Société de Saint-Léonard
Saint-Léonard | |
![]() Crédit image: Museums Victoria / Jennifer McNair licence CC BY-SA 4.0 🛈 Plaque de locomotive | |
Création | |
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Disparition | 1927 |
Fondateurs | Jean-Henri Regnier-Poncelet Charles de Brouckère |
Siège social | Liège Belgique |
Activité | Constructeur de machines et outils |
Produits | Locomotive à vapeur |
La société de Saint-Léonard (1836-1927) est un ancien constructeur de machines et outils et notamment de locomotives à vapeur, elle est créée par Jean-Henri Regnier-Poncelet et Charles de Brouckère et située au faubourg de Saint-Léonard à Liège en Belgique.
Histoire
Origine : les ateliers de Saint-Léonard
En 1808, une fonderie de zinc est créée au faubourg Saint-Léonard par l'abbé Dony qui engage, en 1809, Jean-Henri Regnier comme directeur. Ce n'est qu'après son mariage avec Anne-Eugénie-Galatée Poncelet en 1821 qu'il modifie son nom en Regnier-Poncelet[1]. Le Jean-Henri Regnier-Poncelet achète des terrains au 1 de la rue Saint-Léonard pour y ouvrir des ateliers, incluant sans-doute la fonderie, pour y « fabriquer de l'acier, des limes et des outils »[2]. La qualité de sa production lui permet d'obtenir une renommée qui favorise sa réussite et l'ammène en 1835 à choisir de développer son affaire en s'associant pour créer une société anonyme[3].
Création de la société de Saint-Léonard
La « société de Saint-Léonard » est une société anonyme créée par Charles-Marie-Joseph-Ghislain de Brouckère, directeur de la Monnaie et de la banque de Belgique, chevalier de l'ordre de Léopold, demeurant à Bruxelles, place de la Monnaie et Jean-Henri Regnier-Poncelet, fabricant, demeurant à Liège, 245 faubourg de Saint-Léonard. Les fondateurs ont établi les statuts de la société dans l'hôtel de la Banque de Belgique, à Bruxelles, le [4],[5].
Les statuts prévoient notamment que : son objet est la fabrication du fer et de l'acier pour la construction d'outils et de machines , elle débutera le et finira le ; l'apport de monsieur Regnier Poncelet comporte :
- 1) un terrain enclos de murs, situé à Liège, faubourg Saint-Léonard, faisant l'angle d'un bastion de la prison sur les fossés, longeant d'un autre côté la rue du faubourg Saint-Léonard, adossés au nord à différents jardins et cotillages, et au levant à M. Berryere, distillateur, autrefois la dame veuve Luggers, lui appartenant suivant trois actes, passés devant le notaire Libert Boulanger et son collègue, le premier sous la date du , le second le , et le troisième le . Le tout mesurant approximativement un bonnier et soixante perches.
- 2) les bâtiments élevés sur ledit terrain, consistant en une maison d'habitation de maître, bâtiments de fabriques, fonderie, forges, et tout autres.
- 3) les machines, outils modèles, matières premières en fabrication ou fabriquées, telles qu'elles se trouvent, sans aucune exception, sur les lieux, et dont l'inventaire sera dressé le 15 de ce mois.
- 4) son industrie, sa clientèle, deux brevets d'invention pour faux et boites de voitures à réservoir d'huile pour chemin de fer. Il reçoit pour cet apport six cents actions représentant un capital de 600 000 francs ; de son côté, la banque apporte un capital de 600 000 francs, pour lequel elle recevra six cents actions.
Cette partie du capital social sera affectée à parfaire l'établissement, et l'excédant à servir au capital roulant.
Sont nommés administrateurs : Ch. de Brouckere (directeur de la banque), Regnier-Poncelet (fabricant), le comte Vilain XIIII (administrateur de la banque), Ch. Dubois (banquier à Liège), et J. B. Kauffman (directeur du trésor à Liège) ; Regnier Poncelet est nommé directeur à vie, son traitement sera de sept mille francs et du logement dans l'établissement[4],[6],[7].
Par ailleurs Regnier Poncelet cède à la société deux brevets obtenus par lui
- le premier de dix années, en date du , pour perfectionnement d'une faux,
- le second également de dix années, en date du pour l'invention de trois espèces de boites d'essieux à réservoir d'huile pour bissel.
La création de la société, les cessions et les statuts sont approuvés le [4].
Évènements significatifs
La première locomotive est construite en 1840. La direction est ensuite confiée à Hubert Joseph Vaessen entre 1865 et 1880[8]
En 1884, conformément au droit belge (loi belge du sur les S.A), est fondée une nouvelle société conservant l'ancienne dénomination.
En 1900, la fonderie et une partie des ateliers sont transférés à Herstal. En 1911, la société acquiert un terrain de 30 hectares à Ans.
En 1916, l'usine est mise sous séquestre par l'occupant allemand. D'importantes réquisitions ont été effectuées par l'occupant[9].
En 1922, l'usine SL participe au capital d'une nouvelle entreprise polonaise Cegielski à Poznań, associée à deux autres constructeurs, Cockerill et la Société Franco-Belge
En 1927, la liquidation de l'entreprise est déclarée, à la suite d'un litige sur une commande de locomotives concernant 6 machines E de type prussien G10 pour les chemins de fer Helléniques[10].
La firme ferme ses portes en 1932. Elle aura fabriqué la quantité de 1965 locomotives à vapeur.
Machines préservées
- La 18.051 (Type 18), est conservée par la SNCB et exposée au musée Train World[11].
- La 141-TB-424 (141 T Est 4401 à 4512 puis 141 TB) construite en 1913 pour les Chemins de fer de l’Est et est préservée en état de marche par l'AAATV de Mulhouse[12] et est utilisée par le Train à vapeur du Trieux[13].
- Images de locomotives préservées
-
1851 à Train World
Notes et références
- ↑ André Dagant, 1980, p. 28.
- ↑ Société de Saint-Léonard , 1903, p. 1.
- ↑ André Dagant, 1980, p. 29-30.
- J. Vinchent (secrétaire général du ministère de la justice, « 563- 29 février 1836 - Arrêté qui approuve la formation d'une société anonyme dite : Société de Saint-Léonard (suivi de l'acte et des statuts) », Pasinomie: collection complète des lois, décrets, ordonnances, arrêtés et règlements généraux qui peuvent être invoqués en Belgique, no 563, , p. 395-397 (lire en ligne, consulté le )
- ↑ André Dagant, 1980, p. 30.
- ↑ Pierre Lebrun, Essai sur la révolution industrielle en Belgique : 1770-1847, Académie royale de Belgique, coll. « Histoire quantitative et développement de la Belgique », , 753 p. (lire en ligne), p. 284.
- ↑ André Dagant, 1980, p. 30-32.
- ↑ Eugène Lacroix, Etudes sur l'exposition de 1867 ou les Archives de l'industrie au XIXe siècle, , 542 p. (lire en ligne), p. 43.
- ↑ http://www.ialg.be/ebibliotheque/bial/bial092.pdf
- ↑ Institut archéologique liégeois, Bulletin de L'Institut Archéologique Liégeois, vol. 85-86, (lire en ligne), p. 116.
- ↑ « Trois locos à vapeur prêtes pour Train World », sur belgianrail.be, (consulté le ).
- ↑ « Est vapeur 141-TB-424 - AAATV Mulhouse - Patrimoine Ferroviaire Français », Patrimoine Ferroviaire Français, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Carhaix. La machine à vapeur est à la CFTA », sur ouest-france.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Société de Saint-Léonard, Catalogue de présentation : avec une planche par locomotive, Liège, (lire en ligne).
- André Dagant, « La société de Saint-Léonard à Liège », Bulletin de l'institut archéologique liégeois, t. XCII, , p. 26-99 (lire en ligne, consulté le ).
Articles connexes
- Histoire des chemins de fer belges
- Jean-Henri Regnier-Poncelet
- Liste de constructeurs ferroviaires
- Locomotive à vapeur
- Liste des locomotives protégées aux monuments historiques
- Type 11 SNCB