Alain de Gouville
Alain de Gouville (né en 1925), ancien dirigeant d'une entreprise de transports, fut le président de la chambre régionale de commerce et d'industrie de Bretagne entre 1986 et 1995 (trois mandats). Il est considéré comme le premier représentant du patronat régional durant les années 1980 et 1990.
Vie professionnelle
D'origine normande, il réalisa ses études secondaires à Vannes où il décrocha le baccalauréat. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut engagé dans la « division Leclerc ». Après la guerre, Alain de Gouville, sans formation économique spécifique, commença à travailler. Son activité professionnelle le mena dans le domaine des transports où il fut directeur général de l'entreprise de transport de voyageurs Saint-Hénis comptant près de deux-cents salariés. Il se lia d'amitié avec Alain Bazantay, qui travaillait également dans le domaine des transports (location de voitures particulières), qui l'intégra à la dynamique patronale bretonne, au sein l'Union patronale interprofessionnelle d'Ille-et-Vilaine (UPIV), dont il prit la présidence en 1983[1],[2].
A la tête de la CRCI de Bretagne
Dès le début des années 1980, il fut membre du bureau du Conseil économique et social régional où il plaida pour des mesures de discrimination positive en faveur des cantons en difficulté économique comme la Bretagne centrale.
En 1986, Alain de Gouville devint président de la Chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI) de Bretagne, succédant au Fougerais François Lemmonnier, qui avait accompli les dix-huit derniers mois du mandat de Georges Travers, décédé prématurément. Il démissionna immédiatement de la présidence de l'UPIV et ce fut Alain Bazantay, l'ancien trésorier-adjoint, qui le remplaça.
Il fut également vice-président du Conseil économique et social de Bretagne[3].
Pendant sa présidence, Alain de Gouville donna une importance particulière à l'aménagement du territoire, inscrivant systématiquement l'action de la chambre en la matière dans les pas du CELIB (Comité d'études et liaison des intérêts bretons). Constatant les progrès bretons en termes d'infrastructures et de désenclavement intérieur depuis l'après-guerre, il fit participer la CRCI de Bretagne au mouvement de désenclavement extérieur de la région, notamment en soutenant le projet de "route des Estuaires" axe à 2*2 voies reliant Calais à Bayonne sans passer par Paris le long des estuaires de la Manche et de l'Atlantique (Somme, Seine, Loire, Gironde)[4].
Considéré comme un modéré, engagé pour le développement de la région dans sa totalité, Alain de Gouville mit fin à la politique contestaire de la CRCI de Bretagne, telle que développée dans les années 1970[5].
Il s'engagea également beaucoup en faveur du rapprochement entre les jeunes et l'entreprise, en soutenant la création d'IUT en Bretagne et en insistant auprès des patrons pour qu'ils ouvrent leurs entreprises à l'apprentissage et donnent une image positive de l'entreprise[1].
Son mandat fut également marqué par un accompagnement plus poussé des entreprises bretonnes à la conquête du marché européen. En 1988, il décida notamment la création d'un Euroguichet, afin de collecter l'information sur les questions communautaires et la diffuser ensuite aux entreprises[6].
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Quentin Hemmerstoffer, Vers le « Marché unique » : les milieux patronaux bretons et l'Europe (1986-1992), Mémoire, Institut d'études politiques de Rennes, 2012, p. 35-36 (lien vers PDF).
- ↑ Yann FOURNIS, Les régionalismes en Bretagne : la région et l’État, thèse de science politique, sous la direction de Patrick LE GALÈS, Université de Rennes 1, 2004, p.375.
- ↑ « Alain de Gouville à la CRCI », sur Espace des Sciences,
- ↑ Quentin Hemmerstoffer, Vers le « Marché unique » : les milieux patronaux bretons et l'Europe (1986-1992), Mémoire, Institut d'études politiques de Rennes, 2012, p. 84 (lien vers PDF).
- ↑ Yann FOURNIS, Les régionalismes en Bretagne : la région et l’État, thèse de science politique sous la direction de Patrick LE GALÈS, Université de Rennes 1, 2004, p. 378.
- ↑ Quentin Hemmerstoffer, Vers le « Marché unique » : les milieux patronaux bretons et l'Europe (1986-1992), Mémoire, Institut d'études politiques de Rennes, 2012, p. 44 (lien vers PDF)
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