarde du patrimoine et des vieux matériels, au maintien et au développement des fêtes traditionnelles et à la promotion des produits de tradition tels la fouée cuite au feu de bois.
Économie
Commune agricole de Touraine, Cheillé tire encore de la terre l'essentiel de son activité. Jusqu'à une époque récente, de nombreux agriculteurs vivaient essentiellement de la culture des pommes, mais une crise récente dans ce domaine a eu pour effet l'arrachage de la quasi-totalité des pommiers et leur remplacement par la vigne (la commune est située sur le territoire d'appellation d'Azay-le-Rideau) ou des cultures céréalières. On note également des peupleraies dans la zone arrosée par l'Indre.
Le chêne bicentenaire, arbre remarquable qui est enraciné dans le mur de l'église.
Placée sous le vocable de saint Didier, l'église date du XIIe siècle et fut plusieurs fois remaniée. Le chœur du XVe siècle se termine par un chevet plat. Le clocher a perdu sa flèche et repose sur quatre grosses piles carrées. À l'intérieur un Christ du XVIe siècle, sculpture en bois empreinte de sérénité[38].
Ce mystérieux visage au crâne rasé s'incline doucement. Retrouvé en 1947 dans le clocher, il a été restauré et installé dans le chœur de l'église. Les habitants racontent que le modèle était lépreux : le fait est que ses doigts sont coupés et ses pieds sont rongés.
En forêt, se trouvent deux enclos gaulois : le Fort des Anglais et Maupas. Près du hameau de Baigneux ont été trouvés quatre blocs de pierre percés de trous : la base d'un pressoir gallo-romain dont la reconstitution est présentée au musée du Vin à Tours[38].
Château de l'Islette.Le château de l'Islette, qui est souvent associé par erreur à la commune d'Azay-le-Rideau, mais qui se situe bel et bien sur la rive gauche de l'Indre, et appartient donc proprement à la commune de Cheillé, bien que le portail d'entrée au domaine soit situé sur l'autre rive et donc que son adresse soit le 9, route de Langeais, à Azay-le-Rideau. Ce château du XVIe siècle, propriété privée de nos jours (mais ouverte aux visiteurs de mai à septembre) a une histoire riche, marquée notamment par les séjours amoureux d'Auguste Rodin et Camille Claudel. Son décor intérieur fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 15novembre1946.
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Notes et références
Notes
↑Une inondation de plaine se produit lorsque le niveau d'un cours d'eau, généralement à la suite de fortes précipitations, monte progressivement jusqu'à l'envahissement du lit moyen, voire du lit majeur, pendant une période plus ou moins longue[4].
↑Le classement en liste 1 est réservé aux cours d'eau qui sont en très bon état écologique, ou identifiés par les SDAGE des eaux comme jouant le rôle de réservoir biologique nécessaire au maintien ou à l'atteinte du bon état écologique des cours d'eau d'un bassin versant, ou dans lesquels une protection complète des poissons migrateurs est nécessaire.
↑Ce classement est attribué aux parties de cours d'eau ou canaux sur lesquels il est nécessaire d'assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs.
↑Le classement en liste 1 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement est réservé aux cours d'eau qui sont en très bon état écologique, ou identifiés par les SDAGE des eaux comme jouant le rôle de réservoir biologique nécessaire au maintien ou à l'atteinte du bon état écologique des cours d'eau d'un bassin versant, ou dans lesquels une protection complète des poissons migrateurs est nécessaire.
↑D’après l’article L. 211-1 du Code de l’environnement, « on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine d'Azay-le-Rideau, il y a une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Station hydrométrique K7522620, l'Indre à Monts »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de la banque Hydro (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Stéphane Gendron, L'origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire : communes et anciennes paroisses, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 303 p. (ISBN 978-2-916043-45-6), p. 88.