Solido (modélisme)

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Solido (modélisme)
Marque déposée 🛈
Repères historiques
Création 1932
Fondée par Ferdinan de Vazeilles
Fiche d’identité
Siège social Josselin (France)
Personne(s) clé(s) Ferdinand de Vazeilles, Emile Véron, Frédérick Guillier Sahuqué
Spécialités Miniatures de collection
Collections 1/18e

1/43e 1/24e

Société mère Simba Dickie
Effectif 55 (en 2025)
Site web www.solido.com
Environnement sectoriel
Principaux concurrents Norev

Bburago Ixo Maisto

Solido est un fabricant français de jouets et de véhicules miniatures créé en 1932 par Ferdinand de Vazeilles. L’entreprise est basée à Josselin (Morbihan) depuis 2015.

Histoire

Les débuts

C'est en 1919 que Ferdinand de Vazeilles crée la Fonderie de précision de Nanterre. Elle devient l’une des plus renommées d'Europe pour le moulage sous pression de matériaux spéciaux appliqué à l'automobile et à l'aviation. Dans les années 30, il cherche à se diversifier. Il est contacté pour mouler un objet publicitaire pour l’entreprise Gergovia, un fabricant français de pièces automobiles réputé pour ses bougies. Le succès est immédiat et cette, désormais mythique, « Bougie Gerogovia » provoque un déclic chez Ferdinand de Vazeilles. L’industriel français décide alors de se lancer dans la production de jouets en métal. Il dépose un brevet pour cette nouvelle activité en 1932. L’aventure est lancée ! Deux ans plus tard, c’est la marque Solido qui est déposée par de Vazeilles. Son nom fait référence à la solidité des jouets proposés. Cette nouvelle entreprise va traverser les décennies et s’installer dans le paysage industriel français.

Malgré la Seconde Guerre Mondiale, l’entreprise Solido poursuit ses activités. La production est ralentie, les matériaux utilisés sont de moins bonne qualité, mais l’usine reste ouverte malgré le conflit ! La marque s’adapte à la situation et propose des jouets « camouflages ». Elle développe aussi de nouveaux jouets en adéquation avec l’ère du temps comme par exemple un jeu de société sur le blocus du Royaume-Uni avec des navires à détruire à l’aide de petites mines explosives. Des pistolets sont également développés pour les enfants ainsi que d’autres jouets en lien avec les préoccupations de l’époque.

L’après-guerre est, comme pour de très nombreuses sociétés françaises, le symbole d’une belle ascension.

Le succès de l’après-guerre !

Avec l’arrivée du fils Jean dans l’entreprise familiale, Solido se propulse dans une nouvelle dimension ! La marque se développe en France, dans les pays limitrophes, en URSS et au Japon ! Jean de Vazeilles a une idée : proposer de vraies voitures mais en échelle réduite. C’est ainsi que la Série 100 arrive à la fin des années 50. L’échelle 1/43 est choisie dans le but de concurrencer le N°1 du secteur à cette époque, Dinky Toys. Le succès de la « Série 100 » est immédiat et il permet à Solido d’avoir un développement impressionnant.

Les années 60 accélère ce développement et Solido se fait un nom grâce à ses nombreuses innovations. L’arrivée des éléments ouvrants (portières, capot ou coffre) est une révolution. Le brevet déposé en 1961 pour des chenilles en métal sur les chars Solido montre la capacité de l’entreprise à proposer des inventions majeures. Le monde du sport auto permet également à Solido de se faire un nom. Ainsi, lors des 24 Heures du Mans, les petits spectateurs de la course pouvait se faire offrir les voitures de la course qu’ils vivaient en direct ! Un exemple de réactivité et de sérieux inégalé dans le secteur. Cette capacité ouvre de nombreuses portes à Solido qui travaille de manière de plus en plus étroite avec les constructeurs automobiles. Parfois, certaines créations sont trop avant-gardistes ou ne parviennent pas à rencontrer le succès malgré leur qualité. C’est le cas des produits « Bâti 1000 ». Une série de dioramas à l’échelle des miniatures 1/43e en briques à construire, comme celles de la marque Lego. Une bonne idée mais qui ne parvient pas à trouver son public à l’époque.

Les années 70 marquent la grande diversification de Solido qui propose maintenant dans son catalogue : des voitures, des camions, des engins de chantiers, des chars, des Formule 1, des véhicules de police, de pompiers, mais aussi des hélicoptères ou encore des chasse-neiges ! C’est l’heure de gloire pour Solido. Mais cette décennie marque surtout la fin de l’entreprise familiale car Charlotte, fille de Ferdinand de Vazeilles, quitte l’entreprise et laisse les reines à quelqu’un d’extérieur à la famille.

De nombreux défis avant le nouveau siècle !

Les années 80 débutent avec une nouvelle fracassante : Heller et Solido annoncent leur fusion au Salon du Jouet à Nuremberg, le 1er février 1981. C’est à cette époque qu’Emile Véron arrive à la direction de Solido. Le cofondateur de Norev (Véron à l’envers) et créateur de Majorette est donc nommé à la tête de l’un de ses concurrents directs. Antimilitariste[1], il met immédiatement de côté la gamme de véhicules militaires phare de Solido. Néanmoins, quelques années plus tard, suite à un partenariat pour les commémorations du Débarquement en Normandie, il se résout à relancer cette série de véhicule face à la très grande demande du public, enfants comme adultes ! C’est sous la direction d’Emile Véron que Solido se développe grandement. Le 1/18e arrive à la fin des années 80 et met en avant la modernité apportée par son nouveau directeur depuis quelques années.

Dans les années 90, une miniature automobile sur deux vendue en France provient de l’association Solido/Majorette. C’est l’exemple type de la réussite à la française. Un produit populaire qui traverse les générations grâce à son accessibilité et sa robustesse. Certains modèles se sont écoulés à plus d’un million d’exemplaires ! C’est le cas de la Bugatti Royale ou du Char M47 Patton. Juste avant l’arrivée du nouveau millénaire, Solido vit une nouvelle révolution avec l’explosion de l’échelle 1/18e ! Cette échelle devient de plus en plus prisée, que ce soit par les enfants ou les collectionneurs adultes. Les « enfants de Solido » grandissent mais n’abandonnent pas la marque pour autant. En devenant adultes ils sont de plus en plus nombreux à collectionner les petites voitures. Les constructeurs automobiles le comprennent bien et c’est pour cela que de nombreux lancements de vraies voitures sont accompagnés de leur modèle réduit. Comme par exemple avec la Renault Twingo ! La petite citadine est accompagnée d’une fabuleuse gamme de produits dérivés, dont un modèle réduit au 1/43e produit par Solido. Les miniatures deviennent des objets publicitaires. Ainsi, Solido/Majo Pub tourne à plein régime et plus d’un tiers des miniatures produites sont alors à des fins publicitaires !

Les défis du XXIe Siècle

Les années 2000 arrivent et les défis pour Solido aussi ! La marque est rachetée par le géant du jouet Smoby. Néanmoins, face à une nouvelle génération d’enfants plus attirés par les jouets électroniques et les jeux vidéo, il faut s’adapter et réagir. Solido mise sur la qualité et des partenariats forts. Comme ceux réalisés avec Peugeot et Citroën en Championnat du Monde des Rallyes ou Mitsubishi en Rallye-Raid : le lancement des miniatures du nouveau Pajero intervient en même temps que le rallye Paris-Dakar ! Un coup de génie. La vague du Tuning est aussi suivie par Solido. Malheureusement, la situation devient critique et Smoby doit se résoudre à fermer l’usine historique d’Oulins en France en 2006[2]. Cette période se complique avec le rachat de Smoby par Simba-Dickie en 2008 et un marché qui est alors en pleine mutation et en pleine perte de vitesse.

En 2015, Simba Dickie veut relancer la Solido et confie[3] alors la gestion de la marque à un spécialiste de l’échelle 1/18e basé en France : Mini Express ! L’entreprise bretonne s’est fait connaître quelques années plus tôt en lançant la marque OttOmobile. Une success story fulgurante qui permet à Solido de s’offrir une nouvelle jeunesse à l’aube de ses 90 ans ! L’accent est mis sur le 1/18e avec ce qui a fait la force d’OttOmobile et de Solido par le passé : des modèles iconiques reproduits avec précision et vendus à prix doux. Désormais, Solido ne propose plus que des voitures de collections. Les enfants d’hier sont devenus des adultes et les nouvelles générations de collectionneurs, les kidultes, raffolent de ce type de produits. Solido se développe à nouveau et réapparait petit à petit dans les magasins spécialisés et les grandes surfaces. Début 2025, l’entreprise bretonne compte plus de 700 revendeurs en France et en Belgique. Ce sont des magasins de jouets, des sites internet, des points de vente de pièces autos, des magasins spécialisés ou des grandes surfaces. Solido surfe également sur les réseaux sociaux afin de dénicher un nouveau public de collectionneurs. Mais au fond, on retrouve la même envie et la même passion que celle qui est à l’origine de la marque dans les années 30 ! Solido nous donne rendez-vous pour un anniversaire inédit dans le secteur : ses 100 ans, en 2032 ! D’ici là, la marque se développe à l’international. L’Europe reste le marché historique, mais les petites Solido sont vendues dans près d’une centaine de pays. Le développement est fort en Asie et en Amérique du Sud. Depuis 2024, Solido va à la rencontre des passionnées grâce à une présence accrue sur les salons : Epoqu’Auto, Essen Motor Show, Diecast Con Madrid,

Les différents logos :

Dates clés :

1932 : Ferdinand de Vazeilles, dirigeant de la Fonderie de précision de Nanterre, dépose un brevet pour créer des jouets à assembler.

1934 : création de la marque Solido.

1953 : Le fils de Ferdinand de Vazeilles, Jean, lance les premières reproductions de véritables voitures en miniatures.

1957 : La série 100 est lancée avec la Jaguar Type D Le Mans. L’échelle 1/43e est sélectionnée afin de concurrencer Dinky Toys.

1960 : Solido développe ses premiers véhicules militaires et dépose le brevet des chenilles en métal.

1974 : l’usine déménage d’Ivry-la-Bataille à Oulins.

1980 : Solido est racheté par Majorette.

1989 : Solido se lance sur le marché du 1/18e.

2003 : Solido devient la propriété de Smoby

2006 : La production est totalement délocalisée en Asie.

2008 : Smoby est racheté par Simba Dickie qui conserve la marque Solido.

2015 : Simba-Dickie confère la gestion et la création des modèles au groupe Mini Express (fondateur d'OttOmobile).

2022 : Solido célèbre ses 90 ans d’existence !

2024 : Solido devient un distributeur majeur en Europe avec des marques comme Jada Toys (France & Benelux), MiniGT, TSM et True Scale Models. La marque Solido souffle également ses 90 bougies.

Les Modèles réduits

Modèles produits à l’échelle 1/18e (depuis 2015).

Séries Passées :

  • La série Major – « 140 » : Il s’agit de la toute première gamme produite par Solido. Le numéro correspondait à la longueur du châssis en millimètres.
  • La série Junior – « 100 » : Créée en 1933 et rebaptisée Junior en 1938, cette série a fait le succès de Solido. Il s’agit de jouets à assembler et aux personnalisations infinies.
  • La série « 80 » : Lancée en 1936, la série 80 est rebaptisée « Baby » en 1938. Elle repose sur le même principe que Duplo pour la marque Lego : proposer une gamme de jouets destinés aux enfants les plus jeunes.
  • La série « Mosquitos » : Une série de véhicules de très petite taille afin d’accompagner des trains à l’échelle 00.
  • Série 100 : il s’agit de la gamme mythique de Solido. Lancée en 1957 elle marque l’arrivée de l’échelle 1/43e dans le catalogue Solido Depuis, son succès a été indéniable avec deux modèles vendus à plus d’un million d’exemplaires ! Cette série est très prisée des collectionneurs nostalgiques.
  • Série 10 : c’est la deuxième série au 1/43e de l’Histoire de Solido. Les modèles y sont plus « simples » que dans la série 100.
  • Série 200 : Il s’agit de la première série de véhicules militaires chez Solido. Pendant 20 ans, elle va proposer de nombreux modèles et voir le Char M47 Patton dépasser le million d’unités vendues !
  • Série 300 : elle est dédiée aux poids-lourds et aux engins de travaux.
  • Série 1300 : 1980 marque le passage à une numérotation à 4 chiffres chez Solido. D’abord nommée Cougar, cette série était destinée aux enfants. Cette gamme concurrence directement les voitures de Bburago à l’échelle 1/43e.
  • Série 1500 : nommée « Hi-Fi » puis « Today », cette série est dédiée aux véhicules « modernes » et suit les sorties automobiles de l’époque.
  • Série 1800 : lancée en 1992, cette série propose des voitures des années 70. Elle prend ensuite le nom de « Yesterday ».
  • Série 1900 : en 1993, Solido lance une gamme entièrement dédiée à la compétition automobile (rallye, endurance, Paris-Dakar). Elle est aussi connue sous le nom de « Racing ».
  • Séries TonerGam : on y trouve tout un tas de véhicules utilitaires, de chantiers, mais aussi les premiers véhicules de pompiers.
  • Série 4000/4100 : on y retrouve les modèles « Age d’Or », qui sont des véhicules de la première moitié du vingtième siècle comme la Bugatti Royale.
  • Série 4400 : il s’agit d’une gamme regroupant les véhicules commerciaux et de transports en commun dits « rétro ».
  • Série 4500 : c’est la petite sœur de la série « Age d’Or », on y retrouve des voitures des années 60, européennes et américaines !
  • Série 6000 : développée pour le 40e anniversaire du Débarquement Allié en Normandie, cette gamme relance les modèles militaires et devient l’une des plus importantes dans les années 90 !
  • Série 7000 : c’est une série de coffrets regroupant plusieurs modèles Solido dans une même boîte. Les déclinaisons et les formes sont nombreuses.
  • Série 8000 : la série « Prestige » marque l’arrivée du 1/18e dans le catalogue Solido. Elle est lancée à la fin des années 80.
  • Série 9000 : elle regroupe les autres véhicules au 1/18e, moderne ou de compétition automobile.
  • Club Solido : Il permettait d’obtenir des modèles exclusifs ou en édition limitée, d’échanger avec les membres mais aussi de visiter les usines d’Oulins ! Une gamme de produits lui était dédié.

Séries actuelles :

  • Gamme 1/18e  : C’est la gamme principale de Solido depuis 2015. Elle comprend des voitures civiles, des voitures de courses (rallye, endurance, DTM…) et des voitures de tuners.
  • Gamme Solido Works : Toujours au 1/18e, cette gamme propose des modèles fictifs sur des bases réelles, un peu comme dans un jeu vidéo. La gamme idéale pour les passionnées de Tuning.
  • Gamme F1 : au 1/18e et au 1/43e, cette collection lancée en 2018 avec la RS18 comprend désormais quatre écuries (Alpine, McLaren, Kick Sauber et Williams) et de nombreuses déclinaisons de chaque monoplace.
  • Gamme 1/43e : depuis 2022, Solido fait son grand retour sur l’échelle du 1/43e. De nombreux nouveaux moules sortent chaque année et sont axés sur des modèles youngtimers et sportives modernes. Ce sont des moules inédits à cette échelle et/ou dans cette gamme de prix.
  • Gamme Camions 1/24e : lancée en 2022, cette gamme propose des tracteurs et des remorques à l’échelle 1/24e. Il s’agit de reproductions détaillées, avec portes ouvrantes et roues directionnelles, de camions actuels (Scania, Mercedes, Volvo, Man…).
  • My First Solido : gamme de voitures premier âge pouvant servir également d’éléments design de décoration. Lavable en lave-vaisselle.
  • Projets spécifiques (OEM) : Solido réalise des voitures miniatures pour différentes entreprises, personnalités : Starfobar[4], En Avant Guingamp, Kith, Deus Ex Machina, Renault, Porsche, Bardahl

Création d’une miniature :

Les méthodes pour créer une voiture miniature ont bien évolué. L’avènement de l’informatique a apporté une révolution dans la conception d’un modèle réduit. Solido, comme d’autres fabricants, part du scan d’une vraie voiture pour concevoir ses miniatures. Voici les dix étapes de la conception d’une voiture réduite au 1/43e ou au 1/18e chez Solido :

  1. Choix du modèle
  2. Scan d’une vraie voiture
  3. Modélisation 3D de la miniature sur la base du scan
  4. Impression 3D pour validation du modèle
  5. Création de la grappe d’injection : les différentes pièces qui vont constituer la miniature sont produites.
  6. Correction du first shoot puis validation
  7. Réalisation de modèles tests
  8. Lancement de la production
  9. Assemblage
  10. Le produit final est créé, c’est celui qui arrive chez les revendeurs et les collectionneurs.

Références

  1. « 90 ans de Solido, Chapitre 5 : Les modèles spéciaux » [vidéo]
  2. Rédaction L'USINE NOUVELLE, « Fermeture de l'usine Solido d'Oulins : 89 licenciements », journal,‎ (lire en ligne)
  3. Simon Delporte, « Mini Express (Otto, Solido, GT Spirit) : bienvenue au paradis de la miniature ! », sur Le Mag Auto Prestige,
  4. Emilien Le Borgne, « Une BMW M3 E36 Starfobar Brown arrive au 1/18 chez Solido »,

Liens externes

Bibliographie

  • Les Automobiles de Solido 1932 - 1957, Bertrand Azéma, Editions Drivers, 1991
  • Les Automobiles de Solido 1957 - 1991, Bertrand Azéma, Editions Drivers, 1991
  • Les Automobiles de Solido 1991 - 2004, Bertrand Azéma, Editions Drivers, 2004