Bab Jdid Lamaarka
Bab Jdid porte de Ksar Lamaarka باب قصر المعاركة | |
Bab jdi lam.JPG | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Meknès-Tafilalet |
Province | Errachidia |
Commune | Er Rteb |
Aoufous | |
Maire | Slimani |
Code postal | 52000 |
Géographie | |
Coordonnées | 31° 38′ 19″ nord, 4° 12′ 53″ ouest |
Altitude | 892 m |
Localisation | |
Situation géographique et historique
- À Ksar Lamaarka (قصر المعاركة), un des plus anciens ksour sultaniens alaouites de la région du Tafilalet (berceau de la dynastie alaouite : Sijilmassa) située au sud-est du Maroc, se dresse un des monuments historiques les plus imposants entre les hauts palmiers de Ziz et des terres battues au milieu de la grande palmeraie d'Aoufous (vallée de Ziz).Le monument est situé à 50 km de la ville d'Errachidia, sur la rive droite de l'oued Ziz. Il s’agit de « Bab Jdid » (la nouvelle porte) ou Bab Ksar Lamaarka (باب قصر المعاركة ; la porte monumentale splendide).
- La porte a été édifiée sous le règne du sultan alaouite Moulay Ismail au XVIIIe siècle (1721, soit 1134 de l'hégire), comme entrée magistrale et principale amenant à un palais royal nommé Dar Lakbira (الدار الكبيرة) bâtie au centre du ksar, pour loger un de ses fils, le prince Moulay Chérif, « wali ou gouverneur » de la région d’Aoufous Er Rteb à l'époque.
- La bâtisse fut consolidée de deux tours d’angle, dont celle du côté gauche est tombée en 1953, et deux grandes murailles d’enceinte contournent l'ensemble des constructions :
- une muraille intérieure « sour : السور » ;
- une muraille extérieure « dour : الدور » ; jalonnée de tours de guet, quadrangulaires, larges d’environ dix mètres de hauteur qui ne font penser qu’au caractère défensif pour faire face aux intempéries et aux attaques de tribus nomades régnantes à l'époque du bled siba.
- Crédit image:licence CC BY-SA 3.0 🛈
Vue de Ksar Lamaarka et de sa palmeraie
Architecture de Bab jdid
À l'image des constructions du Sultan Alaouite Moulay Ismaïl(1672-1727), en particulier Bab Mansour el Aleuj qui tire son nom de «Mansour El Aleuj» chrétien converti en islam qui en aurait été le créateur à Meknès, de même architecture que Bab jdid qui mêle force et robustesse avec une allure d'harmonie majestueuse et qui par sa forme et son style architectural esthétique produit une grande séduction aussi bien sur le simple touriste ou l’architecte perplexe devant l’harmonie . Il représente en effet une des plus grandes œuvres de ce Roi au Tafilalet.
- La Porte est une merveille architecturale d’un tissu architectural musulman exemplaire frappant du sud marocain qui a pu résister aux multiples aléas. Dans l'ensemble, La hauteur totale de la construction est d’environ 15 m, l'ouverture de l'arc est près de 5 m, elle est décorée dans un style urbain avec des motifs décoratifs .
- Le matériau de construction est constitué des briques cuites pleines très anciennes. Les décorations qui ornent la façade de la porte sont magnifiques, le décor est constitué sur fond de zellige(mot arabe: زليج) qui reproduit des assemblages géométriques (losanges, …) avec des mosaïques posées sur un lit de plâtre et vernisses surtout en bleu et en vert.
- La date de construction de l'édifice est enregistrée en vert sous forme de lettres arabes ( شــمــم نـاج ) dans un écriteau sur lequel est inscrite en noir une poésie arabe ( قصيدة شعرية عربية ) à 6 vers comportant aussi le nom de l'édificateur : le prince Moulay Cherif fils du roi Moulay Ismail ( voir ci dessous ), il s'agit de la numération abjad occidentale du Maghreb. En effet, chaque lettre de l'alphabet arabe (ḥurūf :حروف ) lui correspond un nombre selon les correspondances suivantes :
1 | ا | alif | |
---|---|---|---|
3 | ج | ǧīm | |
40 | م | mīm | |
50 | ن | nūn | |
1 000 | ش | chin |
( 1 = ا : alif ), ( 3 = ج : ǧīm ), (40 = م : mīm ), (50 = ن : nūn ), (1 000 = ش : chin )
La somme des nombres correspondant aux lettres donne la date de construction du ksar :
3 + 1 + 50 + 40 X 2 + 1000 = 1134
hiǧria 1134 ◄ شــــمــــم نــــاج
- :تقول القصيدة الشعرية العربية
ياناظرا هذا البناءالعجيب // قف وسـل المولى الكريم المجـيـب
يكلأ مولانا الشريف كمـا // أثـابه فــضلا فـــأوفى نصـيـب
جعله في الخـير مستعـمـلا // وخــصــه حقـــا بقـلب منيــب
ابن أمـير المؤمـنيـن الذي // له الـمزايا والجـنب الرحيــب
مولانا اسماعـيل دام لـه // نــصـر مــن الله وفـتــح قريــب
شيده في " شمم نــــاج" // والسعـد يخـدمه وعيـش خصـيب
Importance historique du patrimoine à l'échelle de la région
- La porte majestueuse forteresse est le témoignage et l'archive vivante de l'évolution significative de l'histoire d'une civilisation particulière du Maroc dans un moment donné de sa longue histoire, d'un style, d'une époque et du génie de "l'architecte" de cette date.
- Elle témoigne l'époque où ksar Lamaarka a connu un rayonnement socio-culturel et commercial au XVIIIe siècle grâce à son emplacement géostratégique qu’il occupa comme carrefour entre le nord du pays et son sud, ce qui lui a conféré un statut important et lui a permis un développement.
En effet le ksar a joué des rôles prépondérants dans l'orientation politique de la région de R'teb et d'après nos ancêtres, le ksar ayant servi de localité résidentielle aux descendants du prince Moulay cherif (Sidi Boufarss...), est devenu par la suite partie du domaine makhzanien et servait de localité résidentielle du Caid ou du Khalifa jusqu'aux années soixante du XXe siècle lors de l'époque coloniale française.
- Enfin, Bab Jdid lamaarka est considéré par les habitants du village comme un patrimoine architectural d'une valeur historique qu’il faut lui redonner vitalité et valoriser et c’est le portail liant le passé au présent.
Nécessité de réhabilitation et de restauration du patrimoine
La réhabilitation et la restauration de ce patrimoine architectural historique et socio culturel en plus du palais Dar lakbira tombée en ruine, s’avèrent donc nécessaire pour préserver le cachet historique de ce monument et sauver ce patrimoine pour redonner une vie à ce ksar délaissé et l'intégrer parfaitement dans le milieu écologique de la région. Les autorités compétentes tels que le Ministère de la culture et tous les services et acteurs compétents en matière de la conservation et la réhabilitation de l’habitat traditionnel marocain doivent faire des efforts et intervenir le plutôt possible.
Propositions d'aménagement pour restaurer et transformer ce site en espaces mémoriaux
Dans le but de restaurer et convertir ces deux lieux "bab jdid et Dar lakbira " en espaces mémoriaux, on propose :
- premièrement de réhabiliter le palais "Dar Lakbira", parce qu'il est exposé à la détérioration et la ruine. Cet état devient de plus en plus alarmant, et en l'absence de projets de réhabilitation, on risque de perdre un patrimoine culturel, architectural et historique très important .Cette proposition de réhabilitation est très essentielle, parce qu'elle constitue le premier pas dans la conversion de cet espace en lieu mémorial.
L'état du palais Dar Lakbira est plus critique que l'état de Bab Jdid, donc la restauration et la réhabilitation doivent être les premières lignes de tout projet de mise en tourisme de ces lieux de mémoire.
- La deuxième proposition est la création d'espaces de la préservation de la mémoire dans ce palais, notamment la création de complexes socioculturels, de bibliothèques et de musées de promotion de la culture et la conservation des traditions et des coutumes locales, visant la préservation de l'histoire de ce Ksar pour réussir à les convertir en lieux de mémoire.
- La troisième proposition est de classer la porte Bab Jdid et le palais Dar Lakbira au patrimoine régional et national, vu la richesse culturelle et historique qu'elles détiennent et la richesse touristique que possède la région du Sud-est marocain, qui reste jusqu'à ce jour, marginalisée et enclavée.
- La quatrième proposition est : l'encouragement des initiatives culturelles et sociales visant la mise en relief du paysage de ksar Lamaarka avec l'autorisation de tournage de documentaires et films au sein des deux lieux , au profit des chaînes de télévisions et sociétés de production de films et spots publicitaires.
- La cinquième proposition consiste en l'organisation de manifestations culturelles et artistiques au sein de ces sites afin de mettre en tourisme ces espaces pour promouvoir le secteur touristique dans la région.
- La sixième proposition est la création et le développement d'infrastructures touristiques ( maison d'hôte ou gite d'étapes ....) aptes à accueillir le tourisme dans la région.
Cela va permettre
- La promotion touristique de Ksar lamaarka et le désenclavement et Le développement durable de la région..
- La Préservation positive de la mémoire locale .
- La création d'emplois.
- L'amélioration du bien-être des habitants locaux.
En fin cela ne peut être restauré ou réhabilité sauf si la population locale s'efforce de créer une Association culturelle et de développement pour la préservation du patrimoine de Ksar Lamaarka.
Sa création permettra aux habitants de travailler en étroite collaboration avec ses autorités compétentes et de prendre en charge la situation alarmante du ksar , son architecture, sa culture et son histoire pour que ce dernier reprenne sa place et son rôle fédérateur dans la vie de chacun. Ainsi ; la porte serait Considérée comme un patrimoine civilisateur et devrait être classé monument historique et protégé comme faisant partie du patrimoine universelLe . le logo suivant est dédié à l'association .
Accès à la porte Bab Jdid et au palais Dar Lakbira pour la visite touristique
Sur la route principale n° 13 qui relie la ville d’Errachidia à la ville d'Erfoud bordant la vallée du Ziz et ses palmeraies, se trouvent plusieurs entrées (routes) qui conduisent à ksar Lamaarka pour visiter son ancien palais de la dynastie Alaouite duquel reste la porte monumentale fastueuse Bab Jdid :
- la 1re entrée : est du côté droit de la route principale, après ksar Ait Chaker et à l'approche de ksar Jdid à 37 km d'Errachidia.
- la 2e entrée : est à l’arrivée d’Aoufous près du ksar Aït Amira à 41 km d'Errachidia, cette route s’entrecroise avec la 1re à ksar El Gara et passe par un groupement de ksours qui se succèdent l'un après l'autre sur la rive droite de l'oued Ziz : ksar Takhiamt puis Zrigate et Lamaarka.
- La 3e entrée : est une route goudronnée traversant oued Ziz (pont routier ) ,située à droite à 2 km environ après le village d’Aoufous. En suivant la même route, on arrive à ksar Zrigate puis à ksar Lamaarka (31º 38' 274 N - 4º 12' 892 W).
- Une 4e entrée : se situe à ksar Zaouïa Lakdima du côté droit à 7 km d’Aoufous et du côté gauche à 15 km si on vient de la ville d’Erfoud. La route passe alors par ksar Btatha et ksar Zaouia Jdiada pour arriver à ksar Lamaarka.
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