Sigisbert Étienne Coster

Sigisbert Étienne Coster
Fonction
Député français
Biographie
Naissance
Décès
(à 91 ans)
Nancy
Nationalité
Activité
signature de Sigisbert Étienne Coster
Signature

Sigisbert Étienne Coster, né le à Nancy et mort le dans la même ville, est un ecclésiastique français, député du clergé aux États généraux de 1789.

Il siège jusqu'à la fin de la session de l'Assemblée nationale constituante le . Proscrit pour avoir servi les Prussiens, il émigre et en revient en France qu'après le Concordat de 1801. Il est ensuite vicaire général du diocèse de Nancy.

Biographie

Famille

Sigisbert Étienne Coster est né le 4[1] ou le [2] à Nancy[1],[2].

Frère de l'économiste Joseph François Coster (1729-1813)[1], il est issu du milieu des banquiers de Nancy[3].

Ecclésiastique

Il est docteur en théologie, grade obtenu à Strasbourg, et licencié en droit[3]. Il entre dans les ordres en 1758 et devient curé de Remiremont en 1761[1]. Il occupe pendant une vingtaine d'année cette cure[4] avant de devenir devient chanoine et grand-vicaire du diocèse de Verdun[5],[1],[6],[4]. En 1787, il préside les assemblées du district de Verdun[1],[6]. Il est archidiacre d'Argonne et prévôt de l'abbatiale de Montfaucon[7].

Il prononce l'oraison funèbre du duc de Lorraine et ancien roi de Pologne Stanislas Leszczynski à Nancy en 1766[3] et celle de sa fille la reine de France Marie Leszczynska devant la cour à Versailles en 1768[1],[3]. Il fait partie des spécialistes français les plus réputés de l'oraison funèbre[8].

Député

Le [1],[2], il est élu député du clergé du bailliage de Verdun aux États généraux[5],[7],[6],[2]. Son journal est une des sources utilisées par les historiens pour comprendre l'enchaînement des événements aux Etats généraux puis à l'Assemblée nationale constituante en mai-juin 1789[9].

À l'Assemblée nationale constituante, dont il est élu secrétaire en [10], Sigisbert Étienne Coster siège à droite et collabore au journal L'Ami du roi dirigé par Thomas-Marie Royou[7]. Il peut être classé dans le groupe des aristocrates[11]. Il vote contre les assignats, le rattachement d'Avignon à la France, la constitution civile du clergé et le serment[12].

Émigration et retour

Après la fin de la session de l'Assemblée nationale constituante le [2], il est à Verdun quand les Prussiens prennent la ville en 1792. Ils le nomment administrateur provisoire. Au retour des Français, il s'enfuit et se réfugie auprès de l'abbé Maury, évêque de Montefiascone, qui le nomme professeur de théologie[7].

Il revient en France après le Concordat de 1801 et devient chanoine et vicaire général du diocèse de Nancy, directeur de l'hospice des orphelins et aumônier de l'hôpital militaire, où il lutte contre l'épidémie de typhus en 1813-1814. Il est ensuite doyen du chapitre de Nancy[7].

Il meurt à Nancy le [1],[2].

Œuvres

  • Oraison funèbre de Stanislas Ier roi de Pologne[7].
  • « Récit des séances du clergé », dans Albert Houtin (publication), Les séances des députés du clergé aux États généraux de 1789 : Journaux du curé Thibault et du chanoine Coster, Paris, Société de l'histoire de la Révolution française, , 184 p. (lire en ligne), p. 81-143[8].

Références

  1. a b c d e f g h et i Robert, Bourloton et Cougny 1890, p. 195.
  2. a b c d e et f « Sigisbert, Etienne Coster - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  3. a b c et d Bourdin 2003, p. 49.
  4. a et b Bourdin 2003, p. 48.
  5. a et b Liste, par ordre alphabétique de bailliages et sénéchaussées, de MM. les députés à l'Assemblée nationale. 1789, Paris, Baudouin, imprimeur de l'Assemblée nationale, , 79 p. (lire en ligne), p. 76.
  6. a b et c Armand Brette, Les Constituants : Liste des députés et des suppléants élus à l'Assemblée constituante de 1789, précédée d'un avertissement, Paris, Charavay, coll. « Publications de la Société de l'histoire de la Révolution française », , XXXVII-310 p. (lire en ligne), p. 153.
  7. a b c d e et f Robert, Bourloton et Cougny 1890, p. 196.
  8. a et b Timothy Tackett (trad. de l'anglais par Alain Spiess), Par la volonté du peuple : Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires, Paris, Albin Michel, coll. « L'évolution de l'humanité », , 360 p. (ISBN 978-2-226-09427-8), p. 61, 337.
  9. Alexandre Maral, Les derniers jours de Versailles, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-10133-6, DOI 10.3917/perri.maral.2022.01, lire en ligne Accès limité), p. 11.
  10. « Résultat du scrutin pour la nomination d'un nouveau président et de nouveaux secrétaires, lors de la séance du 17 juillet 1790 », Archives parlementaires de la Révolution Française, vol. 17, no 1,‎ , p. 176–176 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Jacques de Saint Victor, La Chute des aristocrates. 1787-1792 : naissance de la droite, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-00667-9, DOI 10.3917/perri.desai.1992.01, lire en ligne Accès limité), p. 309.
  12. Bourdin 2003, p. 55.

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Blume, Quelques notes sur le chanoine Sigisbert-Étienne Coster, député de Verdun à l'Assemblée nationale en 1789, Verdun, René Marchal, , 18 p.
  • Philippe Bourdin, « Collégiales et chapitres cathédraux au crible de l'opinion et de la Révolution », Annales historiques de la Révolution française, no 331,‎ , p. 29–54 (ISSN 0003-4436, DOI 10.4000/ahrf.804, lire en ligne, consulté le ).
  • Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : comprenant tous les membres des assemblées françaises et tous les ministres français depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889, t. II : Cay-Fes, Paris, Bourloton, (lire en ligne), p. 195-196.

Articles connexes

Liens externes